Sur une momie de fœtus péruvien et sur le prétendu os de l  Inca. - article ; n°1 ; vol.10, pg 133-139
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Sur une momie de fœtus péruvien et sur le prétendu os de l' Inca. - article ; n°1 ; vol.10, pg 133-139

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1875 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 133-139
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1875
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Paul Broca
Sur une momie de fœtus péruvien et sur le prétendu os de l'
Inca.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 10, 1875. pp. 133-139.
Citer ce document / Cite this document :
Broca Paul. Sur une momie de fœtus péruvien et sur le prétendu os de l' Inca. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 10, 1875. pp. 133-139.
doi : 10.3406/bmsap.1875.3126
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1875_num_10_1_3126P. BROa. MOMIE DE FŒTUS PÉRUVIEN. 133
Sur un dolmen de dimensions colossales ;
PAR M. HENRI MARTIN.
M. Henri Martin donne des renseignements sur un monu
ment de dimensions extraordinaires et qui est certainement
l'un des plus grands dolmens de France. Il n'est pas classé.
Il se trouve sur la route de Loudun à Pontevrault. Il est plus
grand que celui de Saumur, mais il n'est pas dans le même
état de conservation. La table du milieu a environ 22 ou
23 mètres de long; c'est la plus grand table connue. M. Henri
Martin demande l'appui de la Société pour obtenir que ce
monument soit préservé de dégradations ultérieures en de
mandant au gouvernement qu'il soit classé parmi les monu
ments historiques.
Une commission est nommée à l'effet de faire les démarches
nécessaires. Elle est composée de MM. Henri Martin, Ber
trand, de Mortillet et Leguay.
Sur une momie de fœtus péruvien et snr le prétendu os
de l'Inca ;
PAR II. P. BROCA.
M. Broc A présente le squelette d'un fœtus péruvien qui a
été donné au musée du laboratoire d'anthropologie par M. le
docteur Bourru, médecin de première classe de la marine de
l'Etat. Cette pièce permet de répondre à une question qui a
été souvent controversée.
M le docteur Bourru se trouvait en rade au Gallao, il y a
quelques années, à l'époque où un tremblement de terre
ébranla toute la côte du Pérou. On apprit que la ville d'Arica
avait beaucoup souffert, que ses habitants étaient dans la
détresse, et le navire français alla aussitôt leur porter secours.
Un énorme coup de mer, s'élançant sur la côte, avait détruit
les habitations, ravagé le sol et mis à découvert un ancien
cimetière d'Aymaras. M. Bourru recueillit dans ce cimetière
un certain nombre de crânes d'adultes et d'enfants. Il y avait SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1875. 134
un coin du cimetière réservé aux nouveau-nés et aux très-
jeunes enfants. Chacun de ces petits corps était enveloppé
dans une pièce d'étoffe qui en faisait plusieurs fois le tour et
qui, repliée aux deux bouts, était serrée, près de chaque ex
trémité du paquet, par plusieurs tours de corde. Le paquet,
ainsi étranglé en deux points, ressemblait assez bien à un
porte-manteau. En même temps que le corps on enfermait
dans cette espèce de cercueil en étoffe, de petits vases remp
lis d'aliments et de petites armes, représentant, sous un fo
rmat minuscule, comme il convenait à des êtres aussi petits,
les vases, les provisions et les armes qui accompagnaient
dans leurs sépultures les corps des adultes.
- L'une de ces petites momies a été rapportée parM. Bourru.
Elle renfermait le squelette d'un fœtus encore très-éloigné
du terme, deux vases hauts de 5 à 6 centimètres et une petite
flèche formée d'un manche en bois du volume d'un canon
de plume, et d'une pointe en silex taillé, très-finement tra
vaillée. M. Broca présente d'abord ces divers objets, ainsi que
la pièce d'étoffe qui enveloppait la momie. Il présente ensuite
les os du squelette, dont les dimensions et le degré d'ossif
ication indiquent un fœtus âgé de cinq mois au moins, de six
mois au plus. Il appelle tout particulièrement l'attention sur
l'état de l'écaillé occipitale, qui ne diffère en rien de celui
que l'on observe, dans les races d'Europe, sur les fœtus du
même âge.
