Le Chatillonnais - article ; n°209 ; vol.37, pg 428-451
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Description

Annales de Géographie - Année 1928 - Volume 37 - Numéro 209 - Pages 428-451
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Mme Debesse-Arviset
Le Chatillonnais
In: Annales de Géographie. 1928, t. 37, n°209. pp. 428-451.
Citer ce document / Cite this document :
Debesse-Arviset . Le Chatillonnais. In: Annales de Géographie. 1928, t. 37, n°209. pp. 428-451.
doi : 10.3406/geo.1928.9454
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1928_num_37_209_9454428
LE GHATILLONNAIS
Le Châtillonnais est une petite région géographique que on
confond trop souvent avec le plateau de ngres bien que les tradi
tions locales le langage populaire en distinguent toujours
Le voyageur qui emprunte Is-sur-Tille la ligne voie unique
conduisant Châtillon et Troyes en connaît bientôt les principaux
aspects est abord la région pittoresque et montueuse du haut
plateau le train suit étroite vallée fond plat qui insinue en gorge
profonde entre les falaises de calcaire bajocien bleuté creusées en
encorbellement percées de grottes où fluent des sources claires
et profondes et là quelques échappées sur les replats et les ondu
lations confuses des tertres qui lèvent leurs crêtes les unes derrière
les autres horizon parfois un tasselot pointu comme un cône
volcanique En effet rien de moins plat que ces plateaux nulle part
on ne rencontre de grandes tables monotones et découvertes ana
logues celles du plateau de ngres Si on arrête Beneuvre pour
découvrir du mont Aigu de vastes horizons rares dans cette Suisse
bourguignonne on une impression de solitude saisissante les
villages sont peu nombreux et confondent leurs ruines avec les pier
railles des landes incultes où croissent les genévriers
Au Nord-Ouest vers Leuglay la vallée que suit le chemin de fer
élargit les tasselots et les tertres disparaissent on devine au delà
des versants les plaines qui étalent sur de larges surfaces partout
où affleure assise calcaire la plus sèche du Châtillonnais immenses
forêts comme celle de Châtillon les couvrent ce paysage de transi
tion se prolonge Chaumont avec les villages aux noms carac
téristiques de Coulmier-le-Sec Ampilly-le-Sec Fontaines-les-Sèches
Châtillon apparaît une région nouvelle la Vallée avec ses
étendues ondulées de marnes oxfordiennes terres fortes une rubé
faction sanguine étale au pied des escarpements arides de la Côte
du Tonnerrois qui limite comme une muraille le Châtillonnais au
Nord-Ouest
Ces paysages sont bien différents de ceux qui apparaissent vers
Montbard ou Alise au voyageur emporté par un des grands express
du P.-L.-M travers les vallées de la Brenne et de Oze les pentes
adoucies sous la corniche abrupte du plateau calcaire eau partout
présente les villages disséminés les prairies où paissent les ufs
blancs annoncent on quitté le désert qui commence quelques
kilomètres de là et que les gens de Auxois appellent la Montagne LE CH TILLONNAIS 429
Aussi différents sont les aspects que révèle la ligne de Beneuvre
ngres ces tables calcaires sur lesquelles subsistent et là quelques
buttes marneuses est proprement le plateau de ngres où le
relief est moins varié les vallées creusées au Lias moins sau
vages Au Sud-Est on passe par des transitions insensibles du Châ-
tillonnais au Dijonnais partir de Saint-Seine les eaux ne descen
dent plus vers le Bassin Parisien mais vers la Saône le climat devient
plus lumineux les relations commerciales sont différentes
Pays demi désert entre opulente vallée de la Saône et le Bassin
Parisien si vivant le Châtillonnais eu son temps de prospérité alors
que de multiples feux de forges éclairaient ses étroites vallées que
ses troupeaux de moutons fournissaient la laine Reims et Alsace
et que les diligences animaient ses belles routes reliant Paris la
capitale de la Bourgogne
LA NATURE
Dans cette région montueuse la sculpture du plateau par les eaux
est un trait essentiel de la géographie physique elle explique les
difficultés de circulation et été le facteur essentiel de sa déchéance
économique récente
Niveaux érosion travers des accidents confus et pittoresques
il saisit pourtant du haut des belvédères deux traits essentiels
