L'agrobusiness : réponse à une demande alimentaire ? - article ; n°493 ; vol.89, pg 359-372

Philippe Chalmin

Description

Annales de Géographie - Année 1980 - Volume 89 - Numéro 493 - Pages 359-372
Having to cope with the growth of world food demand, many countries have chosen to rely on the realisation of big agroindustrial complexes that are now broadly called agrobusiness. Agrobusiness — a different concept to that of plantation (itself on the way of vanishing) — can be summarised as : big size of the estate ; state control but international financing ; realisation, engeneering, technology and management imputed from developed countries ; very few links with the former agricultural structures. To illustrate this the paper looks at sugar agrobusiness.
Face à la croissance de la demande alimentaire mondiale, beaucoup de pays en voie de développement cèdent à la tentation de faire réaliser des complexes agricoles ou agro-industriels que l'on regroupe de nos jours sous le nom d'agrobusiness. Concept différent de celui de plantation (lui-même en voie de disparition), les grands traits de l'agrobusiness sont : grande taille de l'exploitation ; contrôle étatique mais financement international ; conception, mise en œuvre, gestion, réalisation et technologie étrangères ; peu ou pas de liaisons avec le tissu rural préexistant. Pour illustrer ceci, le cas de l'agrobusiness sucrier est présenté.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1980
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français
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Philippe Chalmin
L'agrobusiness : réponse à une demande alimentaire ?
In: Annales de Géographie. 1980, t. 89, n°493. pp. 359-372.
Abstract
Having to cope with the growth of world food demand, many countries have chosen to rely on the realisation of big agroindustrial
complexes that are now broadly called agrobusiness. Agrobusiness — a different concept to that of plantation (itself on the way
of vanishing) — can be summarised as : big size of the estate ; state control but international financing ; realisation, engeneering,
technology and management imputed from developed countries ; very few links with the former agricultural structures. To
illustrate this the paper looks at sugar agrobusiness.
Résumé
Face à la croissance de la demande alimentaire mondiale, beaucoup de pays en voie de développement cèdent à la tentation de
faire réaliser des complexes agricoles ou agro-industriels que l'on regroupe de nos jours sous le nom d'agrobusiness. Concept
différent de celui de plantation (lui-même en voie de disparition), les grands traits de l'agrobusiness sont : grande taille de
l'exploitation ; contrôle étatique mais financement international ; conception, mise en œuvre, gestion, réalisation et technologie
étrangères ; peu ou pas de liaisons avec le tissu rural préexistant. Pour illustrer ceci, le cas de l'agrobusiness sucrier est
présenté.
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Chalmin Philippe. L'agrobusiness : réponse à une demande alimentaire ?. In: Annales de Géographie. 1980, t. 89, n°493. pp.
359-372.
doi : 10.3406/geo.1980.19959
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1980_num_89_493_19959agrobusiness réponse une
demande alimentaire
Philippe C.N.A.M Chalmin
Les problèmes alimentaires mondiaux sont de deux types ils
sont quantitatifs quand il agit apporter une population un
minimum vital mais ce cas serait relativement rare Sahel
excepté si les hommes eux-mêmes ajoutaient leur grain de
folie ils sont surtout qualitatifs quand il agit améliorer la
ration alimentaire ou bien de adapter une demande influencée
par les modes de consommation occidentaux ces deux types de
demandes correspondent en schématisant très grossièrement
deux types de produits un côté il agit des plantes traditionnel
les légumineuses... et surtout de la cerealiculture un autre
côté il agit de ensemble des produits élevage du sucre des
fruits et légumes..
Ce clivage partir de la motivation de la demande vient se
superposer autres clivages plus traditionnels parmi les géogra
phes ruraux agriculture tournée vers le marché intérieur ou bien
agriculture tournée vers exportation agriculture de subsistance
ou bien agriculture de plantation de tradition ou bien de frontière
Pour les pays en développement pourvus ou non de ressour
ces les choix ne sont jamais aussi simples Le premier objectif
est en général la recherche une autosuffisance alimentaire tant du
point de vue quantitatif que qualitatif il agit ailleurs souvent
une course derrière élan démographique et la modification du
comportement alimentaire Un deuxième objectif est de dégager un
surplus exportable entrer donc sur le marché mondial Ces 360 ANNALES DE OGRAPHIE
objectifs vont bien sûr impliquer un choix de stratégies de déve
loppement en caricaturant et en se limitant aux deux extrêmes
