Sur les découvertes faites dans la baie de Penhouet à Saint-Nazaire. - article ; n°1 ; vol.12, pg 300-307
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 300-307
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1877
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Alexandre Bertrand
Sur les découvertes faites dans la baie de Penhouet à Saint-
Nazaire.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 300-307.
Citer ce document / Cite this document :
Bertrand Alexandre. Sur les découvertes faites dans la baie de Penhouet à Saint-Nazaire. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 300-307.
doi : 10.3406/bmsap.1877.3235
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3235SÉANCE DU 19 AVRIL 1877. 500
pointe, celle-ci cependant très-fine, aient été brisés ou seul
ement ébréchés par ces essais de gravure. De même j'ai fabri
qué très-rapidement et avec la plus grande facilité un poinçon
en os, en me servant seulement pour cela d'un petit silex à
encoche.
Sur les découvertes faites dans la baie de Penhouet
à Saint-ftazalre;
PAR M. A. BERTRAND.
Depuis deux ans, une série de découvertes intéressantes,
faites par M. René de Kerviler, ingénieur des ponts et
chaussées, chargé de la construction d'un bassin à flot à
Saint-Nazaire, ont à diverses reprises attiré l'attention des
archéologues et des anthropologistes. Dès 1875, au congrès
de Nantes, notre secrétaire général était appelé à donner son
avis sur un crâne, d'une dolichocéphalie prononcée, recueilli
danslavase à 10 mètres, environ, au-dessous du niveau actuel
du littoral. Ce crâne lui parut présenter tous les caractères de
certains crânes de l'époque néolithique, et ressembler spécia
lement à toute une série de crânes des dolmens de la Grande-
Bretagne et du nord de la Gaule. — Peu de temps après
sortirent de la même couche vaseuse, exactement au même
niveau, et approximativement à la même place (voir la carte
que je fais circuler dans la salle), une belle épée de bronze,
un poignard de même métal, un manche de hache de pierre
en corne de cerf, semblable à ceux des dolmens, diverses
grosses pierres trouées paraissant avoir servi d'ancres, de
nombreux débris d'animaux, et entre autres des cornes de
cerf aiguisées; puis successivement, en 1876, une seconde épée
de bronze, des débris de poterie et un tronc d'arbre singuli
èrement bien conservé. — Je mets sous les yeux de mes
collègues ces divers objets en originaux, moulages ou dessins.
L'ensemble de ces objets gisant tous, au pied de la falaise sur
laquelle s'élève le Dolmen de Saint-Nazaire, à une profondeur
de 4 mètres au-dessous des basses mers actuelles, ne permet A. BERTRAND. — DÉCOUVERTES DE PENHOUET. 301
pas de douter qu'à une époque reculée, avant l'envasement
de la baie, un port plus ou moins important ait existé en ces
lieux. Les riverains en étaient encore à la civilisation du
bronze et de la pierre polie.
Aucun indice n'indiquait la date de cette occupation des
côtes armoricaines par la population dont le crâne déter
miné par M. Broca donnait vraisemblablement le caractère
ethnique.
Les choses en étaient là quand ,1e 5 octobre dernier,
M. Kerviler trouva au milieu de fragments de poteries gallo-
romaines, à 2m,50 au-dessus de la couche d'où étaient sortis
les crânes et les épées de bronze, une monnaie de l'empereur
gaulois Tetricus. Le caractère des poteries était incontestable.
La constitution de la vase ne permettait pas de croire que la
monnaie avait glissé. Or, la monnaie était recouverte de
5 mètres et demi de vase, sans compter le sable des dunes.
