Recherches au sujet de l interprétation du phénomène de Purkinje par des différences dans les courbes de sensation des récepteurs chromatiques - article ; n°1 ; vol.33, pg 57-83
28 pages
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Recherches au sujet de l'interprétation du phénomène de Purkinje par des différences dans les courbes de sensation des récepteurs chromatiques - article ; n°1 ; vol.33, pg 57-83

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Description

L'année psychologique - Année 1932 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 57-83
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Durup
Henri Piéron
V. Recherches au sujet de l'interprétation du phénomène de
Purkinje par des différences dans les courbes de sensation des
récepteurs chromatiques
In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 57-83.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G., Piéron Henri. V. Recherches au sujet de l'interprétation du phénomène de Purkinje par des différences dans les
courbes de sensation des récepteurs chromatiques. In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 57-83.
doi : 10.3406/psy.1932.5143
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1932_num_33_1_5143RECHERCHES AU SUJET DE L'INTERPRÉTATION DU PHÉ
NOMÈNE DE PURKINJE PAR DES DIFFÉRENCES DANS LES
COURBES DE SENSATION RÉCEPTEURS CHROMAT
IQUES
Par G. Dukup et H. Pikron
I. — INTRODUCTION
Le phénomène de Purkinje a été interprété de deux façons
très différentes. A la suite de la découverte (Parinaud, Von
Kries) de la dualité fondamentale des récepteurs rétiniens, cônes
et bâtonnets, dont les premiers, fonctionnant à de hauts n
iveaux lumineux, sont presque, inexfcitables par les rayons de
courte longueur d'onde du spectre visible, mais assurent la
visibilité de l'extrémité rouge du spectre, et dont les seconds,
rapidement voilés en forte lumière, fonctionnant aux plus bas
niveaux lumineux, sont inexcitables par les rayons de grande
longueur d'onde et assurent la visibilité de l'extrémité bleue-
violette du spectre, il était normal d'attribuer à la prépondé
rance de la lumière des bâtonnets aux faibles éclairements1, et à
la prépondérance de la lumière des cônes aux forts, le déséquil
ibre en faveur du bleu dans le premier cas, en faveur du rouge
dans le second, que l'on constate lorsqu'on met en balance deux
lumières monochromatiques, l'une procTuite par des radiations
spectrales de court X, l'autre par des radiations longues. Mai:,
certains auteurs ont signalé l'existence du phénomène de Pur
kinje (avec une marge très inférieure toutefois du déséquilibre)
dans la fovea même, où ne se rencontrent que des cônes. Et d è 3
lors une autre interprétation a été proposée, en accord avec îe
schéma trichromatiquè de la théorie Young-Helmholtz. 58 MÉMOIRES ORIGINAUX
S'il existe des récepteurs indépendants — non individualisés
cette fois — pour la vision du bleu, avec excitabilité prédomi
nante par les radiations spectrales de grande fréquence, et pour
la vision du rouge, avec excitabilité prépondérante ou exclusive
par les radiations spectrales de moindre fréquence, il se peut
que la loi d'accroissement de l'effet sensoriel en fonction de
l'énergie croissante apportée par les radiations ne soit pas
exactement la même pour ces deux catégories de récepteurs,
qu'il y ait des constantes d'accroissement différentes, que la
sensation rouge s'élève plus vite que la sensation bleue, et que les
courbes des sensations arrivent à se croiser.
J. Martinet, qui a pensé découvrir dans les comparaisons d'in
tensités d'odeurs différentes un phénomène de cet ordre (la mé-
thylacétophénone dominant le linalol à faibles concentrations
et se trouvant dominée par lui aux fortes, avec un rapport cons
tant des quantités respectives des deux corps) a considéré
qu'il y avait là un équivalent du phénomène de Purkinje, qu'il
a formulé en termes de la loi fechnérienne 1. Si la variation dS de
la sensation est proportionnelle à la variation dx du stimulus,
mais inversement au niveau d'excitation déjà
atteint x, conformément à la loi de Weber :
dS = K ~
x
on a par intégration la loi de Fechner :
S = K log x + const.,
