Quelques problèmes soulevés par l'analyse quantitative des villes - article ; n°2 ; vol.9, pg 211-221

Claude Bauhain

Description

Revue française de sociologie - Année 1968 - Volume 9 - Numéro 2 - Pages 211-221
Claude Bauhain : « Einige durch die quantitative Analyse der Städte auf- geworfenen Fragen. Zurechtsetzung anhand einiger Werke ».
Claude Bauhain : Sobre algunos prolemas que levanta el análisis cantitativo de la ciudades. Enfoque de la cueetion basandose en cierto numero de obras.
Claude Bauhain : Some problems related to the quantitative analysis of towns. Clarification of the question through the examination of a certain number of studies.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE
• Publié le: 01 janvier 1968
• Nombre de lectures: 8
• Langue: Français

Extrait

Claude Bauhain
Quelques problèmes soulevés par l'analyse quantitative des
villes
In: Revue française de sociologie. 1968, 9-2. pp. 211-221.
Zusammenfassung
Claude Bauhain : « Einige durch die quantitative Analyse der Städte auf- geworfenen Fragen. Zurechtsetzung anhand einiger
Werke ».
Resumen
Claude Bauhain : Sobre algunos prolemas que levanta el análisis cantitativo de la ciudades. Enfoque de la cueetion basandose
en cierto numero de obras.
Abstract
Claude Bauhain : Some problems related to the quantitative analysis of towns. Clarification of the question through the
examination of a certain number of studies.
Citer ce document / Cite this document :
Bauhain Claude. Quelques problèmes soulevés par l'analyse quantitative des villes. In: Revue française de sociologie. 1968, 9-
2. pp. 211-221.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1968_num_9_2_1381Rev. franc. Sociol, IX, 1968, 211-221
Claude BAUHAIN
Quelques problèmes
soulevés par l'analyse quantitative
des villes
et susceptible Un certain de nombre généralisation de recherches du fait utilisent urbain une conçu approche dans son quantitative ensemble.
Il s'agit de parvenir à une compréhension des villes contemporaines et
de leurs grandes lignes d'évolution, en dégageant leurs principales carac
téristiques à l'aide d'un ensemble de données accessibles au traitement
statistique, puis en procédant sur cette base à une analyse comparative.
Cette perspective élude d'emblée le travail monographique; une telle
recherche ne peut être conduite qu'à partir de données rassemblées sur
un grand nombre de villes, ou mieux sur la totalité des villes d'un en
semble géographique déterminé.
Nous nous proposons de faire ici le compte rendu de quatre ouvrages
qui ouvrent la voie à ce type nouveau de recherches urbaines. Tous quatre
ont en commun d'être une tentative de saisie du fait urbain au moyen
d'une recherche comparative portant sur un très large échantillon. Ils
illustrent deux directions méthodologiques : application de l'analyse fac-
torielle pour les deux premiers et utilisation originale des méthodes de
classification et de comparaison à la moyenne avec un large recours aux
procédés graphiques pour les deux autres.
I. — L'analyse factorielle
1) Moser, C. A. et Scott, W. : British towns. A statistical study of their
social and economic differences. Edimburgh, London, Oliver and Boyd,
1961 (Center for urban Studies. Report no. 2).
Etude de structure urbaine, cet ouvrage, d'un intérêt méthodologique
certain, est remarquable à la fois par son caractère pluridisciplinaire et
par l'utilisation d'un échantillon exhaustif : pour chacune des 157 villes
de plus de 50 000 habitants que comptaient en 1951 l'Angleterre et le
Pays de Galles, les auteurs ont traité un ensemble de données démog
raphiques, économiques et sociologiques. Ils ont rassemblé 60 variables
se rattachant aux thèmes suivants : chiffre et structure de la population,
211 Revue française de sociologie
accroissement de la population, logements et ménages, classes sociales,
votes, santé, éducation.
Cependant les thèmes retenus sont très inégalement représentés (14
variables pour le thème logements et ménages, 2 seulement pour celui
de l'éducation). Notons que du fait de la méthode choisie — analyse
factorielle — cette différence quantitative influe considérablement sur
le résultat final. Mais plus grave encore est l'absence de certains éléments
indispensables à la compréhension d'ensemble du phénomène urbain. Les
rubriques concernant les revenus, l'emploi, l'utilisation du sol, les loisirs,
