Une nouvelle stèle d Adad-Nirari d Assyrie et Joas d Israël - article ; n°1 ; vol.113, pg 106-117
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Une nouvelle stèle d'Adad-Nirari d'Assyrie et Joas d'Israël - article ; n°1 ; vol.113, pg 106-117

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1969 - Volume 113 - Numéro 1 - Pages 106-117
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Abbé Henri Cazelles
Une nouvelle stèle d'Adad-Nirari d'Assyrie et Joas d'Israël
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113e année, N. 1, 1969. pp. 106-
117.
Citer ce document / Cite this document :
Cazelles Henri. Une nouvelle stèle d'Adad-Nirari d'Assyrie et Joas d'Israël. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 113e année, N. 1, 1969. pp. 106-117.
doi : 10.3406/crai.1969.12342
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1969_num_113_1_12342106 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
qu'ils permettent de former en même temps que nous recueillons
des indications précises sur un monument et sur un lieu saint dont
la destination première a été changée mais qui constituent toujours
au Cambodge un centre religieux vivant.
UNE NOUVELLE STELE D ADAD-NIRARI D ASSYRIE
ET JOAS D'ISRAËL*,
PAR L'ABBÉ HENRI CAZELLES.
On connaissait déjà les campagnes syro-palestiniennes du roi
assyrien Adad-Nirari m (810-788) par trois documents : la liste,
année par année, des éponymes assyriens, dite aussi canon des
limmu, publiée par Rawlinson en 1866 et complétée depuis, surtout
par Delitzsch1, une plaque de Nimrud (Calah) publiée également
par Rawlinson dès 1861 2, et la stèle de Saba'a3 découverte par
Crespin en 1905 et publiée par Unger en 191 14. Or, en 1967,
Mr. D. Oates qui fouillait à Tell Rimah5, environ à 65 kilomètres
à l'Ouest de Mossoul près de Djebel Sindjar, a exhumé une nouvelle
stèle que Mrs S. Page a publiée, traduite et commentée, prompte-
ment et heureusement, dans la revue Iraq6. Sculptée en haut-
relief, elle a 1 m. 30 de haut pour 0 m. 69 à la base. Elle a été
abandonnée derrière le podium d'un sanctuaire. Comme dans les
stèles assyriennes du ixe siècle av. J.-C, l'inscription va d'un
bout à l'autre et court sur les vêtements royaux au-dessous du
buste. L'inscription comprenait primitivement 21 lignes, mais il
n'en reste que les 12 premières. Le reste a été gratté ; mais les
cunéiformes avaient été assez profondément gravés pour que
Mrs Page ait pu réussir une reconstitution assez sûre7.
Comme la stèle de Saba'a, celle-ci est dédiée au dieu ouest-
sémitique de l'orage, Adad, par un roi qui portait son nom, Adad
Nirari, ainsi que son père, Shamshi-Adad v. La titulature royale
remplit la ligne 3. C'est de la ligne 4 à la ligne 12 que s'étend la
narration où le roi parle à la lre personne8. La troisième partie
(11. 13-20) concerne moins le roi que la vaste province de Rasappa,
les villes qui en font partie et le gouverneur investi par le roi,
Nergal-Eresh9. La dernière ligne est une brève malédiction contre
quiconque toucherait à l'inscription ; les malédictions qui terminent
la stèle de Saba'a sont beaucoup plus développées.
Voici la traduction de la narration (11. 4-12), très proche de celle
* A la suite du texte de cette communication, on trouvera ci-dessous le texte des
notes rédigées par l'Auteur, dont il n'a pas été donné lecture en séance. D'ADAD-NIRARI d'aSSYRIE ET JOAS D'ISRAËL 107 STÈLE
Iraq XXX, 1968, Part. 2. PI. XXXVIII. COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 108
de Mrs Page, sauf quelques améliorations faites avec les conseils
de M. Labat :
« 4 J'ai mobilisé chars, troupes et campements. J'ai donné ordre
d'aller en Hatti10. En un an j'ai mis à mes pieds 5 le pays d'Amurru
et le pays de Hatti en son entier. Je leur ai imposé pour l'avenir
un tribut à 6 verser. J'ai reçu en versement du Mari' d'Aram
(sa-Imerisu)11 deux mille talents d'argent, mille talents d'airain,
deux mille talents de fer, ' trois mille vêtements en étoffe bigarrée
et en lin. 8 J'ai reçu un versement de la- a-su le Samaritain, du
Syrien et du Sidonien. 9 Je suis allé jusqu'à la grande mer où le
soleil se couche. J'ai dressé une image de ma souveraineté 10 dans
Armad qui est au milieu de la mer. Je suis monté au mont Liban.
