Les carrières salariales par cohorte de 1967 à 2000 - article ; n°1 ; vol.369, pg 149-170
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Economie et statistique - Année 2003 - Volume 369 - Numéro 1 - Pages 149-170
Las carreras salariales por cohorte de 1967 a 2000
La evolución de los salarios individuales puede repartirse según las evoluciones comunes a toda la economía (efecto de fecha), según las relacionadas al ciclo de vida (efecto de edad) y las propias de cada cohorte (efecto de cohorte). El efecto de cohorte se mide por el salario permanente, el cual corresponde a la media de los salarios percibidos por los individuos que pertenecen a dicha cohorte. De una cohorte a otra, el salario permanente aumentó hasta las cohortes nacidas al principio de los años cuarenta, y bajó hasta la cohorte nacida en 1956. Después, la baja de la remuneración anual percibida se debe esencialmente a la baja del número de días trabajados al año y al desarrollo de las formas particulares de empleo. Es mucho más fuerte entre los hombres que entre las mujeres. Al contrario de los hombres, estas siguen beneficiándose de un efecto de cohorte favorable. Entre las generaciones nacidas después de 1950, se ha roto el equilibrio de antes entre la progresión del salario con la edad y la remuneración de los nuevos entrantes. La remuneración de estas generaciones al principio de la vida activa se ha degradado, pero este retroceso se ha compensado por una progresión más rápida al principio de la carrera. Este nuevo equilibrio va a la par por otra parte con una diferenciación mayor de las trayectorias individuales dentro de las cohortes. Estas divergencias de recorrido entre asalariados afectan más a la progresión de las remuneraciones que a su nivel. Cuando la dispersión de las carreras salariales había ido disminuyendo con regularidad desde la cohorte 1938 hasta la cohorte 1954, los itinerarios van diferenciándose cada vez más desde la cohorte 1956, la cual llegó al mercado laboral a finales de los «treinta gloriosos».
Lohnentwicklung nach Kohorten zwischen 1967 und 2000
Die Entwicklung der individuellen Löhne lässt sich in drei Komponenten untergliedern: Entwicklungen in der gesamten Wirtschaft (Zeiteffekt), Entwicklungen im Zusammenhang mit dem Lebenszyklus (Alterseffekt) und Entwicklungen in jeder Kohorte (Kohorteneffekt). Der Kohorteneffekt wird anhand des ständigen Lohns gemessen, der dem Durchschnitt der Löhne entspricht, den die Individuen einer Kohorte bezogen haben. In den einzelnen Kohorten nahm der ständige Lohn bis zu den Kohorten zu, die Anfang der vierziger Jahre geboren wurden, und ging dann bis zu der 1956 geborenen Kohorte zurück. Seitdem ist der Rückgang des Jahreslohns hauptsächlich auf die Abnahme der Anzahl der jährlich gearbeiteten Tage und das Aufkommen besonderer Beschäftigungsformen zurückzuführen. Bei den Männern ist er spürbarer als bei den Frauen. Im Gegensatz zu den Männern ist der Kohorteneffekt der Frauen weiterhin günstig. In den nach 1950 geborenen Generationen wurde das einstige Gleichgewicht zwischen altersbedingtem Lohnanstieg und Entlohnung der neu hinzugekommenen Generationen gebrochen. Die Entlohnung dieser Generationen zu Beginn ihres Erwerbslebens hat sich verschlechtert, aber dieser Rückgang wurde durch eine raschere Progression zu Beginn der Laufbahn ausgeglichen. Dieses neue Gleichgewicht geht im Übrigen mit einer größeren Differenzierung der individuellen Laufbahnen innerhalb der Kohorten einher. Diese zwischen Arbeitnehmern unterschiedlichen Laufbahnen betreffen stärker den Anstieg des Lohns als deren Höhe. Während die Streuung der Lohnentwicklungen von der Kohorte 1938 bis zur Kohorte 1954 regelmäßig abgenommen hatte, sind die Werdegänge seit der Kohorte 1956, die Ende der «glorreichen Dreißiger» auf den Arbeitsmarkt kamen, erneut zunehmend differenzierter.