et en donnant à la constante d'intégration la forme K log c :
S = Klogî •
La constante c représente le niveau liminaire du stimulus
(car x = ceK et, pour S = 0 au départ du seuil, x = c), et K le
taux de croissance de la sensation.
Avec une valeur plus petite de c et de K la sensation du bleu
naît pour une stimulation plus faible, et l'emporte sur la sensation
du rouge quand celle-ci débute, puis l'accroissement plus rapide
du entraîne une prépondérance sur le bleu aux hauts n
iveaux du stimulus (voir figure 1).
On sait déjà que, pour les réceptions tonales, les égalisations
1. J. Martinet. Sur un phénomène olfactif analogue au phénomène
optique de Purkinje. Revue générale des Sciences, XLIV, 9, 1933, p. 261-264. ET PIÉRON. — LE PHÉNOMÈNE DE PURK.INJE 59 DURUP
de deux sons de hauteur différente à un certain niveau de stimu
lation ne valent pas à des niveaux moindres ou plus élevés, et
que la courbe de croissance de ces sensations auditives indépen
dantes comporte des constantes différentes pour chacune d'elles1.
Il n'est donc pas absurde de penser que les choses se passent
feien ainsi pour les récepteurs indépendants qu'implique la
théorie trichromatique dont le scheme général apparaît de plus
en plus comme valable.
Fig. 1.
Courbe théorique de l'accroissement de la sensation S (en ordonnée) pour des
stimuli croissants x (en abscisse), c* représente la valeur du seuil le
bleu, et cr pour le rouge.
Mais cela pose de graves questions au sujet du fondement de
l'intégration fechnérienne, à savoir : l'unité de l'échelon diffé
rentiel.
Si une sensation croît plus vite qu'une autre dans une cer
taine marge des stimulations, est-ce bien parce que la sensibilité
différentielle plus fine comporte dans cette marge un plus grand
nombre d'échelons, et l'échelon est-il bien l'unité générale
commune à toutes les sensations ?
C'est pour apporter quelque clarté dans ces importantes ques
tions que nous avons procédé à des recherches sur les égalisaphotométriques de lumières monochromatiques dans la
région fovéale et sur la valeur des échelons différentiels pour
ces lumières.
1. C,f, Kingsbury. A direct comparison of the loudness of pure tones.
Physical Review, 1927, XXIX, p. 588-600, 60 MEMOIRES ORIGINAUX
II. — LA MÉTHODE
Nous avons utilisé pour ces recherches un photomètre diffé
rentiel dans lequel l'image d'une source est projetée par deux
systèmes symétriques sur deux diffuseurs juxtaposés observé«
avec une lunette à oculaire, la régulation étant assurée, sur cha
cun des flux, dans une partie de son parcoure en rayons parallèles,
par un diaphragme en œil de chat. Des écrans Wratten traversés
par le flux total de la source avant division, ou par l'un et
l'autre des flux symétriques, de façon indépendante, per
mettent de réaliser des excitations monochromatiques (des
écrans d'albatrine servant en certains cas à réduire dans une
proportion connue la grandeur du flux).
Fig.. 2.
Schéma du Photopto mètre utilisé dans les expériences.
Les plages observées des diffuseurs se trouvaient réduites par
un diaphragme fixe placé devant les diffuseurs à l'extrémité
de la lunette.
Cejle-ci portait, derrière l'oculaire, une lame mince (lamelle
la plus fine pour préparations histoïbgiques) inclinée à 45°
reflétant, grâce à une fente dans la. paroi de la lunette, l'image
d'un point rouge, de position relative réglable par rapport à la
plage, et servant de point de fixation.
Une première série de déterminations furent faites à titre de
tâtonnements, avec emploi de lumières diverses ; on égalisait
ces lumières à différents niveaux, en faisant toujours des égali
sations croisées, et le nombre d'échelons perceptibles était em
piriquement établi depuis le seuil jusqu'au maximum d'éclaire-
ment compatible avec le dispositif, soit en faisant croître la
plage gauche jusqu'à ce qu'elle soit juste différend able de la
droite, puis la droite, puis la gauche et ainsi de suite, soit en
faisant croître toujours la plage gauche, ou la plage droite, et en Ëï MÉRO'N. — LE PHÉNOMÈNE DE PURKtNJË 61 ÖtiftUP
ramenant chaque fois l'autre plage à égalité apparente avant
de faire le nouveau pas.
Cette méthode donne d

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