Un modèle expliquant la stabilité de la répartition du revenu national - article ; n°4 ; vol.14, pg 495-536
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 495-536
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

W. Krelle
Un modèle expliquant la stabilité de la répartition du revenu
national
In: Revue économique. Volume 14, n°4, 1963. pp. 495-536.
Citer ce document / Cite this document :
Krelle W. Un modèle expliquant la stabilité de la répartition du revenu national. In: Revue économique. Volume 14, n°4, 1963.
pp. 495-536.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_4_407563a C /
UN MODELE EXPLIQUANT LA STABILITE
DE LA
REPARTITION DU REVENU NATIONAL *
Les économistes classiques, de même que les marxistes, ont
soutenu l'opinion d'une détérioration, progressive de la répar
tition fonctionnelle du revenu ouvrier l au cours du processus
de croissance d'une économie capitaliste. Cette opinion s'est
avérée fausse. Les statistiques disponibles ont en effet démontré
que la répartition du revenu national — du moins pendant les
cinquante dernières années et plus — était restée relativement
stable en longue période, bien qu'il y ait eu des fluctuations
conjoncturelles. Les figures 1 à 4 mettent en évidence quelques
résultats de ces recherches statistiques pour les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.
Quelle est la raison de cette stabilité de la répartition du
revenu en longue période? Tel est le sujet de cet exposé. Pour
répondre à cette question fondamentale, il semble nécessaire
d'élargir le problème et d'envisager quels sont les facteurs déte
rminant la répartition à court et à long terme. Pour cela, on
doit établir un modèle complet des relations entre les groupes
économiques.
Ce modèle donnera automatiquement des résultats supplémen-
taires concernant les prix, la production les taux d'accroisse-
ment, les délais qui sont nécessaires pour juger correctement
de l'importance sociale d'une certaine structure de la répartition
du revenu.
Dans le paragraphe suivant, quelques remarques sont faites
sur certaines théories modernes de la répartition du revenu 2.
* Les figures sont groupées en tin d'article, pages 526 à 536.
1. C'est-à-dire la répartition du revenu national entre le revenu du
travail (Arbeitseinkommen) et le revenu de capital (Besitzeinkonunen).
2. Nous n'avons pas ici à expliquer ces théories en détail, l'ayant déjà
fait dans un livre : Verteilunystheorie, Tübingen, J.C.B. Mohr (Paul Siebeck),
1962. REVUE ÉCONOMIQUE 496
Le second paragraphe expose le modèle envisagé et donne des
résultats concernant les lois de la répartition du revenu à court
terme; enfin, le troisième expose le modèle de longue période.
I
Quelques remarques sur les théories modernes
de la répartition du revenu
a) La théorie de la productivité marginale.
Cette de la répartition du revenu ne peut guère être
considérée comme moderne, datant de von Thiinen (1783-1850),
J. B. Clark (1847-1938) et von Böhm-Bawcrk (1851-1914). Mais
elle est encore une des théories les plus importantes dans le
monde économique. C'est pourquoi elle est esquissée ici comme
point de départ.
Quand le prix p du produit d'une entreprise et les prix des
facteurs, c'est-à-dire le taux de salaire /, le taux d'intérêt z et
le taux de rente foncière sont fixés, s'il s'agit d'une fonction de
production classique .r = / (A, K, T) telle que les produits mar
ginaux soient décroissants (A = travail, K = capital, T = sol)
et si l'entreprise reclierche le maximum de profit, on peut démont
rer que :
, dx dx dx , . N
lP r (1) l-Pzï- z==p W r==spW dx
c'est-à-dire que les entrepreneurs emploient des quantités de
travail, de capital et d'éléments naturels telles que le taux de
salaire soit égal à la valeur du produit marginal du travail, le
taux d'intérêt soit égal à la valeur du produit marginal du capi
tal et le taux de rente soit égal à la valeur du produit marginal
du sol. Passant à l'économie nationale, on envisage une fonction
de production globale nette x ■= F (A, K, T) et on obtient,
sous les mêmes hypothèses, les mêmes équations de la product
ivité marginale, mais en sens différent. Dans l'économie glo
bale, ce sont les quantités disponibles de travail, de capital et
de sol qui sont fixes, tandis que les taux de salaire, d'intérêt
et de rente sont variables et s'ajustent par la loi de l'offre et
de la demande de manière que toutes les quantités disponibles DU REVENU NATIONAL 497 RÉPARTITION
de ces facteurs soient mises en oeuvre par les entrepreneurs.
