Innovations techniques et diversification des commandes : l artisanat du laque en Chine aux Ve-IVe siècles avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.45, pg 76-89
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Innovations techniques et diversification des commandes : l'artisanat du laque en Chine aux Ve-IVe siècles avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.45, pg 76-89

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Arts asiatiques - Année 1990 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 76-89
Tomb No. 1 at Leigudun, Suizhou, in Hubei province, where more than two hundred lacquer pieces have been excavated, provides an excellent example of the existing techniques during the 5th century B.C.: lacquer could be applied on wood as well as on metal, leather and silk threads. But most of the pieces were carved in a single wood block or were composed of many carved wood blocks which were joined together with the tenon and mortise method. During the fourth century B.C., various lacquer techniques were created while the existing techniques improved considerably. More efficient tools allow wood to be cut in very thin sheets and to be curved. It becomes possible to make light cylindrical vessels or containers, which in some cases are strengthened with metal mounts. Another technique which is called jiazhu consists of making a core with cloth on which many layers of lacquer possibly mixed with charcoal or mud powder are applied. For chemical and physiological reasons, only a few pigments can be mixed with lacquer. As a result, lacquer objects are mostly decorated in black and red (cinnabar), and for some pieces in yellow and gold. But, during the 4th century B.C., the craftmen succeeded in using other pigments mixed with glue and lacquer. This fact is documented by a few luxurious pieces which apparently are not of pure funerary use. The archaeological material from the hundreds of tombs discovered in the area of the capital of Chu, near Jiangling, provides an excellent account of the Chu lacquer production until the beginning of the 3rd century B.C. It reveals that from the 4th century B.C. onwards, lacquerware became an exceptional decorative art which could in many cases compete with major arts like painting for example.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Alain Thote
Innovations techniques et diversification des commandes :
l'artisanat du laque en Chine aux Ve-IVe siècles avant J.-C.
In: Arts asiatiques. Tome 45, 1990. pp. 76-89.
Abstract
Tomb No. 1 at Leigudun, Suizhou, in Hubei province, where more than two hundred lacquer pieces have been excavated,
provides an excellent example of the existing techniques during the 5th century B.C.: lacquer could be applied on wood as well
as on metal, leather and silk threads. But most of the pieces were carved in a single wood block or were composed of many
carved wood blocks which were joined together with the tenon and mortise method. During the fourth century B.C., various
lacquer techniques were created while the existing techniques improved considerably. More efficient tools allow wood to be cut in
very thin sheets and to be curved. It becomes possible to make light cylindrical vessels or containers, which in some cases are
strengthened with metal mounts. Another technique which is called jiazhu consists of making a core with cloth on which many
layers of lacquer possibly mixed with charcoal or mud powder are applied. For chemical and physiological reasons, only a few
pigments can be mixed with lacquer. As a result, lacquer objects are mostly decorated in black and red (cinnabar), and for some
pieces in yellow and gold. But, during the 4th century B.C., the craftmen succeeded in using other pigments mixed with glue and
lacquer. This fact is documented by a few luxurious pieces which apparently are not of pure funerary use. The archaeological
material from the hundreds of tombs discovered in the area of the capital of Chu, near Jiangling, provides an excellent account of
the Chu lacquer production until the beginning of the 3rd century B.C. It reveals that from the 4th century B.C. onwards,
lacquerware became an exceptional decorative art which could in many cases compete with major arts like painting for example.
Citer ce document / Cite this document :
Thote Alain. Innovations techniques et diversification des commandes : l'artisanat du laque en Chine aux Ve-IVe siècles avant
J.-C. In: Arts asiatiques. Tome 45, 1990. pp. 76-89.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1990_num_45_1_1281Alain Thote
Innovations techniques et diversification
des commandes : l'artisanat du laque en Chine
aux Ve-IVe siècles avant J.-C.
L'archéologie fait apparaître aujourd'hui que le ive siècle avant Des textes anciens mentionnent l'existence de plantations
notre ère a été pour l'artisanat du laque particulièrement fécond d'arbres à laque au premier millénaire avant notre ère7. Certains
en innovations techniques1. Les produits de cet artisanat, comme le Liji ('), le Yili (2\ le Zhouli (3) par exemple donnent des
largement répandus dès le début de l'époque des Royaumes renseignements très utiles sur les objets en laque et sur les
combattants (ca. 481-221 avant J.-C.)2 constituent la meilleure procédés de fabrication. L'archéologie, quant à elle, confirme
source d'information sur les nouveaux procédés mis au point et que les différentes propriétés de cette matière unique au monde
leur date d'apparition tandis que les renseignements tirés des ont été appréciées très tôt : la laque protège et rend
textes anciens, malgré un intérêt certain, demeurent succincts. imperméable le bois sur lequel elle est appliquée. En outre, elle
En outre, jusqu'à présent, aucun site d'atelier n'a été retrouvé donne de l'éclat aux objets qu'elle recouvre et de la profondeur
et, compte tenu de la fragilité des matériaux, il est douteux aux couleurs, alliant ainsi à des qualités techniques importantes
qu'on puisse jamais mettre au jour les vestiges de l'un d'eux. Ce des vertus décoratives peu communes.
