Rôle de la spécificité dans l apprentissage et la mémorisation de listes catégorielles - article ; n°2 ; vol.76, pg 461-479
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Rôle de la spécificité dans l'apprentissage et la mémorisation de listes catégorielles - article ; n°2 ; vol.76, pg 461-479

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Description

L'année psychologique - Année 1976 - Volume 76 - Numéro 2 - Pages 461-479
Résumé
La spécificité d'une catégorie présente un double aspect : la spécificité intra-catégorielle et la spécificité inter-catégorielle. C'est ce dernier aspect qui a été étudié ici.
Les sujets effectuent un apprentissage incident de deux listes de mots dont le niveau de spécificité varie selon les groupes expérimentaux, suivi d'un rappel à court terme puis d'un rappel à long terme. L'apprentissage et les rappels sont indicés sur le nom de la catégorie correspondante. Les résultats montrent que :
1° Des catégories non différenciées peuvent le devenir à l'issue d'un apprentissage ;
2° Le taux de mots rappelés à long terme par rapport au rappel à court terme est inversement proportionnel au niveau de spécificité ;
3° Le nombre d'erreurs d'affectation est proportionnel au niveau de spécificité. En outre, il existe une interaction entre ce dernier et l'intervalle de rétention.
Summary
The specificity of a category presents two aspects : intracategorial specificity and intercalegorial specificity. It is intercalegorial speciflcity which is under consideration here.
The incidental learning of two lists of words was examined. The level of specificity of the lists varied between experimental groups. Both a short-term recall (STR) test and a long-term recall (LTR) test were used. Learning and recall tests were cued with the corresponding category names. The results showed that ;
1° Non differentiated categories may become differentiated, following the learning process ;
2° The ratio of words recalled in the long term to those recalled in the short term is inversely proportional to the level of specificity ;
3° The number of assignment errors varies proportionally with the level of specificity. Moreover a significant interaction exists between specificity level and retention interval.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Tourrette
Rôle de la spécificité dans l'apprentissage et la mémorisation de
listes catégorielles
In: L'année psychologique. 1976 vol. 76, n°2. pp. 461-479.
Résumé
La spécificité d'une catégorie présente un double aspect : la spécificité intra-catégorielle et la spécificité inter-catégorielle. C'est
ce dernier aspect qui a été étudié ici.
Les sujets effectuent un apprentissage incident de deux listes de mots dont le niveau de spécificité varie selon les groupes
expérimentaux, suivi d'un rappel à court terme puis d'un rappel à long terme. L'apprentissage et les rappels sont indicés sur le
nom de la catégorie correspondante. Les résultats montrent que :
1° Des catégories non différenciées peuvent le devenir à l'issue d'un apprentissage ;
2° Le taux de mots rappelés à long terme par rapport au rappel à court terme est inversement proportionnel au niveau de
spécificité ;
3° Le nombre d'erreurs d'affectation est proportionnel au niveau de spécificité. En outre, il existe une interaction entre ce dernier
et l'intervalle de rétention.
Abstract
Summary
The specificity of a category presents two aspects : intracategorial specificity and intercalegorial specificity. It is intercalegorial
speciflcity which is under consideration here.
The incidental learning of two lists of words was examined. The level of specificity of the lists varied between experimental
groups. Both a short-term recall (STR) test and a long-term recall (LTR) test were used. Learning and recall tests were cued with
the corresponding category names. The results showed that ;
1° Non differentiated categories may become differentiated, following the learning process ;
2° The ratio of words recalled in the long term to those recalled in the short term is inversely proportional to the level of specificity
;
3° The number of assignment errors varies proportionally with the level of specificity. Moreover a significant interaction exists
between specificity level and retention interval.
Citer ce document / Cite this document :
Tourrette G. Rôle de la spécificité dans l'apprentissage et la mémorisation de listes catégorielles. In: L'année psychologique.
1976 vol. 76, n°2. pp. 461-479.
doi : 10.3406/psy.1976.28156
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1976_num_76_2_28156Année psychol.
1976, 76, 461-480
Laboratoire de Psychologie, Université de Poitiers1
Equipe de Recherche associée au C.N.B.S., n° 417
ROLE DE LA SPÉCIFICITÉ
DANS L'APPRENTISSAGE
ET LA MÉMORISATION
DE LISTES CATÉGORIELLES
par G. Tourrette
SUMMARY
The specificity of a category presents two aspects : intracategorial
specificity and inter categorial specificity. It is intercale gorial specificity
which is under consideration here.
The incidental learning of two lists of words was examined. The level
