L utilisation par les chômeurs du temps libéré par l absence d emploi - article ; n°1 ; vol.352, pg 101-125
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Description

Economie et statistique - Année 2002 - Volume 352 - Numéro 1 - Pages 101-125
L’utilisation par les chômeurs du temps libéré par l’absence d’emploi
L’enquête Emploi du temps permet de s’interroger sur l’impact du chômage sur les activités quotidiennes. La comparaison des chômeurs et des actifs occupés montre qu’il entraîne un allongement de la durée de la plupart des activités et une petite diversification de celles-ci. Par exemple, les femmes font un peu plus de bricolage et de jardinage, et les hommes s’occupent un peu plus de leurs enfants. L’influence de la situation familiale est le plus souvent analogue chez les chômeurs et chez les actifs occupés. Néanmoins, le chômage semble accentuer une répartition traditionnelle des tâches au sein des familles. Les chômeurs avec enfants effectuent moins de tâches ménagères et bricolent ou jardinent davantage que les chômeurs sans enfant alors que ceci n’est pas constaté chez les actifs occupés. Les chômeurs ont plus souvent que les actifs occupés une conjointe sans activité professionnelle: celle-ci est plus fréquemment chômeuse en l’absence d’enfant et femme au foyer s’il existe des enfants dans le ménage. L’attitude par rapport à la recherche d’emploi des chômeuses dépend d’abord de la présence d’enfants: les femmes ayant des enfants y consacrent moins de temps que les autres et ont un quotidien très centré sur le travail domestique. Les activités des chômeurs hommes qui vivent chez leurs parents sont assez proches de celles des chômeurs qui vivent seuls. Ce n’est pas le cas pour les femmes dans cette situation: le temps qu’elles consacrent à la sociabilité est notamment inférieur à celui des femmes seules, alors que chez les hommes cet écart n’est pas constaté.
How the Unemployed use the Time Freed up by not Having a Job
The Use of Time survey studies the effect of unemployment on daily activities. A comparison of job seekers and employed workers shows that unemployment generates an increase in the length of most activities and a slight diversification of them. For example, women do slightly more DIY and gardening, and men spend slightly more time with their children. The influence of the family situation is more often than not similar among job seekers and employed workers. Nevertheless, unemployment seems to accentuate a traditional breakdown of tasks within the family. Job seekers with children do fewer household chores and more DIY and gardening than job seekers without children, whereas this phenomenon is not found among employed workers. Male job seekers more often have a jobless spouse than employed workers. This spouse is more often unemployed when there are no children and a housewife when there are children in the household. The attitude to job seeking by female job seekers depends first and foremost on the presence of children. Women with children spend less time looking for work than the others and their daily lives are highly focused on domestic responsibilities. The activities of male job seekers living with their parents are fairly similar to those of male job seekers living alone. This is not the case for women in the same situation. In particular, they spend less time socialising than women living alone, whereas this difference is not found among the men.
Nutzung der durch die Erwerbslosigkeit frei gewordenen Zeit durch die Arbeitslosen
Die Erhebung Zeiteinteilung gibt Aufschluss darüber, wie die Arbeitslosigkeit die Alltagsbeschäftigung beeinflusst. Einem Vergleich von Arbeitslosen und Erwerbstätigen ist zu entnehmen, dass sie zu einer Verlängerung der meisten Tätigkeiten und einer geringfügigen Diversifizierung führt. Beispielsweise leisten die Frauen etwas mehr Heim-und Gartenarbeit und die Männer kümmern sich etwas mehr um ihre Kinder. In der Regel hat der Familienstand bei den Arbeitslosen und Erwerbstätigen den gleichen Einfluss. Allerdings fördert die Arbeitslosigkeit die traditionelle Aufgabenverteilung innerhalb der Familien. Die arbeitslosen Männer mit Kindern kümmern sich weniger um den Haushalt und verrichten dagegen mehr Heim-oder Gartenarbeit als die männlichen Arbeitslosen ohne Kinder, während dies bei den erwerbstätigen Männern nicht festzustellen ist. Die männlichen Arbeitslosen haben öfter als die Erwerbstätigen eine Frau, die keiner Berufstätigkeit nachgeht: diese ist häufiger arbeitslos bei Fehlen von Kindern und Hausfrau, wenn die Familie Kinder hat. Die Einstellung der arbeitslosen Frauen gegenüber der Arbeitsuche hängt in erster Linie davon ab, ob sie Kinder haben: Frauen mit Kindern verwenden weniger Zeit hierauf als die anderen und kümmern sich im Alltag vor allem um den Haushalt. Die Tätigkeiten der arbeitslosen Männer ähneln sehr denjenigen der allein lebenden arbeitslosen Männer. Bei Frauen in dieser Situation ist dies nicht der Fall; denn sie widmen insbesondere dem sozialen Leben weniger Zeit als die allein stehenden Frauen, während bei den Männern ein solcher Unterschied nicht festzustellen ist.
