La canne à sucre à la Réunion - article ; n°244 ; vol.43, pg 397-416
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Description

Annales de Géographie - Année 1934 - Volume 43 - Numéro 244 - Pages 397-416
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Caubet
La canne à sucre à la Réunion
In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°244. pp. 397-416.
Citer ce document / Cite this document :
Caubet Paul. La canne à sucre à la Réunion. In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°244. pp. 397-416.
doi : 10.3406/geo.1934.10621
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1934_num_43_244_10621397
LA CANNE A SUCRE A LA RÉUNION
I. — Les conditions naturelles x
La Réunion, comme les deux autres Mascareignes, est une île
exclusivement volcanique, formée d'abord par des éruptions sous-
marines qui ont épanché leurs produits sur le socle Mascareignes-
Seychelles, puis par des volcans terrestres : rien ne permet d'affirmer
l'existence d'un soubassement primaire (débris du continent de
Gondwana).
L'activité interne, localisée d'abord dans la partie Nord-Ouest,
s'est déplacée vers le Sud-Est ; d'où la distinction des massifs ancien
et récent, dont la limite est marquée par le cours des rivières des
Remparts et de l'Est, avec une zone de transition représentée par les
pitons des plaines des Palmistes et des Cafres (fig. 1).
L'examen des formes topographiques actuelles montre un relief
dans l'ensemble peu évolué, caractérisé par la prédominance des
terres élevées, montagnes ou plateaux, et la faible étendue des plaines.
Ainsi se trouvent individualisées trois régions naturelles : massif
ancien, massif récent, plaines littorales.
Le ancien, quoique les premières éruptions qui lui ont
donné naissance se situent à une époque géologique récente (fin du
Pliocène), a été déjà transformé par l'érosion qui a dégagé par endroits
la structure interne de ce grand système volcanique complexe ; de là
l'alternance de trois groupes de formes : des plateaux (mesas) dénom
més plaines dans le langage du pays ; — des pitons ou mornes, les
uns surimposés, les autres mis en saillie par la destruction des maté
riaux meubles ; — enfin, les cirques où se groupent les cratères. Les
points en saillie sur les crêtes qui les entourent constituent les plus
hauts sommets de l'île (Piton des Neiges, 3 070 m. ; Gros Morne,
3 000 m. ; Grand Bénard, 2 895 m.).
Le massif récent porte la trace de grandes explosions qui ont
modifié à diverses reprises sa topographie, chacune d'elles ayant créé
un rempart semi-circulaire, une dépression et un nouveau cône ; la
migration des centres volcaniques vers l'Est-Sud-Est, l'emboîtement
des cônes et la réduction progressive de leurs dimensions sont ainsi
les caractéristiques principales de son évolution. A l'heure actuelle
on y distingue : une zone extérieure où l'activité interne a presque
1. Bory de Saint- Vincent, Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afri
que, 3 vol. et 1 atlas, Paris, 1804. — Vélain, Description de l'Ile de la Réunion {C. R.
Académie des Sciences, 1878). — Lacroix, Le Volcan de la Réunion (C. R. Académie
des Sciences, 1912, et La Terre et la Vie, février 1931). ANNALES DE GÉOGRAPHIE 398
disparu, ne se manifestant que très rarement (Petits Brûlés) et une
autre intérieure où elle est aujourd'hui concentrée (Pays Brûlé).
Celle-ci se présente sous l'aspect d'un enclos (Fouqué) dominé par
des remparts verticaux au Nord (Bois Blanc), à l'Ouest (Bellecombe),
au Sud (Tremblet) et ouvert à l'Est du côté de l'océan Indien ; aussi
les laves se déversent-elles toujours dans cette direction (Grand
Brûlé) ; au centre s'élève une énorme montagne en forme de dôme
surbaissé, le Piton de la Fournaise, portant les trois principaux cra
tères (Bory, 2 625 m. ; Dolomieu, 2 528 m., et Cratère Brûlant actuel
ou Cratère Lacroix) et de petits cratères adventifs (Faujas, Mi-Côte).
Les plaines littorales sont dues à l'alluvionnement des artères
fluviales et se trouvent par suite situées sur les côtes. Les plus vastes
sont placées à l'embouchure des rivières drainant les cirques : Champ
Borne et Bras Panon à celle de la Rivière du Mât venant de Salazie,
— Gol et Saint-Louis à celle de la Saint-Étienne, déversoir
de Cilaos, — plaine des Galets au débouché de la rivière de même
nom arrivant de Mafatte.
