Les images de ?iva dans l Inde du Sud : VIII, IX, X, Kevala-, Um?sahita- et ?li?gana-Candra?ekharam?rti - article ; n°1 ; vol.21, pg 41-70
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Les images de ?iva dans l'Inde du Sud : VIII, IX, X, Kevala-, Um?sahita- et ?li?gana-Candra?ekharam?rti - article ; n°1 ; vol.21, pg 41-70

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Description

Arts asiatiques - Année 1970 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 41-70
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Marguerite E. Adiceam
Les images de Śiva dans l'Inde du Sud : VIII, IX, X, Kevala-,
Umāsahita- et Āligana-Candraśekharamūrti
In: Arts asiatiques. Tome 21, 1970. pp. 41-70.
Citer ce document / Cite this document :
Adiceam Marguerite E. Les images de Śiva dans l'Inde du Sud : VIII, IX, X, Kevala-, Umāsahita- et Āligana-
Candraśekharamūrti. In: Arts asiatiques. Tome 21, 1970. pp. 41-70.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1970_num_21_1_1019IMAGES DE SIVA DANS L'INDE DU SUD : IES
VIII, IX, X, KEVALA-, UMÂSAHITA-
ET ÀIMGANA -CANDRASEKHARAMÛRTI1'
par M. E. ADICÉAM
Avec Candrasekharamûrti, « la forme qui a la lune (candra) pour diadème »
(sekhara), nous avons affaire à ce qu'on pourrait appeler une mûrli de base, non
qu'elle ait été conçue antérieurement aux autres, mais les descriptions iconographiques
d'un grand nombre de représentations de Siva (2) s'y réfèrent expressément et, au
contraire de celles qui ont été étudiées auparavant (3), elle est sans substrat
mythologique.
Certes, dès les plus anciens textes (4), Siva est évoqué comme le dieu dont le
croissant de lune orne la coiffure et les légendes ne manquent pas pour expliquer
ce trait. Le Mahâbhârata (5) nous en rapporte une : Siva y répond comme souvent
à une question de Pârvatï qui veut savoir pourquoi le croissant de lune brille sur sa
tête. C'est, répond le dieu, depuis le temps de la destruction du sacrifice de Daksa,
où, plein de fureur, je chassai et molestai tous les dieux qui y avaient pris part. Dans
ma colère je frappai du pied Soma (autre nom de Candra) qui, simple spectateur,
(1) La documentation a été réunie par le groupe de travail de l'Institut Français d'indologie et de
l'École Française d'Exirême-Orient à Pondichéry, formé de MM. N. R. Bhatt, R. Dessigane, Nilakanta Sarma,
P. Z. Pattabiramin et V. M. Subramanya Ayyar.
(2) Cf. par exemple, parmi les formes étudiées ici, Lingodbhava0, Harihara0, Ardhanârïsvara0 et Vr«avâha-
namûrti.
(3) Cf. Arts Asiatiques, t. VIII, fasc. 1, 1961, Lingodbhavamûrti ; t. XI, fasc. 2, 1965, Bhairava ; t. XII,
1965, Bhik^âtana et Kankâlamûrti ; t. XIII, 1966, Harihara ; t. XVIII, 1968, Ardhanârïhvara et t. XIX, 1969,
Vr«avâhanamûrti.
(4) Cf. en particulier la littérature tamoule du Sangam qui en donne peut-être les plus anciens exemples
( 1 1- ine s. ap. J. C), comme Kaliliokai, 103, 15-16, où les belles cornes du taureau roux sont comparées au jeune
croissant de lune qui orne la tête de £iva. Et aussi, id., 104, 11-12 ; PuRanâNuRu, 55, 4-6 et 91, 5-6, etc..
(5) Anu«âsanaparvan, adh. 207, £1. 28-33, édit. de Kumbhakonam. 12 M. E. ADICÉAM
n'était en rien coupable. Bien qu'ainsi maltraité, il me supplia de telle sorte que je fus
pris de remords, et c'est pourquoi, depuis, en expiation, je le porte toujours sur la tête.
Ailleurs (1) il s'agit d'un épisode de la grande histoire du barattement de la mer
de lait où dieux et démons (daiiya) s'opposèrent dans un terrible combat pour la
possession de l'ambroisie (amrla). Ici, Candra, effrayé par Râhu (2), prend refuge
auprès de Siva et Celui-qui-délivre-ses-dévots-de-toute-crainte le met alors sur sa
tête (3).
C'est encore une autre légende, la plus répandue, que nous avons dans toute
une série de textes plus récents, tant sanskrits que tamouls ou kannada (4). Nous
y retrouvons Daksa qui, ayant donné en mariage à Gandra ses vingt-sept filles (les
27 naksalra ou constellations), lui a recommandé de ne faire entre elles aucune diffé
rence. Candra a promis et a été un temps heureux avec ses vingt-sept femmes éga
lement aimées. Mais peu à peu séduit par la plus grande beauté de deux d'entre elles,
Krttikâ et Rohinï, il néglige les autres, qui vont se plaindre à leur père. Celui-ci se
fâche et maudit son gendre : chaque jour il perdra un de ses seize « doigts » (kalâ)
