Sexe et mortalité en France, 1906-1980 - article ; n°2 ; vol.29, pg 293-324
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Revue française de sociologie - Année 1988 - Volume 29 - Numéro 2 - Pages 293-324
Alain Chenu : Sex and mortality in France, 1906-1980.
After an increase and a stabilization since 1976, the longevity gap between men and women is eight years. The variations in mortality are the results of occupational risks, medical competence, purchasing power in hygiene and medical care, and of self-destructive consumptions (alcohol, tobacco). As for men, these inequalities strengthen in each social category from the executive to the unqualified worker. As for women, on the contrary, the executives who use up stimulant and tranquillizing drugs, show a mortality superior to that of the white collars. Moreover, housewives as a status, tend to become socially under- integrated linked to a shorter life span.
Alain Chenu : Geschlecht und Sterblichkeit in Frankreich, 1906-1980.
Nach Ansteigen und Stabilisierung seit 1976 beträgt der Lebenserwartungsunterschied zwischen Männern und Frauen heute acht Jahre. Die Variationen der Sterblichkeit entstehen aus den Berufsrisiken, der Kompetenz der Medizin, der Kaufkraft in Bezug auf Hygiene und Pflege und dem selbstzerstörerischen Konsum (Alkohol, Tabak). Bei den Männern verstärken sich diese Ungleichheiten wechselseitig, von den Führungskräften bis zu den Hilfsarbeitern. Im Gegensatz dazu verzeichnen bei den Frauen die Führungskräfte, die ziemlich grosse Verbraucherinen stimulierender und euphorisierender Produkte sind, eine Sterblichkeitsrate, die höher liegt, als bei den Angestellten. Der Status der Hausfrauen wird jedoch offenbar immer mehr als eine soziale Unterintegration betrachtet, die von einer kürzeren Lebenserwartung begleitet wird.
Alain Chenu : Sexo y mortalidad en Francia, 1906-1980.
Después de un crecimiento y una estabilización desde el año de 1976, la diferencia de longevidad entre nombres y mujeres es de ocho años. Las variaciones de la mortalidad provienen de la exposición a los riesgos profesionales, de la capacidad médica, del poder adquisitivo en materia de higiene y cuidados, de las consumiciones autodestructoras (alchool, tabaco). En los hombres estas desigualdades se refuerzan mutualmente de los míembros del personal dirigente a los obreros no calificados. Рог el contrario, en las mujeres, los miembros del personal dirigente que consumen productos estimulantes y eufóricos, tienen una mortalidad superior al de las empleadas. Sin embargo, el estatuto de las amas de casa parece tomar cada vez más el sentido de una subintegración social asociada a una menor duración de vida.
Après un accroissement et une stabilisation depuis 1976, l'écart de longévité entre hommes et femmes est de huit ans. Les variations de la mortalité résultent de l'exposition aux risques professionnels, de la compétence médicale, du pouvoir d'achat en matière d'hygiène et de soins et des consommations autodestructrices (alcool, tabac). Chez les hommes, ces inégalités se renforcent mutuellement des cadres supérieurs aux ouvriers non qualifiés. Chez les femmes, au contraire, les cadres supérieurs, qui sont d'assez gros consommateurs de produits stimulants et d'euphorisants, ont une mortalité supérieure à celle des employées. Toutefois, le statut des femmes au foyer semble prendre de plus en plus le sens d'une sous-intégration sociale associée à une durée de vie moindre.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Alain Chenu
Sexe et mortalité en France, 1906-1980
In: Revue française de sociologie. 1988, 29-2. pp. 293-324.
Citer ce document / Cite this document :
Chenu Alain. Sexe et mortalité en France, 1906-1980. In: Revue française de sociologie. 1988, 29-2. pp. 293-324.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1988_num_29_2_2502Abstract
Alain Chenu : Sex and mortality in France, 1906-1980.