sont donc les objets qu'il convient d'abord d'analyser. Pièces
d'usage ou pièces funéraires, ceux-ci proviennent presque Le mobilier de la tombe N° 1 de Leigudun (4) dans le
exclusivement des sépultures. Les rares fois où des laques ont Hubei (5), fouillée en 1978, permet à lui seul de dresser un bilan
été découverts sur des sites autres que des tombes, il n'en sur les utilisations de la laque et sur son artisanat au début de
restait que des fragments3. l'époque des Royaumes combattants8. Bien datée, de 433 avant
La récolte, la conservation et le travail de la laque, cette J.-C. ou peu après, elle renfermait un mobilier luxueux dont
substance qui s'écoule d'un arbre ne poussant qu'en Asie, une grande partie se présentait au moment de la découverte
lorsqu'on incise son écorce4, ne peuvent se faire que sous dans d'excellentes conditions de conservation, même lorsqu'il
certaines conditions de température et d'humidité. De même, était fait dans des matières périssables. La plupart des pièces
son emploi requiert un minimum de précautions tant en raison qui le composent trahissent l'existence d'un art de cour dont le
des vapeurs toxiques qu'elle dégage au contact de l'air que lors style reste encore mal connu mais qui atteste uniformément
du séchage des couches, afin de les protéger de la poussière. l'usage des techniques les plus avancées de son époque. Dans
Comme il règne un climat froid et plutôt sec en hiver dans la cet ensemble, les laques — plus de deux-cents pièces complètes
Chine métropolitaine et dans le Nord, il est vraisemblable que le et des milliers de fragments, d'objets lacunaires ou partiell
laquage des pièces a été, à des degrés variables selon les régions, ement laqués (Guo Dewei, 1988 : 73) — ne font pas exception.
saisonnier5. A toutes ces restrictions qui affectent l'exploitation Ils constituent un échantillon représentatif de la production du
Ve siècle avant J.-C. dans ce qu'elle a eu de meilleur, et et l'emploi de la laque, les artisans ont dû opposer dans leur
travail une organisation savante, depuis l'approvisionnement suffisamment large pour se prêter à différentes approches9.
en matières premières jusqu'aux différentes chaînes opératoires Au V siècle avant notre ère, la plupart des pièces de
qui conduisent à l'objet fini6. mobilier ou des objets laqués ont une âme en bois, qu'ils soient
\
^^"%X^^fT^^S^^p^ •S».
L. Découvert Fig. D'après 169 1. Cithare cm, Zhongguo dans l. 42 se. la cm, tombe Bois Wenwu H. sculpté, 19 N" 1980/2. cm. 1 de laqué Leigudun, de rouge district et de de noir Suizhou avec rehauts (Hubei), d'or. ca. 433 avant notre ère.
76 -#
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. Cithare se provenant de la tombe N° 1 de Leigudun.
Détail du décor sculpté
représentant une tête de dragon
dérivée du taotie
et recouverte de serpents.
Musée Provincial du Hubei,
Wuhan (photo X).
taillés dans un seul bloc ou composés de plusieurs parties
assemblées à tenon et mortaise. Souvent, ils sont agrémentés
d'un décor en léger relief (fig. 1, 2, 3). Le bois est découpé au
préalable avec des scies. Après un dégrossissage à l'herminet-
te10, on travaille le support avec des couteaux dont les traces
restent parfois visibles sous la couche de laque, les outils étant
plus ou moins adaptés à un travail minutieux. Pour cette pièce
exceptionnelle qu'est le cercueil intérieur du marquis de
Zeng <6), un mélange de laque et de cendre pulvérisée a été
appliqué sur une épaisseur comprise entre 2 et 4 mm afin d'en
rendre la surface parfaitement lisse (Guo Dewei, 1988 : 73;
1989 : 74). En fait, en dehors de quelques éléments tirés de
l'observation des objets ou tenant compte de l'état d'avance
ment des autres techniques contemporaines, nous n'avons
qu'une idée très limitée des outils pour le bois utilisés au
Ve siècle avant notre ère, et cette remarque s'applique à
l'ensemble de la période des Zhou (7). Les scies — une
cinquantaine de pièces découvertes à ce jour11 — sont les
mieux représentées. Mais c'est à la préparation des fiches de
bambou, avant qu'elles ne soient inscrites à l'encre, et à la Fig. 3. Cithare se. Relevé de motifs peints en noir, rouge et or. correction des caractères erronés que servent nombre d'instruD'après Zhanguo Zeng hou Yi mu chutu wenwu tu'an xuan, 1984 : 11. ments découverts dans les tombes. Ce ne sont donc pas des
outils d'artisans.
La laque peut aussi recouvrir d'autres matières que le bois,
à en juger par les pièces provenant de Leigudun : par exemple
le

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents