Essai sur les nomenclatures industrielles - article ; n°1 ; vol.20, pg 23-36
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Economie et statistique - Année 1971 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 23-36
Une nomenclature se présente, formellement, comme une suite de partitions emboîtées sur un ensemble de classes élémentaires. Le mode de construction d'une nomenclature peut être soit ascendant, en partant d'une liste de dénominations « de base » on construit l'agrégat qui délimite le champ de l'étude dans son ensemble — soit descendant, en faisant subir à cet agrégat des partitions successives, on arrive à une liste de classes élémentaires, liste déterminée par la finalité de l'étude entreprise. La nomenclature est un « reflet » du contexte historico-social. Ainsi les critères permettent de définir le classement des activités dans les différentes rubriques d'une nomenclature. Ont-ils varié au cours du temps. Avec la nomenclature de 1788, inspirée des physiocrates, l'industrie était divisée en rubriques relatives à l'origine des matières premières employées. La nomenclature de 1861 marque une rupture complète avec la précédente : elle opère des regroupements fondés surtout sur la distinction des produits fabriques (critère de finalité). A partir de 1940, le critère d'association — regrouper dans la même rubrique les activités qui se retrouvent dans la même entreprise — tend à s'imposer, dans la mesure où, finalement, il permet de dire si « dans la réelle, la technique prime la finalité ».
Una nomenclatura se presenta, de manera expresa, bajo la forma de una serie de particiones encajadas en un conjunto de clases elementales. El modo de edificar una nomenclatura puede ser, o bien ascendete, partiendo de una lista de denominaciones « de base » — se construye el agregado que demarca el campo de estudio dentro de su conjunto — o bien descendente, sometiendo este agregado a particiones succesivas, se consigue una lista de clases elementales, lista determinada por la final id ad del estudio que se ha emprendido. La nomenclatura es un « reflejo » del contexto historico-social. Por lo tanto, los criterios que permiten el définir la clasificación de actividades en los diversos renglones de una nomenclatura— han variado al transcurrir el tiempo. Con la nomenclatura de 1788, inspirada de fisiocrates, la industria estaba dívida en renglones relativos al orfgen de las materias primas utifizadas. La nomenclatura de 1861 manifiesta una ruptura completa con la anterior : Ileva a cabo reagrupaciones que estriban en todo en la distincién que se hace entre los productos fabricados (criterio de finalidad). A partir de 1940, el criterio de asociación — reunir bajo la misma indicación las actividades que se vuelven a encontrar dentro de una misma empresa — tiende a imponerse, en la medida en que, por ultimo, permite averiguar si dentro de la medida positiva la técnica sobrepuja la finalldad.
A nomenclature can be formally described as a series of partitions conjugate with a set of elementary classes. The method of constructing a nomenclature may be either upward, starting from a list of basic denominations and constructing the aggregate which marks off the field of study as a whole, or downward, by subjecting this aggregate to successive partitions and arriving at a list of elementary classes, determined by the purpose of the study undertaken. A nomenclature is a « reflection » of the historical and social context. Thus, the criteria for defining the classification of activities under the different headings of a nomenclature have varied in the course of time. Under the 1788 nomenclature, inspired by the Physiocrats, industry was divided into headings based on the origin of the raw material used. The 1861 nomenclature marked a complete break with its predecessor; it effected a regrouping mainly based on the distinction between end-products (criterion of purpose). Since 1940, the criterion of association — grouping under the same heading activities which are found in the same enterprise — has tended to prevail, to such an extent that, finally, it can be said that « in real, technique prevails over purpose. »
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Guibert
Monsieur Jean Laganier
Monsieur Michel Volle
Essai sur les nomenclatures industrielles
In: Economie et statistique, N°20, Février 1971. pp. 23-36.
Citer ce document / Cite this document :
Guibert Bernard, Laganier Jean, Volle Michel. Essai sur les nomenclatures industrielles. In: Economie et statistique, N°20,
Février 1971. pp. 23-36.
doi : 10.3406/estat.1971.6122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1971_num_20_1_6122Résumé
Une nomenclature se présente, formellement, comme une suite de partitions emboîtées sur un
ensemble de classes élémentaires. Le mode de construction d'une nomenclature peut être soit
ascendant, en partant d'une liste de dénominations « de base » on construit l'agrégat qui délimite le
champ de l'étude dans son ensemble — soit descendant, en faisant subir à cet agrégat des partitions
successives, on arrive à une liste de classes élémentaires, liste déterminée par la finalité de l'étude
entreprise. La nomenclature est un « reflet » du contexte historico-social. Ainsi les critères permettent
de définir le classement des activités dans les différentes rubriques d'une nomenclature. Ont-ils varié au
cours du temps. Avec la nomenclature de 1788, inspirée des physiocrates, l'industrie était divisée en
rubriques relatives à l'origine des matières premières employées. La nomenclature de 1861 marque une
rupture complète avec la précédente : elle opère des regroupements fondés surtout sur la distinction
des produits fabriques (critère de finalité). A partir de 1940, le critère d'association — regrouper dans la
même rubrique les activités qui se retrouvent dans la même entreprise — tend à s'imposer, dans la
mesure où, finalement, il permet de dire si « dans la réelle, la technique prime la finalité ».
