Sur les anciens métallurges en Grèce - article ; n°1 ; vol.2, pg 532-557
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1879 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 532-557
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1879
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Bataillard
Sur les anciens métallurges en Grèce
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 2, 1879. pp. 532-557.
Citer ce document / Cite this document :
Bataillard Paul. Sur les anciens métallurges en Grèce. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 2,
1879. pp. 532-557.
doi : 10.3406/bmsap.1879.5249
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1879_num_2_1_5249532 SÉANCE DO 17 JUILLET (879.
Sur le» anciens niétalliirges en Grèce;
PAR H. P. BATA ILLARD.
A la suite de ma longue lecture du 1er mai1, M. Gaultier de
Claubry a présenté quelques observations critiques , qui
m'ont fort intéressé, mais auxquelles je ne pouvais suffisa
mment répondre sans en avoir le texte sous les yeux; et ce
texte ne m'a été communiqué que tardivement.
Notre confrère reproche à mes arguments de n'être « pas
bien concluants». Ils n'ont pas eu la prétention de l'être. J'ai
eu à m'excuser tout d'abord d'avoir abordé un sujet si vaste
et si complexe à l'improviste et sans préparation suffisante.
Mais j'ai voulu soulever des questions qui m'ont paru nou
velles et importantes ; et si j'ai réussi à montrer qu'elles
méritent d'être examinées, et qu'il y aurait peut-être lieu de
reviser, au moins sur plusieurs points, certaines idées trop
facilement admises jusqu'ici, j'aurai fait tout ce que je voul
ais et tout ce que je pouvais faire, quant à présent.
Je prie, d'ailleurs, M. Gaultier de Glaubry de croire que
je n'ai nullement l'intention de rabaisser les anciens Aryens.
Ces peuples possédaient virtuellement des qualités intellec
tuelles et morales qui en ont fait la première race du monde.
Mais il me paraît incontestable que, dans le domaine matér
iel et principalement dans tout ce qui touche à la métallur
gie , ils avient été devancés par d autres races, et particuli
èrement par la race chamitique, qui semble avoir eu comme
une mission spéciale à cet égard; et je crois que, dans cer
taines contrées du moins où cette race pouvait continuer son
œuvre à leur profit, ils lui ont laissé d'autant plus volontiers
une sorte de monopole en fait de fabrication métallurgique,
qu'ils avaient autre chose à faire, et qu'une industrie pratiquée
par une race inférieure leur inspirait des préventions et ne
1 La question du bronze et du fer aryens. Les Indo-Européens étaient-
ils à l'origine des métallurges ? Travail renvoyé aux Mémoires de la
Société. BATA1LLARD. — SUR LES ANCIENS MÉTALLURGES EN GHÈCE. 555 P.
leur paraissait pas digne d'eux. Je ne dis pas qu'il en ait été
partout ainsi; cela, d'abord, n'était possible que là où les
étrangers, généralement nomades, qui façonnaient les mé
taux, étaient en nombre suffisant pour satisfaire aux besoins
de la population; et d'autres circonstances locales ont dû,
dans certains pays, favoriser cette tendance des Indo-Euro-
péens à rester étrangers au travail des métaux, dans d'autres
l'annuler ou en abréger les effets. Mais je crois cette donnée
digne d'attention ; et, parcourant une grande partie de l'Eu
rope, j'ai cherché, autant que je le pouvais dans une première
revue générale et nécessairement trop superficielle, dans
quelle mesure elle paraissait applicable à chaque contrée. J'ai
pu aller quelquefois trop loin, comme il arrive souvent quand
on émet une idée nouvelle; j'ai dû me tromper en quelques
points ; mais l'importance des questions posées subsiste, et le
temps les éclaircira.
M. Gaultier de Claubry s'est cantonné dans le monde grec,
qui lui est familier; et je reconnais que, dans ce milieu si
favorable aux arts plastiques, la métallurgie a dû de bonne
heure devenir une industrie indigène. Mais je crois pourtant
que ma thèse n'y est pas déplacée, je crois même qu'elle s'y
adapte particulièrement bien. C'est que, là précisément et
dans le voisinage, se trouvaient les principaux centres de la
métallurgie préaryenne de l'Europe ; et, par un rare bonheur,
ces contrées sont aussi celles de l'Europe où l'histoire et les
traditions historiques remontent le plus haut.
