La végétation de la Sibérie d après un travail récent - article ; n°236 ; vol.42, pg 162-174
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Description

Annales de Géographie - Année 1933 - Volume 42 - Numéro 236 - Pages 162-174
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Jorré
La végétation de la Sibérie d'après un travail récent
In: Annales de Géographie. 1933, t. 42, n°236. pp. 162-174.
Citer ce document / Cite this document :
Jorré Georges. La végétation de la Sibérie d'après un travail récent. In: Annales de Géographie. 1933, t. 42, n°236. pp. 162-
174.
doi : 10.3406/geo.1933.10585
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1933_num_42_236_10585162
LA VÉGÉTATION DE LA SIBÉRIE,
D'APRÈS UN TRAVAIL RÉCENT1
Faute, sans doute, de connaissances assez précises sur le relief de
la Sibérie, on s'imagine volontiers en France que les différences des
paysages végétaux sont le seul critérium permettant de diviser ce
pays en régions naturelles. Encore que beaucoup trop simpliste,
cette idée renferme une large part de vérité : il peut donc être utile
d'attirer l'attention du lecteur sur un important travail récemment
consacré à cette question. V. V. Reverdatto, professeur à l'Univers
ité de Tomsk, qui, pendant de longues années, a étudié la flore sibé
rienne d'Omsk à Irkoutsk et de l'océan Glacial à la frontière mong
ole, était particulièrement qualifié pour tenter une mise au point
des connaissances actuelles touchanl la végétation de son pays. Syn
thèse toute provisoire, déclare-t-il lui-même ; au reste, il consacre
loyalement près de la moitié de son article aux recherches de ses
devanciers, en particulier à celles de son maître Krylof, et confesse
qu'il leur doit beaucoup. C'est de cette étude que nous voudrions
donner ici un aperçu.
On n'a pas enregistré, avant 1930, moins de dix tentatives pour
diviser la Sibérie en régions phyto-géographiques. Mais, selon les
époques et les auteurs, le critérium a changé, sur lequel s'appuyait
la division : tel considère avant tout les aspects végétaux, tel, le
facteur climatique, tel autre, le facteur édaphique ; tel, enfin, se
montre éclectique et cherche à tenir un compte équitable de tous
les facteurs qui entrent en jeu.
1° Le premier essai de ce genre remonte à 1842 ; il fut l'œuvre du
célèbre botaniste K. F. Ledebour. Sa division très schématique
(Siberia vralensis, Siberia altaïca, Siberia baïcalensis, Siberia orien-
talis, Kamtschatka, Insulse oceani oriental is, Davuria, arctica,
Terra T s chucts chorům) était basée sur la répartition des différents
paysages végétaux à travers la Sibérie. Il est curieux de noter que,
attentif avant tout aux modifications de la composition de la flore,
il ne parla nulle part d'une région steppique, ni même d'une région
alpine.
2° S. Korjinski, qui dressa en 1899 une carte de la végétation sibé
rienne, inaugura une autre classification. Il distinguait une région
arcto-alpine, une région des forêts boréales, une région des prairies-
1. V. V. Reyeud лтп o, h'astitelnost iSibirskogo К râla {Opyt drobnogo raïonirovania)
(la végétation de la Fibérie. l'ssai de division détaillée en régions naturelles) [Izvêstia
ZOxotidarsWennogo gcogra/>ht<rhcslcogc obchichestva, l'J31, tome LXIII, fasc. 1, p. ЛЗ-7О,
I figure). LA VÉGÉTATION DE LA SIBÉRIE 163
steppes et une région des steppes typiques. Considérant les associa
tions végétales en fonction du climat, il se préoccupait peu de la comp
osition systématique de la flore ; pas davantage il ne paraissait
attacher d'importance aux différences de longitude.
G. J. Tanfilief, en 1902, partit du même principe. Il reconnaiss
ait : a) la toundra et les goletz1 ; b) la taïga; c) la pré-steppe à
bouleaux avec tchernoziom, solonetz2 et marais; d) les steppes sur
tchernoziom et sur sols châtains ; e) la forêt de pins au milieu de la pré-
steppe et de la steppe ; /) les déserts d'argile salée, quelquefois pier
reux (ici l'auteur excédait quelque peu la limite méridionale de son
domaine) ; g) la forêt humide à feuillage épais des régions de l'Amour
et de l'Oussouri ; h) la prairie de l'Amour ; i) la petite forêt de bou
leaux du Kamtchatka. — Son mérite fut surtout d'apporter une
division plus détaillée des steppes et d'attirer l'attention sur les
formations forestières particulières à l'Extrême-Orient.
