Une présentation critique de rente ricardienne - article ; n°2 ; vol.28, pg 227-239
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Description

Revue économique - Année 1977 - Volume 28 - Numéro 2 - Pages 227-239
La dynamique ricardienne est traditionnellement présentée comme reposant sur les rendements décroissants dans l'agriculture. Une liaison est alors instituée entre la quantité de terre mise en œuvre et la rente à laquelle elle donne lieu. L'analyse est ensuite généralisée à l'ensemble des productions confrontées à des raretés naturelles et en particulier aux productions minières.
A la lumière de la formalisation récente de la théorie des prix de production, l'auteur montre qu'il est inexact que la rente dépende du seul volume de la production de la branche considérée : avec la croissance du salaire, la rente doit généralement passer par un minimum qui peut être nul. La démonstration est menée tout d'abord dans le cadre de « l'économie en blé » avant d'être généralisée au modèle en prix. Cette démonstration conduit à une remise en cause du critère de détermination de « l'enveloppe » des courbes-salaires, dans tout système de production soumis à la rareté des ressources.
Ricardian's rent theory : a critical approach
The ricardian theory is traditionally explained as being based on decreasing returns in agriculture, where the given rent is a function of the amount of cultivated land. This type of analyste has been generalised to include all products that are faced with scarcity and this is especially true in the case of mining products.
Basing his research on the recent formalisation of the production price theory, the author shows that rent does not depend simply on the quantity of commodities produced in a given industry. What he wants to demonstrate is this : as wages increase rent must, generally, decrease to a minimum (even zero) before it increases again. Proof of this first demonstrated in the particular case of « corn profit theory » and is then generalised to the price model. The author is then led to question the criterion that fixes the « envelope » of the wage-curves, in every System involving scare resources.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Monsieur Paul Vidonne
Une présentation critique de rente ricardienne
In: Revue économique. Volume 28, n°2, 1977. pp. 227-239.
Citer ce document / Cite this document :
Vidonne Paul. Une présentation critique de rente ricardienne. In: Revue économique. Volume 28, n°2, 1977. pp. 227-239.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_2_408317Résumé
La dynamique ricardienne est traditionnellement présentée comme reposant sur les rendements
décroissants dans l'agriculture. Une liaison est alors instituée entre la quantité de terre mise en œuvre
et la rente à laquelle elle donne lieu. L'analyse est ensuite généralisée à l'ensemble des productions
confrontées à des raretés naturelles et en particulier aux productions minières.
A la lumière de la formalisation récente de la théorie des prix de production, l'auteur montre qu'il est
inexact que la rente dépende du seul volume de la production de la branche considérée : avec la
croissance du salaire, la rente doit généralement passer par un minimum qui peut être nul. La
démonstration est menée tout d'abord dans le cadre de « l'économie en blé » avant d'être généralisée
au modèle en prix. Cette démonstration conduit à une remise en cause du critère de détermination de «
l'enveloppe » des courbes-salaires, dans tout système de production soumis à la rareté des ressources.
Abstract
Ricardian's rent theory : a critical approach
The ricardian theory is traditionally explained as being based on decreasing returns in agriculture,
where the given rent is a function of the amount of cultivated land. This type of analyste has been
generalised to include all products that are faced with scarcity and this is especially true in the case of
mining products.
Basing his research on the recent formalisation of the production price theory, the author shows that
rent does not depend simply on the quantity of commodities produced in a given industry. What he
wants to demonstrate is this : as wages increase rent must, generally, decrease to a minimum (even
zero) before it increases again. Proof of this first demonstrated in the particular case of « corn profit
theory » and is then generalised to the price model. The author is then led to question the criterion that
fixes the « envelope » of the wage-curves, in every System involving scare resources.UNE PRESENTATION CRITIQUE
DE LA RENTE RICARDIENNE
D ans la théorie classique, et en particulier chez Ricardo, le sa
laire est défini comme la valeur du vecteur des biens réels nécessaires
à la reproduction à l'identique des travailleurs. Avec l'accumulation,
et en l'absence de progrès technique, la croissance du nombre de tra
vailleurs entraîne la croissance de la demande totale de biens salaires.
Les biens salaires industriels sont produits à rendements constants
alors que les biens agricoles (les « blés ») sont produits à rendements
décroissants.
La décroissance des rendements est présentée comme la consé
quence de la différence de nature physique des terres et de la ratio
nalité du fermier qui les met en culture dans l'ordre de leur product
ivité. La différence des coûts de production entre chaque terre et
la terre marginale donne lieu à un prélèvement sous forme de rente
appropriée par le propriétaire foncier.
La différence des coûts, et donc la rente, croît constamment avec
la mise en œuvre de chaque terre marginale, mise en œuvre permise
par le renchérissement du prix du blé. Cette augmentation du prix
du blé impose que le salaire en argent augmente afin que soit main
tenu le salaire réel. Dès lors, le taux de profit baisse tandis que la
rente et le salaire en argent augmentent.
