Quelques problèmes de l agriculture algérienne vue à travers l exemple du département de Tiaret - article ; n°18 ; vol.5, pg 211-233
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Quelques problèmes de l'agriculture algérienne vue à travers l'exemple du département de Tiaret - article ; n°18 ; vol.5, pg 211-233

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1964 - Volume 5 - Numéro 18 - Pages 211-233
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 101
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Poncet
Quelques problèmes de l'agriculture algérienne vue à travers
l'exemple du département de Tiaret
In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°18. pp. 211-233.
Citer ce document / Cite this document :
Poncet Jean. Quelques problèmes de l'agriculture algérienne vue à travers l'exemple du département de Tiaret. In: Tiers-
Monde. 1964, tome 5 n°18. pp. 211-233.
doi : 10.3406/tiers.1964.1021
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1964_num_5_18_1021QUELQUES PROBLÈMES
DE L'AGRICULTURE ALGÉRIENNE
VUS A TRAVERS L'EXEMPLE
DU DÉPARTEMENT DE TIARET
(JUIN 1963)
par Jean Poncet (i)
PRESENTATION
Le département de Tiaret s'étend de la partie la plus méridionale
de l'Atlas tellien (monts de Saïda, de Frenda, de Tiaret, lisières Sud de
l'Ouarsénis) au versant Sud de l'Atlas saharien (région de Laghouat),
englobant surtout une vaste portion des hautes plaines intermédiaires
— le bassin du vaste Chott ech Chergui est partagé entre Tiaret et
Saïda — et la majeure part du dj ebel Amour. La pluviosité moyenne, encore
supérieure à 500-600 mm dans le Nord montagneux, tombe rapidement
au-dessous de 350 mm et s'abaisse à moins de 200 dans l'Atlas saharien.
Le relief varié fait alterner les versants déboisés et dégradés par l'érosion
aux monotones horizons de la steppe sèche prédésertique et des vastes
dépressions à sols salés. Sur une superficie totale de quelque 1 500 000 ha,
c'est à peine si 400 000 sont normalement cultivés, presque entièrement
(1) Né en 19 12, docteur es Lettres (Géographie humaine), ancien professeur auCoUège
Sadiki, à Tunis, ancien maître de conférences de géographie rurale à l'École supérieure
d'Agriculture de Tunis. Chargé de Recherches au C.N.R.S. (Paris).
Publications : La colonisation et l'agriculture européennes en Tunisie depuis 1881 (École Pratique
des Hautes Études, Mouton & Cie, Paris, 1962) ; U érosion des sols en relation avec les différents
modes d'exploitation agricole en Tunisie (S.E.I. Agriculture, Tunis, 1961) ; Paysages et problèmes
ruraux en Tunisie (Université de Tunis, 1963).
211 JEAN PONCET
en céréales, et la grande colonisation française couvrait plus de la moitié
des surfaces effectivement productives dans la région septentrionale du
département (Vialar, Trézel, Frenda, Tiaret...). La grande ressource du
Centre et du Sud demeurait l'élevage du mouton, autrefois très important.
Les dévastations entraînées par la guerre ont été énormes. La
ALGER
.Vialar
TIARET
é? /Šaida'" frenda i Trézel \
■: ^^ и i
s>y.
LAGHOUAT
100 km
Le département de Tiaret
diminution des effectifs du cheptel en donne une idée. Pour le secteur
du djebel Amour le cheptel ovin, évalué en 1956 à 400 000 têtes, était
tombé à moins de 50 000 en 1962 ; dans le djebel Nador, 800 000 têtes
en 1954 et moins de 70 000 en 1962. Sur le marché de Trézel, où 15 à
20 000 têtes étaient vendues en moyenne chaque semaine en 1950,
газ 000 têtes vendues par semaine en 1962.
* * *
Le point de départ de l'année agricole 1962-63 a été marqué par
l'opération-labour, effectuée dans les conditions difficiles que l'on sait.
