Quelques aspects normatifs du problème d Akerlof. Un exemple - article ; n°5 ; vol.37, pg 783-804
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Quelques aspects normatifs du problème d'Akerlof. Un exemple - article ; n°5 ; vol.37, pg 783-804

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Revue économique - Année 1986 - Volume 37 - Numéro 5 - Pages 783-804
Some normative aspects of Akerlof's problem. An example
Through an example, we point ont that market equilibrium in the Akerlofs context can be non optimal ex post, in spite of perfect transmission of information by the prices. Inefficiency comes from a specific externality. Taxation restores optimality ex post, but when non informed agents are risk adverse, the ex post optimal allocation so attained by the market is not ex ante optimal.
Quelques aspects normatifs du probleme d'Akerlof. Un exemple
A travers un exemple, nous montrons qu'un équilibre de marché dans le contexte du problème d'Akerlof peut ne pas être optimal ex post bien qu'à l'équilibre le prix du bien de qualité inconnu transmette parfaitement l'information. Cela provient d'une externalité de consommation : qualité et quantités consommées par certains agents ayant une influence directe sur la qualité consommée par d'autres. Un système de taxes et de transferts permet donc de restaurer l'optimalité ex post d'un tel équilibre de marché. Malgré cela nous montrons que cette allocation n'est pas optimale ex ante si les agents non informés ont de l'aversion pour le risque.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Belloc
Quelques aspects normatifs du problème d'Akerlof. Un exemple
In: Revue économique. Volume 37, n°5, 1986. pp. 783-804.
Abstract
Some normative aspects of Akerlof's problem. An example
Through an example, we point ont that market equilibrium in the Akerlofs context can be non optimal ex post, in spite of perfect
transmission of information by the prices. Inefficiency comes from a specific externality. Taxation restores optimality ex post, but
when non informed agents are risk adverse, the ex post optimal allocation so attained by the market is not ex ante optimal.
Résumé
Quelques aspects normatifs du probleme d'Akerlof. Un exemple
A travers un exemple, nous montrons qu'un équilibre de marché dans le contexte du problème d'Akerlof peut ne pas être optimal
ex post bien qu'à l'équilibre le prix du bien de qualité inconnu transmette parfaitement l'information. Cela provient d'une
externalité de consommation : qualité et quantités consommées par certains agents ayant une influence directe sur la qualité
consommée par d'autres. Un système de taxes et de transferts permet donc de restaurer l'optimalité ex post d'un tel équilibre de
marché. Malgré cela nous montrons que cette allocation n'est pas optimale ex ante si les agents non informés ont de l'aversion
pour le risque.
Citer ce document / Cite this document :
Belloc Bernard. Quelques aspects normatifs du problème d'Akerlof. Un exemple. In: Revue économique. Volume 37, n°5, 1986.
pp. 783-804.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1986_num_37_5_408942QUELQUES ASPECTS NORMATIFS
DU PROBLÈME D'AKERLOF
Un exemple
Dans son célèbre article, Akerlof [1970] étudie le problème posé
par le fonctionnement de marchés caractérisés par des asymét
ries d'information entre vendeurs et acheteurs. Plus précisé
ment, Akerlof analyse le marché d'un bien hétérogène sur lequel les
vendeurs savent discerner, a priori, le niveau de qualité des biens, alors
que les acheteurs ne peuvent avoir que des anticipations sur le niveau
de qualité de ce qu'ils achètent. Si celles-ci sont rationnelles, ce qui
est le cas dans l'exemple d'Akerlof, alors le niveau moyen de qualité des
unités de bien mises sur le marché est indiqué aux acheteurs par le
prix du marché. Malgré cette information communiquée par le prix,
il est tout à fait possible que seuls les biens de plus mauvaise qualité
soient mis sur le marché. Ce phénomène d'auto-sélection conduit à
un effondrement des échanges, voire à leur annulation, si la qualité des
bien mis sur le marché est trop mauvaise du point de vue des acheteurs.
C'est cette situation qui est précisément décrite par l'exemple originel
d'Akerlof.
Dans ce cas extrême, l'inefficacité de l'équilibre concurrentiel du
marché paraît triviale, puisqu'on pourrait vraisemblablement trouver
une répartition des biens strictement préférée par chaque agent au
statu quo. Mais une telle appréciation ne reposerait pas sur des bases
théoriques très solides. Elle ne porterait en effet que sur une allo
cation des biens induite par une façon particulière de transmettre
l'information aux acheteurs. La notion traditionnelle d'efficacité parétien-
ne ne prend pas en compte la spécificité d'un environnement marqué
par des asymétries d'information entre agents. Comme l'ont souligné
* Je remercie Jean-Jacques Laffont pour les précieuses discussions qu'il a bien
voulu avoir avec moi sur ce sujet.
