Réguler l ensemble du secteur médico-social de prise en charge des personnes âgées : les enseignements de l expérience anglaise (Commentaire) - article ; n°1 ; vol.9, pg 55-66
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Réguler l'ensemble du secteur médico-social de prise en charge des personnes âgées : les enseignements de l'expérience anglaise (Commentaire) - article ; n°1 ; vol.9, pg 55-66

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Description

Sciences sociales et santé - Année 1991 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 55-66
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Madame Marie-Eve Joël
Réguler l'ensemble du secteur médico-social de prise en charge
des personnes âgées : les enseignements de l'expérience
anglaise (Commentaire)
In: Sciences sociales et santé. Volume 9, n°1, 1991. pp. 55-66.
Citer ce document / Cite this document :
Joël Marie-Eve. Réguler l'ensemble du secteur médico-social de prise en charge des personnes âgées : les enseignements de
l'expérience anglaise (Commentaire). In: Sciences sociales et santé. Volume 9, n°1, 1991. pp. 55-66.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1991_num_9_1_1184Sciences Sociales et Santé, vol. IX, n° 1, mars 1991
Commentaire
Réguler V ensemble du secteur
médico-social de prise en charge
des personnes âgées :
les enseignements
de V expérience anglaise
Marie-Ève Joël*
Le système de prise en charge de personnes âgées (1) com
prend plusieurs éléments :
— une population en théorie ciblée qui a des besoins et une
demande ;
— une structure a" offre, c' est-à-dire la mobilisation de res
sources humaines (de personnes aux qualifications diverses) et de
ressources financières au service d'une certaine frange de la popul
ation âgée. Cette structure d offre fournit un certain volume de
prestations de service.
La question économique du bon fonctionnement de ce système
est à V ordre du jour. Est-ce que les politiques actuelles de la
vieillesse conduisent à un emploi efficace des ressources humaines
* Marie-Ève Joël, économiste, maître de conférences, Legos-Université Paris
Dauphine, place du Mal de-Lattre-de-Tassigny, 75016 Paris.
(I) Cet article se fonde sur une partie des conclusions d'un rapport intitulé « Le
financement de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées », rédigé
à la demande du Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité par M.E. Joël et
M. Bungener, Paris, octobre 1990. MARIE-ÈVE JOËL 56
et financières créant les prestations les mieux adaptées aux besoins
des personnes âgées ?
L'article de J.C. Henrard, J. Ankri et D. Le Disert constate
avec réalisme, et on ne peut que souscrire à ce constat, le décalage
qui existe entre les politiques menées et leurs objectifs. La politique
médico-sociale de la vieillesse se voulait au départ coordonnée et
globale sur les deux terrains qui étaient les siens, à savoir le maint
ien à domicile et l'adaptation des établissements d' hébergement
aux problèmes des personnes du 4e âge. En fait, elle n'a pas atteint
ses objectifs puisque le système de prise en charge des personnes
âgées est fragmenté, mal coordonné, peu efficace ; les finance
ments sont à la fois complexes et insuffisants et les surcoûts nomb
reux. Bref, le système marche mal et la politique médico-sociale
ne réalise pas ce qu'elle annonce.
Pour expliquer cette situation l'auteur fait appel à des fac
teurs endogènes de type politico-institutionnel : la politique médi
co-sociale reflète V éclatement des administrations sanitaires et
sociales et les tensions existant entre les différents partenaires, « le
poids » du médical est dominant par rapport au social. Une série
de facteurs exogènes (économiques, politiques, culturels, technolo
giques) peuvent affecter par ailleurs le système de prise en charge.
Sans nier V importance des facteurs institutionnels, il nous
paraît que si la sociologie des financeurs et des prestataires de ser
vice a tant de poids aujourd'hui, c'est que le problème économique
de la demande est mal posé.
Une demande méconnue
La demande médico-sociale des personnes âgées est mal
connue sur le plan macroéconomique. Plusieurs demandes sont
présentes et s' affrontent.
• La demande du sujet varie selon son état physique et psychique,
et sera entendue différemment cet état mental. Le sujet âgé a,