La même analyse est appliquée aux autres productions faisant
appel à une ressource rare et hétérogène comme les mi
nières. 228 REVUE ECONOMIQUE
Le but de cet article est de préciser la nature des hypothèses et
les limites de ce type d'analyse.
1. Il est inexact que l'ordre de succession des fertilités des terres
soit de nature physique ; ce classement n'est pas une donnée natur
elle mais dépend du système de prix, donc de la répartition : de
« bonnes terres » à faible niveau de salaire peuvent devenir de « mauv
aises terres » quand le salaire augmente et être abandonnées, le vo
lume de la production peut alors connaître des mouvements irrégul
iers de contraction et d'expansion.
2. Il est inexact que la rente dépende du seul volume de la pro
duction de la branche : quand le salaire croît la rente peut connaître
des mouvements alternatifs de croissance et de décroissance.
Ainsi, en l'absence de toute variation dans la quantité produite
d'une marchandise non salariale, comme par exemple les produits
miniers, la rente minière varie dans tous les sens quand le salaire
augmente.
Il en est de même des productions agricoles si le salaire est donné
en valeur, et que la quantité produite est donnée comme une quant
ité fixe, indépendante du salaire en argent ; c'est supposer une éla
sticité-revenu nulle de la demande de biens agricoles. Bien que non
ricardienne, cette hypothèse peut être admise comme proche de la
réalité.
La remise en cause de la version traditionnelle de la rente a par
fois été présentée sur la base d'une fonction de production ; mais
pour que la rente puisse connaître un maximum ou un minimum, il
faut supposer une forme particulière de cette fonction de production
(Blaug, Economie Theory in Retrospect, p. 104 et suiv.).
Nous n'avons besoin ici d'aucune hypothèse sur les rendements,
ni de faire appel à une quelconque fonction de production agrégée.
Nous raisonnerons successivement sur une économie à un seul
bien (« l'économie en blé » de Ricardo) et sur une économie à plu
sieurs biens. LA RENTE RICARDIENNE 229
A — LE MODELE A UN SEUL BIEN
Nous supposons que n terres sont connues et qu'elles requièrent
des quantités variables bi de blé et de travail pour une production
donnée B* ; le système produit un surplus au-delà du remplacement
des moyens de production utilisés. Le travail est payé en fin de cycle
et le salaire est donné. Enfin, une rente apparaît pour chaque terre
sauf une pour laquelle p = 0. Nous n'avons pas de rente absolue.
Le système peut s'écrire :
bx (1 + r) + \ w + p1 = Bj
b2 (1 + r) + l2 w + p2 = B2
bn(l + r) + ln(ù = B
La relation salaire-profit est donnée par la terre marginale i pour
laquelle pt = 0
b{ (1 + r) + l. w = B£
La courbe-salaire est la suivante :
\ B,.
bi bi
dont la pente est négative : en effet lt et bt sont toujours positifs.
La courbe-salaire est une droite dont on calcule facilement l'ab-
sisse et l'ordonnée, correspondant au salaire maximum W et au taux
dé profit maximum R. REVUE ECONOMIQUE 230
Nous supposerons maintenant que le système est composé de deux
terres seulement. Nous pouvons tracer les deux courbes-salaires co
rrespondant à chacune des terres :
o
U,
Il existe généralement un point 0 pour lequel les deux terres sont
marginales en même temps, pour le salaire w0 et le taux de profit r0.
Supposons maintenant que œ = wt yé=. coo (par exemple inférieur).
Il faut montrer que la terre marginale à retenir est celle qui corre
spond au taux de profit le plus faible.
Raisonnons par l'absurde en supposant au contraire que la terre
(2) soit la terre marginale. Donc p2 = 0 ; les équations du système
s'écrivent :
b1 (1 + r2) + lx w1 + Pl = Bx
b2 (1 + r2) + Ja Wl = B2
Or nous savons que
Soit en soustrayant membre à membre :
h (f3 — h) + Pl = 0
Comme r2 >• rx
Pl < 0 LA RENTE RICARDIENNE 231
Donc la terre (2) ne peut pas être la terre marginale quand le
salaire est inférieur à w0 car elle entraînerait une rente négative sur
l'autre terre. De même la terre (1) ne peut pas être la terre marginale
quand le salaire dépasse to0.
Nous voyons que la terre marginale change quand la répartition
change.
Nous pouvons maintenant voir comment varie la rente.
1. Soit oh < w0.
Nous avons :
bx (1 + rj + Zx w1 = Bx
b2 (1 + rx) + Z2 Wl + p2 = B2
et
b2 (1 + r2) + l2 (■>! = B2
Donc,
p2 = b2 (r2 — fj)
Or, nous connaissons r en fonction de w. D'où :
de la forme y = ax + b, avec :
k b2 — ]2 bl
2. Soit (x>2 > toi.
Nous a

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