Recherches sur les valeurs des indéfinis njakoj et njakak?v en bulgare - article ; n°3 ; vol.53, pg 403-426
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Description

Revue des études slaves - Année 1981 - Volume 53 - Numéro 3 - Pages 403-426
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Zlatka Guentchéva-
Desclés
Jean-Pierre Desclès
Recherches sur les valeurs des indéfinis njakoj et njakakăv en
bulgare
In: Revue des études slaves, Tome 53, fascicule 3, 1981. pp. 403-426.
Citer ce document / Cite this document :
Guentchéva-Desclés Zlatka, Desclès Jean-Pierre. Recherches sur les valeurs des indéfinis njakoj et njakakăv en bulgare. In:
Revue des études slaves, Tome 53, fascicule 3, 1981. pp. 403-426.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1981_num_53_3_5156RECHERCHES SUR LES VALEURS
DES INDEFINIS NJAKOJ ET NJAKAKA V EN BULGARE
PAR
ZLATKA GUENTCHÉVA
avec la collaboration de JEAN-PIERRE DESCLÉS
0. La présente étude poursuit une réflexion sur la catégorie grammaticale de la
détermination en bulgare1 et s'inscrit dans une perspective plus générale qui
cherche à isoler les opérations fondamentales qui se trouveraient être constitutives
de la catégorie générale de la détermination. Notre but sera très modeste : nous
essaierons de décrire le fonctionnement sémantico-syntaxique des indéfinis bulgares
njakoj et njakakàv. Le présent travail ne prétend à aucune exhaustivité, d'autant
plus que les travaux qui y sont consacrés sont peu nombreux2 . Les analyses des
indéfinis bulgares que les grammaires bulgares de L. Andrej čin (AND-1944), de
A. Teodorov-Balan (ВАЫ940), de St. Stojanov (STO-1968) proposent ne sont
pas satisfaisantes.
Pour que le lecteur non averti puisse se sentir à l'aise, nous présentons d'abord
les procédés morphologiques de formation des indéfinis bulgares, leur origine dia-
chronique et leurs valeurs. Nous rappelons également l'analyse sémantique de
R. Nicolova (NIC-1978) que nous ne prenons pas entièrement à notre compte.
Ensuite, nous abordons l'analyse sémantico-syntaxique de njakoj et njakakàv
en essayant de montrer que les deux indéfinis renvoient à des opérations diffé
rentes.
1. Les « Notes sur la détermination en bulgare » (GUEN-1977) se présentent comme une
première approche d'un aspect du problème de la détermination en bulgare. En réalité, elles
se sont limitées à des réflexions sur la présence ou l'absence d'article (postposé) en bulgare,
et cela sur la famille paraphrastique formée à partir du tour prédicat if ima « il y a » + nom
discontinu. Nous avons, bien entendu, souligné certains problèmes qui méritent examen.
2. Nous avons trouvé les articles suivants :
a) Les indéfinis dans les parlers bulgares du Nord-Est (PAS-1965) et du Sud-Est (HAR-
1977) ;
b) Les indéfinis en bulgare littéraire et leur signification (NIC-1978) ;
c) Caractéristique syntaxique des combinaisons du type kojto i da en bulgare litté
raire (DOGRA-1974).
Rev. Étud. slaves, Paris, LIII/3, 1981, p. 403426. Z. GUENTCHÉVA 404
1. Enumération des indéfinis bulgares.
1.1. Richement doté d'indéfinis, le bulgare, comme d'ailleurs la plupart des
langues slaves, les a bâtis à partir des interrogatifs (A. Vaillant (VAIL-1958),
K. Mirćev (MIR-1978),...) au moyen de plusieurs particules dont l'origine, pour la
plupart d'entre elles, reste souvent obscure, et ceci parce qu'elles remontent à des
temps anciens et que les données dont on dispose apparaissent bien minces. Voici
la liste des interrogatifs bulgares qui entrent dans la composition des indéfinis :
koj ? (mase.) koja ? (fém.) кое ? (neutre) koi ? (pi.) « qui ? »
kakav ? kakva ? (fém.) kakvo ? (neutre) kakvi ? (pi.) « quel ? »
čij ? (mase.) čija ? (fém.) čie ? (neutre) čii ? (pi.) « de qui ? »
kade ? « où ? »
koga ? « quand ? »
как ? « comment ? »
kolko ? « combien ? »
koleina ?l « ? »
1 .2. La particule ne2 et sa variante nja sont en bulgare moderne toujours prépo
sées et inséparables3 de ľinterrogatif auquel elles se rattachent. Ainsi, on obtient
pour le bulgare les séries correspondantes :
1. Interrogatif pour la quantité issu de koloci, forme vieux-bulgare pour le nominatif
pluriel.