selon les cas, une demande d'autonomie, par rapport à sa famille,
et donc besoin de professionnels, ou au contraire souhaite bénéfi
cier des soins de sa famille et refuse /' intervention de profession
nels. Les personnes âgées aménagent plus ou moins bien leur
vieillissement selon leur degré de dépendance et les prestations de
service proposées permettent théoriquement que ces aménagements
se fassent dans de meilleures conditions. Mais il ne faut pas ignor
er, sur un plan psychologique, que ces prestations représentent
une compensation des handicaps dus à la vieillesse et des difficul- RÉGULER LE SECTEUR MÉDICO-SOCIAL 57
tés à mener la vie quotidienne selon sa normalité antérieure. Le
sujet âgé peut, dans une situation similaire, demander peu de soins
et de services, ou au contraire être très exigeant. Dans cette pers
pective de compensation, il est très difficile d' objectiver des
besoins et cela nécessite un travail d'élaboration spécifique pour
chaque personne.
• La demande de la famille, au-delà des tâches effectivement
accomplies ; demande variable s'il en est : prise en charge partiell
e ou totale, intermittente ou continue, ou exclusion de la personne
âgée de la structure familiale ; demande difficilement objectivable
car on ne saurait ignorer les culpabilités et les projections affec
tives qui modèlent l'approche d'une personne âgée par sa famille ;
demande étroitement tributaire du mode de vie de la famille.
• La demande des professionnels : assistantes sociales, aides ménag
ères, travailleurs sociaux, médecins, infirmières, sont amenés à
formuler des demandes de prise en charge, là où, dans certains
cas, ni la famille, ni le sujet âgé ne s'étaient exprimés. Ces
demandes dépendent des normes propres à chaque profession.
• La collectivité exprime également une demande médico-sociale
au sens où la population désire qu'une certaine compensation des
handicaps naissants soit effectuée, de préférence par une organisat
ion collective, mais aussi par les familles, pour essayer de mainten
ir un niveau de capacité souvent en voie d' altération, un niveau
de relations sociales parfois très amenuisé. Cette demande médico-
sociale est vaste, voire infinie. Nous souhaitons tous, dès que le
handicap apparaît, que des mécanismes de compensation se met
tent en route, que la collectivité mette à disposition un maximum de
services, de qualité, gratuits si possible, qui minimisent les effets de
la dépendance, et qu ainsi la confrontation avec les conséquences
du vieillissement soit différée.
Les demandes de la personne dépendante, de la famille, des
L' proches, estimation des professionnels macroéconomique se confrontent, de la demande les normes médico-sociale s'opposent. des
personnes âgées reste pour l'instant une question sans réponse
quelles que soient les approximations que peuvent donner certains
professionnels. Il vaux mieux affronter cette impossibilité sans se
leurrer.
Cette difficulté à définir la demande s' explique aussi par la
multiplicité des niveaux de dépendance et des prestations possibles.
Quelle demande va-t-on prendre en considération et pour quel type
de prestations ? MARIE-ÈVE JOËL 58
Cette difficulté est encore accrue par le fait qu'il existe deux
secteurs de production de prestations médico-sociales. D'une part,
un secteur d'activité professionnel comprenant des établissements
et services médico-sociaux privés ou publics. Le volume et le coût
des rendus sont connus. Le financement s'effectue de façon
très diversifiée par l'Etat, les collectivités locales, la Sécurité
Sociale ou les particuliers. D'autre part un secteur que l'on peut
qualifier d' informel et qui regroupe les services rendus par la
famille, les proches, le personnel domestique directement recruté
par la famille, les bénévoles de toutes espèces. Le volume des pres
tations est en général méconnu, le coût mal estimé. Les personnels
qui rendent ces prestations sont rémunérés diversement, sous forme
financière, sous forme de gratification morale. . .
Les recours adressés au secteur professionnel et au secteur
informel sont substituables comme leurs prestations, mais la solva
bilité des demandes est très diverse. Une partie de la demande
adressée au secteur m

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