Reconnaissances dans l Agamé : Goulo-Makeda et Sabéa - article ; n°1 ; vol.3, pg 107-129
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Reconnaissances dans l'Agamé : Goulo-Makeda et Sabéa - article ; n°1 ; vol.3, pg 107-129

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Description

Annales d'Ethiopie - Année 1959 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 107-129
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Leclant
Monsieur André Miquel
Reconnaissances dans l'Agamé : Goulo-Makeda et Sabéa
In: Annales d'Ethiopie. Volume 3, année 1959. pp. 107-129.
Citer ce document / Cite this document :
Leclant Jean, Miquel André. Reconnaissances dans l'Agamé : Goulo-Makeda et Sabéa. In: Annales d'Ethiopie. Volume 3,
année 1959. pp. 107-129.
doi : 10.3406/ethio.1959.1303
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_1959_num_3_1_1303RECONNAISSANCES DANS L'AGAME :
GOULO-MAKEDA ET SABÉA
(OCTOBRE 1955 ET AVRIL 1956)
PAR
JEAN LECLANT ET ANDRÉ MIQUEI,
I. SECTEUR DE GOULO-MAKEDA
Une reconnaissance de M. A. Miquel dans l'Agamé en octobre 1955 et des
conversations avec des habitants de la région d' Adigrat avaient confirmé l'intérêt
archéologique du secteur de Goulo-Makeda ('J'fc* s ^fltf) ^ qui s'ouvre à l'Est
de la route d' Adigrat à Sénafé, entre les montagnes de Dongollo (&*ï*l°tlp) au
Nord et de Focada {d^^H) au Sud.
Antérieurement déjà, Abba Jérôme Guebré Moussyé avait signalé à M. Cohen
et à nous-mêmes l'existence de constructions anciennes en cet endroit, tandis que
J.-B. Coulbeaux® leur consacrait une assez longue description^. L'importance
continue de cette région à travers les âges est attestée par le voisinage des belles
gravures rupestres de Dahané (£"îi) ^ et de nombreuses croix gravées sur les
rochers des environs.
Nous nous proposions de travailler dans le secteur de Goulo-Makeda durant la
campagne de printemps 1955. Notre accès à ces antiquités fut retardé par diverses
raisons locales. Lorsque le Gouverneur de l'Agamé, S. Exe. le Dedjazmatch Haïlé
(1) Littéralement : « l'enclos de Makada », la légendaire reine de Saba. A. Caquot a proposé de recon
naître en ce site le Dabra Mâkadâ, qui aurait été, selon le Kebra Nagast (éd. Bezold, p. 119 b et
suiv.), la capitale de la «Reine d'Azëb» (voir aussi P. Paez, Historia da Ethiopia, 1. I, dans Beccari,
p. 43).
<2> J.-B. Coulbeaux, Histoire d'Abyssinie, I, 1929, p. 309-310.
(3) y_ Franchini a consacré une note à La Zona archeologica di Macheda, dans // Bollettino,
Istituto di Studi Etiopici, 1, 1953, p. 21-24, avec croquis sommaire, p. 21 ; cf. A. Caquot, Bibliotheca
Orientalis, X, 1953, p. 252.
(4) P. Graziosi, Le pitture rupestri dell'Amba Focada, dans Rassegna di studi Etiopici, I, 1941,
p. 61-70; A. Mordini, Un riparo sotto roccia con pitture rupestri nell'Amba Focada, dans RSE, I,
1941, p. 54-60. Cf. les remarques de W. Stiehler, Landwirtschafts- und Siedlungs géographie
Aethiopiens, dans Erdkunde, 2, 1948, p. 263. 108 annales d'éthiopie
Maryam Sebhat voulut bien nous y conduire, à la mi-avril 1956, nous pûmes seu
lement constater alors que les constructions anciennes de Goulo-Makeda avaient
été l'objet d'une « exploitation » systématique récente et qu'il ne restait plus que
des vestiges de ruines.
Pour atteindre les antiquités de Goulo-Makeda, on suit la route d'Adigrat à
Sénafé pendant environ 22 kilomètres à partir d'Adigrat; puis on emprunte une
piste qui s'engage vers l'Est dans le large vallon qui sépare les montagnes de Don-
gollo et Focada; au bout d'un kilomètre environ s'ouvre, en descente brusque, le
ravin de Dahané.
A. — RUINES DE MENABIET {ao^f-Y) [pi. XLV1II-XLIX]
Une très vaste accumulation de cailloutis domine le flanc Nord du ravin de
Dahané, à sa naissance. Dans les murets de pierres sèches qui divisent les parcelles,
on reconnaît des pierres taillées, d'autres avec trous ou cupules. On distingue des
murs en briques cuites, ainsi que deux pierres d'angle bien taillées qui, semble-t-il,
ne sont plus en place.
A l'Est du champ de pierrailles subsiste l'enclos d'une église qui se dressait
auparavant en cet endroit. C'est en voulant procéder à la reconstruction de cette
