Relation de la fixation et de l oubli avec la longueur des séries à apprendre - article ; n°1 ; vol.19, pg 218-235
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Relation de la fixation et de l'oubli avec la longueur des séries à apprendre - article ; n°1 ; vol.19, pg 218-235

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Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 218-235
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Foucault
VII. Relation de la fixation et de l'oubli avec la longueur des
séries à apprendre
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 218-235.
Citer ce document / Cite this document :
Foucault Marcel. VII. Relation de la fixation et de l'oubli avec la longueur des séries à apprendre. In: L'année psychologique.
1912 vol. 19. pp. 218-235.
doi : 10.3406/psy.1912.3917
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3917VII
RELATION DE LA FIXATION ET DE L'OUBLI
AVEC LA LONGUEUR DES SÉRIES
A APPRENDRE
par M. Foucault.
Professeur à l'Université de Montpellier.
I
LA LONGUEUR DES SÉRIES ET LE TEMPS DE FIXATION
Ebbinghaus, au cours de ses expériences sur la mémoire, a
étudié l'influence exercée par la longueur des séries sur le
temps de fixation *. Il apprenait par cœur des séries de syllabes
dépourvues de sens : il lisait chaque série et essayait de la
réciter jusqu'à ce qu'il y arrivât, sans faute et sans hésitation.
Il mesurait le temps, soit par le nombre des lectures et essais
de récitation, ou, comme il dit, des répétitions, soit par le
nombre des secondes. Ces deux méthodes donnent des résul
tats légèrement différents, car on peut arriver à lire avec une
vitesse pratiquement constante, mais le temps des essais de
récitation grandit un peu à mesure que les séries deviennent
plus longues.
Ces expériences se divisent en deux groupes, suivant les
deux périodes de ses recherches qui ont porté sur ce point.
Dans la première période, Ebbinghaus ne considérait une série
comme fixée que lorsqu'il avait pu la réciter sans faute deux
fois de suite. De plus, il mesurait le temps de fixation par le
nombre de secondes. En calculant le nombre des répétitions
qu'il avait dû employer, et en excluant les deux récitations
finales, il a trouvé le résultat suivant :
1. Ueber des Gedächtniss, p. 62 et suiv., 1885. — RELATION DE LA FIXATION ET DE L'OUBLI 219 FOUCAULT.
Tableau I. — Premières expériences d'Ebbinghaus.
Longueur des séries
en nombres de syllabes. Nombres de répétitions.
10 13
13 23
16 32
19 38
Dans les expériences de la période ultérieure, il a considéré
chaque série comme fixée lorsqu'il avait pu la réciter sans faute
une fois seulement. Voici le résultat.
Tableau II. — Expériences ultérieures d'Ebbinghaus.
Longueur des séries. Nombres de répétitions.
12 16,6
16 30
24 44
36 55
Si l'on tient compte de ce que, dans la première période, les
séries étaient fixées à un degré un peu plus élevé que dans la
seconde, et de ce que peut-être, au cours de ces expériences qui
sont séparées par plus de trois années, l'exercice a continué à
s'accroître dans une faible mesure, on voit que les résultats
des deux périodes concordent d'une façon très satisfaisante :
les nombres de répétitions, pour des séries de longueur égale,
sont un peu plus faibles dans la seconde période.
Ebbinghaus ajoute, à ces déterminations portant sur des
séries relativement longues, une autre détermination qu'il a
obtenue au cours de ses longues recherches : c'est celle du
nombre de syllabes qu'il pouvait répéter après une seule lec
ture. Ce nombre est assez exactement de 7 syllabes. Le résultat
général est alors celui-ci : le nombre des répétitions nécessaires
pour fixer une série grandit très vite à mesure que s'accroît le
nombre des syllabes.
Avec ce résultat concordent ceux qui sont fournis par les
personnes douées d'une mémoire extraordinaire : Diamandi,
étudié par Binet et Henri1; Rückle, étudié récemment par
G. E. Müller2. J'y reviendrai plus loin.
Le sens de ces expériences est donc qu'il existe une relation
1. La simulation de la mémoire, Revue scientifique, t.. LI, p. 711 ; voir
aussi Binet, Psychologie des grands calculateurs, p. 124.
