Sur l intelligence comparée de l homme et des animaux - article ; n°1 ; vol.1, pg 150-165
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1866 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 150-165
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1866
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Gaussin
Sur l'intelligence comparée de l'homme et des animaux
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 1, 1866. pp. 150-165.
Citer ce document / Cite this document :
Gaussin . Sur l'intelligence comparée de l'homme et des animaux. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série,
tome 1, 1866. pp. 150-165.
doi : 10.3406/bmsap.1866.4209
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1866_num_1_1_4209- SÉANCE JMJ 45 FÉVRIER 1866. 150
sjon â'uxi règnç hominal. Tout dépend de la définition.
Mais cela ne prouve, ni pour ni contre, que nos manifest
ations, dépendent exclusivement du jeu des organes matér
iels, Avons-nous une âme, une personnalité, un moi,
supérieur à l'organisation, la gouvernant, libre et partant,
responsable ? A. cette solution évidemment est suspendu le
sort de la moralité sociale.
Profond mystère l que l'on doit abandonner à la cons
cience. En tout cas7 il y aurait à examiner d'autres points
4e vue que }'on néglige trop pour se renfermer dans une
sphère vague et générale» Que sont nos facultés ? Comment
se divisent-elles1? Quid des passions, des affections, des sen
timents, des aptitudes", des locali:>ation$ ? Gall, sous le nom
de sens internes, a jeté sur le sujet de vives clartés. Il a
dessiné de vastes horizons, et, sans se préoccuper de la
çràniulogie, science^ de l'aveu de son auteur, ardue et fau
tive, la voie de l'observation, dans, l'ordre des manifesta
tions fonctionnelles» n'est-elle pas largement accessible et
ouveita? En dehors de ce champ de labeur, je ne vois
pour niui qu'incertitude et stérilité t et m'est avis qu'en
suivant le sentier tracé par Gall, on pourrait se promettre
d'abondantes moissons. »
DISCUSSION.
Sur l'intelligence comparée de l'homme et dos aniinain.
(suite).
M. Gaissin. « Je vais essayer moi aussi decombattre l'op
inion qui place l'homme dans un règne à part; et tout d'a
bord je ne puis m'empêcher de remarquer combien cette
opinion rencontre d'opposition au sein de cette Société
comme ailleurs. Je crois pouvoir en conclure que, puisque
le règne humain, est si controversable, c'est qu'il ne cons--
titu& pas une de ces grandes divisions de la nature comme INTELLIGENCE DE i/HOMME ET DES ANIMAUX. 151' GACSSIN.
celle des trois premiers règnes (\). Il a suffi en effet, de tout
temps, de prononcer les noms de ces trois règnes, pour
que chacun aperçût aussitôt quelle est la classe entière de
phénomènes nouveaux qui fait qu'un règne diffère de celui
qui est au-dessous de lui.
J'aurais donc compris la distinction du règne humain, si
nous étions encore à l'époque où l'on refusait à l'animal
les facultés intellectuelles et morales; mais aujourd'hui les
observateurs qui se préoccupent uniquement d'un but
scientifique reconnaissent le contraire : ce qui le prouve,
c'est que ceux qui veulent établir une démarcation entre
l'homme et ranimai s'appuient seulement sur quelques
manifestations intellectuelles ou morales qu'ils considèrent
comme spéciales à l'homme.
Je n'ai pas cependant l'intention de poser à l'égard du
règne humain ce qu'on pourrait appeler la question préala
ble, et je vais discuter les principales raisons sur lesquelles
on l'établit. Mais auparavant, je tiens à dire que, bien que
je n'accepte pas les conclusions formulées par notre sa-r
vant président de l'armée dernière, je me plais à reconnaît
re tout le protit que j'ai tiré en écoutant la lecture du
Mémoire où il a réuni avec tant de sagacité un si grand
nombre de faits de la plus haute importance pour l'avanc
ement des études anthropologiques.
