Quelques données sur les formes d intelligence - article ; n°1 ; vol.35, pg 118-146
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Description

L'année psychologique - Année 1934 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 118-146
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jeanne Monnin
V. Quelques données sur les formes d'intelligence
In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 118-146.
Citer ce document / Cite this document :
Monnin Jeanne. V. Quelques données sur les formes d'intelligence. In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 118-146.
doi : 10.3406/psy.1934.5257
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1934_num_35_1_5257V
QUELQUES DONNÉES SUR LES FORMES D'INTELLIGENCE
Par Jeanne Monnin
INTRODUCTION
Ce travail, réalisé sous la direction de H. Piéron, est une
contribution à l'étude de l'intelligence, portant particulièr
ement sur son caractère complexe, révélé par le polymorphisme
de ses aspects. Il est basé sur l'élaboration statistique de
valeurs obtenues au cours d'une application de tests ; limité
à un simple exposé des résultats et des conclusions qui s'en
dégagent, il doit être envisagé comme un essai pouvant être
ultérieurement complété par une étude d'ordre plus purement
psychologique.
LE PROBLÈME DE L'INTELLIGENCE
Depuis que la méthode des tests s'applique à saisir dans
ses manifestations l'activité intelligente, diverses modifica
tions ont été apportées dans la conception de ce processus.
Soumises au contrôle de l'expérience, les théories proposées ont
subi, souvent, des remaniements profonds, aussi les progrès
sont lents et le travail de longues années de recherches permet
à peine, aujourd'hui, de préciser certains aspects de la question.
Nous ignorons ce qu'est l'intelligence, son essence nous
échappe ; tout au plus, pouvons-nous, par l'étude des actes
-dans lequel elle s'exprime, essayer d'en limiter les contours et
<le lui faire une place dans l'ensemble de la vie mentale.
Pendant fort longtemps, comme l'a fait remarquer Spaier,
les traités de psychologie n'ont contenu, au chapitre de l'inte
lligence, que la description de facultés hétérogènes, étudiées en
pleine indépendance les unes des autres, telles que : l'attention,
le jugement, etc. Ces fonctions qui lui étaient ainsi substituées,
font partie sans doute de l'intelligence, mais ne s'identifient J. MONNIN. SUR LES FORMES D'INTELLIGENCE 119
pas avec elle. Le problème se pose différemment maintenant,
l'existence d'une fonction intelligence est admise, mais l'accord
n'est pas fait sur sa signification et la multiplicité des défini
tions proposées est l'indice des divergences d'opinion sur ce
sujet.
Généralement incomplètes, elles ne portent pas sur la
nature même du mécanisme, mais tendent seulement à limiter
les catégories d'opérations incluses dans son domaine. Et
même à ce point de vue, les conceptions les plus lointaines
s'affrontent ; il semble qu'on oscille entre deux sens du mot :
Un sens large, qui englobe le rendement total de l'individu,
■qui enferme pêle-mêle les modalités de comportement les plus
variées. Dans cette première acception du terme, on range tout
•ce que Claparède a groupé sous l'appellation « Intelligence
globale» et qui fait intervenir, à des degrés divers, des processus
indépendants de l'intelligence, rattachables, par exemple, à la
mémoire, à la sensibilité, etc.
A l'autre pôle, un sens étroit qui n'admet qu'une fonction
subtile de fabriquer des abstractions, lier des idées, par des
systèmes de relation. Ainsi, Terman écrit : « qu'un individu
est intelligent dans la mesure où il est capable de poursuivre
un raisonnement abstrait ».
La première dénomination est d'ailleurs de moins, en moins
admise, elle n'a été proposée que dans un souci de commodité
-de langage, et Claparède lui-même donne une portée plus res
treinte au mode d'activité qu'il implique dans « l'intelligence
intégrale » : c'est « la résolution de problèmes nouveaux ».
Ceci mis à part, dans les différentes conceptions proposées,
apparaît un trait commun à l'ensemble des définitions, c'est
l'aspect pratique. Envisagée en terme de comportement,
l'intelligence se manifeste partout comme facteur de réussite.
C'est une « faculté d'adaptation consciente aux problèmes
nouveaux », d'après Stern ; « la capacité de résoudre par la
pensée des problèmes nouveaux » pour Claparède ; ou encore
une aptitude à acquérir des capacités, à réduire un état de
déséquilibre, etc.
La notion d'un succès dans une situation qui nécessite la
mise en jeu de mécanismes supérieurs aux automatismes, est
présente dans tous les cas, ce qui est explicable par la com
munauté de méthode et, dans une certaine mesure, par la
préoccupation de trouver l'intelligence une base de
différenciation des individus. MÉMOIRES ORIGINAUX 120
Diversité quantitative et qualitative
L'intelligence est inégalement répartie ; les différences-
individuelles de comportement en face d'une même situation
témoignent de la diversité des niveaux auxquels cette aptitude
est représentée chez chacun, et l'observation de ces différences
satisfait à la fois l'intérêt théorique de connaître les caractéris
tiques d'une disposition, à ses divers degrés, et la nécessité
pratique de fonder sur eux une hiérarchisation des personnes.
Le jugement populaire est souvent basé sur la notion-,
d'intelligence, sur la plus ou moins grande facilité de réussite
en général ; et les théoriciens de l'intelligence qui reconnaissent
à cette aptitude une unité fonctionnelle, qui la situent comme
une entité mentale, se satisfont également de ce jugement en
plus ou en moins, pour classer les membres d'un groupe.
Mais cette théorie « monarchique », suivant l'expression de
Spearman, paraît souvent insuffisante, à mesure qu'on étu
die la variété des réussites d'un individu suivant la nature du
problème qui se pose. Apparaissant comme un mécanisme
simple, identique à lui-même dans ses manifestations, elle
devrait assurer une homogénéité des résultats, telle que la
prévision des réussites, en partant d'un niveau d'efficience par
ticulier, soit possible. Or, la pratique révèle une variabilité
importante qui tend à faire abandonner cette vue monarchique.
Le passage à l'attitude opposée, qui fait de l'intelligence
une somme de fonctions indépendantes — Thorndike écrit
que l'esprit est une collection hétéroclite de facultés juxtapos
ées — ne paraît pas plus légitime, car il existe un lien entre les
réussites ; l'observation des résultats d'une même personne
dans des domaines variés indique un certain rapport entre
eux, un degré de corrélation. Au simple examen des faits, il
semble qu'un principe d'unité soit décelable à travers cette
diversité, ce que Binet a exprimé : « L'esprit est un, malgré la-
multiplicité de ses facultés. »
L'application des mathématiques -à la psychologie a
confirmé ceci de diverses manières et a conduit aux célèbres
« théories des facteurs » qui s'efforcent de dissocier l'élément
commun responsable du niveau général de réussite et les
spécifiques qui en déterminent la diversité suivant les carac
téristiques du problème :
Soit le facteur général, G, de Spearman, qualitativement
invariable mais qui diffère quantitativement d'une personne à MONNIN. — SUR LES FORMES D'INTELLIGENCE 121 J.
l'autre et se trouve impliqué dans toute activité psychique.
Suivant les auteurs Garnett et Webb, G ne serait que l'élément
intellectuel du facteur général, l'aspect affectif, conatif, étant
représenté par W et C.
La dissociation de la partie commune en une multiplicité
de facteurs, suivant Thurstone, ou la présence de facteurs de
groupe venant se superposer aux G, W, G, dans la mesure où
un élément est commun à diverses qualités, n'apparaît en ce
moment que comme un point très particulier de la question,
et grossièrement, les conclusions suivantes p

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