212 QUELQUES PROBLÈMES DE L'AGRICULTURE ALGÉRIENNE
Pour le département de Tiaret, cette opération aurait affecté les surfaces
suivantes :
Biens vacants Adhérents des S. A. P. Autres agriculteurs
Ar ron dissements
Labourés Labourés Labourés mencés mencés mencés
Tiaret 7 700 ha 4 000 ha 2 600 ha 2 600 ha 75 000 ha 50 000 ha
18 840 - 16 840 — i 630 — 1 630 — 8 000 — Vialar 13 200 —
- 26 - 20 000 — Tr ézel 5 500 - 215 - 15 000 — 909 35 540 ha Ense 178 200 ha Ense4 745 ha Ense500 - 300 — 300 — 70 000 — 50 — Frenda 3 500 - 3
Total 4 5 j 6 ha 123 000 ha 25 249 ha
soit près de 220 000 ha labourés et seulement 153 000 ensemencés. La
difference entre ces deux chiffres doit être attribuée au manque de
semences, ainsi qu'à la pratique des préparés en culture moderne (jachère
travaillée). Ils montrent cependant l'importance de l'effort réalisé, même
si le niveau habituel des ensemencements n'a pu être tout à fait atteint,
ce qui reste d'ailleurs difficile à préciser : les surfaces effectivement
travaillées par près de 20 000 attelages traditionnels — dont 8 000 pour
Tiaret, 3 000 pour Trézel, 6 000 pour Frenda et 3 000 pour Vialar,
selon certaines estimations — ne peuvent guère être évaluées que par
approximation. Le nombre des tracteurs ayant participé à l'opération-
labour à l'automne 62 est par contre connu. Il s'établirait ainsi :
Tracteurs restant Tracteurs aux particuliers réquisitionnés Total
(sur les biens vacants) Algériens Européens
S.A. P. de Tiaret ... 136 80 93 309 — Vialar . . . 58 169 227
— Trézel . . . 22 206 8 236
— Frenda . . . 52 30 152 70
118 924 (1) 379 427
(1) Pour l'ensemble de l'Algérie, la surface globale affectée par l'opération-labour aurait
été de l'ordre de plus de 3 000 000 ha, dont 700 000 labourés au tracteur. D'après les indi
cations ci-dessus, il semble peu probable que la proportion des terres labourées au tracteur
sur Tiaret dépasse beaucoup la moyenne algérienne : 40 ou 50 000 ha sur 220 000.
213 JEAN PONCET
Les frais engagés par l'opération-labour dans ces conditions ont été
comptabilisés par les S.A.P., qui en ont largement assuré le financement
et la direction :
Dépenses réalisées par les S. A. P. de
Tiaret Trézel Frenda Vialar (2)
(en anciens francs)
Personnel (i) . . . 14 700 000 2 500 000 8 500 000 25 000 000
10 000 12 800 000 Carburant 800 000 3 500 000
Pièces détachées 3 000 000 720 000 400 9 300 000
Réparations .... 500 000 730 000000 3 300 000
(40 000 q Semences 36 000 000 5 000 000 24 500 000 récupérés)
II faut ajouter à ces frais engagés par les S.A.P., les prêts de campagne
consentis par l'ancienne Caisse Régionale de Crédit Mutuel Agricole
de Tiaret, qui a continué à fonctionner en 1962-63 au profit de quelque
200 adhérents (82 Européens, 120 Musulmans). Nous n'avons pu
connaître que la répartition par catégorie d'importance de ces prêts,
mais non leur montant global :
État des prêts attribués pour la campagne, en novembre 1962 :
Catégories Européens Algériens
46 Au-dessous de 10 000 (NF) ....
De 10 000 à 25 000 NF 8 9
De 2 5 000 à 50 000 — 12 17
De 50 000 à 100 000 — l6 5
De 100 000 à 250000 - 5
350 000 — I
En instance ou non déterminés 48 33
(1) Taux des salaires agricoles fixés en octobre 1962 par décision préfectorale, après
réunion des responsables des S.A.P, et des biens vacants :
S. A.P. __^
de Tiaret de Vialar de Trézel de Frenda
Conducteurs de tracteurs (plu
sieurs zones) 960 F/j 1 080 F 1 обо F
Aides-chauffeurs ou mécaniciens . . 960 F/j
Dépanneurs (sans qualification) ... 1 200 à 1 400 F/j
Veilleurs de nuit 800 F
Ouvriers agricoles non qualifiés . . 700 F
Commis de ferme 40 000 F par mois
(2) On remarquera l'importance de l'effort fait dans l'arrondissement de Vialar, où les
214 QUELQUES PROBLÈMES DE L'AGRICULTURE ALGÉRIENNE
Ces chiffres font ressortir l'importance conservée, même après le
départ des 3/4 des colons français, par les exploitations modernes appar
tenant encore à cette nationalité. Seuls en effet, des agriculteurs français
ont encore bénéficié de prêts de campagne supérieurs à 100 000 NF et
plus de 20 d'entre eux, contre seulement 5 algériens, se situaient dans
les tranches supérieures à 50000 F, tandis qu'au-dessous de 10 000 F
on trouve 46 agriculteurs algériens contre 2 français.
A l'automne 1962, par conséquent, la structure coloniale française
n'était pas complètement détruite. Même en février 1963, le premier
recensement des exploitations abandonnées ne donnait encore que les
chiffres suivants :
Nombre Surface
Arrondissements de comités de gestion des biens vacants
Tiaret 192 68 885 ha
Vialar 142 72 5 5 9 -
Frenda 56 25 252 -
390 166 696 ha
Une statistique plus récente a estimé la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents