Un cas de porencéphalie traumatique - article ; n°1 ; vol.10, pg 266-283
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1899 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 266-283
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L. Landouzy
Marcel Labbé
Un cas de porencéphalie traumatique
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 10, 1899. pp. 266-283.
Citer ce document / Cite this document :
Landouzy L., Labbé Marcel. Un cas de porencéphalie traumatique. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV°
Série, tome 10, 1899. pp. 266-283.
doi : 10.3406/bmsap.1899.5840
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1899_num_10_1_584027 avril 1899 266
Un cas de porencéphalie traumatique
M. L. Landouzy, M. Marcel Labbé,
Professeur de thérapeutique* à la Faculté Ancien interne, Méd. d'or des Hôpitaux,
do Médecine.
Heschl donna, en 1859; le nom de porencéphalie aux pertes de
substance qu'on trouve quelquefois dans le cerveau et qui pénètrent
jusqu'au ventricule latéral. Selon lui, ces cavités sont fonction,
tantôt d'un arrêt de formation, tantôt d'un processus pathologique
survenu au cours du développement du cerveau.
Après lui, les médecins se sont surtout attachés à rechercher la
pathogénie de ces cavités cérébrales.
On a cru trouver la cause de la porencéphalie dans la présence
de l'hydrocéphalie, dans l'encéphalite, dans les lésions des vais
seaux cérébraux, dans les hémorragies cérébrales, les embolies
cérébrales, la nécrose anémique, le traumatisme, les arrêts de
développement.
En réalité, aucune de ces causes n'est capable, à elle seule,
d'expliquer la production de tous les cas de porencéphalie, et
cette affection a des origines multiples.
Il y a des porencéphalies par arrêt de développement comme il
y a des traumatiques, emboliques, etc. Chacune
de ces variétés possède des caractères spéciaux qui permettent de
la distinguer des autres.
Ce sont les caractères étiolôgiques, pathogéniques et anatomo-
pathologiques des porencéphalies traumatiques que nous nous
proposons d'étudier, d'après un fait très typique que avons
eu l'occasion d'observer et d'après un certain nombre d'observa
tions analogues recueillies dans la littérature médicale.
Observation ï (personnelle). — Porencéphalie acquise. Epilepsie
jacksonienne. ■ — T... (Lucienne) âgée de vingt ans, domestique,
salle*
est amenée le 14 décembre 1898, at l'hôpital Laënnec, Broca,
à la suite d'un accès violent d'épilepsie.
A. H... Mère morte de tuberculose pulmonaire; père cardiaque;
deux frères et sœurs bien portants. Pas d'épileptique dans la
famille.
A. P... A l'âge de dix-huit mois, l'enfant qui était née à terme et LANDOUZY ET M. LABBÉ. — UN CAS DE PORENCKPHALIE TMUMATIQUE 267 L.
bien constituée, fît une chute de la hauteur de deux étages sur la
tète. A la suite de cette chute, elle resta pendant huit jours dans
un état comateux, sans convulsions. Il n'y avait pas de plaie du
cuir chevelu, mais une énorme ecchymose qui s'étendait à toute
la moitié gauche de la tête et à l'oreille gauche.
Au bout de quinze jours, l'enfant put quitter le lit; la guérison
était complète en apparence; il restait seulement au niveau de la
région pariétale un espace dépressible ressemblant à une fonta
nelle et animé de battements.
L'enfance et l'adolescence ne furent marqués par aucun acci
dent jusqu'à l'âge de seize ans. A cet âge, l'enfant fut prise, sans
raison apparente, d'attaques épileptiformes commençant par la
face, atteignant la bouche et les yeux et se généralisant aux memb
res du côté droit. En même temps^ survint une hémiplégie droite
avec aphasie. L'hémiplégie et les attaques épileptiformes durèrent
une quinzaine de jours, pendant lesquels les convulsions se pro
duisirent trente fois environ. Puis les crises cessèrent, l'hémiplégie
et l'aphasie disparurent, la guérison sembla encore complète.
