Stratégie nationale d entrée dans une industrie mondiale. Le cas de l électronique - article ; n°115 ; vol.29, pg 695-714
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Stratégie nationale d'entrée dans une industrie mondiale. Le cas de l'électronique - article ; n°115 ; vol.29, pg 695-714

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Description

Tiers-Monde - Année 1988 - Volume 29 - Numéro 115 - Pages 695-714
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marc Humbert
Stratégie nationale d'entrée dans une industrie mondiale. Le cas
de l'électronique
In: Tiers-Monde. 1988, tome 29 n°115. pp. 695-714.
Citer ce document / Cite this document :
Humbert Marc. Stratégie nationale d'entrée dans une industrie mondiale. Le cas de l'électronique. In: Tiers-Monde. 1988, tome
29 n°115. pp. 695-714.
doi : 10.3406/tiers.1988.3716
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1988_num_29_115_3716STRATÉGIE NATIONALE D'ENTRÉE
DANS UNE INDUSTRIE MONDIALE
LE CAS DE L'ÉLECTRONIQUE*
par Marc Humbert**
Cette communication présente une problématique originale pour la
définition d'une stratégie d'industrialisation. Tout en insistant sur le rôle
essentiel joué par les caractéristiques socio-économiques nationales pour
permettre l'industrialisation, elle souligne la nécessité de prendre en compte
les spécificités du fonctionnement des industries et en particulier le fait
que bien souvent s'industrialiser signifie que l'on va se trouver confronté
à une industrie mondiale. Il convient donc de préciser ce qu'il y a lieu
d'entendre par industrie mondiale (I) afin d'en tirer tout ce qui peut
éclairer la définition d'une stratégie nationale d'entrée (II). La méthodol
ogie qui en résulte sera illustrée par des observations réalisées sur le
cas de l'électronique (III).
I. — UNE INDUSTRIE MONDIALE
L'emploi du qualificatif « mondial » pourrait n'indiquer qu'une simple
délimitation d'un domaine d'observation. Ainsi, par exemple, au lieu de
se contenter de l'examen des activités industrielles de l'électronique dans
la « Silicon Valley » au nord de San Francisco, ou encore des seules
installations sur le sol national nord-américain, l'observation d'une indus-
* Ce papier suppose évidemment un choix doctrinal, celui par les groupes sociaux de la
poursuite du modèle industriel : fabriquer des outils toujours plus sophistiqués pour produire
toujours plus de biens à consommer. Ce modèle est né quand les hominidés ont confectionné
les premiers outils à base de silex et ont reçu pour ce fait leur nom homo, label accordé par les
paléo-anthropologues. Ce modèle est responsable d'une prolifération de l'espèce sans commune
mesure avec les lois de la nature. Celle-ci découlant du choix évoqué plus haut, on ne se posera
pas ici des questions du type : faut-il retourner aux lois de la nature ? ou faut-il réserver le modèle
à certains sous-ensembles de l'espèce ?
** GERDic, Université de Rennes I, ua cnrs 1240.
Revue Tiers Monde, t. XXIX, n° 115, Juillet-Septembre 1988 696 MARC HUMBERT
trie mondiale procéderait d'un examen plus vaste de l'ensemble des product
ions électroniques aux quatre coins du monde, de San Francisco à Châ-
teaugiron, de l'Ecosse au Japon, du Brésil à Italie, etc.
Dans notre problématique, le qualificatif « mondial » signifie beaucoup
plus que ce regroupement qui résulte d'une vision ensembliste des choses.
Le sens fort accordé à « mondiale » pour qualifier une industrie souligne
son caractère universel et le fait que, par nature, elle n'est pas l'apanage
d'un territoire ou de quelques territoires privilégiés. Elle tire ce caractère
universel de son origine; cette industrie résulte de l'interaction d'éléments
qui peuvent être considérés comme universels : il s'agit de deux patrimoines
incontestables de l'humanité, celui des connaissances et celui de la nature.
L'industrie constitue en effet la mise en œuvre technique des connaissances
pour transformer la nature en biens. L'accès à ces patrimoines doit être
universel, c'est un droit et une doctrine; les biens obtenus sans être tota
lement standardisés ne sont pas principalement particularisés : le couteau,
l'ensemble cylindre-piston, la roue, les lunettes, l'automobile, l'avion,