du relief est abord une certaine uniformité altitude des som
mets tasselots tertres hauts monts ensuite au-dessous de ces hau
teurs boisées le développement de vastes replats découverts cultivés
où étalent les villages où courent les routes et qui dominent de
50 et plus le ruisseau caché au fond une gorge Les sommets
sont les restes une ancienne pénéplaine qui dû niveler les diffé
rents étages géologiques formant les hauteurs les coupes la montrent
abaissant régulièrement vers Ouest-Nord-Ouest interrompue par
la Vallée mais réapparaissant nettement sur la pointe des buttes-
témoins et la Côte du Tonnerrois La carte fig en restitue peu
près allure la comparaison avec une tectonique fig repré
sentant le niveau du Jurassique ni montre elle nivelle la plupart
des failles1 Dans son ensemble elle apparaît comme une sorte de
bouclier appuyé surle rvan Rien ne permet dans le Châtillonnais
même de fixer âge de cette pénéplaine elle continue celle2 qui
exemple le plus frappant est celui de la faille de Saulx-le-Duc
CHAPUT Observations géologiques sur la Montagne Mém Acad Sciences et
Belles-Lettres de Dijon juin 1922 465-472) EMM DE MARTONNE Excursion géogra
phique dans le rvan et la Or Bull de Association des Géogr fr. juin 1924) 430 ANNALES DE OGRAPHIE
été reconnue dans le Dijonnais ainsi que plus Ouest sur le bord
du Massif du rvan et dont âge miocène ne peut faire de doute1
FIG RELIEF DV PLATEAU DU CHATILLONNAIS
Perte de cours eau et Courbes de niveau abstraction faite des vallées
équidistance 20 chelle 600 000
A-en-B Arc-en-Barrois Aubepierre Ménesbies St G-le-R Saint-Germain-
le-Rocheux Ab Aujeur G-le-C Grancey-le-Château V-en-D Villaines-en-Dues-
mois A-Ie-D Aignay-le-Duc A-lès-B Ampilly-lès-Bordes Lamargelle
Champagny Francheville Me Messigny
Les replats qui étagent sur le flanc des vallées sont évidemment
CHAPUT et PERRIAUX Existence de sables albiens et de poudingues calcaires
sur les hauts plateaux de la Or Acad Se. 1.1761923 1164) *
\
voo
300
250
200
150 DANS LE CHATILLONNAIS NO-SE DE CHATILLON-SUR-SEINE SELONGEY II NO-SE DE DIJON FIG
CHATILLON-SUR-SEINE III N-S DE TALANT ARC-EN-BARROIS
Rauracien Marnes oxfordiennes Bathonien supérieur Bathonien moyen Marnes foulon Bajocien Marnes liasiques
Surface de la pénéplaine tertiaire Faille chelle des longueurs 700 000 échelle des hauteurs 35 000 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 434
l'Ource en amont de Santenoge, de la Dijeanne à Essarois, du ruis
seau de Beaulieu avant son confluent avec la Seine, et de plusieurs
autres comme la Groème à Terrefondrée ne correspondent que rar
ement à un changement dans la nature du sol (fig. 3). Supposons con
tinué le profil rompu : son tracé rejoint le replat principal. Cette
terrasse d'érosion s'élargit progressivement vers le Nord-Ouest, finit
par se confondre avec la surface supérieure de la Vallée, bien au-
dessus du lit des rivières actuelles. La dépression subséquente au pied
de la Côte du Tonnerrois, élargie dans l'Oxfordien, a fait disparaître la
pénéplaine ancienne, en y substituant une nouvelle surface d'érosion.
Vallons secs et sablières. — Avec l'existence de hautes terrasses,
l'extraordinaire burinage du plateau par les vallons secs est une des
caractéristiques du Ghâtillonnais ; ces vallons contribuent à l'aspect
mamelonné du pays ; dans le haut Ghâtillonnais, ils séparent les tertres,
mettent à nu sur de grandes surfaces les terres marneuses et riches
du Bathonien inférieur, ils prolongent les replats et tombent en abrupt
sur les vallées ; au Nord-Ouest, ils sillonnent même la surface de la
grande oolithe si sèche aujourd'hui, et la labourent en tous sens, obl
igeant les routes à des montées et des descentes continuelles (fig. 4).
Les eaux coulaient au fond de ces vallons à une période relativement
récente : c'est ce que prouvent les dépôts de la grotte de La Beaume1
située aux bords de l'un d'eux ; les cailloux roulés déposés en strates
horizontales y sont mêlés aux ossements de rats d'eau et ne contien
nent aucune trace d'Oxfordien ; déjà à cette époque cet étage avait
disparu de la partie du plateau toute proche de la Vallée.
Le creusement de ces vallons s'est fait à une période d'intense
ruis

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