Mon contradicteur est plus versé que moi-dans les antiqui
tés grecques. J'oserai pourtant lui dire que, si mes arguments
ne lui ont pas paru concluants, ce qui n'a pas lieu de me
surprendre, n'ayant jeté du côté de la Grèce qu'un regard ra
pide et bien insuffisant, ses objections ne m'ont pas paru
l'être non plus.
Je répondrai d'abord à ses remarques générales, en ré
servant pour la fin ma réponse à ce qu'il nous a dit de Do-
done.
Vulcain, dit M. Gaultier de Claubry, Vulcain, le dieu du SÉANCE DO 17 JUILLET 1879. 534
feu et des métaux, est un dieu hellénique, et il est fort an
cien, étant antérieur1 à Homère, qui est lui-même antérieur
au dixième siècle. — Oui, je crois, bien qu'il y ait quelques
divergences à cet égard parmi les savants, que Héphaistos est
un dieu tout hellénique, né de l'imagination poétique des
Grecs. En tout cas, il n'appartient pas au fonds commun des
races aryennes, qui ne fournit pas, que je sache, un dieu de
la métallurgie ; et cette circonstance est à noter tout d'abord.
Mais il y en a bien d'autres qui sollicitent notre attention.
Rappelons d'abord la généalogie mythologique de Vulcain :
Vulcain est flls de Jupiter et de Junon ; et Jupiter, Zeus,
que l'on s'accorde cependant à reconnaître comme le dieu
suprême des Indo-Européens s, est flls de Saturne (Krqnos •)
et de Rhée ».
Rhée, qui se trouve ainsi portée au sommet du panthéon
hellénique, est une divinité étrangère. Gomment est-elle en*
i Contemporain serait peut être plus juste ; car on ne peut douter
qu'Homère n'ait singulièrement contribué à la création de la théogonie
grecque; mais la discussion de ce point difficile de chronologie mytho
logique ne paraît pas nécessaire à ma thèse.
* Voir notamment : Max Millier, Nom. Leçons, trad, fr., t. II, p. 161
et suiv. ; Maury, Croyances et légendes de l'antiquité, 1863, p. 10; d'Arbol*
de Jub., let Premiers Habitants de l'Europe, p. 5 et 80.
8 M. d'Arbois de Jubainville {tbid., p. 8) considère Kronos comme le
principal dieu des Pélasges : point important, s'il est fondé, mais sur l
equel je ne puis m'arrêter,
4 Déjà, suivant un passage de l'Iliade (XV, v. 184 et suiv.), les troia fils
de Saturne et de Rhée sont : Jupiter le premier, Neptune le second et
Pluton le troisième. Ce passage et un autre également dans l'Iliade
(XIV, v. 204) sont, paraît-il, les seuls passages d'Homère où Rhée soit
mentionnée; et je lis dans le Diclionn.mythol. de Jacobi, traduit par Th.
qu' « un savant mythologue allemand les soupBernard (article Rhée),
çonne d'interpolation ». Mais ils sont admis sans contestation ni remarque
dans l'édition Dindorf de la collection Didot, oe qui est une garantie d'au
thenticité. Je ne comprends pas bien, après cela, la remarque suivante de
M. Max Muller [Essats de mythologie comparée, traduction par G. Perrot
du deuxième volume des Chips of a German Workshop, p. 196) : « Rap
pelons-nous comme un fait significatif que, dans Homère, Zeus n'est pas
appelé fils de Rhéa, et que le nom de KpovîJviî n'appartient primitivement
qu'à Zeus tout seul, et non à ces dieux qui lui ont été donnés plus tard
pour frères^à Poseidon et à Hadès. » BATA1LLAKD. — SCR LES ANCIENS MÉTALLURGES EN GRÈGE. P.
trée dans ce panthéon, et y a-t-elle conquis d'emblée une
telle place? Je crois que c'est là un des points les plus obs
curs de la mythologie grecque, — si confuse, étant le produit
de l'imagination du peuple et des poètes, qui tantôt crée,
tantôt amalgame avec ses créations des traditions indigènes
et étrangères, et puis mêle ou transforme, identifie ou divise
les êtres imaginaires qu'elle a enfantés. Toujours est-il que
Rhée ou Cybèle (Ops chez les Latins) est une divinité cha-
mit

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