783
Revue économique — N" 5. septembre 1986 Revue économique
Harris et Townsend [1981] tout d'abord, et aussi Holmstrom et Myerson
[1983], cette spécificité doit être intégrée au concept même d'optimalité
que l'on doit alors utiliser.
Prendre en compte cette spécificité soulève notamment deux types
de problèmes.
Tout d'abord, lorsque certains agents disposent d'informations pri
vées que d'autres ne peuvent connaître a priori, il ne serait pas perti
nent de procéder à une analyse de l'optimalité des échanges pour
cette répartition particulière de l'information entre les agents. En
effet, pour une organisation donnée des échanges (marché ou autre
structure), la répartition des biens entre les agents dépend de la réparti
tion de l'information privée entre les agents, dans un contexte d'info
rmation imparfaite et décentralisée. Il faut donc considérer la répartition
des biens après échanges comme une fonction de l'information privée
détenue par les différents agents. Cette relation entre information
privée et répartition des biens constitue un mécanisme, ou une règle
de décision. Par ailleurs, la définition traditionnelle de l'efficacité paré-
tienne indique qu'une répartition est optimale s'il n'en existe aucune
autre permettant d'accroître le bien-être d'un agent sans réduire celui
d'au moins un autre. Appliquer directement un tel critère à une situation
marquée par des asymétries d'information conduit à étudier seulement
l'éventuelle optimalité de l'allocation induite par un mécanisme parti
culier.
Or il n'y a aucune raison particulière de privilégier tel ou tel
mécanisme particulier. Et donc, dans une situation d'information asymét
rique, la définition d'un optimum doit tenir compte de l'ensemble des
mécanismes de répartition possibles et l'on ne peut qualifier pert
inemment d'efficace qu'une allocation induite par une règle de décision
telle qu'aucune autre règle de décision ne donne une allocation strict
ement préférée par un agent et jugée strictement moins bonne par un
autre agent au moins. Alternativement, si l'on adopte un point de vue
strictement normatif, c'est-à-dire celui du planificateur, il est clair que
celui-ci doit acquérir toute l'information privée pertinente afin de déter
miner le mécanisme qui doit être retenu pour induire une allocation
optimale dans le sens précisé ci-dessus. Mais appréhender de l'informa
tion privée n'est possible que si les agents qui en détiennent sont incités
à la livrer. La recherche de l'efficacité collective doit tenir compte de cet
élément supplémentaire en asymétrie d'information. Il s'agit alors pour le
planificateur de trouver un mécanisme non seulement efficace, mais
aussi incitatif dans le sens où il fait révéler leur information privée aux
agents qui en détiennent.
784 Bernard Belloc
Le second type de problème que soulève notamment la notion
d'optimalité en asymétrie d'information provient de ce que les allo
cations induites par tel ou tel mécanisme sont en fait contingentes au
contenu de l'information privée. Autrement dit, pour toute répartition
initiale de entre les agents, on peut calculer, ex ante,
pour chaque mécanisme, l'allocation des biens qui résulterait de l'appli
cation de ce mécanisme. En supposant, d'une part, que les préférences
des agents peuvent être représentées par une fonction d'utilité de
Von Neuman, et, d'autre part, que la densité de probabilité des contenus
possibles de l'information privée est connaissance commune, on est
conduit à considérer le critère d'espérance d'utilité comme critère de
bien-être individuel. Cette démarche paraît tout à fait naturelle dans le
contexte d'information imparfaite qui nous intéresse ici. Le critère
d'efficacité collective qui en découle est celui de l'efficacité (ou de
l'optimalité) ex ante : une allocation sera dite efficace s'il est impossible
d'accroître l'espérance d'utilité d'un agent sans réduire celle d'au moins
un autre. Naturellement, ce critère n'est pas équivalent au critère de
l'efficacité ex post, qui est le traditionnel, ne prenant en compte
que les niveaux de bien-être individuel après que toutes les incertitudes
eurent été levées. On sait qu'une allocation optimale ex ante est
optimale ex post, alors que la réciproque n'est pas toujours vraie. Ainsi,
d'une certaine façon, le critère d'efficacité ex ante est plus large que
celui

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