After an increase and a stabilization since 1976, the longevity gap between men and women is eight
years. The variations in mortality are the results of occupational risks, medical competence, purchasing
power in hygiene and medical care, and of self-destructive consumptions (alcohol, tobacco). As for
men, these inequalities strengthen in each social category from the executive to the unqualified worker.
As for women, on the contrary, the executives who use up stimulant and tranquillizing drugs, show a
mortality superior to that of the white collars. Moreover, housewives as a status, tend to become socially
under- integrated linked to a shorter life span.
Zusammenfassung
Alain Chenu : Geschlecht und Sterblichkeit in Frankreich, 1906-1980.
Nach Ansteigen und Stabilisierung seit 1976 beträgt der Lebenserwartungsunterschied zwischen
Männern und Frauen heute acht Jahre. Die Variationen der Sterblichkeit entstehen aus den
Berufsrisiken, der Kompetenz der Medizin, der Kaufkraft in Bezug auf Hygiene und Pflege und dem
selbstzerstörerischen Konsum (Alkohol, Tabak). Bei den Männern verstärken sich diese Ungleichheiten
wechselseitig, von den Führungskräften bis zu den Hilfsarbeitern. Im Gegensatz dazu verzeichnen bei
den Frauen die Führungskräfte, die ziemlich grosse Verbraucherinen stimulierender und
euphorisierender Produkte sind, eine Sterblichkeitsrate, die höher liegt, als bei den Angestellten. Der
Status der Hausfrauen wird jedoch offenbar immer mehr als eine soziale Unterintegration betrachtet, die
von einer kürzeren Lebenserwartung begleitet wird.
Resumen
Alain Chenu : Sexo y mortalidad en Francia, 1906-1980.
Después de un crecimiento y una estabilización desde el año de 1976, la diferencia de longevidad entre
nombres y mujeres es de ocho años. Las variaciones de la mortalidad provienen de la exposición a los
riesgos profesionales, de la capacidad médica, del poder adquisitivo en materia de higiene y cuidados,
de las consumiciones autodestructoras (alchool, tabaco). En los hombres estas desigualdades se
refuerzan mutualmente de los míembros del personal dirigente a los obreros no calificados. Рог el
contrario, en las mujeres, los miembros del dirigente que consumen productos estimulantes y
eufóricos, tienen una mortalidad superior al de las empleadas. Sin embargo, el estatuto de las amas de
casa parece tomar cada vez más el sentido de una subintegración social asociada a una menor
duración de vida.
Résumé
Après un accroissement et une stabilisation depuis 1976, l'écart de longévité entre hommes et femmes
est de huit ans. Les variations de la mortalité résultent de l'exposition aux risques professionnels, de la
compétence médicale, du pouvoir d'achat en matière d'hygiène et de soins et des consommations
autodestructrices (alcool, tabac). Chez les hommes, ces inégalités se renforcent mutuellement des
cadres supérieurs aux ouvriers non qualifiés. Chez les femmes, au contraire, les cadres supérieurs, qui
sont d'assez gros consommateurs de produits stimulants et d'euphorisants, ont une mortalité supérieure
à celle des employées. Toutefois, le statut des femmes au foyer semble prendre de plus en plus le sens
d'une sous-intégration sociale associée à une durée de vie moindre.R. franc, .social.. XXIX. 1988.293-324
Alain CHENU
Sexe et mortalité en France,
1906-1980*
Résumé
Après un accroissement et une stabilisation depuis 1976, l'écart de longévité entre
hommes et femmes est de huit ans. Les variations de la mortalité résultent de
l'exposition aux risques professionnels, de la compétence médicale, du pouvoir d'achat
en matière d'hygiène et de soins et des consommations autodestructrices (alcool, tabac).
Chez les hommes, ces inégalités se renforcent mutuellement des cadres supérieurs aux
ouvriers non qualifiés. Chez les femmes, au contraire, les cadres supérieurs, qui sont
d'assez gros consommateurs de produits stimulants et d'euphorisants, ont une mortalité
supérieure à celle des employées. Toutefois, le statut des femmes au foyer semble
prendre de plus en plus le sens d'une sous-intégration sociale associée à une durée de
vie moindre.
