Sur les Esquimaux d Asie. - article ; n°1 ; vol.12, pg 587-598
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 587-598
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1877
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

A. Ollivier
Sur les Esquimaux d'Asie.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 587-598.
Citer ce document / Cite this document :
Ollivier A. Sur les Esquimaux d'Asie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 587-598.
doi : 10.3406/bmsap.1877.3274
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3274ESQUIMAUX" OLLIVíEÍU — BUR LES A. D'ASIE. 587
servant cependant des caractères faciaux assez analogues
à ceux de ces derniers.
' Le crâno de Tchouktchi, donné à notre musée par M. 01-
livier, est le premier, je pense, qui ait été recueilli; il méri
tera donc d'être l'objet d'une étude attentive, et je me pro
pose d'en donner ultérieurement la description. Mais vous
pouvez déjà constater, en le comparant aux moules de Groën-
landais que je vous présente, qu'il se rapproche beaucoup
d'eux par la conformation de la face, tandis qu'il en diffère
par une'dolichocéphalie beaucoup moins prononcée. Cette
différence a pu êlre la conséquence du mélange do race que
lea Esquimaux ont subi soit dans le nord-ouest de l'Améri
que» avant leur arrivée en Asie, soit en Asie, après leur der
nière emigration.
Après cette présentation, M, Bordieb. donne lecture, au nom
da M. Ollivier, de la note suivante, qui a été adressée sous
forme de lettre à M. le secrétaire générai. ■
Sur les Esquimaux d'Asie;
PAR M. A. OLLIVIER,
Officier de santé à Huelgoat (Finislbre).
Je vous envoie les renseignements que vous m'avez d
emandés sur les observations que j'ai pu faire chez les Esqui
maux des borda dô Г Anadyr pendant le peu de temps que
j'y ai passé. Je ne suis resté que dix à douze jours dans
uno petite baie du golfe d'Anadyr, où nous avions mouillé
pour réparer notre gouvernail brisé par les glaces.
• Là 27 juin 186o noti9 entrâmes dans la petite baie de
Towgoo ou Towgoff, située dans le golfe d'Anadyr, à l'embou
chure do ce fleuve, qui n'est à proprement parler qu'une
rivière.
Cette baie est fermée du côté de la mer par un vaste ter-
Tain plat présentant une demi-lune, relié à la terre par le
bout nord et formé par les alluvions que charrie le fleuve et ' SÉANCG DU 22 NOVEMBRE 1877. 588
les apports de sable de la mer. Au fond de la baie, de hautes
falaises. . "
Le fleuve coule dans une plaine, dans un lit profond et va
seux, dont les bords sans consistance, s'éboulent facilement,
ce qui doit tenir aussi à l'eau dont le sol est imprégné par la
fonte des glaces et des neiges. Les boues, de couleur ardoisée
ou grise, semblent formées de matières schisteuses et argi
leuses. La plaine présente des ondulations assez élevées
plutôt'que des montagnes. Un sol caillouteux recouvert de
quelques mousses, des lichens, des graminées maigres et
dures de i à 2 pieds de hauteur tout au plus. Dans les en
droits marécageux, quelques airelles, et une autre plante à
tige ligneuse que je crois être unerhodoracée, à petites fleurs
blanches rosacées en ombelle, dont les feuilles d'un vert
glauque, épaisses et duvetées en dessous, ont une odeur assez
prononcée de térébenthine. Je ne me suis pas d'ailleurs
occupé de botanique pendant mon séjour sur cette côte,
mais je suis certain de n'y avoir pas vu un seul arbrisseau du
genre bouleau, sapin ou mélèze. Le pays est partout triste
et nu.
Les habitants de cette région sont nomades, ils ont leur
pays d'été et leur pays d'hiver ou plutôt leurs contrées de
chasse et de pêche. Je n'ai pas vu d'habitations voûtées en
pierre.
Le village esquimau de la baie de Towgow était composé
d'une quinzaine de tentes en peaux de phoque et de renne.
Ces tentes sont soutenues à l'aide d'arcs-boutants faits
de côtes de baleine ou de perches de bois. Les tentes ont
généralement une forme arrondie; c'est-à-dire qu'elles pré
sentent la forme d'un four. L'intérieur est garni de pelleteries
et de fourrures étendues sur le sol en manière de tapis.