Jusqu'à ces derniers temps, les crises ne se sont plus repro
duites. De temps en temps seulement, la malade éprouvait un en
gourdissement du bras droit accompagné d'une céphalée interne;
et pendant quelques jours, elle ne pouvait travailler.
Le père et les parents de la malade avaient aussi remarqué que,
par intervalles, et d'une façon tout à fait étrangère, son regard
prenait un aspect et une fixité étranges.
Aucun trouble de la vision, de l'audition, ni de l'intelligence.
Il y a un mois, la malade a une crise d'épilepsie subite avec
chute et perte de connaissance; elle se blesse en tombant à la partie
postérieure de la tête. Cette crise reste isolée. Le 14 décembre,
des crises d'épilepsie reparaissent; la malade est amenée dans le
service.
Etat actuel. — 14 décembre. Les crises sont parfois annoncées
par une sorte d'aura : c'est une sensation d'engourdissement du
doigt médian de la main droite remontant le long du bras. Près-
c[ue aussitôt des secousses agitent la commissure, droite des.lèvres
qui est tirée en haut. La bouche s'entrouvre, la langue est déviée
vers la droite, un peu de salive s'écoule, les massétèrs présen
tent une série de secousses. Les yeux se ferment : si on soulève
les paupières, on voit que les yeux sont déviés: vers la droite. La
face est légèrement violacée. La tête est généralement en rotation 27 avril 1899 268
du côté droit; le peaucier du cou est contracté dès le début de
l'attaque. La malade ne perd pas connaissance ; elle assiste au début
de sa crise, comprend ce qui se dit et se fait autour d'elle, mais
elle ne peut répondre. La crise s'accompagne d'une émission i
nvolontaire des urines. Elle dure une demi-minute à une minute.
Les crises ne sont pas toutes semblables ; tantôt elles ne repré
sentent qu'une esquisse de celle que nous venons de décrire; tan
tôt, au contraire, elles se généralisent.
Dans le premier cas, ce sont seulement les muscles de la com
missure labiale qui sont agités de quelques secousses convulsives.
Dans le deuxième cas, les secousses convulsives s'étendent au
membre supérieur et inférieur; le bras est en demi-flexion, le
pouce fortement fléchi dans le paume de la main; le membre est
agité d'une série de secousses; le membre inférieur lui-même,
placé en extension, présente quelques convulsions.
Après la crise, la malade est quelques instants sans pouvoir
parler, mais elle reprend rapidement connaissance, et la teinte
cyanotique de la face disparaît.
Il n'existe aucun trouble de la sensibilité générale ni des or
ganes des sens.
Les urines ne contiennent pas d'albumine ni de sucre, même
après la crise épilep tique.
La température est normale.
On entend au niveau du cœur un léger souffle systolique inor
ganique.
Dans la région pariétale gauche du crâne, existe une dépres
sion molle au niveau de laquelle on ne perçoit pas de battements,
et dans laquelle on peut introduire la pulpe du pouce; la compress
ion de cette zone ne produit aucun phénomène appréciable. Elle
est le reliquat de la chute faite par la malade à l'âge de dix-huit
mois,
Pendant quelques jours, les crises se répètent un petit nombre
de fois pendant la journée et pendant la nuit; elles restent pres
que toujours limitées à la face.
Le 19, les crises d'épilepsie, limitées à la face, deviennent plus
fréquentes; la malade commence à s'exprimer difficilement.
Les crises, toujours limitées à la face, deviennent de plus en
plus fréquentes; la malade comprend ce qu'on lui dit et répond
par signes, mais elle ne peut plus parler.
La région pariétale du crâne, qui était antérieurement dé- LANDOUZY ET M. LABBK. — TJN CAS DE POREINCÉPHALIE TRAUMATTQîJE £f>9 L.
primée, est maintenant saillante, et lorsqu'on applique le doigt au
niveau de la perte de substance crânienne, on perçoit des batt
ements synchrones aux battements du pouls.
A 9 heures, du matin commencent des crises épileptiques qui
atteignent la face, puis les membres supérieur et inférieur droits ;
quelques secousses agitent aussi le côté gauche du corps.
Ces crises durent quatre à cinq minutes et se r&#

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