qui peuvent cohabiter) il faudra un moment ou un autre
choisir entre des structures de développement rural intégré longues
et difficiles mettre en oeuvre mais ne bouleversant pas le tissu
rural et la création ex nihilo de complexes agro-industriels
plus ou moins intégrés que nous connaissons de plus en plus sous
le vocable anglo-saxon agrobusiness 1)* objet du présent arti
cle est de faire une analyse des structures et des caractéristiques de
agrobusiness dans le monde en développement Mais auparavant
il nous faut analyser évolution du prédécesseur direct de agrobu
siness la plantation
évolution de économie de plantation traditionnelle
II est pas aisé de parvenir une définition simple et acceptée
de tous de ce est une plantation suivant les auteurs on trouve
de considérables variations du contenu de ce concept au niveau his
torique géographique économique et social Au niveau historique
la filiation coloniale et souvent esclavagiste est généralement
admise au niveau géographique la zone de économie de planta
tion est en général limitée au domaine tropical et subtropical et
on accorde sur la taille importante de exploitation au niveau
économique la principale caractéristique en est la nature des pro
ductions destinées exportation vers des métropoles ou vers le
marché mondial dont instabilité ajoute un caractère spéculatif
entreprise au niveau social la plantation reste héritière du
système esclavagiste et table sur une main-d uvre importante
Orlando Valverde géographe brésilien propose la définition sui
vante
La plantation est une vaste entreprise simultanément agricole
et industrielle dirigée par des techniciens qui avec un large emploi
de capitaux et de main-d uvre cultivent transforment industria
lisent et vendent un produit agricole forte demande élaboré ou
semi-élaboré pour les grands marchés 2)
Définition tout fait complète dans le cadre brésilien où la
plantation demeure un fait national Elle reste incomplète pour les
pays ayant subi encore récemment un cadre colonial ou para-
colonial Il faut alors introduire la notion de présence étrangère
au niveau des capitaux de encadrement et des motivations et par-
Voir notes bibliographiques 372 AGROBUSINESS 361
venir ce que Pierre George décrit comme spéculation autoritaire
introduite en milieu colonial par la classe dirigeante colonisatrice
son profit Dualité donc du système économique de la planta
tion dépendant du degré indépendance et de dynamisme de Etat
ou de la classe entrepreneuriale du pays concerné est bien
entendu le cas des économies dominées qui nous intéressera plus
particulièrement ici Si nous essayons donc de résumer les princi
pales caractéristiques de économie de plantation dans les années
cinquante nous trouvons zone tropicale ou sub-tropicale produit
destiné un grand marché souvent international et ayant déjà
nécessité une première transformation sur place ou au moins un
conditionnement taille importante de exploitation ces deux der
niers points impliquant une forte capitalisation souvent en prove
nance de étranger gestion industrielle de ensemble appréciée
suivant un critère de rentabilité exploitation des structures socia
les et une abondance de main-d uvre bon marché du moins tant
que les progrès de la mécanisation restèrent insuffisants exogé-
néité par rapport au milieu environnant dont la plantation ne
cherche pas résoudre les problèmes alimentaires ce qui peut
occasionner de très graves déséquilibres cas célèbre du Nordeste
brésilien mais aussi toutes les îles sucre Jamaïque Maurice
déficitaires en produits vivriers Les produits concernés étaient
alors les grands tropicaux café cacao canne sucre
oléagineux hévéa coton thé. La pénétration de économie de
plantation était plus ou moins grande suivant les produits domi
nante pour la canne sucre le thé hévéa les oléagineux elle
était moins importante pour le café ou le cacao Assez souvent
ailleurs ce fut autorité coloniale qui bloqua le processus de for
mation des grandes plantations ou substitua cas de Afrique
anglaise La plantation pouvait intégrer dans différents types
économies des économies verticalement intégrées au sein de fir
mes dominante industrielle est le cas fameux des plantations
bananières de la United Fruit en Amérique Centrale des planta
tions hévéas de Firestone au Libéria de Dunlop en Malaisie de
Michelin en Indochine des plantations estâtes de thé des firmes
anglaises Lyons Brooke Bond en Inde et Ceylan des planta
tions de palme Unilever en Malaisie et en Afrique. Mais la plan
tation était souvent intégrée au sein empires coloniaux financiers
la Banque de Indochine les banques américaines Cuba ou
commerciaux dans le cadre anciennes compagnies charte ou de
sociétés de traite et de comptoirs Sime Darby en Malaisie hévéa
et palme Booker Mc Connel en Guyane britannique sucre
SCOA en Afrique fran aise... Enfin la plantation dans son mode
le plus traditionnel pouvait être