Si, comme il est généralement supposé, la fonction de pro
duction nationale est homogène et linéaire — c'est-à-dire qu'un
doublement de tous les facteurs de production fait doubler le
produit — on peut démontrer facilement que le produit national
est épuisé, si tous les facteurs sont rémunérés à un taux égal à
la valeur de leur produit marginal :
'àx . . ~àx Tr , dx „ ,.,,
A + P K + T (2)
Les termes au côté gauche de cette équation donnent la répart
ition du revenu national entre les salariés, les capitalistes et
les propriétaires.
Cette loi de la répartition, telle qu'elle est constatée par la
théorie de la productivité marginale, peut être examinée de la
manière suivante. La répartition dépend de la fonction totale
x = F (A, K, T) et des quantités de travail A, de capital K et
de T qui sont mises en œuvre. Au plan national, la répartition
dépend des productivités marginales du travail, du capital et du
sol, c'est-à-dire des dérivées partielles :
Sa; 'dx dx
SA ' 3K ' 3T '
Plus grand est le produit marginal d'un facteur par rapport à
l'autre, plus grande est sa part du produit total, supposées cons
tantes les quantités mises en œuvre. A cause de la loi du ren
dement décroissant, le produit marginal d'un facteur est d'au
tant plus petit que l'emploi de ce facteur augmente. De là on
peut conclure également que les taux de rémunération des fac
teurs s'ajustent selon leurs raretés relatives. Plus un facteur
est rare, plus grand est son taux de rémunération. Que le revenu
d'un facteur s'accroisse ou baisse lorsque sa quantité augmente,
cela dépend du produit mathématique du. taux de rémunération
diminué et de sa quantité augmentée. Ce produit ne peut être
déterminé sans une connaissance de la forme particulière de la
fonction de production globale. La théorie de l'élasticité de la du produit marginal répond à cette question. De même,
il n'existe pas de proposition générale relative à l'effet d'une
augmentation ou d'une diminution de la quantité d'un facteur
sur la répartition du revenu. La théorie de l'élasticité de substi-
iîevus Économique — No 4, 1963 33 REVUE ÉCONOMIQUE 498
tution s'occupe de ce problème. Il n'est pas possible de traiter
ce sujet ici. Si l'on considère que la fonction de production est
du type Cobb-Douglas :
x = aoA^K^T«», «j > 0, i = 0, 1, 2, 3 (3)
l'élasticité de substitution est toujours égale à 1, c'est-à-dire que
la répartition du revenu est indépendante des quantités du tra
vail A, de capital K et de sol T. Elle dépend uniquement des
paramètres ax, a2, a3. Ceux-ci correspondent précisément aux
parts du travail, du capital et du sol dans le produit national,
car :
V'E A n <v X U n v T n -v ïà^t
a A ÔK a 1
II est très difficile, pour ne pas dire impossible, d'expliquer à
l'aide de cette théorie pourquoi la répartition du revenu est res
tée assez stable dans le courant du développement économique.
Le progrès technique devrait avoir eu un effet très spécial sur
la fonction de production nationale. A l'exemple de la fonction
Gobb-Douglas, l'effet du progrès technique devrait être concent
ré seulement sur le paramètre a0 sans influencer les paramèt
res a1; «2, «3. On a coutume de qualifier un tel progrès techni
que de neutre. Mais pourquoi le progrès technique a-t-il été
neutre dans le passé? On n'en voit aucune raison, et l'on doit
considérer cela comme une donnée, ce qui est peu satisfaisant.
De plus, la th

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