. Un des arguments sur lesquels on s'appuie le plus volont
iers est celui tiré de ce qu'on appelle la religiosité. On a
beaucoup discuté sur la signification de ce mot. 11 me sem»
ble, quant à moi, qu'il n'y a pas lieu de chercher tous les
sens qu'il a pu avoir dans l'antiquité ou qu'il pourrait avoir
(1) Je demande k faire quelques réserves au sujet de celte aiieiente
division de la nature en trois règnes. Avec plusieurs de nos collègues,
j'accfptcrais plutôt la division en deux règues : le régné inorganique e
le règne organique ; les deux règnes végétal et animal ne s<mt à propr
ent parler que des sous-règues, ■ ■ SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1866, 452
aujourd'hui,'
seulement celui que les partisans du mais
règne humain entendent lui attribuer. Or la plupart d'en
tre eux ont voulu seulement désigner d'une manière arbi
traire ce fait, qu'on a eu tort, suivant moi, de contester,
à savoir qu'il n'y a pas de peuple (je ne dis pas d'individu,
ce qui est bien différent] qui n'ait une religion , quel que
soit son état de civilisation ou de barbarie. J'aurais préféré
que, au lieu d'employer une dénomination générale, on se
fût borné à énoncer le fait lui-même. Car, aux yeux de
quelques personnes, cela semble indiquer l'existence d'une
faculté spéciale intellectuelle ou morale. Cependant il est
bien évident que, parce qu'on trouve un fait humain ou une
institution sociale, il ne faut pas se hâter de supposer l'exi
stence d'une faculté correspondante. En procédant ainsi, le
nombre des facultés cérébrales deviendrait par trop consi
dérable. Par exemple de ce que, suivant une observation
qui remonte à Aristote , il n'y a pas de peuple sans gou
vernement, s'ensuit-il qu'il y ait une fjculté dite de la
gouvernementalité ? De même, parce qu'il n'y a pas de
populations qui, à rencontre des animaux, ne possèdent
d'outils, faudra-t-il pour cela supposer une faculté céré
brale correspondante que- je m'abstiendrai de dénommer?
Personne ne sera de cet avis, et il est évident que, avant de
créer ainsi des facultés intellectuelles ou morales, on doit
analyser les faits que l'on considère et môme tâcher de
découvrir si chacun des faits particuliers en lesquels on
peut les décomposer n'est pas dû au concours de plusieurs'
facultés distinctes. Or, pour ce qui est des religions, c'est
évidemment le cas : on reconnaît d'abord que toutes ont un
dogme, une morale et un culte. Il faut donc considérer
séparément que la religiosité s'applique seulement à l'une
de ces trois divisions. Il me semble que l'on a eu plus sou
vent en vue le dogme, et à l'exemple de M. Lagneau, je
suppose que l'on entend généralement par religiosité la GAUSSIN. INTELLIGENCE DE L'HOMME ET DES ANIMAUX. 1 53
croyance au surnaturel. Vous vous rappelez les considérat
ions que notre savant collègue a développées à ce sujet,
et je n'ai que peu de choses à ajouter à ce qu'il a si bien
dit.
Il me paraît évident qu'il- faut pousser l'analyse de la psy
chologie jusqu'à considérer les facultés en elles-mêmes,
indépendamment des objets extérieurs sur lesquels elles
s'exercent. Ainsi, nous concevons l'exit>tence des facultés
affectives, sans qu'il soit nécessaire de se représenter l'objet
de nos sentiments. Il doit en être de même à l'égard des
facultés intellectuelles. Prenons pour exemple la faculté de
déduction : cette faculté doit pouvoir être considérée ind
épendamment de la nature de nos déductions. À ceux qui
ne reconnaîtraient pas l'existence de cette faculté (car sur
ces questions, ainsi que je l'ai dit autrefois devant vous, la
science n'a pas de domaine incontesté), à ceux-là, dis-je,
je demanderai de substituer une des facultés intellectuelles
qui ne soit pour eux l'objet d'aucun doute, et la consé
quence à tirer sera évidemment identique. De même, dans
la croyance au surnaturel, je séparerai la faculté abstraite,
d'ailleurs complexe, d'avoir une croyance, c'est-à-dire un
ensemble de conceptions, et l'objet de ces conceptions,
c'est-à-dire le surnaturel.
On accordera volontiers que les aniiraux possèdent
comme nous la faculté abstraite d'avoir des conceptions ;

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