Recherches anthropométriques sur 223 garçons anormaux âgés de 8 à 23 ans - article ; n°1 ; vol.6, pg 191-247
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Recherches anthropométriques sur 223 garçons anormaux âgés de 8 à 23 ans - article ; n°1 ; vol.6, pg 191-247

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Description

L'année psychologique - Année 1899 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 191-247
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Th. Simon
Recherches anthropométriques sur 223 garçons anormaux âgés
de 8 à 23 ans
In: L'année psychologique. 1899 vol. 6. pp. 191-247.
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Simon Th. Recherches anthropométriques sur 223 garçons anormaux âgés de 8 à 23 ans. In: L'année psychologique. 1899 vol.
6. pp. 191-247.
doi : 10.3406/psy.1899.3113
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1899_num_6_1_3113IV
RECHERCHES ANTHROPOMÉTRIQUES SUR 223 GARÇONS
ANORMAUX ÂGÉS DE 8 A 23 ANS
Appelé à remplir celte année les fonctions d'interne en mé
decine à la colonie de Vaucluse où sont hospitalisés des enfants
arriérés et idiots du département de la Seine, il nous a semblé
qu'il pourrait être intéressant d'essayer, sur ces enfants, les pro
cédés modernes de la psychologie expérimentale, qui n'ont pas
en effet, à notre connaissance du moins, été jusqu'ici appliqués
à leur étude d'une façon méthodique. M. Blin, médecin en chef
du service, a bien voulu s'intéresser à cette idée, et nous avons
entrepris ensemble, sous la direction de M. Binet, toute une
série de recherches dans ce sens. Nous en apportons aujourd
'hui, dans le présent travail, les premiers résultats, tout per
sonnels, nous réservant de revenir plus tard sur les études déjà
faites par les auteurs relativement à des sujets analogues et
dans cette voie.
Quelques mots sur les conditions d'admission à la colonie
donneront une idée générale de ce que sont les enfants dont
nous avons entrepris l'étude. Il y a deux modes de placement,
désignés par les expressions de placement volontaire et place
ment d'office. Les placements volontaires sont faits à la requête
de la famille de l'enfant et nécessitent deux pièces : 1° une
demande légalisée, du père ou du tuteur; 2° un certificat médic
al, également légalisé, et concluant à la nécessité d'un trait
ement dans un établissement spécial. Les placements d'office
ont lieu sur réquisition de commissaires de police qui ont eu à
intervenir pour désordre public causé par un enfant en raison
d'un état mental ou moral, sur lequel lé médecin de l'Infirmerie
spéciale du Dépôt est immédiatement appelé à statuer. De l'I
nfirmerie du dépôt les enfants sont ensuite envoyés à l'Asile
clinique de Saint-Anne et là on les répartit enfin entre les hos
pices de Bicêtre et de Vaucluse, cette dernière colonie recevant 192 MÉMOIRES ORIGINAUX
plus spécialement ceux qui paraissent aptes à être employés
aux travaux des champs.
Ainsi recrutée, la population comprend essentiellement au
point de vue mental, — et d'après les termes consacrés par
l'usage, mais que le cours de ces études nous amènera peut-
être à discuter, — deux classes particulièrement distinctes
d'enfants :
1° Ceux qui présentent des troubles délirants comparables à
ceux de l'adulte : mélancolie, persécution, etc.
2° Ceux beaucoup plus nombreux, qui sont atteints de débil
ité intellectuelle ou morale, et peuvent ainsi présenter tous
les degrés depuis la dégénérescence mentale jusqu'à l'imbéc
illité ou même l'idiotie.
On voit donc qu'en somme, ces enfants ne constituent pas un
groupe absolument autonome; et, si d'aucuns s'éloignent beau
coup du type qu'on est habitué à considérer comme normal,
quelques-uns aussi sont tels qu'ils paraissent ne différer que
peu de ceux qu'on rencontre au dehors. Quoi qu'il en soit cepen
dant, et bien qu'ainsi, pour quelques-uns, la différenciation
soit moins nettement tranchée, on éprouve tout d'abord, en face
d'eux, cette impression qu'on a affaire à des sujets spéciaux :
leur aspect extérieur, leur manière d'être, à la plupart tout au
