Salaires, demande et chômage : une perspective internationale - article ; n°3 ; vol.38, pg 601-624

Charles R.Bean

Description

Revue économique - Année 1987 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 601-624
Wages, demand and unemployment: an international comparison
The paper presents the estimation of wages and employment equations for most OECD countries. The empirical structure, based upon the work of Layard and Nickell, examines simultaneously the demand of labor, the determination of priees, the determination of wages and aggregate demand. The article concludes that the elasticity of the demand of labor with respect to wages is significantly negative and shows the influence of « corporatism » of unions (defined in the text) on the adjustment of the labor market.
Salaires, demande et chômage : une perspective internationale
Cette étude présente des estimations d'équations de salaire et d'emploi pour la plupart des pays de l'OCDE. La structure empirique, basée sur les travaux de Layard et Nickell, étudie simultanément la demande de travail, la détermination des prix, la détermination des salaires et la demande agrégée. L'article permet de conclure à une élasticité significativement négative de la demande de travail par rapport au salaire et à l'influence du « corporatisme » des syndicats (notion définie dans le texte) dans l'ajustement du marché du travail.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1987
• Nombre de lectures: 29
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Charles R. Bean
Salaires, demande et chômage : une perspective internationale
In: Revue économique. Volume 38, n°3, 1987. pp. 601-624.
Abstract
Wages, demand and unemployment: an international comparison
The paper presents the estimation of wages and employment equations for most OECD countries. The empirical structure, based
upon the work of Layard and Nickell, examines simultaneously the demand of labor, the determination of priees, the
determination of wages and aggregate demand. The article concludes that the elasticity of the demand of labor with respect to
wages is significantly negative and shows the influence of « corporatism » of unions (defined in the text) on the adjustment of the
labor market.
Résumé
Salaires, demande et chômage : une perspective internationale
Cette étude présente des estimations d'équations de salaire et d'emploi pour la plupart des pays de l'OCDE. La structure
empirique, basée sur les travaux de Layard et Nickell, étudie simultanément la demande de travail, la détermination des prix, la
détermination des salaires et la demande agrégée. L'article permet de conclure à une élasticité significativement négative de la
demande de travail par rapport au salaire et à l'influence du « corporatisme » des syndicats (notion définie dans le texte) dans
l'ajustement du marché du travail.
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Bean Charles R. Salaires, demande et chômage : une perspective internationale. In: Revue économique. Volume 38, n°3, 1987.
pp. 601-624.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1987_num_38_3_408991demande et chômage : Salaires,
une perspective internationale
Charles R. Bean
Cette étude présente des estimations d'équations de salaire et d'emploi
pour la plupart des pays de l'OCDE. La structure empirique, basée sur les
travaux de Layard et Nickell, étudie simultanément la demande de travail, la
détermination des prix, la détermination des salaires et la agrégée.
L'article permet de conclure à une élasticité significativement négative de la
demande de travail par rapport au salaire et à l'influence du « corporatisme »
des syndicats (notion définie dans le texte) dans l'ajustement du marché du
travail.
L'une des caractéristiques les plus préoccupantes de l'histoire écono
mique récente est l'augmentation inéluctable du chômage dans l'ensemble
des pays industrialisés. Toutefois, alors que la tendance générale vers des
taux de chômage de plus en plus élevés est universelle, la situation varie
largement d'un pays à l'autre. La hausse est particulièrement marquée au
sein de la Communauté économique, où les taux de chômage rivalisent
avec ceux de l'entre-deux-guerres. Par contre, dans les pays Scandinaves,
comme au Japon, le chômage présente des taux plus faibles et a considé
rablement moins augmenté. Les Etats-Unis, quant à eux, se trouvent entre
ces deux cas extrêmes, le chômage ayant nettement chuté ces dernières
années.
Le tableau 1 donne les chiffres pour les dix-neuf pays membres de
l'OCDE. Pour la Belgique, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne
et le Royaume-Uni, le taux de chômage dépassait 10 % de la population
active en 1984, l'Australie, la France et même la vertueuse économie
