Sur les caractères physiques des populations du Tibet sud oriental - article ; n°1 ; vol.9, pg 473-486
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1908 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 473-486
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ferdinand Delisle
Sur les caractères physiques des populations du Tibet sud
oriental
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 473-486.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Ferdinand. Sur les caractères physiques des populations du Tibet sud oriental. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 473-486.
doi : 10.3406/bmsap.1908.7067
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1908_num_9_1_7067F. DELISLE CARACTÈRES PHYSIQUES DES POPULATIONS DU TIBET SUD-ORIENTAL 473
gais, sobres, hospitaliers ; heureux parce qu'ils ont peu de besoins, crédules
parce qu'ils sont enfants. Mais si leur pays venait un jour à être ouvert à
l'influence européenne, ils se montreraient différents de ce que le lamaïsme
les a faits. Leur intelligence et leur curiosité s'éveilleraient après un long
sommeil. Ils éprouveraient l'étonnement momentané de l'aveugle guéri qui
voit pour la première fois le monde qui l'entoure. lisse civiliseraient non pas
en peuple, mais individuellement, en amateurs. Avides de savoir et de jouir,
ils ne nous prendraient pas nos institutions, mais nos sciences, ce que notre
civilisation a de brillant, de plaisant, de bon et surtout de mauvais. Ils per
draient \ite leurs crojances et leur ignorance, mais aussi les vertus que la
nécessité leur impose, et leur bonheur.
J'ai appris par Adjroup, dont le portrait est joint à cette notice, qu'outre
les Tibétains et les Loutzés, il y a encore dans la région de Tsekou deux
autres races appelées les Lagmas et les Libous. Je ne les avais pas soup
çonnées sur place lors de mon voyage. Leur langage seul les distingue des
autres groupes ethniques au milieu desquels ils vivent et dont ils ont pris
les mœurs et les coutumes. Peut-être ces Libous sont-ils apparentés aux
Limboos qui sont cantonnés à l'Est du Sikkim.
SUR LES CARACTÈRES PHYSIQUES DES POPULATIONS
DU TIBET SUD-ORIENTAL
Par le Dr F. Delisle
M. Bacot, dont vous venez d'entendre la communication, avant d'entre
prendre son vo\age de près de deux années dans le Tibet Sud-Oriental, était
venu s'enquérir au Laboratoire d'Anthropologie du Muséum des desiderata
dont il devrait poursuivre la réalisation au point de vue scientifique, et plus
particulièrement des recherches à faire au point de vue anthropologique.
Il se mit au courant de la méthode des mensurations anthropologiques par
une série de séances pratiques, au cours desquelles nous lui avons donné les
renseignements les plus complets sur les procédés usités pour mensurer
l'individu vivant.
Sachant qu'il est habituellement difficile au voyageur, quelle que soit sa
bonne volonté, d'obtenir que les indigènes se prêtent aux mensurations
anthropométriques, particulièrement en pays fermés, comme la Chine dont
le Tibet fait partie, je doutais fort que M. Bacot pût mettre en pratique les
instructions qu'il emportait. Je suis obligé de reconnaître qu'il a réussi
mieux qu'il n'était permis de l'espérer.
Au milieu des populations asiatiques dont il vient de vous entretenir,
notre collègue a pu prendre des mensurations assez nombreuses sur 63 sujets
des deux sexes, mais il a dû en négliger certaines de grande importance,
celles des segments des membres, des épaules, du bassin et du tronc en 474 4 juin 1908
général, les indigènes n'ayant pas voulu s'y prêter. Il a pris toutefois celles
de la tête et de la face, les tailles debout et assis, la grande envergure.
Pour chacun des sujets mensurés, il a pris note de la coloration des
téguments, des yeux, des cheveux, de l'état de la dentition.
Enfin il a rapporté un crâne complet avec sa mandibule, qu'il y a lieu de
regarder comme celui d'un véritable Tibétain, le premier de ces régions de
l'Asie offert aux collections anthropologiques du Muséum.
I. — Observations anthropométriques
Voici, sous forme de tableau, le relevé des observations anthropométriques
que nous allons analyser •
TRIBUS HOMMES FEMMES
Minkia
Lolos . . 6
Loutzés . . 10
9 Lissous . . .
Mossos. . . 7
11 Tibétains.
Pour l'ensemble des caractères physiques, ils paraissent sensiblement les
mêmes dans ces différents groupes. Il semble même qu'il est assez difficile de
les différencier bien nettement entre eux, rien que par l'habitus extérieur.