of specificity of the lists varied between experimental groups. Both a short-
term recall (STR) test and a long-term recall (LTR) test were used.
Learning and recall tests were cued with the corresponding category names.
The results showed that ;
1° Non differentiated categories may become differentiated, following
the learning process ;
2° The ratio of words recalled in the long term to those recalled in the
short term is inversely proportional to the level of specificity ;
3° The number of assignment errors varies proportionally with the
level of specificity. Moreover à significant interaction exists between
specificity level and retention interval.
I. — INTRODUCTION THÉORIQUE
Le contenu de la mémoire sémantique se caractérise par
un certain nombre de propriétés qui jouent un rôle important
dans les processus d'apprentissage, de rétention et de rappel.
1. 95, avenue du Recteur-Pineau, 86022, Poitiers. 462 MÉMOIRES ORIGINAUX
Nous nous intéressons ici à la spécificité des structures sémant
iques, plus spécialement des structures catégorielles, c'est-à-dire
aux propriétés qui les distinguent les unes des autres.
Cette spécificité présente un double aspect : la spécificité
intra-catégorielle et la spécificité inter-catégorielle. C'est sur
cette dernière que porte cette étude.
La spécificité intra-calégorielle
Les catégories sémantiques ne sont pas homogènes et les
différents obj'ets qui les constituent ne sont pas sémantiquement
équivalents. On a remarqué en effet que si l'on demande à des
sujets de nommer tous les objets qui leur paraissent appartenir
à une catégorie dont le nom est fourni, la fréquence de production
varie beaucoup d'un mot à l'autre. C'est sur cette fréquence,
que nous appellerons fréquence catégorielle (FC), que se fonde
la notion de « dominance de l'item » (cf. Battig et Montague, 1969 ;
Freedman et Loftus, 1971). Le nom d'objet cité le plus fréquem
ment en réponse au nom d'une catégorie constitue l'item domi
nant de cette catégorie. La « dominance de l'item » est à rappro
cher du concept de « signification noyau » (core meaning) ou
signification centrale évoqué par Rosch (1973), concept dérivé
de celui de prototype (Reed, 1972, 1973) et d'image générique
(Segui et Fraisse, 1968). Pour Rosch, une catégorie sémantique
se caractérise par une « signification noyau ». La signification
de chacun des membres d'une catégorie est plus ou moins proche
de cette « signification noyau ». L'auteur est amené ainsi à di
stinguer parmi les membres d'une catégorie des « membres
centraux » (focal members) et des membres périphériques, la
signification des premiers étant plus proche de la « signification
noyau » de la catégorie que celle des seconds.
Rosch observe une forte liaison entre la « dominance de
l'item », exprimée parla fréquence catégorielle, et des «jugements
d'exemplarité » effectués par des sujets sur les mêmes items1.
1. Rosch présente 8 noms de catégorie. Le nom de chaque catégorie est
suivi du nom de 6 objets appartenant à cette catégorie. Les sujets doivent
évaluer sur une échelle en 7 points dans quelle mesure chacun des objets
est un bon exemple de la catégorie. L'auteur calcule ensuite le rang moyen
de chaque objet. Il obtient ainsi une évaluation du degré d'exemplarité
de objet pour une catégorie donnée. Ainsi, pomme est un bon exemple
de la catégorie fruit (rang moyen, 1,3), olive un mauvais exemple de cette
même (rang moyen 6,2). G. TOURRETTE 463
La fréquence catégorielle semble donc être un moyen d'estima
tion de l'exemplarité des membres d'une catégorie. Rosch conclut
de l'ensemble de ces observations qu'une catégorie sémantique
se caractérise par une structure interne fondée sur le degré
d'exemplarité de chacun de ses membres. Ce degré d'exemplarité
correspond à la distance qui sépare la signification d'un membre
d'une catégorie de la « signification noyau » de la catégorie à
laquelle il appartient.
Nous dirons qu'une catégorie présente une spécificité intra-
catégorielle élevée lorsque les membres de cette catégorie sont
caractérisés par une fréquence catégorielle élevée, une spécif
icité intra-catégorielle faible dans le cas contraire.
La spécificité inter-catégorielle
Ce deuxième aspect, évoqué d'ailleurs par Rosch (1973,
p. 143) dans un autre contexte théorique, constitue une extension
aux catégories sémantiques de l'idée développée par Ehrlich
(1968) et reprise par Coirier (1970) : « Un stimulus est entièr
ement spécifique quand ses éléments n'appartiennent qu'à lui
seul et à aucun autre stimulus du même ensemble... » (p. 191).
Dans cette perspective, une catégorie est parfaitement spéci
fique lorsque aucun des membres qui la composent n'appartient
à une autre catégorie. Il va de soi qu'il s'agit là d'un cas idéal.
Cette spécificité est relative et ne peut être définie qu'à l'intérieur
d'un champ sémantique déterminé. Ainsi, la catégorie « objet
rectangulaire » est spécifique par rapport à la «
rond », mais elle ne le sera plus, ou le sera moins

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