Wage Paths by Cohort from 1967 to 2000
Individual wage growth can be broken down into three elements: growth common to the entire economy (date effect), growth linked to the lifecycle (age effect) and growth specific to each cohort (cohort effect). The cohort effect is measured by the permanent wage, which is equal to the average of the wages earned by the individuals in the cohort. The permanent wage rose from cohort to cohort through to the generations born in the early 1940s. Then it fell through to the cohort born in 1956. Since, the downturn in annual remuneration has been mainly due to the decrease in the number of days worked per year and the development of atypical forms of employment. It is much more marked among men than women. Unlike the men, women continue to benefit from a positive cohort effect. The balance between age-related wage growth and the remuneration of new entrants disappeared for the generations born after 1950. These generations’ starting wages were lower, but this downturn was offset by faster wage growth at the start of their careers. This new balance is associated with greater differences between individual wage paths within each cohort. These differences concern more wage growth than level. While the spread of wage paths gradually narrowed from the 1938 cohort to the 1954 cohort, paths started diverging again with the 1956 cohort, which arrived on the job market at the end of the post-war economic boom period.
Les carrières salariales par cohorte de 1967 à 2000
L’évolution des salaires individuels peut être décomposée en trois: les évolutions communes à toute l’économie (effet de date), celles liées au cycle de vie (effet d’âge) et celles propre à chaque cohorte (effet de cohorte). L’effet de cohorte est mesuré par le salaire permanent, égal à la moyenne des salaires perçus par les individus appartenant à cette cohorte. D’une cohorte à l’autre, le salaire permanent a augmenté jusqu’aux cohortes nées au début des années quarante, puis il a ensuite baissé jusqu’à la cohorte née en 1956. Depuis, la baisse de la rémunération annuelle perçue est principalement due à la baisse du nombre de jours travaillés par année et au développement des formes particulières d’emploi. Elle est beaucoup plus sensible chez les hommes que chez les femmes. Contrairement aux hommes, ces dernières continuent à bénéficier d’un effet de cohorte favorable. Dans les générations nées après 1950, l’équilibre de naguère entre la progression du salaire avec l’âge et la rémunération des nouveaux entrants a été rompu. La rémunération de ces générations en début de vie active s’est dégradée, mais ce recul a été compensé par une progression plus rapide en début de carrière. Ce nouvel équilibre s’accompagne par ailleurs d’une différenciation plus grande des trajectoires individuelles au sein des cohortes. Ces divergences de parcours entre salariés concernent plus la progression des rémunérations que leur niveau. Alors que la dispersion des carrières salariales avait régulièrement diminué de la cohorte 1938 à la cohorte 1954, les itinéraires sont à nouveau de plus en plus différenciés depuis la cohorte 1956, arrivée sur le marché de l’emploi à la fin des «trente glorieuses».
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 56
Langue Français

Extrait

Les carrières salariales par cohorte de 1967 à 2000 Malik Koubi*
SALAIRES
L’évolution des salaires individuels peut être décomposée en trois : les évolutions communes à toute l’économie (effet de date), celles liées au cycle de vie (effet d’âge) et celles propres à chaque cohorte (effet de cohorte). L’effet de cohorte est mesuré par le salaire permanent, égal à la moyenne des salaires perçus par les individus appartenant à cette cohorte. D’une cohorte à l’autre, le salaire permanent a augmenté jusqu’aux cohortes nées au début des années quarante, puis il a ensuite baissé jusqu’à la cohorte née en 1956. Depuis, la baisse de la rémunération annuelle perçue est principalement due à la baisse du nombre de jours travaillés par année et au développement des formes particulières d’emploi. Elle est beaucoup plus sensible chez les hommes que chez les femmes. Contrairement aux hommes, ces dernières continuent à bénéficier d’un effet de cohorte favorable. Dans les générations nées après 1950, l’équilibre de naguère entre la progression du salaire avec l’âge et la rémunération des nouveaux entrants a été rompu. La rémunération de ces générations en début de vie active s’est dégradée, mais ce recul a été compensé par une progression plus rapide en début de carrière. Ce nouvel équilibre s’accompagne, par ailleurs, d’une différenciation plus grande des trajectoires individuelles au sein des cohortes. Ces divergences de parcours entre salariés concernent plus la progression des rémunérations que leur niveau. Alors que la dispersion des carrières salariales avait régulièrement diminué de la cohorte 1938 à la cohorte 1954, les itinéraires sont à nouveau de plus en plus différenciés depuis la cohorte 1956, arrivée sur le marché de l’emploi à la fin des « trente glorieuses ».