Resumen
Una nomenclatura se presenta, de manera expresa, bajo la forma de una serie de particiones
encajadas en un conjunto de clases elementales. El modo de edificar una nomenclatura puede ser, o
bien ascendete, partiendo de una lista de denominaciones « de base » — se construye el agregado
que demarca el campo de estudio dentro de su conjunto — o bien descendente, sometiendo este
agregado a particiones succesivas, se consigue una lista de clases elementales, lista determinada por
la final id ad del estudio que se ha emprendido. La nomenclatura es un « reflejo » del contexto
historico-social. Por lo tanto, los criterios que permiten el définir la clasificación de actividades en los
diversos renglones de una nomenclatura— han variado al transcurrir el tiempo. Con la nomenclatura de
1788, inspirada de fisiocrates, la industria estaba dívida en renglones relativos al orfgen de las materias
primas utifizadas. La nomenclatura de 1861 manifiesta una ruptura completa con la anterior : Ileva a
cabo reagrupaciones que estriban en todo en la distincién que se hace entre los productos fabricados
(criterio de finalidad). A partir de 1940, el criterio de asociación — reunir bajo la misma indicación las
actividades que se vuelven a encontrar dentro de una misma empresa — tiende a imponerse, en la
medida en que, por ultimo, permite averiguar si dentro de la medida positiva la técnica sobrepuja la
finalldad.
Abstract
A nomenclature can be formally described as a series of partitions conjugate with a set of elementary
classes. The method of constructing a nomenclature may be either upward, starting from a list of basic
denominations and the aggregate which marks off the field of study as a whole, or
downward, by subjecting this aggregate to successive partitions and arriving at a list of elementary
classes, determined by the purpose of the study undertaken. A nomenclature is a « reflection » of the
historical and social context. Thus, the criteria for defining the classification of activities under the
different headings of a nomenclature have varied in the course of time. Under the 1788 nomenclature,
inspired by the Physiocrats, industry was divided into headings based on the origin of the raw material
used. The 1861 nomenclature marked a complete break with its predecessor; it effected a regrouping
mainly based on the distinction between end-products (criterion of purpose). Since 1940, the criterion of
association — grouping under the same heading activities which are found in the same enterprise —
has tended to prevail, to such an extent that, finally, it can be said that « in real, technique prevails over
purpose. ».
Essai sur les nomenclatures
industrielles
par Bernard GUIBERT, Jean LAGANIER, Michel VOLLE
Sans nomenclature, pas d'analyse économique possible. Seule la nomenclature permet de donner à ces
mots qui occupent une si grande place dans les exposés d'économie, «l'industrie textile», «l'ameuble
ment », « la sidérurgie », un contenu suffisamment précis. Elle joue donc un rôle tout à fait fondamental.
Et pourtant, il semble que ce sujet dégage un ennui subtil. Une nomenclature contient des enumerations
fastidieuses, à peine égayées ici ou là par quelque cocasserie. Le spécialiste des nomenclatures fait figure
de vénérable érudit en technologie; et il faut bien qu'il en soit un, pour trancher les questions qui lui
sont quotidiennement posées, et qui semblent au profane prodigieusement mesquines : faut-il classer
la. fabrication de chaussures en matières plastiques à la fabrication de chaussures, ou à la transformation
des, matières plastiques? Comment définir la frontière entre la fabrication de bateaux de plaisance et la
construction navale? Faut-il classer la menuiserie en bois au travail mécanique du bois ou dans l'industrie
du bâtiment?
Dans le présent essai *, les auteurs — qui ont eu soit à l'I.N.S.E.E., soit au ministère du Développement
industriel et scientifique, à utiliser quotidiennement les nomenclatures industrielles — se sont efforcés
d'expliquer puis de dépasser cet ennui. Leur présentation, qui s'applique à dégager les principes qui
ont présidé, plus ou moins consciemment, à la construction des nomenclatures anciennes et actu
elles, ne serait sans doute pas acceptée sans retouches par d'autres spécialistes. Mais leur mérite est
certainement de rendre accessible, voire plaisante, une question considérée comme. bien ingrate.
D'après Heidegger, Pour celui, qui porte des lunettes — douteux des agrégats dont la solidité était jusque-là garantie.
objet qui pourtant, selon la distance, lui est proche au point Des contours, nets auparavant, deviennent désagréablement
de lui « tomber sur le nez » — cet outil est, au sein du monde flous.
ambiant, plus éloigné de lui que le tableau accroché au mur Eh bien, pour une fois, nous demandons au lecteur de
opposé. La proximité de cet outil est si grande qu'à l'ordinaira considérer ces lunettes avec quelque attention. Comment
il passe inaperçu. Commentant cette phrase, Bourdieu se présentent les nomenclatures? comment les construit-on?
dit : Cest le même ethnocentrisme qui incline à tenir pour Quelles furent celles utilisées naguère? et qu'en est-il
réaliste une représentation du réel qui doit d'apparaître comme aujourd'hui?
« objective » non pas à sa concordance avec la réalité mêms -
des choses, (puisque cette réalité ne se livre jamais qu'à travers
des formes d'appréhension socialement conditionnées), mais à
la conformité des règles qui en définissent la syntaxe dans
son usage social avec une définition sociale de la vision objec
tive du monde. En conférant à certaines représentations du
réel (à 'la photographie par exemple) un brevet de réalisme,
Qu'est-ce qu'une nomenclature ? la société ne fait que se confirmer elle-même dans la certitude
1 tautologique qu'une image du réel conforme à sa représen
tation de l'objectivité est vraiment objective [1]**.
Ainsi s'explique pourquoi les problèmes de nomenclatures
paraissent superflus, ennuyeux et inutiles. Ce n'est pas
parce qu'ils n'ont pas d'importance; bien au contraire,
// ne s'agit pas de lier des conséquences, mais de rapc'est justement parce qu'ils sont fondamentaux. L'économiste
procher et d'isoler, d'ajuster et d'emboîter des contenus ne s'intéresse pas, si on nous permet cette image, aux lunettes
concrets; rien de plus tâtonnant, rien de plus empirique à travers lesquelles il voit l'économie : il s'intéresse par
contre fortement à ce qu'il voit. Pour voir les lunettes que
l'on porte, il faut d'abord les

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