Internationalisation et localisation des firmes multinationales : l exemple des entreprises françaises en Europe - article ; n°1 ; vol.363, pg 129-144
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Economie et statistique - Année 2003 - Volume 363 - Numéro 1 - Pages 129-144
Internacionalización y localización de las firmas multinacionales: el ejemplo de las empresas francesas en Europa
Las multinacionales francesas, tras un inicio tardío de su proceso de internacionalización, siguen realizando sus inversiones directas en Europa de manera muy concentrada. En el 2000, más del 38 % de las filiales francesas en el extranjero se localizaban en la Unión europea. Están principalmente implantadas en los países limítrofes (Reino Unido, Bélgica, Alemania, Italia, España). En el país de acogida, esos inversores privilegian esencialmente la región de la capital y las regiones más industrializadas. Analizamos aquí los determinantes de la localización de las empresas multinacionales francesas en siete países europeos y en cuarenta y siete regiones europeas entre 1987 y 1994 en la industria manufacturera, basándonos en el examen de unas 614 decisiones individuales de localización. El estudio econométrico se vale de un modelo de logit imbricado. Se basa en la hipótesis de una estructura jerárquica del proceso de decisión de localización de las empresas en dos niveles: las naciones y las regiones. Los resultados empíricos muestran que, en el periodo estudiado, la probabilidad de implantar una filial en determinado lugar de Europa depende a la vez de unas variables nacionales y regionales y que por lo general los determinantes de la decisión de localización no influyen sino en uno de los dos niveles geográficos. Así, por lo que concierne a la implantación de las filiales de multinacionales francesas, los países de acogida se siguen diferenciando fuertemente por sus niveles de salarios y las regiones por unos efectos de aglomeración y de potencial de mercado. Por otra parte, los efectos de aglomeración, que demostramos una vez más aquí, permiten validar la pertinencia de unas políticas de atractividad basadas en la existencia o en el refuerzo de unos polos regionales intraindustriales.
Internationalisierung und Standortwahl der multinationalen Unternehmen: Beispiel der französischen Unternehmen in Europa
Die französischen multinationalen Unternehmen, die erst spät mit der Internationalisierung begonnen haben, konzentrieren ihre Direktinvestitionen in Europa nach wie vor auf bestimmte Länder. 2000 waren mehr als 38 % der im Ausland errichteten französischen Tochtergesellschaften in der Europäischen Union ansässig, vor allem in den unmittelbaren Nachbarländern (Vereinigtes Königreich, Belgien, Deutschland, Italien und Spanien). In den Aufnahmeländern bevorzugen diese Investoren hauptsächlich die Region der Hauptstadt und die am meisten industrialisierten Regionen. In diesem Artikel werden die Determinanten bei der Wahl des Standorts durch die französischen multinationalen Unternehmen des verarbeitenden Gewerbes in sieben europäischen Ländern und siebenundvierzig europäischen Regionen zwischen 1987 und 1994 analysiert, wobei 614 individuelle Standortentscheidungen untersucht werden. Bei dieser ökonometrischen Studie wird ein geschachteltes Logit-Modell verwendet, das auf der Hypothese beruht, dass die Entscheidungen bei der Wahl der Unternehmensstandorte hierarchisch strukturiert auf zwei Ebenen getroffen werden, nämlich Nation und Region. Den empirischen Ergebnissen ist zu entnehmen, dass im untersuchten Zeitraum die Wahrscheinlichkeit der Errichtung einer Tochtergesellschaft irgendwo in Europa zugleich von nationalen und regionalen Variablen abhängt und dass die Determinanten der Standortwahl in der Regel nur auf geographischer Ebene eine Rolle spielen. Bei der Errichtung von Tochtergesellschaften durch französische multinationale Unternehmen unterscheiden sich die Aufnahmeländer somit noch stark hinsichtlich ihres Lohnniveaus und die Regionen hinsichtlich der Agglomerationseffekte und des Potenzials der marktbestimmten Sektoren. Im Übrigen bestätigen die auch hier aufgezeigten Agglomerationseffekte die Relevanz der Politiken zur Steigerung der Attraktivität, die das Vorhandensein oder die Stärkung regionaler Industriepole voraussetzen.