* Malik Koubi appartient à la division Salaires et revenus d’activité de l’Insee. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 369-370, 2003
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L es parcours salariaux sont infiniment plus diversifiés que les salaires observés à un instant donné. Le temps est en effet une source de différenciation entre les parcours des sala-riés, dont les trajectoires divergent au gré des décisions individuelles ou des événements qui jalonnent leur devenir professionnel. Pour autant, une carrière salariale n’est pas la simple juxtaposition de salaires qui se suivraient de manière aléatoire. Elle fait généralement preuve d’une certaine cohérence traduisant les constan-tes propres à l’histoire professionnelle de l’indi-vidu. C’est Mincer qui a formalisé le premier cette cohérence temporelle des carrières salaria-les, en faisant l’hypothèse que les progressions salariales étaient liées aux décisions des agents en matière de formation. Cette dernière peut être considérée comme un investissement qui amé-liore les capacités productives du salarié dont le salaire constitue le rendement final. Mincer montre ainsi que le salarié a intérêt à concentrer préférentiellement ses efforts de formation en début de carrière. Le profil salarial d’ensemble peut ainsi être relié aux caractéristiques indivi-duelles des salariés et à leur histoire profession-nelle. La notion de carrière salariale fait aussi référence à une certaine institutionnalisation par les employeurs des carrières de leurs salariés. Dans un but d’incitation et de fidélisation de leurs salariés, les entreprises ont en général inté-rêt à aménager des progressions régulières de salaire avec l’âge, qui ne reflètent pas exacte-ment l’évolution conjointe de la productivité des salariés. Dans l’approche inter-temporelle des carrières adoptée, la date de naissance d’un salarié joue un rôle déterminant sur son profil salarial. Les salariés nés la même année partagent un ensem-ble de déterminants qui influencent leurs par-cours professionnels. Issus du même système scolaire, ils ont également subi les mêmes chocs économiques aux mêmes moments de leur cycle de vie et se trouvent ainsi avoir en commun, du fait même de leur appartenance à une même cohorte (1), des trajectoires en partie similaires, comme c’est déjà visible sur la structure des cohortes (2). Aussi compare-t-on les carrières salariales des cohortes de salariés qui se sont succédées sur le marché de l’emploi entre 1967 et 2000. Une décomposition des évolutions salariales selon des effets de période, d’âge et de cohorte permet de décrire finement les carrières salariales individuelles : quelques paramètres rendent compte de la forme de la carrière de chaque salarié et des variations de son salaire. On peut ensuite mesurer les différences de par-cours existant en moyenne entre les cohortes,
mais aussi, au sein de celles-ci, entre les par-cours des salariés qui les composent. La notion de salaire permanent caractérise cha-que cohorte. Elle permet de mesurer la part de l’évolution des salaires qui est imputable à l’appartenance à une cohorte. À cet « effet de cohorte » se surajoute un profil par âge, calculé en moyenne sur toutes les cohortes : la variation du salaire résulte de la composition de ces deux effets. Ce profil peut d’ailleurs ne pas être le même pour les hommes et pour les femmes. Il est susceptible de déformations d’une cohorte à l’autre, la progression du salaire en début, milieu et fin de carrière pouvant être affectée de variations sensibles. La dispersion des salaires au sein d’une même cohorte est également une caractéristique sujette à évolution d’une cohorte sur l’autre. Enfin, d’une cohorte à l’autre, les profils salariaux peuvent évoluer différemment selon les caractéristiques des salariés (catégorie sociale, conditions d’emploi, secteur d’activité, région, sexe, etc.). Telles sont les questions sou-levées par l’analyse inter-temporelle présentée dans cet article. Effets de date, d’âge et de cohorte, et carrières « relatives » (1)  (2) Pour comparer les carrières salariales de salariés ayant vécu à des époques différentes, il est nécessaire de prendre en compte les effets de date et d’âge. Les effets de date modélisent l’évolution annuelle de l’ensemble des salaires de l’économie. Tenir compte de cette évolution est nécessaire en dehors des situations de crois-sance équilibrée, afin de séparer, dans l’évolu-tion du salaire d’un individu donné, ce qui tient à l’évolution générale commune à tous les sala-riés, et celle qui lui est propre. Les chocs écono-miques ont en effet un impact considérable sur les carrières salariales. Ainsi, après le ralentisse-ment économique de la fin des années 1970, le rythme de croissance du salaire s’est infléchi au sein de chaque cohorte, ce que l’on peut consta-ter lorsqu’on représente l’évolution du salaire moyen de chaque cohorte en euros constants (cf. graphique I). Dans la mesure où l’on s’inté-resse aux spécificités salariales de chaque cohorte de salariés, les carrières salariales doi-vent être purgées des chocs affectant l’écono-mie dans son ensemble. C’est pourquoi le 1. On utilisera indistinctement le terme de cohorte ou celui de génération. 2. Voir dans ce numéro Malik Koubi, « Les trajectoires professionnelles : une approche par cohorte ».
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 369-370, 2003
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