Recherches sur les sources des Vybrannye mesta - article ; n°1 ; vol.44, pg 111-139
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Description

Revue des études slaves - Année 1965 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 111-139
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur José Johannet
Recherches sur les sources des Vybrannye mesta
In: Revue des études slaves, Tome 44, fascicule 1-4, 1965. pp. 111-139.
Citer ce document / Cite this document :
Johannet José. Recherches sur les sources des Vybrannye mesta. In: Revue des études slaves, Tome 44, fascicule 1-4, 1965.
pp. 111-139.
doi : 10.3406/slave.1965.1888
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1965_num_44_1_1888RECHERCHES SUR LES SOURCES
DES VYBRANNYE MESTA
PAR
JOSÉ JOHANNET
Dès le premier jour de leur parution, le 31 décembre 1846, les Passages
choisis de ma correspondance avec mes amis (Vybrannye mesta iz perepiski
s druz'jami) ^ concentrèrent l'attention du public sur deux aspects de la
personnalité de Gogoľ, qui firent également scandale : ses « bizarreries » (2>
et ses théories. Personne ou presque ne s'avisa, sinon pour le déplorer,
que ce petit volume était aussi l'œuvre d'un écrivain, mieux : du plus grand
écrivain russe contemporain. On se contenta, selon l'opinion qu'on se faisait
des nouvelles idées de Gogoľ, d'en proclamer l'expression digne ou indigne
de la plume qui avait écrit le Revizor et les Ames mortes. Cette conception
continue à dominer jusque de nos jours : pour étudier en Gogoľ l'homme
ou le penseur, on recourt volontiers aux Passages choisis, mais on admet
plus ou moins tacitement que l'écrivain a cessé d'écrire en 1842.
L'étude proprement littéraire des Passages choisis reste à entreprendre.
Les problèmes sont nombreux, obscurs, complexes, mal posés; les études
préliminaires manquent le plus souvent. Nous voudrions nous arrêter ici
sur un problème en apparence secondaire, mais dont la solution importe
considérablement à quiconque prétend retracer la carrière littéraire de
Gogoľ après 1842. Ce problème, purement technique, est le suivant : les
Passages choisis répondent-ils au titre que leur a donné leur auteur ? En
d'autres termes, s'agit-il de « passages » réellement « choisis » par Gogoľ
(D Nous nous référerons aux œuvres de Gogoľ en indiquant seulement le tome et la page de
l'édition de l'Académie des sciences : N. V. Gogoľ, Polnoe sobranie soCinenij, I-XIV, 1937-1952.
Les Passages choisis sont au t. VIII, la correspondance de 1842-1847 aux t. XII et XIII.
<a> Par exemple, le testament et la confession publics, la querelle du portrait, ïe règlement
de comptes avec Pogodin, etc. La plus grande de toutes les bizarreries consistait naturellement
à avoir abandonné la carrière d'écrivain pour embrasser celle de prédicateur et de prophète. 112 JOSÉ JOHANNET
dans sa correspondance privée, passages plus ou moins retouchés éventuel
lement, mais reposant sur des lettres effectivement envoyées à des destina
taires réels ? Ou bien avons-nous affaire à une œuvre purement littéraire,
dont les différents chapitres auraient été rédigés pour les besoins de la
cause ? Dans ce dernier cas, Gogoľ n'ayant fait que donner à des articles
la forme de lettres, la correspondance ne serait plus naturellement qu'une
fiction.
Ce problème a été étudié deux fois : en 1889 par Tichonravov dans le
solide commentaire dont il a muni les Passages choisis ^, puis en 1898
par Šenrok dans ses Matériaux №. Les conclusions de Tichonravov, ser
vies par une méthode rigoureuse, restent pour la plupart valables. Celles
de Senrok, dispersées aux quatre coins d'une étude incroyablement touffue,
désordonnée, contradictoire, desservies par une absence totale de rigueur,
sont loin d'emporter toujours l'adhésion du lecteur. En outre, plus d'un
document important a vu le jour depuis la fin du xixe siècle. Il nous a sem
blé que le problème de l'authenticité des lettres publiées par Gogoľ dans
ses Passages choisis méritait d'être repris.