La utilización por los parados del tiempo liberado por la ausencia de empleo
La encuesta Organización del tiempo permite interrogarse sobre el impacto del paro en las actividades cotidianas. La comparación de los parados y de los activos ocupados muestra que el paro acarrea un alargamiento de la duración de la mayor parte de las actividades y una pequeña diversificación de estas. Por ejemplo, las mujeres se dedican un poco más al jardín y a los trabajos menudos, y los hombres se ocupan un poco más de sus hijos. La influencia de la situación familiar es muy a menudo análoga entre los parados y entre los activos ocupados. Sin embargo, el paro parece acentuar un reparto tradicional de las tareas en el seno de la familia. Los parados con hijos se dedican menos a las tareas domésticas y más al jardín o a los trabajos menudos que los parados sin hijos mientras esa diferencia no se da entre los activos ocupados. Los parados suelen tener con más frecuencia que los activos ocupados una cónyuge sin actividad profesional: ésta es con más frecuencia desempleada sin hijos y ama de casa si el hogar tiene hijos. La actitud respecto a la busca de empleo de las mujeres desempleadas depende primero de la presencia de hijos: las mujeres con hijos le dedican menos tiempo que las otras y tienen una actividad cotidiana muy enfocada sobre el trabajo doméstico. Las actividades de los hombres parados que viven en casa de sus padres son muy similares a las de los parados que viven solos. Para las mujeres en la misma situación es diferente: el tiempo que le dedican a la sociabilidad es inferior al de las mujeres solas, mientras que entre los hombres no se da tal diferencia.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

EMPLOI DU TEMPS
L’utilisation par les chômeurs du temps libéré par l’absence d’emploi Muriel Letrait*
L’enquêteEmploi du temps permet de s’interroger sur l’impact du chômage sur les activités quotidiennes. La comparaison des chômeurs et des actifs occupés montre qu’il entraîne un allongement de la durée de la plupart des activités et une petite diversification de celles-ci. Par exemple, les femmes font un peu plus de bricolage et de jardinage, et les hommes s’occupent un peu plus de leurs enfants. L’influence de la situation familiale est le plus souvent analogue chez les chômeurs et chez les actifs occupés. Néanmoins, le chômage semble accentuer une répartition traditionnelle des tâches au sein des familles. Les chômeurs avec enfants effectuent moins de tâches ménagères et bricolent ou jardinent davantage que les chômeurs sans enfant alors que ceci n’est pas constaté chez les actifs occupés. Les chômeurs ont plus souvent que les actifs occupés une conjointe sans activité professionnelle : celle-ci est plus fréquemment chômeuse en l’absence d’enfant et femme au foyer s’il existe des enfants dans le ménage. L’attitude par rapport à la recherche d’emploi des chômeuses dépend d’abord de la présence d’enfants : les femmes ayant des enfants y consacrent moins de temps que les autres et ont un quotidien très centré sur le travail domestique. Les activités des chômeurs hommes qui vivent chez leurs parents sont assez proches de celles des chômeurs qui vivent seuls. Ce n’est pas le cas pour les femmes dans cette situation : le temps qu’elles consacrent à la sociabilité est notamment inférieur à celui des femmes seules, alors que chez les hommes cet écart n’est pas constaté.
