Revenu national en Pologne au XVIe siècle : premiers résultats - article ; n°1 ; vol.26, pg 105-113
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 105-113
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Andrzej Wyczaski
Revenu national en Pologne au XVIe siècle : premiers résultats
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 1, 1971. pp. 105-113.
Citer ce document / Cite this document :
Wyczański Andrzej. Revenu national en Pologne au XVIe siècle : premiers résultats. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 26e année, N. 1, 1971. pp. 105-113.
doi : 10.3406/ahess.1971.422462
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1971_num_26_1_422462Le revenu national en Pologne
au XVIe siècle.
Premiers résultats
Les travaux sur le revenu national en France, en Anglet
erre se sont multipliés ces dernières années. A. Wyczaňski
tente lui aussi ď évaluer cette donnée de base, pour certaines
parties de la Pologne en 1580, à partir de la variable la plus
accessible au chercheur : la consommation. Son essai ne
propose qu'un ordre de grandeur, du reste fort élastique. Tel
quel, il est néanmoins précieux, dans la mesure où il auto
risera des comparaisons avec les évaluations de même type,
que ď autres chercheurs pourront mettre en chantier, à pro
pos de tel ou tel autre pays d'Europe.
E. L. R. L.
Deux remarques préliminaires sont indispensables, pour préciser le cadre spatial
et temporel de notre étude. Est seule en cause la partie occidentale de la Pologne,
c'est-à-dire les provinces de Grande et de Petite Pologne, de Masovie et de Prusse
royale (Poméranie) : une surface de 165 000 km2, représentant un peu plus des
20 % de la surface entière de l'État polono-lithuanien. Dans ces provinces, vivait
une population estimée à 3 397 000 habitants *, soit plus de 45 % de la population
totale. Cette limitation territoriale nous a paru s'imposer, en raison des grandes
différences géographiques, économiques et ethniques entre la Pologne occidentale
et la Pologne orientale.
L'essor démographique et économique du xvie siècle exigeait, d'autre part,
le choix d'un repère chronologique; il a fallu, pour l'établir, tenir compte des
sources disponibles et des travaux accomplis. L'année 1580 a été retenue, parce
qu'on a l'habitude de placer entre 1575 et 1585 le point culminant de l'essor écono
mique de la Pologne avant les partages.
1. I. Gœsztorowa, « Badania nad historia zaludnienia w Polsce » (Recherches sur l'histoire
du peuplement en Pologne), Kwartalnik Historii Kultury Materiálně/, 1963, p. 536. Atlas histo
ry czny Polski, Prusy Królewskie w drugiej polowie XVI теки (Atlas historique de la Pologne, Prusse
royale dans la seconde moitié du xvie siècle), Warszawa, 1961, pp. 29-31.
105 HISTOIRE QUANTITATIVE
La notion de revenu national, telle que nous l'avons utilisée, peut se définir
comme le montant annuel, exprimé en monnaie du temps, de la production matér
ielle nette, définition que nous serons amené à préciser en présentant nos méthodes
et nos résultats.
Pour l'évaluation du revenu national, trois voies d'approches sont possibles \
La première, consiste à rassembler toutes les séries de données statistiques concer
nant les divers éléments de l'activité économique de la population; elle ne pouv
ait être appliquée pour le xvie siècle polonais. La seconde, part du dépouillement
de la série des revenus particuliers, base pour un calcul d'ensemble, dont l'exemple
a été fourni pour l'Angleterre, à la fin du xvne siècle, par les tableaux de
Gregory King 2 ; méthode applicable et fructueuse pour l'époque pré statistique,
avec cette réserve que la connaissance du niveau et de la répartition des revenus
en Angleterre est exceptionnelle pour le xvne siècle européen 3, et que les résultats
obtenus par King ne sont pas assez fondés pour que l'on adopte sa méthode sans
modifications. Dans l'économie semi-naturelle qui régnait au xvie siècle en Europe
centrale, les différences entre les revenus monétaires et les revenus réels étaient,
au demeurant, trop grandes pour que l'on puisse utiliser sans précaution les pre
miers pour calculer un revenu national.
