Recherches sur les temps de réaction aux sons de hauteurs et d intensités différentes - article ; n°1 ; vol.35, pg 103-117
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Recherches sur les temps de réaction aux sons de hauteurs et d'intensités différentes - article ; n°1 ; vol.35, pg 103-117

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Description

L'année psychologique - Année 1934 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 103-117
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Fessard
P. Kucharski
IV. Recherches sur les temps de réaction aux sons de hauteurs
et d'intensités différentes
In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 103-117.
Citer ce document / Cite this document :
Fessard A., Kucharski P. IV. Recherches sur les temps de réaction aux sons de hauteurs et d'intensités différentes. In: L'année
psychologique. 1934 vol. 35. pp. 103-117.
doi : 10.3406/psy.1934.5256
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1934_num_35_1_5256IV
RECHERCHES SUR LES TEMPS DE RÉACTION
AUX SONS DE HAUTEURS ET D'INTENSITÉS DIFFÉRENTES. I
Par A. Fessard et P. Kucharski
I. ■ — Introduction
Les temps de réaction à l'excitation des divers organes
sensoriels ont été étudiés, comme on le sait, à des points de vue
différents. Lorsque des recherches à ce sujet furent entre
prises au laboratoire de Wundt, il y a trois quarts de siècle, leur
principal objet était, soit de déterminer la durée de certains
phénomènes psychologiques (considérés comme étant plus ou
moins élémentaires), soit de mesurer par cette méthode indi
recte la vitesse de l'influx nerveux, soit d'établir certains
types psychologiques. Ce n'est qu'assez tardivement par rap
port aux premières recherches sur les temps de réaction que fut
reconnu l'intérêt tout particulier qu'elles pourraient présenter
aussi pour l'étude des processus complexes de l'excitation
sensorielle.
Depuis 1911, le temps de latence de la réaction est étudié
par Henri Piéron d'une façon systématique et presque exclu
sivement du point de vue de la latence sensorielle. Ce qui
importe avant tout dans ces recherches, c'est de démêler et de
préciser par une analyse expérimentale de la latence sensorielle,
impliquée dans le temps total de la réaction, l'aspect « chro
nologique » du processus d'excitation pour les divers organes
des sens. L'hypothèse principale qui est à la base des travaux
■de H. Piéron et qui s'est vérifiée pleinement dans la suite est
celle-ci :
La décroissance des temps de réaction en fonction des
intensités croissantes du stimulus — décroissance qui prend
d'une manière générale l'allure d'une branche d'hyperbole — 104 MÉMOIRES ORIGINAUX
relève pour la plus grande part de la réduction des temps
d'action, qui décroissent, eux aussi, suivant une loi hyperbol
ique quand on augmente progressivement l'intensité excita
trice. Cependant la loi des variations des temps d'action pou
vant être étudiée isolément, par des méthodes de mesure
directe, on peut disposer de données expérimentales précises
pour déterminer la part qui revient, dans la marge de réduction
de la latence sensorielle totale, à la décroissance des temps
d'action pendant lesquels l'énergie s'additionne avant de
franchir le seuil de la sensation. D'autre part, on peut étudier
aussi les temps de réaction aux excitations suffisamment
brèves pour que le temps d'action puisse être considéré comme
étant pratiquement éliminé. Or, on trouve qu'il persiste, en
excitation brève, une marge de variation des temps qui n'est
pas négligeable, et ceci conduit à admettre qu'on ne saurait
expliquer en totalité la décroissance des temps de réaction par
celle du temps d'action et à attribuer ce reliquat de marge
réductible au retard variable qui doit se produire au fra
nchissement des synapses.
Il est superflu de résumer ici le cycle des recherches consa
crées par H. Piéron à cette question, dans lesquelles la méthode
des temps de réaction s'est révélée un moyen efficace et subtil
dans l'étude de l'excitation sensorielle. Nous devons renvoyer
le lecteur à ses deux mémoires, dont l'un publié par le Journal
