Sur la physiologie do cervelet. Le cervelet est-il l organe ou le foyer de la force musculaire nécessitée par les mouvements volontaires ? Étude de critique expérimentale. - article ; n°1 ; vol.1, pg 635-644
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Sur la physiologie do cervelet. Le cervelet est-il l'organe ou le foyer de la force musculaire nécessitée par les mouvements volontaires ? Étude de critique expérimentale. - article ; n°1 ; vol.1, pg 635-644

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1890 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 635-644
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1890
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

J.-V. Laborde
Sur la physiologie do cervelet. Le cervelet est-il l'organe ou le
foyer de la force musculaire nécessitée par les mouvements
volontaires ? Étude de critique expérimentale.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 635-644.
Citer ce document / Cite this document :
Laborde J.-V. Sur la physiologie do cervelet. Le cervelet est-il l'organe ou le foyer de la force musculaire nécessitée par les
mouvements volontaires ? Étude de critique expérimentale. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome
1, 1890. pp. 635-644.
doi : 10.3406/bmsap.1890.3445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1890_num_1_1_3445— SUR LA PHYSIOLOGIE DU CERVELET. 635 LABORDE,
Indépendamment de leur intérêt propre, ces quelques
résultats de l'étude d'un seul canton et d'une étude fort incomp
lète — puisqu'on a laissé systématiquement de côté tout ce
qui n'avait point de rapport immédiat avec la natalité— montre
quelle mine inépuisable de faits sociaux peut fournir la démog
raphie, quand, à la partie arithmétique du travail, vient
s'ajouter l'observation directe du pays et des populations
que l'on étudie. Une armée de chercheurs peut hardiment se
lancer dans cette voie, il y a certainement pour tous du
nouveau à découvrir.
Sur la physiologie du cervelet.
Le cervelet est-il l'organe ou le foyer de la force muscul
aire nécessitée par les mouvements volontaires 'ï
Étude de critique expérimentale ;
PAR M. J.-V. LABORDE.
Lorsque le cervelet a été soumis, selon une technique
appropriée, à une lésion expérimentale partielle ou à l'abla
tion totale, y a-t-il diminution ou abolition de la force muscul
aire nécessitée par l'accomplissement des mouvements vo
lontaires, et est-ce à cette modification de la musculation
que doivent être attribués les effets constants à' incoordination
et de déséquilibralion motrices, qui sont la conséquence
immédiate de cette ablation ?
Telle est la question à laquelle la présente communication
a pour objet de répondre, en résumant les recherches que
j'ai entreprises pour la résoudre.
C'est là, du reste, un point capital dans la physiologie
encore si controversée du cervelet ; car tous les expérimentat
eurs sont d'accord, au fond, sur la réalité du fait même de
l'incoordination motrice à la suite des lésions cérébelleuses,
depuis les expériences de Flourens, confirmées par Magendie,
Longet, Bouillaud, Vulpian, R. Wagner, Leven et Ollivier,
Lussanaet nous-même; les interprétations seules varient, et,
parmi ces interprétations, il en est une, celle que je veux 636 SÉANCE DU 17 JUILLET 4890.
uniquement examiner aujourd'hui, qui, s'appuyant sur des
expériences bien conduites, pourrait en imposer par sa valeur
apparente.
Cette interprétation, de même que les expériences qui lui
servent de base, appartient au professeur Luciani. Dans ces
expériences, l'auteur s'est ingénié — et il y a réussi — à
réaliser les conditions d'une opération radicale qui, grâce à
une technique et à des soins minutieux, permît la survie la
plus longue possible de l'animal, avec réduction et atténua
tion les plus complètes des effets du traumatisme; il a pu,
de la sorte, garder et observer, durant huit mois, une chienne
ayant subi l'ablation presque totale du cervelet *.
Luciani distingue trois périodes successives dans les suites
et les résultats de l'expérience :
Première période, qui succède immédiatement à l'opération
jusqu'au moment de la cicatrisation définitive de la plaie (com
prenant environ un mois et demi); et pendant laquelle se
