Déclin et vitalité en Ardèche : la région du Cheylard - article ; n°3 ; vol.49, pg 211-239
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Revue de géographie de Lyon - Année 1974 - Volume 49 - Numéro 3 - Pages 211-239
Separated from the rest of the country by the slopes of the Boutières and badly connected to the Rhône valley, the little town of Le Cheylard (4 500 inhabitants) has nevertheless succeeded in becoming a well known center of industrial activities one does not expect to find in the same place such as : textile industries, jewellery and bottling machines making. Yet, all these efforts have not been enough to acheive neither the restarting of a dying agriculture nor the revival of the upper valley of the Dorne which seems to the bound to lose its population. As of Le Cheylard it is however a small industrial town the clerical workers of which remains inadequate in number and quality. Will the growth of tourism create a new an more propitious situation ?
Isolée par les pentes des Boutières et mal reliée à la vallée du Rhône, la petite ville du Cheylard (4 500 habitants) n'en a pas moins réussi à devenir un centre industriel réputé dans les secteurs les plus inattendus : verre industriel, bijouterie, machines d'embouteillage. Tout cet effort n'a pourtant permis ni la relance d'une agriculture moribonde, ni la réanimation de la haute vallée de la Dorne dont le dépeuplement semble inéluctable. De son côté, Le Cheylard reste une bourgade industrielle dont le secteur tertiaire demeure insuffisant par son étendue et sa qualité. Le développement du tourisme engendrera-t-il un équilibre plus favorable ?
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alain Coustaury
Déclin et vitalité en Ardèche : la région du Cheylard
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 49 n°3, 1974. pp. 211-239.
Abstract
Separated from the rest of the country by the slopes of the Boutières and badly connected to the Rhône valley, the little town of
Le Cheylard (4 500 inhabitants) has nevertheless succeeded in becoming a well known center of industrial activities one does not
expect to find in the same place such as : textile industries, jewellery and bottling machines making. Yet, all these efforts have not
been enough to acheive neither the restarting of a dying agriculture nor the revival of the upper valley of the Dorne which seems
to the bound to lose its population. As of Le Cheylard it is however a small industrial town the clerical workers of which remains
inadequate in number and quality. Will the growth of tourism create a new an more propitious situation ?
Résumé
Isolée par les pentes des Boutières et mal reliée à la vallée du Rhône, la petite ville du Cheylard (4 500 habitants) n'en a pas
moins réussi à devenir un centre industriel réputé dans les secteurs les plus inattendus : verre industriel, bijouterie, machines
d'embouteillage. Tout cet effort n'a pourtant permis ni la relance d'une agriculture moribonde, ni la réanimation de la haute vallée
de la Dorne dont le dépeuplement semble inéluctable. De son côté, Le Cheylard reste une bourgade industrielle dont le secteur
tertiaire demeure insuffisant par son étendue et sa qualité. Le développement du tourisme engendrera-t-il un équilibre plus
favorable ?
Citer ce document / Cite this document :
Coustaury Alain. Déclin et vitalité en Ardèche : la région du Cheylard. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 49 n°3, 1974. pp.
211-239.
doi : 10.3406/geoca.1974.1651
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1974_num_49_3_1651ET VITALITE EN ARDECHE DECLIN
LA REGION DU CHEYLARD
par Alain Coustaury
L'évolution économique et démographique du talus ardéchois n'est que
trop bien connue : la partie haute, toute en pentes et gorges étroites, tend à
devenir un désert, cependant que les hommes et leurs activités se concentrent
le long d'une mince frange rhodanienne. Entre ces deux extrêmes, quelques
sites de vallées et de confluences retiennent une population qui va se raréfiant.
Ce schéma simple doit être modifié, dans la mesure où il ne tient pas
compte de la vitalité dont témoignent quelques-unes de ces petites villes, que
des routes de vallées raccordent au Sillon rhodanien mais qui sont déjà
profondément enfoncées dans la montagne. Le Cheylard est sans doute la
plus caractéristique d'entre elles, mais les succès et les problèmes de ce petit
centre restent singulièrement méconnus.
La ville s'est développée au confluent de la Dorne et de l'Eyrieux, dans
un alvéole granitique qui constitue l'un des rares sites ouverts le long de ces
vallées étroites dont le tracé correspond à des lignes de failles. Vers l'amont
de la Dorne, d'autres sites d'élargissement sont exploités par des communes
ou des hameaux qui font du Cheylard, le centre d'une petite région qui s'étend
jusqu'à Mézilhac et aux pentes du Mézenc. En dépit de son exiguité, cette
région fait montre d'une étonnante diversité liée à la raideur des pentes, à
l'encaissement, à la succession de gorges étroites et de replats bien exposés
comme celui de Coste-Chaude. L'incidence climatique de ce dispositif est des
plus nettes puisqu'on relève des écarts de végétation atteignant jusqu'à 15 jours
pour des lieux-dits situés à la même altitude et à moins d'un kilomètre de
distance.