moins, préviennent aussitôt qu'on n'est plus en présence d'en
fants normaux, comme ceux rencontre dans les écoles
communales ou les collèges. C'est là le premier caractère qui
frappe l'esprit; ce devait donc être aussi le à vérifier.
Il convenait pour cela d'analyser les éléments de cette impres
sion d'ensemble : c'est la matière de cette étude sur le déve
loppement physique.
Les mensurations qui font l'objet de cet article sont les sui
vantes : la taille, le périmètre thoràcique, la largeur d'épaules
et la circonférence maxima de la tête (mesures prises du
21 février au 21 mars 1899), le poids (du 1er au 5 mai) et l'e
nvergure (du 20 au 26 mai).
D'une manière générale ces mesures ont été prises de la
manière suivante : les enfants étaient introduits de cinq à dix
à la fois dans une salle, dans l'ordre où ils se présentaient et
sans groupement préalable particulier. Puis, au fur et à mesure
que les chiffres étaient observés, ils étaient dictés au surveil
lant, et leur inscription surveillée du regard. La tâche du sur
veillant a toujours été bornée d'ailleurs à ce rôle de secrétaire.
J'ai pris toutes les mesures moi-même, ce qui était d'ailleurs SIMON. — RECHERCHES ANTHROPOMÉTRIQUES 193
indispensable pour qu'elles le fussent toutes de la même
façon.
La taille, le périmètre thoracique et la largeur d'épaules
étaient mesurés successivement sur le même sujet. On faisait
déshabiller la série d'enfants introduite, ne leur faisant garder
que le pantalon; et le premier prêt passait à la toise.
Taille. — C'est une toise ordinaire qui a servi pour mesurer
la taille. Sans insister sur la manière de procéder : le sujet jo
ignant les talons et les amenant au contact du pied de la partie
verticale de l'instrument, les bras pendant naturellement, le corps
et la tête droits..., il faut peut-être signaler le défaut de ne
pas avoir appliqué la toise sur une surface large ou les deux
épaules puissent s'appuyer d'aplomb. Il aurait fallu aussi tenir
compte de la voûte du dos, parfois assez accentuée chez ces
enfants à cause des attitudes vicieuses auxquelles ils s'habi
tuent. Quoi qu'il en soit, l'équerre horizontale était ensuite
descendue jusqu'au contact du cuir chevelu. La toise mesure
ainsi la taille àl millimètre près, et j'ai dicté les chiffres qu'elle
indique. Ce n'est pas cependant qu'on puisse arriver réellement
à une évaluation aussi exacte. La taille n'est d'ailleurs que la
hauteur au-dessus du sol ou de la plante des pieds du point le
plus élevé du corps en station verticale. Or celle-ci est le fait
des muscles extenseurs dont la tonicité maintient plus ou moins
rigides ou demi-fléchies les articulations des membres et du
tronc, les genoux plus ou moins tendus, la colonne vertébrale
plus ou moins tassée. La taille donnée par la toise n'est pas
celle de la vie courante si l'on peut dire, mais celle d'une att
itude transitoire, fonction jusqu'à un certain point de l'amour-
propre de l'enfant dont le souci est de se grandir, et ainsi, en
quelque sorte, une mesure maxima. Les résultats étaient dictés
à haute voix et les sujets s'y intéressaient. — Un très petit
nombre d'enfants ont en outre été mesurés couchés : la taille
est ainsi trouvée plus longue que dans la station verticale,
de 1 centimètre à peu près. Mais sans doute les résultats seraient
très variables selon les sujets. — Les mêmes enfants mesurés de
nouveau debout à cette occasion, ne nous ont offert avec les
mesures précédemment prises qu'un écart moyen de 2 milli
mètres. — Une vingtaine d'enfants enfin mesurés le 5 avril par
M. Binet ont présenté un écart un peu plus fort, de 8 millimèt
res. Il peut y avoir là précisément quelqu'une de ces variations
individuelles qui dépendent des habitudes de chaque opéra
teur. Encore convient-il de remarquer cependant que cet écart
l'année psychologique, vi. 13 .
194 MÉMOIRES ORIGINAUX
n'est guère plus grand que l'approximation de 7 millimètres
indiquée par M. Bertillon 1 comme théoriquement exigible
pour cette me

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