Coloration de lapvau. — II est peu de sujets chez lesquels elle corresponde
à une teinte nette, unique, de l'échelle de coloration de Broca; le plus habi
tuellement elle oscille entre deux teintes suffusées, l'une constituant en
quelque sorte la majeure, l'autre la mineure. Trois fois seulement la colora
tion répond à une teinte franche.
Le Tibétain Adjroup-Goumbo, ramené à Paris par M. Bacot, et qu'il pré
sente à la Société, offre une teinte un peu cendrée assez fréquente chez ses
congénères. Il y a lieu de tenir compte de ce fait, que la saleté très grande de
ces populations a pour résultat de modifier grandement la teinte de leur
tégument.
Des observations de M. Bacot, il résulte que la coloration de la peau che/
la plupart des sujets est de teinte claire, plus ou moins rosée même; toute
fois certains indigènes présentent des nuances plus foncées et rougeatres,
mais en aucun cas elles ne rappellent les tons foncés des races négroïdes.
Coloration des yeux. — Tous les sujets examinés par M. Bacot se groupent
suivant deux numéros bruns de l'échelle de Broca; le n° 3 avec 22 sujets, et
le n° 2 avec 14, et 3 sujets au n° i, le plus foncé de tous. Viennent ensuite des
colorations moins franches, intermédiaires 2 3, 10 sujets et toute une série DELISLE CAKACTÈRES PH\SIQLES DES POPULVTIONS DU TIBET SUE-ORIENT VL 47j r.
de combinaisons de colorations qui sont très probablement l'indication de
croisements ou de survivances, en rapport avec les infusions ethniques dues
à un lent effort de pénétration réciproque.
Il faut en l'état tenir compte de notre ignorance de l'ethnogénie des popul
ations de cette partie de 1 Asie, encore fort incomplètement connue.
L'ouverture palpébralc est soient oblique de dehors en dedans, bien peu
accusée, et la conjonctive oculaire est teintée légèrement et assez vascu-
larisée.
La distance inter orbitaire est en général considérable, étant donné d'abord
l'aplatissement de la partie osseuse du ne/, vers sa racine et en second lieu la
parenté probable de ces populations avec des éléments mongoloïdes qui
occupent en partie cette région de la Chine.
Cheveux. — Toutes les populations du Tibet ont la chevelure noire, à
quelques exceptions près qui ont les cheveux châtains plus ou moins foncés'.
Ils sont toujours fins, lisses et brillants.
Chez quelques sujets cependant, ou observe des cheveux fortement frisés,
très différents des cheveux lisses, plus ou moins droits des autres indigènes.
Au point de \ue de l'abondance, il j a des différences. Les cheveux de
Lissous sont moins gros que ceux des Chinois et plus que ceux des Lolos. La
longueur varie entre 50 et 70 centimètres, suivant les individus, tandis qu'un
assez grand nombre ont la tête tondue très court.
Au Tibet, l'arrangement de la chevelure est chose importante pour les
individus des deux sexes qui la laissent croître et on organise des coiffures
variées qui constituent une véritable mode.
En général les hommes et aussi parfois les femmes tressent les cheveux en
une seule natte, souvent volumineuse, aussi longue qu'il est possible; mais
il faut qu'elle soit longue, et pour la rendre telle on tresse avec les cheveux
des cordonnets de soie ou de coton pour quelle puisse pendre dans le dos,
vers le sol, aussi bas que possible. Cela est très apprécié, comme chez les
Chinois.
En temps ordinaire, les hommes ne laissent pas la natte déployée et tom
bante. Ils l'enroulent tout autour de la totc et par dessus disposent une coil-
furc, turban ou étoffe, chapeau, etc.
Chc/ les femmes, l'organisation de la coiffure est l'objet de soins attentifs
et de combinaisons variées.
Tantôt la chevelure est divisée en mèches plus ou moins grosses pour faire
une queue unique comme chez les hommes, tantôt pour en faire deux nattes,
ou bien elles la réunissent pour la tordre en chignon. Le chign

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