Système de retraites et épargne des ménages en France - article ; n°6 ; vol.31, pg 1157-1177
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Description

Revue économique - Année 1980 - Volume 31 - Numéro 6 - Pages 1157-1177
Social security and saving : the French case
D. Kessler, A. Masson, D. Strauss-Kahn
Has the development of social security on a pay-as-you-go basis induced a decrease of household private saving, and hence, of capital formation ? This question has raised an important debate both on the theoretical and the empirical levels.
The life cycle model has been the main theoretical framework used : the depressing effect on capital formation of a substitution of payroll taxes to private saving could indeed be offset by the induced retirement effect or by an increase of the intergenerational transfers. The net effect on saving of these three phenomena is theoreticaly ambiguous.
To test empirically the effect of social security on private saving either a social security wealth variable or a social security coverage index are introduced in an aggregate consumption function. The results obtained with french data dont confirm the hypothesis of a depressive effect on saving of the social security scheme. This conclusion is similar to the results of most of the studies carried abroad.
L'instauration et le développement des mécanismes de retraite par répartition ont-ils conduit à déprimer l'épargne privée des ménages français ? Cette question est l'objet d'un débat important, tant sur le plan théorique qu'au niveau empirique. L'analyse théorique a surtout reposé sur le modèle de cycle de vie : l'effet négatif d'une substitution des cotisations de retraite à l'épargne privée peut être com­pensé par une accumulation patrimoniale plus soutenue pour financer une période de retraite plus longue due à une diminution induite de l'âge où l'on prend sa retraite, ou par l'accroissement des transferts patrimoniaux en faveur des générations descendantes. L'effet résultant de ces trois phénomènes est théoriquement indéterminé.
Les tests empiriques consistent à introduire dans les équations de consommation agrégée soit un équivalent patrimonial des droits à la retraite, soit un indicateur des cotisations versées. Les résultats obtenus dans le cas français ne mettent pas en évidence un effet significatif du système de retraite sur l'épargne des ménages. Ceci confirme les conclusions des travaux analogues menés à l'étranger.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur André Masson
Monsieur Denis Kessler
Monsieur Dominique Strauss-
Kahn
Système de retraites et épargne des ménages en France
In: Revue économique. Volume 31, n°6, 1980. pp. 1157-1177.
Citer ce document / Cite this document :
Masson André, Kessler Denis, Strauss-Kahn Dominique. Système de retraites et épargne des ménages en France. In: Revue
économique. Volume 31, n°6, 1980. pp. 1157-1177.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1980_num_31_6_408573Abstract
Social security and saving : the French case
D. Kessler, A. Masson, D. Strauss-Kahn
Has the development of social security on a pay-as-you-go basis induced a decrease of household
private saving, and hence, of capital formation ? This question has raised an important debate both on
the theoretical and the empirical levels.
The life cycle model has been the main theoretical framework used : the depressing effect on capital
formation of a substitution of payroll taxes to private saving could indeed be offset by the induced
retirement effect or by an increase of the intergenerational transfers. The net effect on saving of these
three phenomena is theoreticaly ambiguous.
To test empirically the effect of social security on private saving either a social security wealth variable
or a social security coverage index are introduced in an aggregate consumption function. The results
obtained with french data dont confirm the hypothesis of a depressive effect on saving of the social
security scheme. This conclusion is similar to the results of most of the studies carried abroad.
Résumé
L'instauration et le développement des mécanismes de retraite par répartition ont-ils conduit à déprimer
l'épargne privée des ménages français ? Cette question est l'objet d'un débat important, tant sur le plan
théorique qu'au niveau empirique. L'analyse théorique a surtout reposé sur le modèle de cycle de vie :
l'effet négatif d'une substitution des cotisations de retraite à l'épargne privée peut être com-pensé par
une accumulation patrimoniale plus soutenue pour financer une période de retraite plus longue due à
une diminution induite de l'âge où l'on prend sa retraite, ou par l'accroissement des transferts
patrimoniaux en faveur des générations descendantes. L'effet résultant de ces trois phénomènes est
théoriquement indéterminé.
Les tests empiriques consistent à introduire dans les équations de consommation agrégée soit un
équivalent patrimonial des droits à la retraite, soit un indicateur des cotisations versées. Les résultats
obtenus dans le cas français ne mettent pas en évidence un effet significatif du système de retraite sur
l'épargne des ménages. Ceci confirme les conclusions des travaux analogues menés à l'étranger.SYSTÈME DE RETRAITES
ET ÉPARGNE DES MÉNAGES EN FRANCE*
Parmi les nombreuses motivations qui incitent les ménages à éparg
ner, il en est une qui revêt une importance particulière : la
constitution d'un patrimoine permettant d'envisager de cesser
de travailler à un certain âge.