Mais c'est au niveau des transports que se posent les problèmes les plus
sérieux, tant pour Le Cheylard que pour la vallée de la Dorne. Jadis, les trans
ports se faisaient à dos de mulet, par des routes de crêtes sur lesquelles se
branchaient des liaisons transversales qu'aucune pente ne semblait rebuter.
Ce schéma a été progressivement oblitéré par l'implantation de la voie ferrée
à petit gabarit entre La Voulte et Dunières (1890-1902) puis par la construction
de routes goudronnées dans les fonds de vallées. Avant sa suppression, la voie
ferrée a joué un rôle essentiel dans l'ouverture de la région, qui s'est tôt muée en
processus d'exode rural. Actuellement, toute l'économie régionale repose sur
l'utilisation de la R.N. 103 qui suit l'Eyrieux entre le plateau de St-Agrève et
la vallée du Rhône. Sinueuse, étroite, souvent impossible à élargir, coupée 212 YLAIN COUSTAURY
de surcroît par la « burîe ^ hivernale dans ses sections les plus haates, cette
route assume difficilement un trafic qui varie entre 1 500 véhicules par jour
en temps normal et 2 500 véhicules par jour en été. Précisons simplement que
l'industrie cheylnroise est desservie par des camions de 35 tonnes qui ne
peuvent pas se croiser sur toutes les sections de cette route.
L'énoncé de ces données n'est pas de bon augure. Pourtant, la vitalité
économique et démographique du Cheylard est une réalité mesurable, basée
sur une activité industrielle qui entraîne partiellement la vallée de la Dorne.
Ce dynamisme est loin d être soutenu par l'agriculture, mais il n'est pas
interdit de penser qu'il pourrait être conforté par le tourisme.
LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE
La démographie des communes de la vallée de la Dorne se caractérise
par l'hétérogénéité des situations. Nous pouvons distinguer trois situations
démographiques :
A. — Les communes en fort déclin démographique
La population des communes de : Accons. Le Chambon, Dornas, Mézilhac,
St-Andéol-de-Fourchades a fortement diminué entre les recensements de
1962 et 1968. Cet ensemble qui comptait 1 565 habitants en 1962 a perdu
360 habitants soit 23 c/o.
La pyramide des âges est l'image fidèle de cette situation. Il y a peu de
jeunes. 28,4 % (33,7 (/c pour la France), beaucoup de vieux de plus de 65 ans.
22.7 °c (12,6 c/c pour la France), relativement peu d'adultes, 48,9 c/c (53.7 %
pour la France). Cette mauvaise situation démographique est aggravée par
une forte dissymétrie entre les deux sexes au niveau des adultes, des jeunes
habitants actifs. A partir de la tranche des 15-19 ans et surtout pour les
actifs de 20 à 64 ans, les femmes sont moins nombreuses. La tranche mascul
ine des 20-64 ans représente 27,9 r/c de la population totale alors que la
tranche féminine correspondante n'est que de 21.9 %. L'exode des femmes
de la campagne est réel surtout celui des jeunes filles à la recherche d'un
emploi urbain. Celles-ci réapparaissent sur la pyramide du Cheylard où pour
les 20-24 ans il y a 200 femmes et 146 hommes. L'avenir démographique de
ces communes rurales est sombre. On tend vers une disparition totale de la
population, réalisée déjà pour de nombreux hameaux. Cette situation est
l'aboutissement d'une évolution centenaire, puisque après l'apogée des années
1860-1870 les communes étudiées se sont dépeuplées constamment et fortement.
B. — Un exemple de renouveau démographique : mariac
La population de cette commune a augmenté entre les 2 derniers recen
sements. En 1962 Mariac comptait 734 habitants et en 1968 820 c'est-à-dire
un gain de 86 habitants soit 10,4 r/c. LA REGION DU СНЕ Y LARD 213
Fig. 1. — Le Cheylard, croquis de situation
Si la pyramide des âges traduit encore une forte différence entre les
femmes et les hommes au profit de ces derniers entre 20 et 64 ans, elle laisse
supposer un avenir démographique meilleur. Le recensement de 1968, plus
favorable que celui de 1962, est déjà vieux de 6 ans. L'augmentation de la
population qu'il décelait s'est confirmée. L'accroissement naturel depuis 1963
est de l'ordre de 1,3 % par an. Ce gain ne doit pas être entamé par l'exode
rural. Au contraire depuis quelques années on assiste à Mariac à une immi
gration importante. 214 ALAIN COUSTAURY
Ne pouvant s'installer au Cheylard où les problèmes de logement sont
difficiles à résoudre, de nombreux ménages travaillant au Cheylard ou à
Mariac habitent à Mariac notamment dans des H.L.M. achevées en 1971 ou
dans des maisons neuves situées en bordure de la route nationale. La carte
des abandons e

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