Internationalisation et localisation des firmes multinationales: l’exemple des entreprises françaises en Europe
Les multinationales françaises, après un début tardif dans leur processus d’internationalisation, réalisent encore leurs investissements directs en Europe de façon fortement concentrée. En 2000, plus de 38 % des filiales françaises à l’étranger sont localisées dans l’Union européenne. Elles sont principalement implantées dans les pays limitrophes (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne). Dans le pays d’accueil, ces investisseurs privilégient essentiellement la région de la capitale et les régions les plus industrialisées. On analyse ici les déterminants de la localisation des entreprises multinationales françaises dans sept pays européens et dans quarante sept régions européennes entre 1987 et 1994 dans l’industrie manufacturière, en s’appuyant sur l’examen de 614 décisions individuelles
de localisation. L’étude économétrique utilise un modèle de logit imbriqué. Il se fonde sur l’hypothèse d’une structure hiérarchique du processus décisionnel de localisation des entreprises en deux niveaux: les nations et les régions. Les résultats empiriques montrent que, sur la période étudiée, la probabilité d’implanter une filiale quelque part en Europe, dépend à la fois de variables nationales et régionales et généralement, les déterminants du choix de localisation n’influent qu’à un seul niveau géographique. Ainsi, pour l’implantation de filiales de multinationales françaises, les pays hôtes sont encore for tement différenciés par leurs niveaux de salaires et les régions par des effets d’agglomération et de potentiel marchand. Par ailleurs, les effets d’agglomération, démontrés une fois de plus ici, permettent de valider la pertinence de politiques d’attractivité basées sur l’existence ou le renforcement de pôles régionaux intraindustriels.
Internationalisation and Multinational Firm Locations: The Example of French Firms in Europe
Following a late start with their internationalisation process, the French multinationals are still concentrating their direct investment to a large extent in Europe. In 2000, over 38% of French subsidiaries abroad were located in the European Union. They were established mainly in neighbouring countries (United Kingdom, Belgium, Germany, Italy and Spain). These investors preferred mainly the capital area and the most industrialised regions in the countries where they set up. This paper analyses the deciding factors for the location of French multinational manufacturing industry firms in seven European countries and in forty-seven European regions from 1987 to 1994 by studying 614
individual location decisions. The econometric study uses a nested logit model. It is based on the assumption of the business location decision-making process having a two-level hierarchical structure: nations and regions. The empirical findings show that the probability of setting up a subsidiary somewhere in Europe during the period studied depends on both national and regional variables and, generally, the location choice determinants only come into play at a single geographical level. Hence when French multinationals make subsidiary location decisions, they still strongly differentiate between host countries by their wage levels and between regions by their agglomeration effects and market potential. Moreover, agglomeration effects, demonstrated once again here, can be used to check the pertinence of attractiveness policies based on the existence or strengthening of intra-industrial regional hubs.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 90
Langue Français

Extrait

ENTREPRISES
Internationalisation
et localisation des firmes
multinationales :
l’exemple des entreprises
françaises en Europe
Jean-Louis Mucchielli et Florence Puech*
Les multinationales françaises, après un début tardif dans leur processus
d’internationalisation, réalisent encore leurs investissements directs en Europe de façon
fortement concentrée. En 2000, plus de 38 % des filiales françaises à l’étranger sont
localisées dans l’Union européenne. Elles sont principalement implantées dans les pays
limitrophes (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne). Dans le pays
d’accueil, ces investisseurs privilégient essentiellement la région de la capitale et les
régions les plus industrialisées.
On analyse ici les déterminants de la localisation des entreprises multinationales
françaises dans sept pays européens et dans quarante sept régions européennes entre
1987 et 1994 dans l’industrie manufacturière, en s’appuyant sur l’examen de 614
décisions individuelles de localisation.
L’étude économétrique utilise un modèle de logit imbriqué. Il se fonde sur l’hypothèse
d’une structure hiérarchique du processus décisionnel de localisation des entreprises en
deux niveaux : les nations et les régions. Les résultats empiriques montrent que, sur la
période étudiée, la probabilité d’implanter une filiale quelque part en Europe, dépend à
la fois de variables nationales et régionales. Généralement, les déterminants du choix de
localisation n’influent qu’à un seul niveau géographique. Ainsi, pour l’implantation de
filiales de multinationales françaises, les pays hôtes sont encore fortement différenciés
par leurs niveaux de salaires et les régions par des effets d’agglomération et de potentiel
marchand. Par ailleurs, les effets d’agglomération, démontrés une fois de plus ici,
permettent de valider la pertinence de politiques d’attractivité basées sur l’existence ou
le renforcement de pôles régionaux intra-industriels.
* Jean-Louis Mucchielli est professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et affilié à l’ESCP-EAP, Florence
Puech est ATER à l’université de Paris 1, ils appartiennent au Pôle Économie Mondiale de TEAM-CNRS-Paris 1.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003 129es entreprises françaises ont tardivement que, puis un pays, une région, une ville, pour
mis en œuvre leur processus de globalisa- aboutir au site définitif d’implantation de l’unitéL
tion. Les flux d’investissements directs à de production considérée.