Mais pendant longtemps ce rêve n'a pu être réalisé que par une
petite partie de la population et le risque de voir se développer une
importante population de personnes âgées et sans ressources comme
le désir de faire participer les générations anciennes à la croissance
ont conduit la plupart des gouvernements à mettre en œuvre des pro
grammes obligatoires assurant un revenu minimal aux individus re
traités.
Deux systèmes « purs » peuvent être envisagés : le premier repose
sur la répartition et le second sur la capitalisation. Dans le premier
cas, les cotisations versées chaque année par les actifs sont immédia
tement utilisées pour servir des prestations, dans l'autre l'institution
gère pour chaque individu les cotisations qu'il verse et dont il retrou
vera le produit capitalisé lorsqu'il prendra sa retraite.
Pendant longtemps, seuls les problèmes posés par l'équilibre finan
cier de ces régimes ont suscité quelques travaux. Mais, depuis le milieu
des années 70, à la suite d'un article de Martin Feldstein, un regain
d'intérêt s'est manifesté. L'auteur considérait, en effet, que les méca
nismes de prévoyance collective de la retraite avaient un fort effet
dépressif sur l'épargne et il estimait que le taux d'épargne comme le
stock de capital avaient été amputés de près de 40 % aux Etats-Unis.
Si l'on retient cette estimation, on peut difficilement éviter de mettre
en balance l'intérêt social de ces mécanismes de réduction de l'iné
galité entre jeunes et vieux et de lutte contre la pauvreté avec le coût
économique qu'un tel ralentissement de l'accumulation représente.
Aussi une abondante littérature a-t-elle été consacrée à cet éventuel
effet dépressif.
* Cet article est issu d'une recherche effectuée pour le Commissariat général
du Plan. Cf. Kessler, Masson et Strauss-Kahn [1980].
1157
Revue économique — N" 6, novembre 1980. Revue économique
Le débat se dédouble en une controverse théorique et des tests em
piriques. On constate que les arguments empiriques sont devenus
de plus en plus importants, ce qui s'explique par l'indétermination à
laquelle mène l'approche théorique fondée essentiellement sur la théo
rie du cycle de vie et ses généralisations possibles.
On présentera dans une première partie une brève analyse du
débat théorique 1 puis on proposera quelques estimations sur les don
nées françaises.
I. QUELQUES ELEMENTS DU DEBAT THEORIQUE
La théorie du cycle de vie attribue à chaque individu un horizon
temporel égal à sa durée de vie. L'objectif à atteindre est le choix
d'un profil de consommation sur l'ensemble de cette période. Le
est contraint par le montant total des ressources à allouer.
Si l'on introduit une durée de vie aléatoire, certaines difficultés
apparaissent et on peut les éviter en posant que l'individu échappe à
l'aléa en contractant une assurance. Dans ces . conditions, avec une
durée journalière du travail et un taux de salaire horaire donnés, les
ressources globales ne dépendent que de l'âge de la retraite.
Ainsi, les ressources maxima et, partant, la plus grande consommat
ion correspondent-elles au cas où l'individu ne prend jamais sa re
traite ; sa durée d'activité est alors égale à sa durée de vie. Cepen
dant d'autres facteurs peuvent intervenir dans la fonction d'utilité
(notamment le temps de loisir ou la pénibilité du travail) si bien qu'un
arbitrage devra être opéré entre des ressources plus importantes asso
ciées à une quantité de travail plus grande et la solution inverse. Sous
certaines conditions (égalité du taux d'intérêt et du taux d'actualisa
tion), le profil optimal sera d'adopter un niveau de consommation cons
tant, défini comme une fraction des ressources totales. C'est alors au
revenu perçu sur l'ensemble du cycle de vie qu'il est fait référence et
non plus au revenu courant.
Pendant la période d'activité qu'il a déterminée, l'individu va épar
gner et accumuler un patrimoine qui sera maximal au moment où
il prend sa retraite. Durant cette période de retraite, on assistera à
une désépargne puisque le patrimoine antérieurement accumulé sera
1. Pour une étude plus complète et plus critique des travaux existants, cf.
Kessler, Masson et Strauss-Kahn [1980].
1158 Denis Kessler, André Masson, Dominique Strauss-Kàhn
consommé. Dans le cas le plus simple où le taux d'intérêt est nul et le
revenu constant, le profil de patrimoine selon l'âge croîtra jusqu'à
l'âge de la retraite puis décroîtra jusqu'au décès.
Ce profil peut être modifié pour de nombreuses raisons, les trois
principales étant : un taux d'intérêt non nul, l'effet de la préférence
temporelle et un revenu qui varie sensiblement avec l'âge. Si ce der
nier augmente quand l'individu vieillit, il sera tenté d'emprunter au
début de sa carrière pour rembourser ensuite et son patrimoine com
mencera par être négatif.
C'est dans ce cadre théorique général qu&#

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