Dans les pays industrialisés, l'espérance de vie des hommes à la
naissance est aujourd'hui inférieure de six à neuf ans à celle des femmes.
Il y a un demi-siècle, ces écarts étaient presque partout de moins de quatre
ans. L'objectif de cet article est d'étudier les variations de la surmortalité
masculine — variations dans le temps, selon la situation
familiale et la situation professionnelle ou socio-professionnelle des
individus. A partir d'observations concernant principalement le cas de la
France, nous construirons notre analyse sur la base du repérage de trois
processus qui ont été l'un après l'autre dominants au cours des trois phases
que l'on peut distinguer dans l'évolution du différentiel de mortalité selon
le sexe depuis environ un siècle.
Première phase, de 1880 à 1950 : la surmortalité masculine, mesurée en
termes de différence entre espérances de vie des hommes et des femmes,
* Je remercie François Héran, Nonna Baudoux, qui m'a donné lors du 55e congrès
Mayer, Agnès Pitrou, Michel de Saboulin et de l'Association canadienne-française pour
Jacques Vallin pour leurs remarques à propos l'avancement des sciences une fructueuse
d'une première version de cet article. Ma occasion de débattre de certains arguments
reconnaissance va également à Claudine défendus ici.
293 française de sociologie Revue
passe pour la France de 2,4 à 5,7 années (1). Si l'on se réfère à une mesure
relative tenant compte de l'allongement de la vie humaine, on peut dire
que l'espérance de vie féminine, qui représentait 106% de l'espérance de
vie masculine vers 1880, en représente 109% vers 1950. Processus domi
nant : les maladies infectieuses sont combattues plus efficacement, les
carences alimentaires connaissent un certain recul; la longévité masculine
continuant de varier fortement selon la classe sociale, on voit apparaître
un profil de différenciation de la mortalité selon le sexe qui exprime la
plus grande exposition des hommes aux risques industriels ainsi que leur
plus propension au suicide et à des pratiques susceptibles d'avoir
des effets autodestructeurs (consommation massive d'alcool et de tabac...).
Deuxième phase, de 1950 à 1977 environ : l'écart entre hommes et
femmes se creuse à un rythme presque deux fois plus fort qu'au cours des
soixante-dix années antérieures. La surmortalité masculine atteint 8,1
années, l'espérance de vie féminine passe de 109 à 111 % de l'espérance
masculine. Le différentiel selon le sexe devient aussi important que celui
qui sépare, chez les hommes, les cadres supérieurs des ouvriers non
qualifiés. La surmortalité ouvrière au sein de la population active
masculine s'accroît (Desplanques, 1984, p. 34). Le caractère dominant de
cette phase est l'approfondissement des effets meurtriers de certaines
pratiques plutôt masculines : la conduite automobile rapide (les accidents
de la route deviennent la cause principale de surmortalité masculine chez
les jeunes adultes) et surtout la consommation massive d'alcool et de tabac.
France Meslé et Jacques Vallin soulignent que « le passage de la sur
mortalité masculine de 1925-29 à celle de 1974-78 ne résulte (...) pas d'une
évolution monotone dans le temps ». Ils distinguent « deux étapes im
portantes de l'évolution de la mortalité française en opposant l'aggravation
de la différence entre sexes survenue entre 1925-29 et 1946-50 aux
modifications intervenues entre 1946-50 et 1974-78 (...). Le rôle aggravant
des tumeurs, celui des dégénérescences et, quoique à un niveau inférieur,
celui de la malnutrition (c'est-à-dire surtout de l'alcoolisme) ont pris une
ampleur beaucoup plus grande dans la seconde étape que dans la
première » (2). Parmi les tumeurs, celles pour lesquelles la surmortalité
masculine est la plus marquée sont aussi celles qui sont le plus di

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