Economie et statistique - Année 2000 - Volume 332 - Numéro 1 - Pages 97-115Les créations nettes d’emplois au Royaume-Uni ont été au cours des vingt dernières années supérieures à celles observées en France, notamment en raison du différentiel de croissance par tête. Le fonctionnement du marché du travail britannique s’avère cependant paradoxal. Les réformes radicales sont à l’origine d’une certaine capacité d’adaptation, en termes d’effectifs globaux et de salaires relatifs. Mais ce marché reste à maints égards «rigide», avec une inflation salariale toujours vivace et peu sensible au niveau de chômage, une domination persistante des formes traditionnelles d’emploi et une mobilité microéconomique des travailleurs somme toute relativement faible. Ces caractéristiques résulteraient notamment de la nature duale du marché du travail britannique: la pérennité d’un «coeur» du marché du travail marqué par une certaine stabilité dans l’emploi et des hausses de salaires relativement soutenues s’opposerait à une «périphérie» supportant l’essentiel des ajustements nécessaires. Une conséquence majeure et sans ambiguïté des réformes passées est l’augmentation de la pauvreté et des inégalités de revenus. Ce degré d’inégalité est seulement comparable au sein de l’OCDE à celui observé aux États-Unis. 19 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
Les créations nettes d’emplois au Royaume-Uni ont été au cours des vingt dernières années supérieures à celles observées en France, notamment en raison du différentiel de croissance par tête. Le fonctionnement du marché du travail britannique s’avère cependant paradoxal. Les réformes radicales sont à l’origine d’une certaine capacité d’adaptation, en termes d’effectifs globaux et de salaires relatifs. Mais ce marché reste à maints égards « rigide », avec une inflation salariale toujours vivace et peu sensible au niveau de chômage, une domination persistante des formes traditionnelles d’emploi et une mobilité microéconomique des travailleurs somme toute relativement faible. Ces caractéristiques résulteraient notamment de la nature duale du marché du travail britannique : la pérennité d’un « cœur » du marché du travail marqué par une certaine stabilité dans l’emploi et des hausses de salaires relativement soutenues s’opposerait à une « périphérie » supportant l’essentiel des ajustements nécessaires. Une conséquence majeure et sans ambiguïté des réformes passées est l’augmentation de la pauvreté et des inégalités de revenus. Ce degré d’inégalité est seulement comparable au sein de l’OCDE à celui observé aux États-Unis.
*MichelFouquinestdirecteur-adjointduCep i .SébastienJeanestéconomisteauCep i .AudeSztulmanestdoctoranteauCeresa,Univer-sitédeParis-IXDauphine. Lesnomsetdatesentreparenthèsesrenvoientàlabibliographieenfind’article.