2. Faute de données suffisantes, il se révèle particulièrement difficile de prouver l'étymo-
logie de cette particule. Nous citerons quelques hypothèses avancées par différents linguistes.
Ainsi, pour A. Vaillant, « toute hypothèse sur l'origine de la particule ne- est aven
turée », il en propose une, à savoir que l'on « pourrait penser à une réduction de lit. nfat(i),
v.sl. riéstû « il n'est pas » et à un tour balto-slave *kas ne (sti) « qui n'y a-t-il pas », « n'importe
qui » analogue à r. kto ni est' qui serait devenu *ne kas après la fixation de *ne comme parti
cule » (VAIL-1958, t. II : 406).
Partant des faits du russe moderne, J. Veyrenc montre « la fragilité de ce point de
vue » (VEY-1975 : 160-161) pour trois raisons :
a) une contradiction entre l'étymologie proposée pour *ne et le fait que nekogo,
nečego, qui ont un sens négatif, sont considérés par A. Vaillant comme des cas obliques respec
tivement de nekto « un certain » et de nečto « une certaine chose » ;
b) des arguments d'ordre syntaxique concernant la construction de tours du type
nef ego délai' « il n'y a rien à faire » où il y a « la présence indiscutable d'un verbe « être » à
expression zéro (cf. le passé neZego bylo delať « il n'y avait rien à faire ») » (VEY-1975 :
161);
c) des arguments d'ordre syntaxique poussant à souscrire plutôt à l'étymologie propos
ée par des grammairiens comme F. Miklosich et W. Vondrak, qui expliquent ne à partir du tour
prédicatif ne ve kto « on ne sait qui », tour qui semble attesté dans de nombreuses langues
les plus diverses.
Signalons également que P. PaSov (PAŠ-1965) souscrit aussi à cette hypothèse
en s'appuyant sur des formes dialectales bulgares contemporaines (dialectes du Nord-Est). Par
contre, Ivan Haralampiev (HAR-1977) trouve que les données d'un parler bulgare sud-ouest
ne permettent pas d'accepter les conclusions de P. Pasov, puisque lesdites formes représente
raient une « étape intermédiaire » dans le développement des indéfinis bulgares fondés sur le
même modèle.
3. Comme le signale A. Vaillant (VAIL-1958), la particule *ne était séparable en vieux
slave dans le cas où le nom était précédé d'une préposition. Voici l'exemple que A. Vaillant
produit :Ne u kogo « chez quelqu'un ». N JAKOJ ET NJAKAKÄV 405
пјакој, пјакоја, пјакое, njakoi « quelque », « certain », « quelconque »
njakakâv, njakakva, njakakvo, njakakvi « certain > , « »
nečij, nečija, nečie, nečti « de quelqu'un »
njakäde (si1 ) « quelque part »
njakoga (si) « autrefois »
njakak (si) « d'une certaine manière »
njakolko2 « quelques »
nekolcina2 « quelques-uns »
II est difficile de trouver une traduction adéquate à chacune de ces séries,
puisque, d'une part, l'interprétation de chaque indéfini variera selon son fonctio
nnement à l'intérieur de chaque énoncé, et que, d'autre part, le français n'est pas
aussi riche en indéfinis que les langues slaves et plus particulièrement le bulgare.
Comme nous l'avons mentionné, on pourra traduire approximativement par « cer
tain » , « quelque » , « quelconque » , mais on aura souvent recours à « un » ayant
une valeur d'indéfini.
On dit traditionnellement en ce qui concerne leur emploi que les indéfinis de
la série njakoj renvoient à des personnes et à des objets, que ceux de la série nj
akakâv renvoient à des propriétés, et que njakolko et nekolcina s'emploient pour
la quantité et le nombre (AND-1947 : 122).
1.3. La particule edi- qui sert aussi à former des indéfinis est toujours préposée
(et séparée par un trait d'union de l'interrogatif). On a ainsi une autre série d'in
définis :
edi-koj, edi-koja, edi-koe, edi-koi « tel, telle, tels »
edi-kakàv, edi-kakva, edi-kakvo, edi-kakvi « tel, telle, tels »
edi-čij, edi-čja, edi-čie, edi-čii « d'un tel, d'une telle, de tels »
edi-kàde (si) « à tel endroit »
edi-koga (si) « à telle date »
edi-kak (si)

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