Au Tchad, le problème des Koros. Département du Logone - article ; n°382 ; vol.70, pg 621-633
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Description

Annales de Géographie - Année 1961 - Volume 70 - Numéro 382 - Pages 621-633
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Cabot
Au Tchad, le problème des Koros. Département du Logone
In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°382. pp. 621-633.
Citer ce document / Cite this document :
Cabot Jean. Au Tchad, le problème des Koros. Département du Logone. In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°382. pp.
621-633.
doi : 10.3406/geo.1961.16129
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1961_num_70_382_16129AU TCHAD, LE PROBLÈME DES KOROS
Département du Logone
L'EXEMPLE DU PLATEAU DE SAR1
Le département du Logone au Tchad étage ses terres depuis les premiers
contreforts du massif de Yadé au Sud de l'arrondissement de Baïbokoum
jusqu'aux plaines alluviales du Moyen-Logone qui commencent peu après
le confluent Logone-Pendé dans la région de Laï. Entre les monts et la plaine
alluviale s'étend une plaine d'érosion, ancien pediment actuellement dissé
qué par les vallées du Logone et de la Pende. Les interfluves constituent
les buttes témoins de l'ancien relief. Il est possible de reconstituer la surface
de l'ancien pediment grâce aux entablements de carapaces ferrugineuses
ou latéritiques qui l'ont jadis fossilisée.
Ce sont ces buttes témoins, larges ondulations plus ou moins encore pro
tégées par leurs carapaces et par leur nature sableuse qui ont reçu le nom
de koros. Anciennes régions boisées, ces koros ont été progressivement mis
en culture. Leur deforestation par défrichage et brûlis a accéléré les phéno
mènes d'érosion (fig. 1).
Dans ces régions de forte densité humaine et qui connaissent actuellement
une expansion démographique rapide, l'extension des surfaces défrichées
a été encore aggravée par l'introduction de cultures commerciales. La combi
naison des conditions naturelles : géologiques, climatologiques, hydrograp
hiques, pédologiques, et des conditions humaines : démographie, extension
des cultures, rend urgente une reconsidération de l'ensemble des problèmes
posés par l'existence et l'évolution des koros. Pour préciser par un exemple
nous nous appuierons sur celui de la région du plateau de Sar (Paysannat
de Dolougou).
Les conditions naturelles
La géologie
1° Formations anciennes. — Le socle du massif de Yadé est progressive
ment recouvert par ses propres formations détritiques. Leur épaisseur peut
être considérable ainsi que l'ont prouvé les sondages profonds opérés sur
le кого de Guidari au Sud-Est de Laï. Les sédiments successivement rencont
rés sont essentiellement composés de : sables rouges, sables beiges, sables
blancs, avec des niveaux de cuirasses ferrugineuses et des passées d'argilites
lenticulaires, sur plus de 200 m.
Ph. Wacrenier pense que « cette série est une vaste formation détritique
de piémont analogue à celle des grès de Pala mais postérieure à celle-ci et qui
aurait comblé le fond de la cuvette tchadienne à partir des massifs grani-
1. Je tiens à remercier ici le gouvernement de la République du Tchad qui m'a permis de
mettre au point des recherches antérieures. Qu'il trouve dans cette brève étude de géographie
appliquée l'expression de ma reconnaissance. Mes remerciements s'adressent également à tous
ceux qui, au cours de ma tournée, m'ont aidé et éclairé dé leurs avis. О 20 ад 60 80 100 km I
Fig. 1. — Situation du plateau de Sar. AU TCHAD, LE PROBLÈME DES KOROS 623
tiques des Monts de Yadé et des grès de la bordure du bassin ». Il la considère
comme post-turonienne (Continental terminal) *.
La série est surmontée par places par des formations latéritiques épaisses,
soit cuirasses ferrugineuses, soit latéritoïdes. On les retrouve surtout au Sud
du Logone à des altitudes décroissantes du Sud vers le Nord. Elles créent
sur l'ensemble vallonné du bassin méridional des buttes témoins de formes
et de hauteur variables (simples couronnes ou étendues tabulaires de quelques
kilomètres de long et quelques centaines de mètres de large sur 15 à 40 m
de hauteur). Au Nord du parallèle de Moundou, elles ne réapparaissent
qu'au sommet du кого de Guidari à Кого même, à l'altitude 530. Mais on
les retrouve également à 100 m en contrebas, en bordure de la Pende, à
Béssé. Sur l'autre rive du fleuve, les puits du кого de Bénoye révèlent l'exi
stence d'au moins deux carapaces (altitudes 400 et 385) liées aux nappes
souterraines.