Ces 5 mètres et demi ont mis seize siècles environ à se
déposer (Tetricus a été renversé en 274),. ce qui représente
en moyenne 35 centimètres de vase par siècle. « J'en conclus
m'écrivait M. Kerviler en m'annonçant cette nouvelle, que
les épées et les crânes découverts à 2m,50 seulement au-
dessous de la monnaie ne doivent pas remonter au-delà du
sixième siècle avant notre ère. La proportion exacte ne
donnerait même que le cinquième siècle. Il est vrai que ce
calcul repose sur l'hypothèse d'une régularité de formation
de la vase qui n'est pas certaine. De plus, la compression plus
ou moins grande des couches suivant leur profondeur doit
entrer en ligne de compte. Cette date est donc seulement
approximative, je ne crois pas toutefois qu'elle s'écarte beau
coup de la vérité. » Ce sentiment, fondé sur une série de
raisonnements qu'il est inutile de reproduire ici, et que Ton
trouvera développés dans un mémoire destiné par M . Kerv
iler à la Revue archéologique*, se trouva, il y a deux mois,
1 Revue archéologique, 1877, mois de mars, avril et mai : mars a déjà
paru, le numéro d'avril paraîtra cette semaine, celui de mai avant le 15 mai; . SÉANCE DU 19 AVRIL 1877. 302
tout à coup pleinement confirmé par des observations nouv
elles, qui mettent à même de toucher du doigt la loi de
formation des alluvions vaseuses de la baie de Penhouet. Je
ne puis mieux faire que de citer ici textuellement M. Kerviler.
« Parcourant avec M. Paul du Châtellier, l'infatigable
explorateur des antiques monuments du Finistère, le péri
mètre général du chantier de Penhouet, qui a plusieurs
kilomètres d'étendue, nous arrivâmes devant une coupure
verticale de la vasière, qui avait été abandonnée depuis plu
sieurs mois pour porter sur un autre point l'effort des terras
sements, et que je n'avais pas visitée, depuis cette époque. Je
fus très-frappé, en arrivant à cette muraille géologique, de
remarquer qu'elle n'était plus lisse et homogène comme
toutes les sections pratiquées journellement dans la vase sur
les autres points du chantier et qu'elle présentait des traces
évidentes de stratifications régulières et très-rapprochées :
les couches étaient horizontales, d'une épaisseur à très-peu
près uniforme et sur 2 mètres de hauteur où nous les obser
vâmes au-dessus de la couche sableuse des débris de l'âge
du bronze, elles paraissaient avoir de 3 à 4 millimètres
d'épaisseur. Entre la plupart, on apercevait très-nettement
de minces couches noires qui se décomposaient au toucher en
débris végétaux très-aplatis *. Ayant remarqué que cette
coupure de la vase était exposée à l'ouest, c'est-à-dire aux
vents régnant?, nous en conclûmes que la pluie, qui avait
frappé sur la paroi avec persistance depuis plusieurs mob,,
avait désagrégé les parties interposées entre les couches
vaseuses annuelles, et que la stratification ainsi obtenue nous
donnait une image représentant d'une manière saisissante la
marche progressive des alluvions, comirie los couches con
centriques d'un tronc d'arbre indiquent son développement
successif et permettent d'en déterminer l'âge. » M. Kerviler ne
douta pas un instant que les couches ne fussent bien des cou-
' » J'ai fait mouler une section de cette paroi sur une hautenr de 70 cen
timètres. Ce moulage est déposé au musée de Saint-Germain. BERTRAND. — - DÉCOUVERTES DE PENHOUET. 303 A.
ches annuelles : leur épaisseur moyenne à elle seule semb
lait le prouver, puisque cent fois 3 millimètres et demi
donnent 35 centimètres d'épaisseur séculaire. C'était just
ement le chiffre auquel on était arrivé en divisant par le nomb
re de siècles écoulés depuis la mort de Tetricus, les
5 mètres et demi ou 6 mètres de vases déposés au-dessus de
la couche où une monnaie de cet empereur s'était rencontrée.
Mais quel était l'élément de désagrégation des couches?
- Ecoutons encore ici M. Kerviler. « Après une longue série
d'observations, je crois, m'écrivait-il en février, être parvenu
à déchiffrer toutes les lignes de cette page intéressante du
livre de la nature, qui était venue, pour ainsi dire, s'offrir
d'elle-même à mes investigations. Ainsi je suis arrivé à cette-
constatation, que les couches horizontales de dépôts se suc
cèdent régulièrement de trois en trois de la manière suivante :
sable, arigle, débris végétaux; sab

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