église, lors du creusement de nouvelles fondations, que furent découverts les restes
d'un édifice ancien. Ce fut l'occasion d'une fouille grossière et destructrice. Cer
tains murs anciens ont été mis en évidence, mais les autres démolis. Dans la partie
Nord de l'édifice, on est descendu assez profondément dans les substructures, en
faisant disparaître les parties hautes. Des éléments de pierres bien appareillés,
des socles et des chapiteaux provenant de cette « démolition » ont été disposés
en tas tout autour. Des fragments de dallage en marbre, avec riche décor géomét
rique, ont été transportés chez le Gouverneur de l'Agamé à Adigrat. Dans l'état
des choses, il nous est paru difficile d'entreprendre une étude archéologique des
restes de Menabiet.
B. — RUINES D'ETCHMERRA
A quelques centaines de mètres au Nord de Menabiet, dans un bosquet d'oli
viers, au milieu de tas de pierres provenant de la destruction d'un important édi
fice, s'ouvre un escalier de 9 marches, large de 1 mètre (pi. LI, a), qui conduit à
une petite crypte quadrangulaire de 3 mètres X 1 mètre, haute de 2 mètres. A la
partie basse du mur du fond et des murs latéraux sont percées de petites ouvertures
quadrangulaires par lesquelles on peut pénétrer dans des chambres de dimensions
restreintes. Sur la paroi du fond de la chambre médiane, à hauteur d'homme, est
gravée une croix :
4-
COI vY ET RECONNAISSANCES 109 FOUILLES
C'est tout ce qui subsiste de l'importante construction dont J.-B. Coulbeaux ^',
en 1929 vantait la « taille des énormes pierres, presque ciselées, l'architecture, les
fondations, les souterrains, la crypte ». « Les murs sont encore presque intacts »,
notait-il alors &K
C. — PEINTURES ET GRAVURES RUPESTRES DE DAHANÉ (pi. L)
II faut seulement de 15 à 20 minutes pour se rendre de Menabiet aux abris sous
roche avec peintures rupestres qui dominent, sur son flanc Sud, le ravin de Dahané,
sur les premières pentes du mont Focada. Elles semblent n'avoir pas souffert
(pi. LI, a et b), depuis que Graziosi et Mordini les ont décrites (RSE, 1941).
Sur l'autre flanc du ravin de Dahané, au Nord de celui-ci, et très en contrebas
par rapport aux abris en surplomb des peintures rupestres, de gros rochers forment
un abri naturel; on y remarque plusieurs croix gravées, d'une dizaine de centimètres
de hauteur.
II. SECTEUR DE SEGLAT ET DE SABEA
En octobre 1955, le Gouverneur de l'Agamé signala la découverte de poteries
et d'objets en bronze. M. A. Miquel les examina à Adigrat et alla reconnaître le
site où ils avaient été trouvés : Sabéa, à une vingtaine de kilomètres au Nord-
Nord-Est d' Adigrat; on obtint d'apporter les poteries à Addis-Abeba, pour l'ex
position organisée à l'occasion du Jubilé en automne 1955; entre temps, le Gouver
neur de l'Agamé les avait fait transporter au Gouvernorat général du Tigré à
Maqallé. Lors de sa visite à Sabéa, M. A. Miquel, ayant remarqué deux trous à
proximité du dépôt déjà vidé par les habitants, les fit recouvrir de terre et de pierres
et insista auprès des autorités locales pour qu'ils fussent laissés intacts.
Cependant, l'envoi de nouvelles poteries à Addis-Abeba, durant les premiers
mois de 1956, laissait supposer que ces recommandations n'avaient pas été suivies.
En effet, lors de leur visite à Sabéa en avril 1956, MM. J, Leclant, A. Miquel et
Ato Guezaou Haïlé Mariam constatèrent qu'un second dépôt avait été vidé de son
contenu, sur l'ordre du Gouverneur de l'Agamé; de nombreux débris de poteries
cassées étaient épars alentour. Heureusement, les habitants s'étaient arrêtés dans
leurs tentatives pour atteindre un troisième dépôt qui a pu être fouillé méthodi
quement.
D'autre part, des informations recueillies au printemps 1956 à Adigrat atti
raient l'attention sur le site de Seglat où des fouilles ont été menées récemment
M J.-B. Coulbeaux, Histoire d'Abyssinie, I, 1929, p. 309.
(2' Coulbeaux ajoutait cependant : « Depuis une douzaine d'années seulement, les moines de Debra
Damo font prendre, de temps en temps, ces superbes pierres, pour les faire transporter dans leur
couvent ». annales d'éthiopie 110
sur l'initiative du Gouverneur de l' Agamé (pi. LI, b). On a pu co

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