Un problème de filiation architecturale : la cathédrale de Puno au Pérou - article ; n°5 ; vol.25, pg 1376-1387
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 5 - Pages 1376-1387
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Damian Bayon
Un problème de filiation architecturale : la cathédrale de Puno
au Pérou
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 25e année, N. 5, 1970. pp. 1376-1387.
Citer ce document / Cite this document :
Bayon Damian. Un problème de filiation architecturale : la cathédrale de Puno au Pérou. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 25e année, N. 5, 1970. pp. 1376-1387.
doi : 10.3406/ahess.1970.422279
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1970_num_25_5_422279ART ET SOCIÉTÉ
Un problème de filiation architecturale :
la cathédrale de Pu no au Pérou
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phique de premier ordre : la présence d'une véritable mer intérieure, l'immense
lac Titicaca, situé à 3 812 m d'altitude (c'est le plus haut lac du monde). Le
Titicaca, parfaitement navigable, et le Collao, plaine de haute montagne au sud
du lac, ont constitué un ensemble qui est la « plaque tournante » de la région.
Il y a au moins treize ou quatorze siècles, la culture de Tiahuanaco existait déjà
1. Emilio ROMERO, Biografie de los Andes, Buenos Aires, 1965.
1376 LA CATHÉDRALE DE PUNO D. BAYON
sur les rives orientales du Titicaca, dans le territoire appartenant aujourd'hui
à la Bolivie. Plus tard, les Incas, grands bâtisseurs de routes employèrent eux-
aussi la voie lacustre et la plaine pierreuse du Collao pour communiquer à partir
de leur capitale, le Cuzco, avec Arequipa au sud, avec le nord de l'actuelle Argent
ine, et enfin avec les terres chaudes qui se trouvent vers l'est.
Le Collao fut, jadis, une contrée plus riche qu'aujourd'hui, relativement
prospère grâce à l'existence et à l'élevage de deux animaux de la même famille :
le lama et l'alpaca. Très tôt, les Espagnols, qui encouragèrent les Indiens à élever
ces animaux, si utiles pour l'économie locale, firent venir d'Espagne deux autres
espèces classiques de la montagne européenne : les moutons et les chèvres de
Castille, qui s'acclimatèrent assez bien aux rudes conditions du haut plateau
sud-américain.
Outre ces diverses formes d'exploitation, il y eut, de tout temps, une pêche
abondante et facile dans les eaux peu profondes du lac Titicaca. Sur les rives
pousse une plante aquatique, la totora, très résistante, qui sert pratiquement à
tout construire : depuis les cabanes jusqu'aux îles artificielles (où vivent, encore
de nos jours, quelques tribus) et aux pirogues allongées, moyen classique de
navigation sur le lac. Ajoutons encore qu'une espèce locale de chaume croît
sur tout le haut plateau, ce qui, faute de mieux, sert de fourrage au bétail.
Le plus important, ce sont les mines de toutes sortes qui existent sur le Collao.
Il est évident que les Espagnols n'allaient pas s'installer à près de 4 000 m d'altitude
pour cultiver le chaume ou pour surveiller des troupeaux; la présence de ces mines
les ont décidés à se fixer coûte que coûte sur un terrain à première vue très peu
hospitalier. Et ce sont précisément les routes de l'exploitation du métal, menant
du Cuzco à Arequipa, a" Arequipa à Potosi, et enfin de Potosi au Cuzco, qui ont
tissé ce réseau plus ou moins triangulaire dont le centre fut toujours le grand lac.
Au Collao, l'hiver est rigoureux, mais le soleil brille presque toute l'année,
l'été est frais, l'air toujours très pur et sec. C'est dans ce cadre austère et grandiose
que s'élève la ville-port de Puno qui va retenir notre attention par sa magnifique
cathédrale du XVIIIe siècle.
Puno, de nos jours, est sans doute la ville la plus importante de la région,
parmi une série de bourgs où l'on trouve parfois quelques églises intéressantes :
ainsi Chucuito, Pomata, Acora, Pupuja, Juliaca, Zepita, Vilque, Have, Yunguyo,
enfin Juli, que l'on qualifiait pompeusement de « Rome de l'Amérique ».
Les églises du Collao datent très souvent du XVIe siècle et sont, en général,
assez modestes. Parmi les premiers bâtisseurs, mentionnons les Dominicains,
qui étaient à Chucuito dès 1534; moins de vingt ans plus tard ils avaient établi de
façon précaire dix-huit « maisons » qui n'avaient pas, de l'aveu des religieux,
« les qualités requises par nos lois pour pouvoir s'appeler des couvents x ».
Pourtant la plupart de ces églises furent ou refaites ou bâties à neuf, dans le
courant du XVIIIe siècle, grâce à la persévérance des Jésuites. L'étude de ces
monuments religieux est en réalité plus intéressante du point de vue de l'histoire
générale de la culture qu'en raison de leur valeur esthétique. Comme l'a écrit
M. Marco Dorta, le grand spécialiste espagnol : « ... l'importance architectonique
1. Enrique MARCO DORTA, in Diego ANGULO INIGUEZ, Historia del arte hispano-
americano, t. I, p. 631.
1377 ART ET SOCIÉTÉ
de ces églises devait être presque nulle, puisque les méticuleux inventaires rédigés
par le visitador ne font jamais état de la partie matérielle des temples mais en
décrivent minutieusement les retables, images et ornements \ »
La cathédrale de Puno échappe heureusement à cette appréciation négative-
C'est pourquoi nous l'avons choisie comme prétexte à quelques réflexions sur
l'architecture coloniale sud-américaine. Au lieu de nous perdre dans de longues
descriptions, nous commenterons directement les documents photographiques
que nous avons pu prendre sur place lors de notre dernier voyage en Amérique
du Sud.
Au temps du vice-řoi du Pérou, le comte de Lemos 2 (1667-1672), une
ville fut fondée, en 1 669, sur la rive méridionale du lac Titicaca, à l'emplacement
du hameau indien de Laicacota. Elle reçut le nom de San Carlos de Puno et fut
— ainsi que sa future cathédrale — mise sous le patronage de saint Charles
Borromée, saint de la Contre- Réforme 3. Un siècle plus tard, Puno était en pleine
prospérité grâce à l'exploitation des mines d'argent.
Résumons maintenant ce que M. Marco Dorta — qui connaît mieux que
personne le problème d'ensemble de ce monument — écrit à ce sujet. L'église
cathédrale de Puno, placée sous la double protection de saint Charles et du roi
d'Espagne (Charles III monta sur le trône d'Espagne en 1759), fut édifiée grâce
à la munificence d'un riche minier, Miguel Jacinto de San Román. Sur la façade
de la cathédrale figure le nom de Simon de Asto, son constructeur présumé;
on y lit aussi une date : 1757 (et non 1797, comme on le disait par erreur jusqu'à
présent).
L'église est en forme de croix latine; elle comporte une seule nef, deux
sacristies de part et d'autre du presbyterium, et un petit

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