* Muriel Letrait appartient au Centre de Recherche sur les liens sociaux (Cerlis, CNRS, Université Paris V). Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 352-353, 2002
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la femme a un emploi. Pour ceux-ci, la réparti-tion des rôles pourrait être différente de ce qu’elle est en général s’ils s’investissent davan-tage dans les travaux domestiques que les hom-mes dont la femme ne travaille pas. La situation familiale a été appréhendée par un indicateur qui tient compte de cinq modalités pour les femmes : seule, en couple sans enfant, en couple avec enfants, chef de famille monopa-rentale, vivant chez ses parents. Chez les hom-mes, les mêmes modalités ont été étudiées, à l’exception de chef de famille monoparentale, les effectifs étant insuffisants (1). Des analyses différenciées selon le sexe ont été réalisées car les situations familiales des hommes et des fem-mes peuvent jouer un rôle différent sur la durée de leurs activités. Des effets différents des situa-tions familiales selon le sexe sur la durée du tra-vail domestique et professionnel ont été d’ailleurs mis en évidence dans les couples d’actifs occupés (Brousse, 1999 ; Fermanian et Lagarde, 1999). L’opposition entre « chômage total » et « chômage inversé » Compte tenu de la taille de l’échantillon, les activités ne pouvaient pas être étudiées de manière détaillée ; elles ont donc été regroupées (cf. annexe 1). Pour réaliser les regroupements on s’est appuyé sur les types de vécu du chô-mage décrits par Schnapper dans son livre L’épreuve du chômage Elle oppose le (1981). « chômage totalau« chômage inversé ». « Le » chômage total » est caractérisé par un repli sur soi, des activités tournées vers le foyer. Les acti-vités domestiques ont donc été analysées en dis-tinguant le temps consacré aux enfants du temps consacré aux travaux ménagers (cuisine, ménage, entretien des vêtements) et des courses (puisque celles-ci ont lieu à l’extérieur du domi-cile). Le jardinage et le bricolage ont été asso-ciés. Le chômage inversé » correspond à un vécu « du chômage où les activités de sociabilité (ren-contres d’amis, visites, conversations), éven-tuellement associées à du sport ou des promena-des, occupent une place importante. On a donc étudié ensemble les activités témoignant d’un désir de sortir, de pratiquer une activité physi-1. Pour la même raison, la modalité « autre cas » regroupant des situations diverses telles que « petit enfant de la personne de référence », « ascendant de la personne de référence », « ami de celle ci », etc. n'a pu être étudiée.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 352-353, 2002
n l’absence de temps contraint par le tra-Evail, les chômeurs disposent d’un surcroît de temps par rapport aux actifs occupés qui leur permet de prolonger la durée de certaines activi-tés ou d’en pratiquer de nouvelles. L’objectif de cet article est d’étudier la répartition de leur temps entre les activités, en prenant plus parti-culièrement en compte l’effet de leur situation familiale. Si l’incidence de celle-ci sur les acti-vités est connue chez les actifs occupés, notam-ment grâce aux travaux de Brousse (1999) à propos du temps domestique, et de Fermanian et Lagarde (1999) sur le temps de travail profes-sionnel, elle l’est moins pour les chômeurs. Les résultats issus de l’exploitation secondaire de l’enquêteEmploi du temps réalisée en (EDT) 1998-1999 tentent de répondre aux interroga-tions suivantes : quel est l’impact du chômage sur les activités quotidiennes des chômeurs ? Dans quelle mesure le temps qu’ils consacrent à celles-ci dépend-il de leur situation familiale ? Les variations observées selon la situation fami-liale sont-elles spécifiques à cette population ou existent-elles aussi chez les actifs occupés ? En particulier, on peut se demander si les chô-meurs profitent des périodes sans travail pour remettre en cause une répartition traditionnelle des tâches domestiques ou, au contraire, si les hommes se spécialisent encore davantage dans des tâches à dominante masculine et les femmes dans les tâches à dominante féminine. Une question importante est ainsi de savoir dans quelle mesure les femmes retrouvent pendant leur chômage un statut et des occupations de femme au foyer. De leur côté, les hommes au chômage consacrent-ils plus de temps à leurs enfants, répondant ainsi à un désir manifesté par les hommes dans certaines enquêtes (Méda, 2001) ? Plus largement, la situation familiale (présence d’enfants ou pas, de conjoint ou non), influence peut-être le rapport au travail des chô-meuses et des chômeurs, et leurs recherches de travail. Selon l’enquêteJeunes et carrièresréalisée par l’Insee en 1997 en complément de l’enquête Emploi,seulement un jeune sur quatre estimait que résider chez ses parents est « une situation difficile à vivre » pour lui-même ou pour ses parents, mais cette proportion passait à plus d’un jeune sur deux en cas de chômage (Ville-neuve-Gokalp, 2000). On peut, dès lors, s’inter-roger sur ce que font les chômeurs et les chô-meuses qui vivent chez leurs parents. Enfin, on peut se demander si les activités des chômeurs en couple dépendent du statut d’activité de leur conjoint(e), notamment pour les chômeurs dont
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