2° Formations récentes des vallées et des plaines. — Les vallées du Logoňe
et de la Pende s'évasent largement dans les séries sableuses du Continental
terminal. Leur largeur ne correspond pas au débit actuel. Les fleuves qui
les ont façonnées devaient avoir un débit bien supérieur, donc un pouvoir
d'érosion et de transport plus grands. Le fond des vallées majeures est donc
constitué d'alluvions récentes sableuses à argileuses provenant à la fois de
l'érosion des massifs cristallins et de l'érosion des koros. Les zones d'épan-
dage qui commencent au delà de la zone des koros, à l'aval du confluent
Logone-Pendé, sont recouvertes d'alluvions limoneuses légères. Les sables
moyens ou grossiers et les gravillons ne se trouvent que dans les atterrissements
du lit mineur en saison sèche.
Les conditions climatiques. — Les caractéristiques climatiques de cette
région du Tchad se situent dans la transition entre le climat « oubanguien »
(tropical humide à petite saison sèche marquée par un ralentissement des
pluies entre une petite saison humide et une longue saison des pluies) et le
climat sahélien (tropical sec à une seule saison des pluies). Ici les pluies com
mencent par quelques précipitations en avril (4 jours et 44 mm) et durent
jusqu'en octobre (7 jours avec 95 mm) en passant par les maxima de juillet,
août, septembre (moyenne mensuelle de 250 mm en 15 ou 16 jours). La
moyenne annuelle établie sur 23 ans (1937-1960) est de 1 212,5 mm répartis
sur 76 jours2.
Le rythme saisonnier des pluies est la conséquence des déplacements
du Front de Convergence Intertropicale (CI. T.) qui fait alterner l'alizé
de NE, vent sec, durant les mois de novembre à avril avec le courant de
mousson du golfe de Guinée, vent humide de SW, durant les mois de mai
à octobre (fig. 2).
1. Carte Géologique de V Afrique Équatoriale au 1 ; 2 000 000 (1958), par G. Gerard
(Ph. Wacrenier, coupure Laï-Garoua). — Carte de l'A.E.F. et du Cameroun au 1 : 100 000 et
au 1 : 200 000 (coupures Laï et Moundou).
2. Service Météorologique du Tchad : relevés annuels. 624 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
C'est l'opposition entre une saison sèche de 6 mois et une saison des
pluies.. de.. 6 mois qui rythme la vie de la terre, des animaux, de la végétation,
c'est elle qui commande les activités humaines. Le passage d'une saison
à l'autre qui s'opère durant les mois d'avril-mai s'accompagne de manifes
tations brutales : « tornades » sèches dont les tourbillons ascentionnels par
courent la brousse en soulevant des colonnes de poussière qu'ils entraînent
au loin, pluies de convection dues à l'affrontement de l'alizé et du flux de
mousson et dont la brutalité s'exerce sur des terres dénudées après récoltes,
provoquant une érosion quantitativement plus importante que celle qu'en-
-
mm 4Déc ,Fév.
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Fréquence 0,8 cm = des 5 p. vents 100Fig. : 2. — Le climat de T° Moundou. «_— ^Ш _. Précipitations
traînent les pluies de pleine saison humide sur des terres protégées par les
cultures.
Les températures découlent du régime des vents et des pluies et des
variations zénithales du soleil entre les solstices. La moyenne la plus basse
est en janvier (24,6 °C) avec un écart moyen de 20 °C mais des températures
absolues de 42,7 °G et 10,3 °C. En avril (moyenne 31 °G) l'écart diminue (15 °G)
mais les températures absolues passent par leur mesure maximale (46 °G
et 17 °G). Les mois de fortes pluies sont marqués par un abaissement sensible
de la moyenne (26 °C) et de l'écart

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