Le critérium climatique est également à la base de la division de
V. L. Komarof. Cet auteur, s'appuyant à la fois sur la notion de
bande thermique et sur celle de caractère continental plus ou moins
accusé, reconnut en Sibérie trois grandes bandes orientées de l'Ouest
à l'Est : la région polaire, la région de la taïga ou boréale, et une
« région de transition », et divisa chacune d'elles en « zones méri
diennes » :
dans la région polaire, un «rayon » occidental (presqu'île d'Iamal,
baies de l'Ob et du Taz), un « rayon » central de Taïmyr
et rivage de l'océan Glacial de la Khatanga à l'Indighirka) et un
« rayon » oriental allant des bouches de l'Indighirka au détroit de
Bering, à l'Anadyr et aux toundras de Ghijiguine ;
dans la région boréale, un « rayon » occidental (forêts des gou
vernements de Tobolsk et de Tomsk), un « rayon » central (forêts des
provinces d'Ienisseï et d'Iakoutsk et du gouvernement d'Irkoutsk) et
un « rayon » oriental (forêt du domaine floristique d'Okhotsk, avec
le Kamtchatka et le Nord de Sakhaline) ;
dans la « région de transition », les steppes boisées et les steppes
de Sibérie occidentale entre l'Oural et l'Ienisseï, les steppes de
Minoussinsk et de la Transbaïkalie, les forêts à larges feuilles et forêts
mixtes et les prairies de la région de l'Amour.
1. Goletz, terme ainsi défini par Denguine : « Ce terme local [sibérien] est appliqué
à des sommets montagneux situés au-dessus de la limite supérieure de la forêt, et qui
sont, soit couverts de mousse, soit entièrement nus (graviers, débris anguleux, champs
de pierres) ».
2. Solonetz, type de sol salé « distingué par Glinka.... Dans l'horizon superficiel,
l'humus y est saturé de soude, d'où un lessivage facile, qui entraîne en profondeur les
parties limoneuses, si bien qu'on a, au-dessus d'une surface meuble et sans structure,
un horizon inférieur foncé, avec des prismes ou mottes de terre compacte » (Emm. de
Martonne, Traité de géographie physique, III, p. 1156-1157). 164 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
C'est sur les traces de Tanfilief que marcha, en 1916, B. N. Go-
rodkof. Frappé d'abord, comme Ledebour, par la distribution des
paysages végétaux, et voulant délimiter des régions de formations
plutôt que des régions floristiques, il mit à la base de sa division le
critérium des formations climatiques, non seulement pour la distinc
tion des trois zones fondamentales, — toundra, forêt et steppe, —
mais pour celle des multiples sous-zones. Cela l'entraîna d'ailleurs à
des outrances : des différences de 0°,9 dans la température moyenne
annuelle, de 10mm. 5 dans le total des précipitations justifiaient-elles
l'établissement de sous-zones ? Mais Gorodkof, encore qu'il prétendît
voir dans la nature des sols « un facteur fondamental de la géogra
phie botanique », se refusait à diviser une contrée en régions phyto-
géographiques d'après le critérium édaphique. Ostracisme évidem
ment trop absolu ; on peut en dire autant de celui dont il frappa le
critérium de la composition floristique.
3° Tout au contraire, c'est précisément du point de vue édaphique
que partit B. J. Baranof. Dans sa « Végétation de la bande du
tchernoziom en Sibérie occidentale » (ouvrage paru en 1927), il se
montra très attentif à la coïncidence saisissante entre les lignes limi
trophes des variétés de sols et les contours des groupements végétaux,
et il parut prêt à regarder la division en régions phytogéographiques
comme une division avant tout édaphique. En foi de quoi il divisa
les steppes de la bande du tchernoziom en quatre zones :
a) Le complexe des steppes boisées, en avant des ourmany1 sur
sols de vallées inondables, sols de prairies et solontchaks 2 ;

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