ont dû être éliminées faute de données utilisables pour tout l'échantillon.
En effet les études de ce type et c'est là l'une de leurs principales
difficultés ne peuvent porter que sur des faits dont la statistique a été
relevée d'une manière comparable pour la totalité des villes de l'unité
géographique considérée. Or le plus souvent la ville n'est pas l'unité de
base retenue par la statistique officielle, et de surcroît ses limites varient
d'une source d'information à l'autre. En fait les chercheurs, s'ils ne veulent
pas s'en tenir aux données du recensement ou à celles dont disposent
quelques grandes administrations, sont obligés de recourir à une série
d'enquêtes longues et difficiles. Les auteurs de British towns qui
expérimentaient une méthode nouvelle en sociologie urbaine ont préféré
utiliser le matériau le plus facilement accessible. La diversité et l'impor
tance des thèmes retenus sont d'ailleurs suffisantes pour justifier une
analyse statistique basée sur la mise en évidence de facteurs communs.
L'analyse factorielle effectuée à partir de la matrice des coefficients de
corrélation liant 2 à 2 les variables a permis de mettre en évidence
4 principaux facteurs communs, indépendants entre eux et qui, réunis,
rendent compte de 60 % de la variance totale. Le facteur le plus impor
tant correspond à la division en classes sociales, viennent ensuite l'accroi
ssement de la population de 1931 à 1951, l'accroissement de la population
de 1951 à 1958, l'évaluation du surpeuplement urbain.
L'exploitation de ces résultats a été menée dans deux directions : d'une
part organisation des structures urbaines et, d'autre part, esquisse
typologie.
L'étude du système de relations liant entre elles les variables prises en
compte éclaire en effet l'organisation des structures urbaines. Remédiant
aux incertitudes de l'interprétation des corrélations simples qui, souvent,
reflètent les effets d'une cause ignorée, l'analyse des corrélations entre
facteur et variable met en lumière les relations liant une constellation de
variables. C'est ainsi que le facteur correspondant à la division en classes
sociales a une très forte corrélation (supérieure à |0.80|) avec les variables
suivantes : pourcentages de population appartenant aux classes sociales
les plus basses, pourcentage d'étudiants et pourcentage de jeunes ayant
terminé leurs études avant l'âge de 15 ans, pourcentages de votes à gauche
aux élections générales de 1951 et 1955, nombre d'hommes pour 1 000
femmes dans la population de 20 à 24 ans. Ce qui permet de repérer les
critères les plus révélateurs pour les facteurs analysés.
De tels résultats pourraient être utilisés pour mieux caractériser un
concept difficile à cerner comme l'est celui de classe sociale ou également,
212 Claude Bauhain
dans un autre domaine, pour préciser les relations entre rythme de crois
sance et structure des villes. Aussi peut-on regretter la sécheresse du
texte, parfois simple présentation des tableaux chiffrés.
Par ailleurs la mise en évidence des faibles corrélations entraîne à
une conclusion des plus surprenantes : le chiffre de la population d'une
ville n'influe pas sur les autres caractéristiques. En effet celui-ci est de
toutes les variables celle qui présente la plus faible corrélation avec
l'ensemble des autres. Mais ce résultat doit être considéré avec quelque
réserve, les chiffres de population utilisés présentant une distorsion cer
taine par rapport à la situation réelle, puisque le cadre statistique consi
déré est la zone dépendant des autorités municipales et non l'agglomér
ation.
Toutefois, dans le cadre de l'échantillon étudié, cette faible influence
de la taille des villes est confirmée par une étude parallèle menée à titre
de vérification méthodologique. Le chiffre de population avait en effet
été choisi, ainsi que 3 autres variables : la région, l'accroissement de
population entre 1931 et 1951 et la division en classes sociales pour faire
l'objet d'une étude qualitative. A partir de chacun de ces quatre critères,
les auteurs ont divisé les villes en groupes dont le nombre varie de 4 à 6
selon le critère considéré. Ils ont ensuite comparé, pour chacune des 60
variables, les médianes de groupe avec la médiane de l'échantillon total.
Cette comparaison est intéressante surtout en ce qui concerne l'apparte
nance régionale, car elle permet de prendre en considération u