2. Zur Analyse der Gedächtnistätigkeit und des Vorstellungsverlaufes, 1911. 220 MÉMOIRES ORIGINAUX
entre la longueur des séries et le temps de fixation, mais,
jusqu'à présent, cette relation paraît complexe et vague. Je me
suis proposé de la déterminer d'une façon précise, et je crois
être arrivé à un résultat satisfaisant. Pour le dire tout de suite,
lorsque la longueur des séries s'accroît, le temps de fixation
grandit proportionnellement au carré de la longueur. Par
exemple, si un sujet emploie 100 secondes pour apprendre une
série de 10 mots, il en emploiera 144 pour une série de 12 mots,
225 pour 15 mots, etc. — Naturellement les nombres de
secondes dont il s'agit ici sont des nombres moyens, autour
desquels les résultats empiriques oscillent. Et d'autre part la
loi a deux limites : elle ne s'applique pas aux séries trop
courtes, qui ne mettent pas proprement la mémoire en jeu; —
et elle ne s'applique pas aux séries trop longues, parce qu'alors
intervient la fatigue, et que les sujets n'arrivent pas à la fixa
tion complète quel que soit le temps pendant lequel ils prolon
gent leurs efforts.
Les premières expériences par lesquelles j'ai obtenu ce
résultat ont été faites de janvier à mars 1911. D'autres, plus
récentes, les ont confirmées.
Méthode. — Je ne crois pas que le problème puisse être
actuellement résolu au moyen de la méthode la plus ordinair
ement suivie pour les expériences sur la mémoire, c'est-à-dïre
en se servant des appareils à rotation constante, continue ou
discontinue : car il n'est pas facile, il n'est peut-être même pas
possible, avec ces appareils, de faire varier seulement la lon
gueur des séries, en conservant constantes toutes les autres
conditions : durée de visibilité des mots, intervalle de deux
mots consécutifs, intervalle de deux lectures consécutives d'une
même série.
J'ai donc suivi une méthode qui, à plusieurs égards, est
moins parfaite, mais présente pourtant ici un avantage décisif '.
c'est que le sujet règle lui-même la vitesse de présentation et
par conséquent applique à son gré l'effort de fixation. Il évite
ainsi la fatigue, pourvu que la séance de travail ne soit pas
trop longue ; il évite aussi la précipitation et la tension fébrile
qui se produisent nécessairement quand la vitesse de présenta
tion est un peu grande.
La présentation est donc faite au moyen d'un petit appareil
fabriqué par un de mes élèves, M. Laurent Chichet. Il consiste
essentiellement en 2 tiges de bois horizontales, distantes
d'environ 8 cm., reliées à 2 planchettes verticales; les tiges — RELATION DE LA FIXATION ET DE L'OUBLI 221 FOUCAULT.
de bois sont mobiles autour de leurs axes, et elles portent
chacune, à droite, un bouton que le sujet fait tourner sans
effort. Une bande de papier solide, de longueur convenable,
porte les séries de mots. Le tout est recouvert d'une autre
planchette formant couvercle, dans laquelle une ouverture
permet de lire les mots un à un.
Au début de l'expérience, l'expérimentateur fixe une bande
sur l'appareil. Le sujet tourne le bouton de la tige d'avant,
déroule la bande à la vitesse qui lui convient et lit les mots à
voix haute, en les rythmant par 2, puis il repose l'appareil sur
la table. Le sujet essaie ensuite de réciter les mots dans l'ordre
où il les a lus. Quand il ne peut trouver le mot juste, l'expér
imentateur le lui donne; quand il se trompe, l'expérimen-
taleur le corrige. L'expérimentateur, sur une feuille préparée
d'avance, note, au moyen du compteur à secondes, le temps
de lecture et le temps de récitation : il note aussi les erreurs ; il
peut même noter, au moyen d'un trait plus ou moins long, les
hésitations et en enregistrer grossièrement la durée. — Si,
comme il arrive touiours pour une série qui n'est pas très
courte, le sujet a fait des fautes, ou même une seule faute, à la
première récitation, l'expérimentateur tourne, en sens inverse,
le bouton de la tige d'arrière, et ramène ainsi la bande à la
position du début. Le sujet fait une seconde lecture, suivie
d'une seconde récitation

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