La troisième voie d'approche consiste à évaluer la production, la référence aux
prix actuels pouvant nous amener à établir un schéma du revenu national; les
résultats, que nous allons présenter, sont une première esquisse, que des recherches
ultérieures permettront sans doute d'améliorer ou de rejeter.
H convient tout d'abord de préciser que, pour un pays européen du xvie siècle,
la production agricole, prise au sens le plus large, c'est-à-dire incluant la transfo
rmation des produits de l'agriculture, constitue la base principale du revenu natio
nal. D'autre part, les dépenses alimentaires, payées en monnaie courante ou repré
sentant le prélèvement sur la production propre, sont le poste le plus lourd des
budgets domestiques. Le fait est certain pour les couches les plus modestes de la
société, de loin les plus nombreuses, mais peut-être aussi pour la plus grande partie
des riches. On peut donc penser que l'évaluation de la production agricole ou celle
de la consommation alimentaire présente la majeure partie de la production matér
ielle à l'époque donnée.
La production agricole nette, c'est-à-dire sans la semence et la nourriture des
animaux, et compte tenu de la différence entre produits importés et exportés, est
en gros égale à la consommation alimentaire, calculée pour l'ensemble de la popul
ation du pays. Indiquons ici que, d'après les sondages effectués, les fluctuations
du niveau de la étaient, en général, plus modestes que celles du niveau
de la récolte. Cette différence s'explique par la circulation des produits à l'intérieur
du pays, et surtout par l'habitude de conserver une grande partie des céréales en
stock pour l'année ou les années à venir. Ainsi l'évaluation de la production agri
cole nette peut-elle constituer un point de départ assez sûr pour le calcul du revenu
national, plus commode et moins dangereux qu'une évaluation du montant et de
la valeur de la production industrielle ou artisanale. La dernière, faite directement
sur la base de sondages répétés et de la multiplication des résultats, paraît plus
1. Ph. Deane et W. A. Cole, British Economie Growth 1688-1959, Trends and Structure, Camb
ridge, 1962, p. 4. Nous n'avons pas pu consulter le travail de F. Braudel sur le revenu national
de Venise.
2. C. Clark, National Income and Outlay, London, 1937, pp. 210-226.
3. E. Le Roy Ladurie, « Les comptes fantastiques de Gregory King », Annales E.S.C., 1968, n°5.
106 NATIONAL EN POLOGNE A. WYCZANSKI REVENU
risquée qu'une évaluation indirecte, fondée sur la consommation alimentaire,
d'autant plus que, dans le cas de la Pologne du xvie siècle, on connaît relativement
bien la production des grandes exploitations (« folwarki »), mais très mal la product
ion des exploitations paysannes : ces dernières étaient les plus nombreuses, et l'on
sait que le niveau de productivité et l'orientation économique étaient très variables
selon les cas.
Une évaluation de la consommation alimentaire moyenne par tête doit prendre
en considération une couche sociale aussi large et nombreuse que possible, et c'est
le cas pour la paysannerie polonaise. On manque, malheureusement, de sources
pour calculer les rations alimentaires des paysans qui vivaient sur leurs propres
exploitations; on connaît bien, en revanche, les conditions de vie, presque identiques,
des salariés des grandes exploitations (« folwarki »).
H est possible de calculer les rations alimentaires de ce personnel salarié par des
sondages espacés dans le temps pour les différentes régions considérées. L'unifor
mité relative des résultats obtenus et leur concordance avec les sources fragment
aires qui décrivent directement les conditions de la vie paysanne, nous autorisent
à établir une base alimentaire, valable pour l'ensemble de la paysannerie et cons
tituant la nourriture moyenne par tête et par jour.
Tableau I
Quantité Valeur Protides Lipides Glucides
kcal Produits kg g g g
Pain de seigle 0,92 2134 45,1 13,8 456,3 de froment 0,022 1,5 0,3 11,4 53
Gruau d'orge 0,2 11,8 0,016 54 1,4
Pois 0,6 27,7 0,046 160 12,3
Gruau de millet 0,017 60 1,8 0,5 12,1 de sarrasin 1,9 0,5 10,0 0,015 53
Bière 6,0 54,0 1,21 504
Viande 2,3 0,020 34 3,1 0,1
Poisson

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