Les analyses attestent la présence des quatre types ordinaires de
sols : argileux, sablonneux, humifères, calcaires-1. Il est assez rare
qu'ils occupent de grands espaces : cependant on peut dire que dans
les régions élevées ou d'altitude moyenne du massif ancien (au-dessus
de 500 m.) prédominent les formations argileuses ; dans les parties
basses, les terrains sablonneux souvent mélangés de graviers et de
galets. Les sols humifères sont surtout fréquents dans les hauts, mais
se rencontrent aussi près de la mer où ils recouvrent en général des
sables. L'épaisseur de la couche arable est très faible, sauf dans quel
ques plaines littorales (Champ Borne, Gol), et les terres franches
constituées uniquement par des matériaux meubles sont relativement
peu étendues, ce qui rend dans bien des cas impossible l'usage des
instruments aratoires. Dans le massif récent la partie cultivable est
réduite à quelques pincées de terre végétale encastrées au milieu de
roches dures. Si l'on classe d'après leurs aptitudes naturelles les
diverses localités de l'île en considérant quatre éléments essentiels
(azote, acide phosphorique, chaux, potasse), le premier rang revient
à Saint-Louis et Saint-Leu ; le deuxième, à Sainte-Suzanne, Saint-
André, Bras Panon ; Saint-Pierre et Saint-Joseph d'une part,
Denis et Sainte-Marie de l'autre se tiennent à peu près dans la
moyenne. Le manque de nitrification empêche beaucoup de terrains
d'offrir, malgré la présence d'éléments fertilisants, de bonnes condi
tions culturales. L'emploi d'engrais nitrés s'impose donc comme une
impérieuse nécessité aux agriculteurs réunionnais.
1. A. de Villèle, Revue agricole de l'Ile de la Réunion, 1897, octobre 1898, octobre
et novembre 1900. LA CANNE A SUCRE A LA RÉUNION 399
La position de l'île aux abords de 21° de lat. S et ses dimensions
restreintes (2 512 km2) qui permettent la pénétration des influences
océaniques lui donnent un climat tropical maritime, avec alternance
de deux saisons : l'une très humide et chaude, l'hivernage (de novemb
re à avril), l'autre relativement sèche et un peu fraîche (de mai à
octobre). La température moyenne annuelle est assez élevée (24°, 5 à
Saint-Denis, 25°, 4 à Saint-Paul) ; les variations thermiques au cours
de l'année, peu sensibles, ne dépassent guère 6° à 7° entre les mois
les plus chauds (janvier-février) et les plus frais (juillet-août) ; l'os
cillation diurne est faible aussi1. Mais de la structure montagneuse
résulte la succession de quatre zones étagées suivant l'altitude et pré
sentant chacune des formations végétales particulières : la première,
du niveau de la mer à 800 m., nettement tropicale par la température
(20° à 26°), la flore spontanée et les cultures ; — ■ la deuxième, de 800
à 1 400 m., semi-tropicale, caractérisée par une moyenne thermique
annuelle comprise entre 20° et 10° (Hell Bourg, 19° ; Cilaos, 14° ;
plaine des Cafres, 11°, 5), la prédominance des forêts, le mélange des
espèces tropicales et tempérées ; — la troisième, de 1 400 à 2 000 m.,
semi-forestière, avec une température de 10° à 5°, un seul grand arbre,
le tamarin des hauts, et des arbustes (branles, ajoncs) ; — la qua
trième, au-dessus de 2 000 m., avec une moyenne inférieure à 5° et
une flore semi-alpine (branles blancs, mousses, lichens).
Les vents dominants ou généraux sont les alizés du Sud-Est, souf
flant surtout dans la belle saison. L'île est affectée aussi, principal
ement au cours de l'hivernage, par les moussons du Nord-Est et du
Sud-Ouest.
La Réunion est abondamment arrosée, condition favorable à la
canne : la quantité moyenne annuelle pour l'ensemble de l'île pen
dant la période de 1880 à 1914 a été de 1 m. 60 (minimum, 800 mm.,
et maximum, 2 m. 300). Le

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