Le bois dont se servent les Esquimaux leur est sans doute
apporté des côtes du nord-ouest de l'Amérique, de la côte de
l'Amérique russe au nord de la Californie.
Près des habitations ou tentes sont creusées quelques c
iternes peu profondes garnies à l'intérieur de peaux de pho- 0LL1VIER. — SUR LES ESQUIMAUX d'aSIE, 589 A.
que. Ces citernes contiennent les provisions ďhuile et de#
graisse.
Les Esquimaux ont le teint blanc, la figure courte mais
large. Les yeux roux eu gris. Les paupières sont bridées et
les yeux paraissent obliques comme ceux des Chinois.
La teinte brune ou bronzée qu'ils ont parfois leur vient de
leur crasse et de la fumée des graisses et des huiles épaisses
qu'ils brûlent l'hiver pour s'éclairer et se chauffer dans leurs
habitations. Cette fumée ayant pénétré la peau peu à peu
pendant plusieurs années ou, pour mieux dire, la peau hui
leuse déjà des Esquimaux ayant été pendant plusieurs années
en contact avec une fumée épaisse, les Esquimaux ne se la
vant jamais, la peau a pris très-souvent une teinte bronzée
qui ne lui est pas naturelle.
Les hommes et les femmes portent à peu près le même
costume : un sarreau de peau avec la fourrure en dehors ;
un capuchon, des culottes et des mocassins également en peau.
Les hommes portent leurs culottes serrées, les femmes les
portent larges et flottantes, mais serrées au genou pour em
pêcher l'air froid de pénétrer.
Ces habits sont agrémentés d'ornements faits de diverses
pelleteries et de couleurs différentes, ou de peaux d'oiseau.
Par-dessus le tout se porte très-souvent un long sarreau en
intestins de baleine ou de morse destinés à abriter les
autres effets de la pluie. Cela ressemble assez aux surois des
marins.
Les hommes se rasent entièrement le sommet de la tête,
laissant seulement une couronne autour du crâne, comme
les moines de certains ordres. Les joues, à la commissure des
lèvres, sont percées de trous pour y placer, comme ornements,
des boutons doubles de métal, d'os ou de nacre, comme
ceux que nous portons à nos manchettes. Aussi, quand les
Esquimaux mangent, et surtout mâchent leurs rubans de
deux*
boutonnières et graisse, une partie s'écoule par ces
ruisselle sur le bas du visage et dans le cou. Mais c'est peu
de chose pour un Esquimau, .•• séance du 22 novembre 1877. 590
% Les femmes portent les cheveux longs, séparés en ban
deaux plats sur le front et en deux tresses en arrière. Ces
cheveux ne sont cependant jamais peignés et leur peau et
leurs cheveux étant imprégnés de crasse et d'huile, ceux-ci
sont pleins de vermine ; aussi ces malheureuses sont-elles
toute la journée à se gratter la tête.
Les femmes sont tatouées : elles portent une étoile sur
chaque joue et des lignes bleues parallèles, prenant à la lèvre
inférieure, contournant le menton et descendant sous la
gorge.
Les autres ornements se portent à la ceinture, en arrière :
ce sont des anneaux de fer, de cuivre, des petites chaînes
de cuivre ou de fer poli, des sonnettes.
Au cou et aux oreilles des colliers et des grains de verrot
erie.
Quand les femmes voyagent, elles portent suspendus aux
épaules, dans un sac de peau, les jeunes enfants. Ces femmes
portant des enfants venaient souvent à bord demander des
biscuits en montrant leurs mamelles et leurs enfants, voulant
dire que cela donnait du lait. .
Ces Esquimaux mangent toutes leurs viandes crues, prin
cipalement les graisses. Je les ai vus venir à bord, un jour que
nous avions pris une baleine, tailler dans celle-ci de longs
rubans de graisse, les introduisant par un bout dans leur
bouche, mâchant continuellement et avalant peu à peu ce
long ruban sans se reposer, pendant qu'une partie de l'huile
sortait par les trous des boutons percés à chaquo joue. Ils
cuisent parfois certaines viandes maigres et dures et font
fondre de la graisse dans des vases de peau de phoque, des
espèces de poches arrondies dont 1ез parois sont tenues
tendues de dedans en dehors à l'aide de cercles en fanons de
baleine. Autour de ces sacs suspendu

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