et finalement disparaîtra. Le seizième jour étant arrivé, Candra réduit à son dernier
«doigt» va, selon le conseil de Brahmâ, trouver Siva sur le Kailâsa et implore son
secours, le dieu prend alors l'unique « doigt » de Candra et le met dans sa chevelure ;
il l'assure ensuite qu'il retrouvera les quinze autres un à un mais pour les perdre,
puis les retrouver à nouveau, indéfiniment.
Le Vâyupurâna enfin (Uttarârdha, adh. 28, 1. 29) (5), après avoir raconté la
(1) Sivapurâna, Satarudrasanihitâ, adh. 16, £1. 2-13.
(2) Un daiiya qui provoque les éclipses en avalant le soleil ou la lune.
(3) Pour un texte kannada, le éivatatlvacinlâmani par Lakkannadande^a cité par T. S. SàmarSya dans
Sivaiaranakalhâralnakoia, p. 579, les dieux ne purent supporter les rayons de la lune (Candra) lorsqu'elle
sortit de l'océan baratté et ils implorèrent l'aide de £iva qui prit sur sa tête l'un des 16 doigts de la lune et
laissa les 15 autres pour les dieux et les hommes.
S. K. Saraswati, dans Early Sculpture of Bengal, Calcutta, 1962, résume une autre histoire rapportée
dans l'édition Vangavâsi du Sivapurâna (Sanatkumârasamhitâ, chap. 28) mais que nous n'avons pas retrouvée
dans les éditions à notre disposition : « On account of Siva's severe austerities after the self immolation of
Sati, the whole world was on the point of being dried up. On the advice of Brahmâ, the Gods headed by Indra,
offered to Siva two vases, one containing nectar in the form of the moon, and the other containing poison.
>iva accepted the offer, first the vase of which was transformed in the crescent moon on his matted
tiara, and next, the vase of poison, with which he anointed his neck. And thus did he come to be known as
Chandra-iekhara and Nllakantha. »
(4) Sanskrit : Skàndamahâpurâna, Dak^akânda (VI), adh. 3 ; Tamoul : Kandapurânam, VI, 4, 1-62
(cf. La légende de Skanda, par R. Dessigane et P. 7,. Pattabiramin, IFI, Pondichéry, 1967, p. 178) et
Civaparakkiramam, éd. IrattiNavelu Mutaliyar, 1898, ch. 10 ; kannada : Sivasaranakalhâralnakosa par
T. S. éàmarâya citant, p. 579 : Kalhâsâgara de Basavalinga, p. 102 b, Somesvarapuràna de Pâlkurike Somanâtha,
p. 187-8, Bhairaveivarakalhàsùlraralnâkara par £ântalingadeMka, p. 755, et Gururâjacaritra par Siddhananje^a,
IV, 7.
Ces textes, en fait, reprennent et « sivaïsent » une ancienne légende védique. Pour les références aux
textes védiques, et les problèmes que pose cette légende voir : Jean Fillioiat, La doctrine classique de la médecine
indienne, Paris, 1949, p. 84 sq.
(5) Le passage est repris mot pour mot par le Skandapurâna, IV, adh. 1 1, 1. 29 : 13e des grands Purâna,
il n'a rien à voir avec le Skàndamahâpurâna précédemment cité, texte du Sud et largement postérieur. Sur
ce dernier voir La légende de Skanda, introduction par J. Filliozat, p. n et n. 1. •
LES IMAGES DE SIVA DAXS L'INDE DU SUD: VIII, IX, X 43
naissance de Soma (= Candra), fils d'Atri, lui-même fils de Brahmâ, et les événements
qui s'en suivirent, le conduit à Avimukta (ou Kâsi) où il installe un linga portant
son nom : Candresa. Par la grâce de Siva il devient roi des eaux et des semences et
creuse un puits dont l'eau libère de l'ignorance tout homme qui la boit et s'y baigne.
Le dieu des dieux satisfait pose sur son chignon (mauli) un des « doigts » de Candra,
celui qui, excellent, vivifie le monde. Et, ajoute le récit, c'est parce que ce doigt de
Candra est sur la tête de Siva que, lors de la malédiction de Daksa, Candra put croître
à nouveau.
Si intéressantes que soient ces légendes, elles ne nous apportent rien d'autre
que l'explication mythologique du nom de Candra-sekhara, simple épithète de nature
de Siva. Candra, le dieu lune, sous la forme du croissant, est un des attributs spéci
fiques de notre dieu (1) — que cet attribut symbolise sa Seigneurie (aiêvarya) (2)
ou la Joie de l'illumination intérieure (âhlâdah ... âtmajyotih) (3). Singulièrement, il
devrait être l'attribut par excellence de notre mùrti, mais en fait, s'il figure dans les
descriptions assez détaillées et, très généralement, dans les représentations, il n'y est
cependant pas particulièrement souligné.
Il semble qu'ici l'artiste, ou le dévot, se représentant son Seigneur — dési

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