l’étranger (IDE) étaient faibles durant la pre-
mière partie des années 1980. Cependant, La répartition spatiale des implantations a déjà
depuis les années 1980, la France joue un rôle été examinée, pour les entreprises françaises, en
primordial dans les investissements internatio- termes de pays ou de région d’accueil (Ferrer,
naux. Ainsi, malgré une forte baisse du montant 1998), ainsi que pour d’autres firmes sur
des flux d’investissement internationaux sor- d’autres territoires (par exemple pour les firmes
tants, la France était encore en 2001, le japonaises en Europe (Mayer et Mucchielli,
deuxième pays investisseur, derrière les États- 1999) et aux États-Unis (Head et al., 1999), ou
Unis, avec un flux de 82,8 milliards de dollars encore, pour les firmes françaises et japonaises,
en 2001 (Cnuced, 2002). en Asie (Head et al., 2002)). Cependant, aucune
étude qualitative n’a jusqu’ici étudié les déter-
Au-delà des phénomènes de globalisation- minants de la localisation des firmes multinatio-
mondialisation, les stratégies d’internationali- nales françaises à l’intérieur de l’Union euro-
sation des firmes se réalisent en général de péenne en prenant en compte comme niveau
façon concentrique c’est-à-dire par « taches géographique à la fois le pays et la région.
géographiques » et par diffusion progressive
d’activités en dehors du territoire national. Au Dans cette perspective, on se propose d’analy-
début de l’internationalisation, les unités ser les déterminants de la répartition géographi-
implantées à l’étranger restent très concentrées que des multinationales françaises de l’industrie
autour du territoire national, puis le processus manufacturière sur la période 1987-1994, dans
se diffuse au-delà des pays de proximité pour sept principaux pays européens (Allemagne,
prendre une ampleur plus internationale. Ainsi, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Portugal et
l’internationalisation des entreprises françaises Royaume-Uni), et dans 47 régions administrati-
s’est d’abord réalisée en Europe, et cette zone ves. On teste à cet effet une hypothèse simpli-
constitue encore aujourd’hui l’une des princi- fiée de localisation de filiales en deux temps :
pales destinations des multinationales françai- choix initial d’un pays, puis choix d’une région
ses. À la fin de l’année 2000, sur un stock à l’intérieur de ce pays.
d’IDE français à l’étranger de 465 milliards
d’euros, la moitié était localisée en Europe Après quelques faits stylisés sur l’implantation
(Banque de France, 2002). des firmes multinationales françaises, la métho-
dologie économétrique employée (logit condi-
En termes de recherche des déterminants de la tionnel et logit hiérarchisé) sera expliquée, ainsi
multinationalisation des entreprises, deux que les déterminants du choix de localisation
approches sont complémentaires. La première retenus. Finalement, les résultats empiriques
consiste à se demander quels sont les facteurs obtenus aux niveaux national et régional seront
importants dans l’investissement à l’étranger présentés.
qui expliquent la sortie du territoire national
d’activités économiques. La seconde approche
porte sur les déterminants de la localisation ter-
Les multinationales françaises ritoriale des unités de production ou de services
implantés à l’étranger. Après le « pourquoi », il en Europe : une double
faut donc comprendre le « où » : où s’implante- concentration
t-on ? Ces analyses de la localisation se sont
progressivement enrichies grâce à l’essor de la
géographie économique qui permet une étude l est nécessaire de rappeler quelques lignes
fine de la localisation spatiale des entreprises I de force de l’implantation française en
multinationales au sein des territoires étrangers. Europe. Ces données sont tirées de l’Enquête-
Ces analyses théoriques, comme les enquêtes filiales 2000 de la Direction des Relations Econo-
portant sur les stratégies de localisation des miques Extérieures (DREE), qui recense les filia-
multinationales, laissent penser que les straté- les françaises (c’est-à-dire toutes les entités dont
gies de multinationalisation se réalisent selon un le capital est détenu à hauteur de 10 % et plus par
processus décisionnel séquentiel. Plusieurs une maison-mère française, ainsi que les bureaux
niveaux géographiques sont successivement de représentation, les établissements et succursa-
considérés au cours de ce processus : d’abord les d’entreprises françaises) implantées dans un
l’entreprise choisit une grande zone géographi- pays étranger avant l’année 2001.
130 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 363-364-365, 2003tales (cf. carte). Par ailleurs, deux grandes zonesLes pays limitrophes sont privilégiés
accueillent une part élevée de filiales françaises.
La première correspond au « cœur dePlus de 38 % des filiales françaises se situent
l’Europe » et regroupe le Sud du Royaume-Uni,dans les pays européens (1). Tous ne sont pas
la Belgique, les Pays-Bas et les régions deégalement attractif : en nombre d’implanta-
l’Ouest de l’Allemagne. Ces différentes zonestions, les pays limitrophes (Royaume-Uni, Alle-
attirent proportionnellement plus d’investisse-magne, Espagne, Belgique et Italie), regroupent
ments français que leur taille économique ne leplus de 75 % des implantations françaises en
laisserait supposer. La seconde zone est compo-Europe (2).
sée des régions du Nord du Portugal et de
l’Espagne. Les autres zones périphériques seEn outre, certaines régions européennes sont
caractérisent par une moindre attractivité : c’estfortement privilégiées par les investisseurs fran-
le cas de la majeure partie des régions de laçais alors que d’autres apparaiss

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