montrent, dans toute leur plénitude, les phénomènes d'm-
coordination motrice, coïncidant avec un certain degré de
contracture du train antérieur et de la nuque, et de paralysie
du train postérieur.
Deuxième période, beaucoup plus longue, embrassant
quatre mois complets, durant laquelle, à la suite de la ces
sation dé la contracture des membres antérieurs et de la
diminution progressive de la faiblesse paralytique du train
postérieur, l'animal parvient à mieux se tenir sur ses quatre
pattes, à offrir dans ses mouvements généraux volontaires,
non plus ce désordre, cette incoordination de la première
période, mais un manque de fermeté (fermezza) et de fusion
(fusione), de mesure et d'énergie (misura ed energia), enfin un
simple désordre des mouvements en général, que l'auteur
caractérise ď ataxie cérébelleuse (atasst'a cerebellaré).
Troisième période et dernière, s'étendant de la fin de la
seconde jusqu'à la mort de l'animal, survenant par suite
1 Linee generali délia fisiologia del cerveletto, in Revue expérimentale de
médecine mentale et légale, anno X, fasc. 1, 1884. ABORDE. — SUR LA PHYSIOLOGIE DU CERVELET. 637 L
d'accidents consécutifs d'ordre nutritif, essentiellement ca
ractérisés par une rapide dénutrition générale.
En somme, pourLuciani, les phénomènes vraiment carac
téristiques de l'abolition de la fonction cérébelleuse seraient
ceux de la deuxième période, et il ne s'agirait plus, dès lors,
d'une incoordination motrice proprement dite, laquelle dé
pendrait uniquement des suites immédiates de l'opération
et du traumatisme qu'elle nécessite, mais d'un simple désordre
des mouvements, tenant à un défaut de force, d'énergie, de
tonicité. Et la preuve la plus convaincante de ce fait, d'après
l'auteur, serait dans cette particularité que l'animal réalise
fort bien, sans déviation aucune, avec une régularité et un
équilibre parfait, la natation. Pourquoi cela? pourquoi cette
différence avec ce qui se passe dans la marche, qui pro
voque fatalement Y ataxie cérébelleuse? La raison, dit Luciani,
en est des plus évidentes. Pour se mouvoir dans la déambu-
lation, l'animal est obligé de supporter sur ses membres tout
le poids de son corps, qui, dans le cas actuel, équivaut à une
masse relativement considérable, tandis que, dans la natat
ion, le poids diminuant de tout ce que lui enlève l'immersion
dans l'eau, le peu de force musculaire dont il dispose suffit
de reste pour lui permettre de se soutenir et d'avancer en
parfait équilibre.
L'argument, pour le dire de suite, est plus spécieux que
probant : il montre simplement qu'à cette période de l'e
xpérience, l'animal est capable de se tenir en équilibre dans
l'eau et de réaliser la natation ; d'autant mieux que la nata
tion constitue, pour le chien en particulier, un acte beaucoup
moins compliqué que la marche, dont il n'a qu'à accomplir
les mouvements, sans avoir à poser et conduire les pieds sur
un plan résistant.
Il ne faut pas oublier,, d'un autre côté, que les animaux
qui survivent à l'ablation quasi-complète du cervelet récu
pèrent peu à peu, et à la longue, la faculté d'équilibration
motrice qu'ils avaient complètement perdue au début; toutef
ois, ils ne la récupèrent qu'en partie, jamais en entier, 638 SŘANCE DU 17 JUILLET 1890.
comme dans l'état normal ; nous en avons eu, pendant deux
ans, sous les yeux deux exemples remarquables, dans un
coq et une poule, privés aussi complètement que possible du
cervelet, et chez lesquels l'incoordination motrice, très ac
centuée et au maximum dès le début, s'est consécutivement
atténuée au point de permettre au coq d'accomplir, non sans
de nombreux tâtonnements issus du désordre encore per
sistant des mouvements, l'acte génésique. (Cela — pour le
rappeler en passant, car le fait a été autrefois communiqué
à la Société — avec les conséquences de la fécondation, attendu
que nous avons pu faire éclore, à la couveuse artificielle, des
œufs pondus par la poule.)
Mais ce n'est pas la seule objection sérieuse que comporte"
l'interprétation de Luciani : le manque de force, d'énergie,
de tonicité musculaires, auquel il fait jouer, dans les effets
caractéristiques de la suppression fonctionnelle du cerv

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