Pour faire ressortir la signification de oe fait, il rappelle
qu'à l'époque de la conquête du Pérou le» Espagnols, en
remuant les sépultures des Incas pour y cheroher de l'or, y
avalent trouvé des crânes pourvus d'un oa surnuméraire.
Plusieurs historiens espagnols ont mentionné cet os eous le
nom d'os Incae, os de l'inca.
Lorsque MM. de Rivéro et de Tschudy firent leurs célèbres
recherches sur les Antiquités péruviennes (1851), ils trouvèrent
dans d'anciennes sépultures un certain nombre de crânes d'a
dultes, et surtout d'enfants, sur lesquels la partie supérieure
de l'écaillé occipitale était remplacée par un grand ostriangu- BROCA, — MOMtE DE FŒTUS PÉRUVIEN. 155 P.
laire qui remplissait toutl'espace compris entre les branche s de
la suture lambdoïde. Avant eux, en 1842, M. Bellamy avait fait
la même remarque sur la momie d'une petite fillo de quel
ques mois, et avait trouvé sur celle d'un garçon d'un an une
scissure incomplète indiquant, d'après lui, qu'aune époque
encore récente un grand os complémentaire, comparable à
l'os interpariétal des animaux, était venu se souder à l'occi
pital. Il s'était demandé si ces deux faits se rapportaient « à
une anomalie de structure, ou à une disposition normale
propre à cette race d'hommes», et il inclinait vers cette der
nière opinion. Invoquant ce précédent, et le rapprochant de
leurs propres observations, MM. de Rivero et de Tschudy ad
mirent que l'ancienne race du Pérou était caractérisée par l'exi
stence d'un os crânien surnuméraire, analogue à l'os interpar
iétal que l'on observe chez un grand nombre d'animaux.
Get 08, d'après eux, était constamment distinct à l'époque de
la naissance et pendant les premiers mois de la vie ; il se
soudait souvent ensuite d'une manière plus ou moins comp
lète, mais souvent aussi il restait définitivement distinct. Ces
auteurs pensaient que cette disposition était exclusivement
propre aux anciennes races du Pérou ; depuis lors on Га re
trouvée, mais seulement à titre d'exception très-rare, chez
des individus appartenant aux races les plus diverses.
La prétendue caractéristique des anciens Péruviens cons
istait donc seulement en ceci, qu'une disposition partout
ailleurs exceptionnelle ou anormale devenait typique chez
eux.
Qu'esk-OR que l'interpariétal des animaux ? C'est une pièce
osseuse médiane, formée par la réunion de deux points osseux
latéraux qui représentent la partie supérieure ou cérébrale
de l'écaillé de notre occipital. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire
a parfaitement démontré, dans le premier volume de sa
Philosophie anatomique, que cet os n'est pas surnuméraire,
qu'il fait régulièrement partie de la vertèbre occipitale, qu'il
existe par conséquent chez tous les vertébrés, et que, s'il paraît
manquer dans certaines èspèees, c'est qu'il se soude avec SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1875. 456
le reste de l'occipital. Get auteur n'avait pas étudié la ques
tion au point de vue anthropologique, mais l'embryologie lui
avait appris que les éléments de l'os interpariétal existent
constamment dans l'embryon humain, et la tératologie lui
avait montré en outre que cet os, considérablement défiguré,
mais fixe dans ses connexions, reste distinct chez les monst
res humains anencéphales.
Dans un savant mémoire sur les anciennes races du Pérou,
communiqué en 1860 à la Société d'anthropologie et publié
dans le tome I de nos Mémoires (p. 145, 170), Gosse père fut
conduit à son tour à étudier la question de l'os interpariétal.
Il joignit à ce travail une planche sur laquelle les principales
phases du développement de l'occipital étaient représentées,
et il en résulta avec la dernière évidence que l'interpariétal
de certains crânes humains, d'ailleurs bien développés, n'est
autre chose que la pièce supérieure de l'écaillé occipitale,
pièce restée distincte par suite d'un arrêt de développement.
Quant à la prétend

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