11 J'ai abattu des troncs puissants, cent cèdres pour les besoins de
mes palais et temples. t2 J'ai reçu des versements de tous les rois
du Na'iri ».
Ce texte doit nous retenir surtout à trois points de vue : I. La
place de cette ou ces campagne(s) dans le règne d'Adad-Nirari,
II. La personnalité du roi de Samarie, III. Le jeu politique autour
du roi d'Aram, capitale Damas.
I. D'après la liste des éponymes, Shamshi-Adad v meurt en 81 112
et la lre année d'Adad-Nirari est 810 av. J.-C. Mais il doit être
encore mineur, car sa mère, la célèbre Sémiramis, exerce la régence ;
non inscrite dans les listes royales, elle a laissé des inscriptions à
son nom13. La canon des limmu concorde avec la stèle de Saba'a
pour dater de la 5e année du règne la première des campagnes occi
dentales, dirigée personnellement par le roi. La plaque de Nimrud
et la liste des éponymes distinguent trois séries de campagnes.
De 810 à 807 l'Assyrie agit au Nord-Est. A partir de 806, « 5e année
où je me suis assis comme chef (rabi§)u sur le trône royal », Adad-
Nirari vise l'Ouest : Arpad en 806, Hazazu en 805, deux villes de
la Syrie du Nord.
La campagne suivante, celle de 804, nous intéresse particulièr
ement, car c'est l'éponymat de Nergal-Eresh gouverneur de Rasappa
et elle est dirigée contre le site encore mal déterminé de Ba'ali16.
Enfin d'après la liste des éponymes c'est seulement en 803 qu'une
campagne atteint la mer16. Elle se termine par une « plaie »17. L'Assyr
ien se retourne alors contre le Nord, l'Est et les tribus araméennes
du sud de l'Euphrate, ituéennes ou chaldéennes ; seule fait excep
tion la campagne de 796 contre Mansuate18.
A la différence de la stèle de Saba'a, notre inscription connaît
la 4e campagne, celle où le roi atteint la mer, celle de 803. La narra
tion bloque donc les événements de la lre campagne qui lui a valu STÈLE D'aDAD-NIRARI D'ASSYRIE ET JOAS D'iSRAËL 109
X
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m COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 110
une soumission générale et les autres, dont la dernière qui paraît
la plus importante. La stèle de Rimah qui, de plus, mentionne un
tribut du Na'iri19 paraît postérieure à celle de Saba'a, voire à la
campagne de 802 qui visait Hubushkia, F. Thureau-Dangin20 ayant
montré la proximité du Na'iri et de Hubushkia. Mais Tell Rimah
étant au Nord de la province et Saba'a au Sud, la divergence tient
peut-être aux proximités géographiques.
En tout cas ces deux inscriptions ne sont pas des Annales21. Elles
ont toutes deux pour but d'affermir l'autorité de Nergal-Eresh. Ceci
était fort nécessaire comme nous le savons par un quatrième texte,
une ordonnance du même Adad-Nirari trouvée par Mallowan à
Ninive en 1931-1932 et publiée par Thompson22. Elle est datée de
l'éponymat de Bel-Taris-Ilum, c'est-à-dire de 798, et proclame le
pouvoir de Nergal-Eresh sur la ville de Hindanu23 en aval de Mari
sur l'Euphrate. Mentionnée parmi les villes de la province sur la stèle
de Saba'a, il n'est pas sûr qu'on puisse la lire sur la stèle de Rima
bien qu'elle ait une place possible à la ligne 14 après Suhi. L'énu-
mération des villes fait en tout cas apparaître que cette province
était considérable, depuis le Sinjar et Aphek, voire jusqu'au delà
du Habour (Azalli)24 et de l'Euphrate. Comme l'avait vu Forrer25
le choix de Rasappa comme capitale de la province apparaît étrange.
Mais la nouvelle inscription nous montre Nergal-Eresh chargé
d'établir une série de sites fortifiés sur l'Euphrate26 et Rasappa, et
la Resapha de Ptolémée27, se présente comme une puissante tête de
pont assyrienne contre Damas. Nergal-Eresh sera encore gouverneur
en 775 sous Salmanasar iv.
Ces deux inscriptions se présentent donc comme un résumé des
victoires assyriennes pour inciter les populations à la loyauté envers
un gouverneur d'une province frontière, puissante mais menacée.
Adad-Nirari est venu au moins une fois diriger les opérations. En
un an, et non la premièr

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