l'acier, le pétrole, les matières plastiques, le pantalon ou le jean, le rouge
à lèvres ou le stylo, les égouts ou les voitures de pompier, le fer à repasser
ou le téléviseur, le métro ou le « pc »..., sans être parfaitement standards
n'en sont pas moins universels.
Chaque type d'activité trouve à se définir, à s'améliorer, à employer
et aider au développement des techniques les plus appropriées pour obtenir
des biens plus satisfaisants, ceci par confrontation directe et indirecte de
tous ceux qui y contribuent sur la scène mondiale. C'est là que se joue la
vie et l'histoire technico-industrielle. Là se définit ce que l'on appelle
quelquefois dans une perspective presque dynamique, la frontière technico-
industrielle mondiale, ce que les néo-classiques plus statiques dénomment
l'état des connaissances technologiques, ce que les marxistes mondialistes
évaluent avec parfois une certitude déterministe comme étant le niveau
du développement mondial des forces productives.
Eh dépit de quelques-unes de ces appellations, il importe de comprendre
que la situation qu'elles décrivent à leur manière résulte d'un processus
qui mérite analyse. Ce processus est forgé par les interactions des acteurs,
firmes, groupes sociaux divers, pouvoirs publics, sur ce champ d'activité,
à l'échelle mondiale. Cette observation réunit les éléments de définition
d'un système : ensemble d'éléments en interaction dynamique pour une
finalité commune. Cette finalité commune c'est un type d'activité spécifique,
une branche, qu'il faut considérer en tant que système d'acteurs en relation
dynamique sur la scène mondiale.
Toutes les activités industrielles constituent potentiellement de telles
branches-systèmes mondiales. Elles se distinguent les unes des autres en cas de l'électronique 697 - le
raison de la spécificité des finalités productives objectivant des interactions
entre les acteurs des systèmes : chacune est finalisée par un champ productif
propre. Elles se différencient aussi par le fait que la densité des
et l'extension spatiale du champ productif sont variables. En outre, il
faut noter que ces diverses branches-systèmes mondiales sont elles-mêmes
interdépendantes et que leurs interactions engendrent l'industrie mondiale
dans son sens le plus général. Cette industrie mondiale constitue, comme
ses éléments, les branches-systèmes mondiales, un système, mais de niveau
hiérarchique supérieur : le Système industriel mondial.
Si la vie technico-industrielle se développe au sein des systèmes que
sont les branches-systèmes mondiales où s'écrit ainsi l'histoire technico-
industrielle de l'humanité, chacun de ses acteurs n'en est pourtant pas
moins doté ďune nationalité propre et chacun de leurs lieux d'action caract
érisé par une implantation territoriale précise.
La confrontation mondiale d'acteurs de nationalités diverses, de nature
variable — petites et grandes firmes de production, pouvoirs publics plus ou
moins orientateurs et législateurs, petits et grands clients, main-d'œuvre plus
ou moins qualifiée, nombreuse, exigeante — , implantés sur des territoires
divers aux caractéristiques elles-mêmes variables — marchés des produits,
bassins d'emploi, environnement industriel et bancaire, législation commerc
iale, fiscale, sociale — , constitue un ensemble de concurrences-compétit
ions, d'alliances-coopérations, d'indépendances-isolements qui produisent
le fonctionnement de toute branche-système.
Le poids des acteurs est variable aussi faut-il certainement considérer
que deux catégories d'entre eux disposent d'un pouvoir plus grand pour
produire ce fonctionnement d'une branche-système mondiale. Les pouvoirs
publics, principalement quand ils prennent des mesures qui portent assez
directement sur le du champ productif correspondant — et
en cela ils sont évidemment d'autant plus puissants qu'ils sont ceux d'un
territoire économique puissant — , jouent évidemment chacun un rôle
essentiel mais sans que les pouvoirs publics d'une seule nationalité puissent
maîtriser ce que la seule confrontation de toutes les actions publiques
ne sait elle-même maîtriser, aujourd'hui, au niveau mondial. Même dans
les industries les plus « choyées » des pouvoi

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