allemande n'étant guère en dessous. A l'autre bout du spectre, l'Autriche,
le Japon, la Norvège, la Suède et la Suisse connaissaient encore des taux
de chômage aux alentours des 3 %, mais il convient de remarquer que
même ces niveaux modestes correspondent à une détérioration marquée
par rapport à leur comportement au début de l'après-guerre.
Bien que le thème de cette conférence soit le chômage en France,
nous pensons qu'il est important de se souvenir que la France est loin
La présente étude puise largement dans les travaux antérieurs effectués avec
Richard Layard et Steve Nickell (Bean, Layard et Nickell, 1986). Je remercie Daniel
Cohen et les autres participants du séminaire d'Economie monétaire internationale
d'avoir bien voulu me faire part de leurs observations.
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Revue économique — N" 3, mai 1987, p. 601-623. Revue économique
d'être le seul pays à subir des taux de chômage élevés. Lorsque l'on
étudie le cas d'un seul pays, il est très facile d'accuser telle caractéristique
marquante (la législation de l'emploi, par exemple) d'être la cause du
problème. Toutefois, en s'efïorçant d'examiner les problèmes dans une
perspective internationale, on évitera de tomber dans le piège qui consiste
à accorder trop d'importance à ces particularités.
C'est pourquoi cette étude se situe dans une perspective internationale.
Nous le ferons en présentant des estimations d'équations de salaire et
d'emploi pour la plupart des pays de l'OCDE qui figurent au tableau 1.
La structure théorique, basée sur les travaux de Layard et Nickell [1986],
est exposée dans la section suivante, tandis que la section 3 contient une
évaluation comparée du rôle joué dans la hausse du chômage par les
institutions du marché de l'emploi.
Tableau 1. Taux de chômage OCDE 1956-1984 normalisés
(moyenne en pour-cent par période)
1956-1966 1967-1974 1975-1979 1980-1983 1984
Australie 2,2 2,1 5,5 7,2 8,9
Autriche 2,4 1,5 1,9 3,0 3,8
Belgique 2,6 2,6 7,0 11,5 14,0
Canada 4,9 5,2 7,5 9,4 11,2
Danemark 2,3 1,3 6,5 9,9 N/A
Finlande 1,6 2,5 5,1 5,4 6,1
France 1,5 2,5 4,9 7,5 9,7
Allemagne 1,4 1,1 3,5 5,4 8,6
Irlande 5,4 5,6 7,0 9,7 N/A
Italie 6,5 5,6 6,8 8,6 10,2
Japon 1,7 1,3 2,0 2,3 2,7
Pays-Bas 1,2 2,2 5,3 9,9 14,0
Nouvelle-Zélande . 0,1 0,3 1,0 3,6 N/A
Norvège 2,3 1,7 1,9 2,4 3,0
Espagne 2,1 2,7 5,8 14,6 20,1
Suède 1,7 2,2 1,9 2,8 3,1
Suisse 0,1 0,0 0,4 0,5 1,2
Royaume-Uni 2,5 3,4 5,8 10,9 13,2
Etats-Unis 5,0 4,6 6,9 8,4 7,4
Sources : Tous sauf le Danemark, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande : OCDE, Perspectives économiques.
Le Danemark, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande : Grubb [1984].
LE CADRE THEORIQUE
Afin de mieux éclairer les données contenues dans le tableau 1, nous
présentons pour chacun des pays une estimation du modèle structurel du
marché de l'emploi. Ce modèle est fondé sur un macro-écono
mique simple à quatre équations mis au point par Layard et Nickell
[1986]. Nous nous contenterons ici de fournir une description schéma-
602 Charles R. Bean
tique de la structure théorique ; pour mieux comprendre le problème de
l'optimisation ainsi que les hypothèses d'agrégation qui sous-tendent le
modèle, le lecteur est renvoyé à ces auteurs. Schématiquement, le modèle
complet comprend les équations suivantes :
Demande de main-d'œuvre :
j- N = f (-y, W A, a«) . (1)
Détermination des prix :
— P =? n/K(— , A.0-, ^).\V (2)
Détermination des salaires :
__ j3 / ■- a 7,*) Ci)
Demande agrégée :
Soit :
emploi N
population active L
K stock de capital
W coût horaire de la main-d'œuvre (y compris taxe sur les salaires)
déflateur du PNB P
A indice du progrès technique de la demande agrégée réelle (par rapport à la production potentielle) a
M masse monétaire
eP* niveau des prix de la concurrence étrangère exprimé en monnaie nationale
Z' ensemble de facteurs de hausse des salaires (niveaux des prestations sociales,
par exemple)
ZD ensemble de facteurs de hausse de la demande (notamment variables budgét
aires).
L'ajout d'un exposant « e » indique qu'il s'agit d'une variable anti
cipée. En l'absence de surprises en matière de salaires, de prix et de
demande, le modèle détermine le taux d'emploi (N/L), la demande (a),
les salaires réels (W/P) et le niveau des prix (P) en fonction du ratio
capital/main-d'œuvre (K/L), du progrès technique (A), de la masse
monétaire (M), des prix étrangers (e P*) et des variables de hausse de
l'offre et de la demande (Z*, ZD), tous étant traités comme exogènes.
603 économique Revue
Puisque a représente la demande par rapport à la production potentielle,
les encaisses réelles ainsi que les variables de hausse de la demande
doivent également être mesurées par rapport à la potentielle.
Nous nous intéressons surtout aux trois premi