Une analyse empirique de l impact de la libéralisation financière en Afrique subsaharienne sur la période 1983-1996 - article ; n°179 ; vol.45, pg 617-641
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Une analyse empirique de l'impact de la libéralisation financière en Afrique subsaharienne sur la période 1983-1996 - article ; n°179 ; vol.45, pg 617-641

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Tiers-Monde - Année 2004 - Volume 45 - Numéro 179 - Pages 617-641
Audrey Chouchane-Verdier — An empirical analysis of the impact of financial liberalisation in Sub-Saharan Africa during the 1983-1996 period.
This article analyses the efficiency of financial liberalisation policies undertaken in the majority of Sub-Saharan African economies at the end of the 1980's and the beginning of the 1990's. The evolution of the index of financial development that has been designed here shows a general regression of banking performances and enhanced stability on loan markets. This paper studies in greater detail the case of the countries of the franc zone as regards the application of financial reforms and stresses the discrepancies of the established measures and the banking structures in this region of the world.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Audrey Chouchane-Verdier
Une analyse empirique de l'impact de la libéralisation financière
en Afrique subsaharienne sur la période 1983-1996
In: Tiers-Monde. 2004, tome 45 n°179. pp. 617-641.
Abstract
Audrey Chouchane-Verdier — An empirical analysis of the impact of financial liberalisation in Sub-Saharan Africa during the
1983-1996 period.
This article analyses the efficiency of financial liberalisation policies undertaken in the majority of African economies
at the end of the 1980's and the beginning of the 1990's. The evolution of the index of financial development that has been
designed here shows a general regression of banking performances and enhanced stability on loan markets. This paper studies
in greater detail the case of the countries of the franc zone as regards the application of financial reforms and stresses the
discrepancies of the established measures and the banking structures in this region of the world.
Citer ce document / Cite this document :
Chouchane-Verdier Audrey. Une analyse empirique de l'impact de la libéralisation financière en Afrique subsaharienne sur la
période 1983-1996. In: Tiers-Monde. 2004, tome 45 n°179. pp. 617-641.
doi : 10.3406/tiers.2004.5512
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2004_num_45_179_5512UNE ANALYSE EMPIRIQUE
DE L'IMPACT
DE LA LIBÉRALISATION FINANCIÈRE
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
SUR LA PÉRIODE 1983-1996
par Audrey Chouchane-Verdier*
Cet article analyse l'efficacité des politiques de libéralisation finan
cière entreprises dans la majorité des économies d'Afrique subsaharienne
à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Ainsi, sur cette
période, l'évolution de l'indice de développement financier que nous avons
conçu montre une régression générale des performances bancaires et une
plus grande instabilité sur les marchés du crédit. Nous étudions plus en
détail le cas des pays de la zone franc dans la mise en place des réformes
financières et insistons sur l'importante disparité des mesures établies et
des structures bancaires dans cette région du monde.
Sous l'égide des grandes institutions internationales, la majorité des
économies subsahariennes a entrepris des programmes de libéralisation
financière à partir du milieu des années 1980. S'appuyant sur les thèses
néo-libérales de Mac Kinnon (1973) et Shaw (1973), ces politiques
devaient permettre, par l'augmentation des taux d'intérêt en termes
réels, non seulement de réhabiliter le secteur bancaire mais également
d'accroître les taux de croissance dans les pays considérés. En plus de
la libéralisation des taux d'intérêt, de nombreuses autres mesures ont
été mises en place en Afrique dans le cadre des réformes financières
(restructuration des banques, abolition du contrôle monétaire direct,
renforcement de la supervision, etc.) mais, après plus d'une décennie
* CEMAFI (Centre d'études en macro-économie et finance internationale), Université de Nice-Sophia
Antipolis. L'auteur adresse ses plus sincères remerciements au Pr Claude Berthomieu pour ses commenta
ires et suggestions.
Revue Tiers Monde, t. XLV, n° 179, juillet-septembre 2004 618 Audrey Chouchane-Verdier
d'ajustement et de réformes, les résultats ne sont pas en faveur des
politiques entreprises.
La période étudiée (1983-1996) se justifie principalement par l'e
xpérience néo-libérale et la mise en place des plans d'ajustement struc
turel et de stabilisation à ce moment précis sur le continent africain.