de Psychologie en 19201, expose les hypothèses et les lignes
générales de la recherche sur ce sujet et dont l'autre, paru dans
l' Année Psychologique2, donne le détail et l'interprétation des
expériences.
Toutefois, pour faire mieux comprendre le point de départ
et le sens de la recherche que nous présentons ici, il est néces
saire d'exposer, ne serait-ce qu'en gros traits, les résultats
généraux auxquels Piéron a abouti en étudiant les temps de
réaction pour toutes les catégories (ou peu s'en faut) de l'exc
itation sensorielle.
En interprétant les données numériques obtenues dans ses
propres expériences et plusieurs séries de valeurs recueillies
par d'autres chercheurs, H. Piéron fut amené à cette conclu-
1. H. Piéron, Essai d'analyse expérimentale du temps de latence sen
sorielle. J. de PsychoL, XVII, 1920, p. 289-308.
2. Nouvelles recherches sur l'analyse du temps de latence sensorielle
et sur la loi qui relie ce temps à l'intensité excitatrice. Année PsychoL,
XXII, 1920-21, p. 58-142. FESSARD ET P. KUCHARSKI. LES TEMPS DE RÉACTION 105 A.
sion que tous les résultats pouvaient s'interpoler d'une manière
satisfaisante par la formule :
a
l = + k
i~b
où l est le temps de réaction, i l'intensité excitatrice, a, b,
et k étant des constantes (b, suivant les cas, est positif ou
négatif). Cette équation signifie que les temps décroissent
suivant une branche d'hyperbole équilatère, que nous suivons
empiriquement à partir de l'ordonnée correspondant au seuil
de la sensation jusqu'à la limite inférieure des temps où elle
paraît assez proche de l'asymptote pour l'avoir pratiquement
atteinte. Dans cette équation fondamentale, k représente
la limite inférieure vers laquelle tendent les temps de réaction
lorsque l'intensité croît indéfiniment, a est en rapport avec
l'importance de la marge réductible (il la mesure dans le
cas où b = o et lorsque l'intensité liminaire est prise comme
unité). Il importe de remarquer que les constantes a et k ont
une valeur en quelque sorte spécifique, en dehors des variations
individuelles, car elles diffèrent largement suivant la nature du
stimulus. La méthode des temps de réaction permet donc de
mesurer certains caractères des organes récepteurs.
En mettant en ligne de compte les lois des temps d'action
pour l'excitation lumineuse, qu'il avait déterminées aupara
vant, H. Piéron fit une analyse poussée de la latence sensor
ielle pour cette catégorie de stimulation par la méthode des
temps de réaction et aussi par celle du masquage.
Il aborda de même l'étude des sensations auditives, en 1919,
mais sans aboutir toutefois à des résultats également précis.
Aucune donnée numérique concernant les temps d'action pour
l'excitation auditive n'avait été établie jusqu'alors et d'un
autre côté, les techniques permettant d'obtenir des sons purs et
de faire varier leur intensité n'étaient pas aussi perfectionnées
qu'à l'heure actuelle.
Dans sa première recherche sur la décroissance des temps
de réaction en fonction des intensités croissantes1, H. Piéron
avait employé l'acousi-esthésimètre de Toulouse dans lequel
une goutte d'eau distillée de 0 gr. 10 tombait sur une plaque
d'aluminium et produisait un bruit ayant la tonalité du la2. La
1. Note préliminaire, C. E. Soc. de Biol., 1919, t. LXXXII, p. 1116. 106 MÉMOIRES ORIGINAUX
vibration de cette plaque agissait par l'intermédiaire d'un fi] de
platine sur le signal de Desprez qui marquait le début de l'exci
tation. D'autre part, un cylindre enregistreur était employé
pour la mesure des temps de réaction. Néanmoins cette techni
que, comme le signale H. Piéron, comportait plusieurs causes
d'erreur : l'audition était gênée par le bruit du cylindre enre
gistreur ; il était surtout difficile de mesurer avec exactitude la
■durée et l'intensité du son. Étant donné ces incertitudes,
H. Piéron se proposa d'étudier de nouveau la question avec une
technique différente. Il eut recours à l'artifice ingénieux qui
consistait à utiliser comme source sonore la lame vibrante du
chronoscope de Hipp avec lequel il mesurait les temps de
réaction. Le sujet percevait le son par l'intermé

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