Les sources de renseignement dont nous disposons sont de quatre ordres.
a. Sources épistolaires : lettres entières, fragments, passages isolés, mots
ou expressions caractéristiques qui figurent à la fois dans les Passages
choisis et dans la correspondance privée de Gogoľ. Leur force probante est
d'autant plus grande que le texte considéré est plus étendu.
b. Sources documentaires : elles sont constituées par les carnets de Gogoľ
(publiés dans les tomes VII et IX de l'édition académique).
c. Sources littéraires : ce sont des fragments qui se retrouvent à la fois
dans les Passages choisis et dans d'autres œuvres de Gogoľ : deuxième
partie des Âmes mortes et articles divers.
d. Témoignages de Gogoľ et de ses contemporains.
L'ouvrage de Gogoľ se compose de trente-sept unités : Y Avant-propos
et trente-deux chapitres, dont le quinzième contient deux lettres et le dix-
huitième quatre. De l'aveu même de Gogoľ, certaines de ces unités n'ont
(1) Sočinenija N. V. Gogolja, izdanie desjatoe, IV, M., 1889, p. 465-547, que nous citerons
désormais simplement comme Tichonravov.
<2> Materiály dlja biografii Gogolja V. L Šenroka, IV, M., 1898, chap. xcvm-cnr, p. 567-
620; cité désormais comme Šenrok.
Autres abréviations utilisées :
Aksakov = S. T. Aksakov, Istorija moego znakomstva s Gogolem, M., 1960;
L. nas L = Literatumoe nasledstvo;
RA = Russkij archiv;
RS — Russkaja starina.
Les lettres de Gogoľ et Žukovskij sont datées en nouveau style, les autres lettres en ancien
•tyle. LES SOURCES DES VYBRANNYE MESTA 113
jamais été conçues comme des lettres : Y Avant-propos, le Testament (ch. í)
et surtout les « deux ou trois articles littéraires » annoncés formellement
dans Y Avant-propos, rédigé en juillet 1846 (VIII, 218). De quoi se compose
ce supplément littéraire ? Tout le monde est d'accord pour y faire entrer
le long chapitre xxxi. Mais, Gogoľ ayant parlé de deux ou trois articles,
force est bien de chercher autre chose, et ici les avis divergent. Pour Šenrok
(p. 576-577), ces articles sont les chapitres iv (sur le « mot ») et vu (sur
YOdyssée); pour Tichonravov (p. 521), il s'agirait peut-être des quatre
lettres sur les Âmes mortes (ch. xviii). Dans l'un» et l'autre cas, ces deux
commentateurs se fondent plutôt sur le contenu des chapitres que sur leur
forme : sont « littéraires » les chapitres qui traitent de sujets littéraires.
Cette conception est, croyons-nous, erronée : le mot « article » désigne
certainement dans Y Avant-propos un chapitre auquel n'a pas été donnée
la forme épistolaire. De ce point de vue, seuls les chapitres IV et xxxi
sont à retenir.
Le chapitre trente-deuxième et dernier doit natureUement être joint à la liste
des unités qui n'ont jamais revêtu la forme d'une lettre. Šenrok l'avait déjà
noté (p. 577). Ajoutons que, selon nous, cet article final n'était certainement
pas prévu par Gogoľ au moment où il rédigeait son Avant-propos. Le
chapitre xxxii est précisément le « quelque chose . . . sans quoi le livre res
terait comme sans queue » que Gogoľ promettait à Pletnev dans sa lettre
du 26 septembre 1846 (XIII, 103). L'écrivain s'était certainement rendu
compte entre juillet et septembre qu'il était impossible de terminer un
livre comme les Passages choisis sur le chapitre xxxi, c'est-à-dire sur
une note par trop littéraire ^.
Ainsi, les Passages choisis comptent déjà cinq unités « non épistolaires »
(Avant-propos et chapitres í, iv, xxxi et xxxii), qui représentent à
elles seules, il n'est pas sans intérêt de le signaler, près du quart de l'ou
vrage et près du tiers de l'édition originale ^. En revanche, si nous nous
en tenons aux affirmations de Gogoľ, tout le reste doit constituer les « pas
sages choisis » proprement dits et reposer, par conséquent, sur des lettres
originales.
* *
Les contemporains n'en doutèrent pas un instant, à commencer par
Pletnev lui-même, à qui Gogoľ avait envoyé le 30 juillet 1846 le début de
son manuscrit en lui enjoignant de l'imprimer toutes affaires cessantes et
í1' Tichonravov dit (p. 547) qu'il n'existe aucune indication permettant de déterminer
l'époque à laquelle a été écrit cet article; les rédacteurs de l'édition académique (VIII, 801)
ne se posent pas la question. Il nous semble raisonnable d'admettre que le chapitre xxxii a
été écrit au dernier moment, entre le 14/26 s

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