Avant le début de notre étude, les taux d'intérêt étaient plafonnés à un
niveau très bas et ils devaient, selon la croyance keynésienne, relancer
l'investissement et la croissance économique. L'État contrôlait l'e
nsemble du système économique et financier et gérait la stratégie de
développement de son économie. Le déficit budgétaire et la dette
publique ne cessaient de s'accroître puisque les dépenses d'investiss
ement public, par un effet multiplicateur, devaient s'avérer très favo
rables à l'investissement privé.
Au milieu des années 1980, la politique de libéralisation financière
a mis fin aux politiques keynésiennes de relance. Les économies ont
adopté des instruments indirects de contrôle monétaire et les taux
d'intérêt ont été déterminés par le marché. Les crédits à l'économie
devaient pouvoir se diriger vers les investissements les plus productifs
et/ou les plus rentables. Tout l'enjeu de la politique de libéralisation
financière était de permettre aux banques d'assurer leur rôle d'inte
rmédiaire financier pour permettre le développement économique.
Cependant, les politiques néo-libérales d'inspiration monétariste
n'ont pas apporté de solution miracle au
Reinhart et Tokatlidis (2003), à propos de l'Afrique subsaharienne,
affirment que les réformes financières n'ont eu que très peu d'effets sur
les économies. La principale raison de cet échec tient à l'existence de
marchés imparfaits et incomplets, aux asymétries d'information et à
un environnement économique instable et non propice au secteur
privé. En fait, les conditions initiales de la mise en œuvre des réformes
se sont avérées plus importantes que les réformes en elles-mêmes. Très
rapidement, les stratégies de développement se sont tournées vers
l'idée d'une complémentarité entre l'Etat et le marché. L'État doit
intervenir dans les domaines des infrastructures, des transports, de la
recherche-développement, de l'éducation, de la santé. Plus encore, il
doit établir des institutions efficaces et garantir la qualité réglement
aire et juridique pour les agents économiques privés. Il faut qu'il
assure la stabilité politique, la paix civile et sociale en se faisant le
garant du respect des droits de l'homme, de la démocratie et des liber
tés. À cet égard, il est certainement l'acteur le plus important dans le
développement économique.
Dès le milieu des années 1990, les organisations internationales ont
adopté des approches à « visage humain » adaptées au cas particulier de L'impact de la libéralisation financière en Afrique subsaharienne 619
chaque économie. Ainsi la période d'étude s'arrête-t-elle à l'année 1996,
lorsque le FMI et la Banque mondiale ont commencé à engager des
actions spécifiques de lutte contre la pauvreté, d'allégement de la dette1
et des programmes de micro-financement adressés aux exclus de la
finance formelle.
Notre étude couvre donc la période d'expérience néo-libérale de
l'Afrique subsaharienne, c'est-à-dire entre les années 1983 et 1996.
Nous comparons et analysons ensuite deux périodes distinctes, 1983-
1989 et 1990-1996, qui correspondent à la situation initiale et à la
situation finale de la politique de libéralisation financière.
À l'heure actuelle, l'idée de la complémentarité entre l'État et le
marché a largement été admise. Le nepad (New Partnership for Afri
can Development) est la preuve que cette idée a germé et que la poli
tique de développement africaine doit s'appuyer sur un environnement
sain, stable et juste pour que les investisseurs privés et les bailleurs de
fonds s'engagent à prendre des risques sur le continent africain. Le
nepad, lancé en 2001 et élargi en novembre 2003 aux principaux don
neurs de l'OCDE, n'a pas encore fait ses preuves mais les pays ont
accepté d'augmenter l'aide au développement vers les pays africains
qui auront respecté l'ensemble des règles de « bonne gouvernance » et
de stabilité et qui auront su s'intégrer à l'échelle régionale. Pour la pre
mière fois, les voies du développement africain sont définies par les
Africains eux-mêmes.
Dans une première partie, l'article s'interroge sur le concept de
développement financier et met en avant les conditions initiales dans
les pays africains de la zone franc et les autres pays d'Afrique subsahar
ienne afin d'apprécier les éventuelles chances de succès d'une telle
politique. La mise en place timide et tardive

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