Les industries de la soie dans la vallée du Rhône - article ; n°1 ; vol.5, pg 1-26
27 pages
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1929 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 1-26
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 63
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Clerget
Les industries de la soie dans la vallée du Rhône
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 5 n°1, 1929. pp. 1-26.
Citer ce document / Cite this document :
Clerget Pierre. Les industries de la soie dans la vallée du Rhône. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 5 n°1, 1929. pp. 1-26.
doi : 10.3406/geoca.1929.6694
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1929_num_5_1_6694LES INDUSTRIES DE LA SOIE
DANS LA VALLÉE DU RHONE
PAR PIERRE CLERGET
Privée de charbon et de minerai, la vallée du Rhône s'est très
peu industrialisée; toujours grande région de passage, mais qui se
franchit sans étapes, elle est plutôt de vocation agricole, et c'est
dans ce sens que s'effectue son développement économique. Liées
à la culture par leur origine, campagnardes par leur localisation,
remplaçant facilement le charbon par les forces hydrauliques, les
Industries de la soie se trouvent particulièrement adaptées au mi
lieu géographique, ce qui explique aussi leur ancienneté.
i. La Sériciculture.
Introduite au vie siècle dans l'Empire byzantin, la sériciculture
est peu après propagée par les Arabes, à la suite de leurs migrat
ions, en Egypte, Afrique du Nord, Sicile, Espagne. En France,
elle nous est venue d'Italie et, probablement, d'Espagne; sa date
d'introduction est incertaine. Les premiers essais de séricicul
ture en Provence paraissent dater du xive siècle, peut-être du xine,
d'après Natalis Rondot. Cette incertitude chronologique provient
notamment du fait que le commerce de la soie et la fabrication des
•tissus ont devancé notablement la sériciculture. L'envoi à la reine
Jeanne de Bourgogne, en 1345, par le sénéchal de Beaucaire et Nî
mes, de 12 livres de soie de Provence, achetée à Montpellier 76 sols
tournois la livre, est un des premiers témoignages historiques d'une ,
:
P." CLERGET 2î
production nationale1, auquel ron. peut joindre les plantations de
mûriers ; faites dans le : Comtat i Venaissin > par; le pape Clément \ V,
après le transfert du Saint-Siège à Avignon. ,
Mais l'essor de la sériciculture française date de Henri î IV, qui r
réalisa les idéesde Laffémas et d'Olivier de Serres; et c'est ce der
nier, auquel on devait déjà l'introduction de la garance et du hou
blon, qui fut charged'organiser la culture du mûrier et l'élevage du
ver. Un édit de 1602 prescrivait la plantation de mûriers dans les
Généralités de Paris, Lyon, Orléans, Tours," mais c'est surtout dans;
les provinces méridionales, le Languedoc, le Dauphine; la Provence :
que la sériciculture va trouver sonprincipal foyer de production.
Le mûrier est bien un arbre robuste dont les diverses variétés
s'accommodent des climats les plus différents; mais pour qu'il soiti
utilisable, c'est-à-dire pour. qu'on puissel'effeuiller sans arrêter sa
végétation, sa limite correspond -approximativement à celle de la
vigne. Toute la basse vallée du Rhône jusqu'à Lyon correspond à
ces conditions. Mais le mûrier de. la montagne est plus estimé que:
greffé' donne des feuilles plus abondantes, celui de la plaine ; l'arbre
qui se détachent mieux, fanent moins vite que celles du mûrier sau
vage ; elles donnent aussi un meilleur résultat, quoique pluspetites 2.
La culture du mûrier est conditionnée рагЛа nécessité, d'obtenir,
la feuille à bon marché. Le prix dépend à la fois de la productivité
de l'arbre et du coût de la cueillette. Pour obtenir le premier résul
tat, on propose de remplacer l'arbre, long à croître, par, la culture
du mûrier, en prairie, en semant des graines — vieille idée lancée,
en:1831, par le Lyonnais Bonnafous — , ou mieux de le planter en
cordons, comme la vigne, ce qui permet de récolter les feuilles dès.
la quatrième année. La cueillette est aussi rendue plus facile et plus ;
rapide. On suggère également de la rendre moins coûteuse en rem
plaçant, dans la nourriture du ver, la feuille par le. rameau, qui a
encore l'avantage de se prêter, à une meilleure hygiène pour les
vers et d'exiger une moindre surface pour, l'élevage.
Les conditions géographiques exigées рагЛ a culture du mûrier
Г. E. Reynier, la Soie en Vivarais. Etude- ď histoire et de géographie écono
miques, in-8, Largentière, 1921.
2. Cf. les publications de M. Ch. Secrétain, directeur de la Station sérici-
cole d'Alès: la Culture du mûrier en France; les Prairies de: mûriers; le Mûrier;
Sériciculture empirique et sériciculture rationnelle. - •.
INDUSTRIES DE LA SOIE 3
et l'éducation des vers, particulièrerhent en ce qui concerne la tem
pérature, correspondent à une zone. très vaste, mais qui se trouve
réduite par des nécessités économiques et sociales: Les éducations
exigent la. présence d'une: main-d'œuvre nombreuse, habile; bien
formée par une longue tradition; et qui, malgré les prix élevés de la
soie, doit être peu coûteuse, composée surtout de femmes et d'enT
fants; C'est ainsi que la sériciculture ne convient ni aux régions de
grandes fermes/de faible densité de population, ni aux de
cultures : spécialisées' qui ; exigent .beaucoup > de main-d'œuvre, . et.
surtout, comme la vigne, au moment des éducations; tandis qu'elle :
trouve plus de facilités dans les pays de métayage ou dans les ré
gions de petites : exploitations et d'agriculture pauvre, comme : le
Massif Central:
La sériciculture nesemble pas être favorisée par la concentrat
ion agricole. Les grandes éducations de 10, 20 onces et plus *, nomb
reuses en France, il y a cinquante ans, ont disparu en grande part
ie parce qu'elles ne permettent pas d'atteindre un rendement élevé, .
qu'elles exigent de vastes locaux, une installation coûteuse, une
main-d'œuvre nombreuse, surtout pendant les : quinze - premiers
jours. - Les petites éducations, au contraire, peuvent, obtenir plus :
facilement de forts rendements ; elles se contentent d'une salle quel
conque de .l'habitation, rendue disponible pendant un mois seul
ement ; la main-d'œuvre familiale suffit et les frais se trouvent ainsi :
réduits au minimum. La supériorité des petites éducations est en
core prouvée par l'exemple de tous les pays grands producteurs:
Ces petites éducations pourraient se multiplier et accroître la pro
duction* dans une large mesure ; simples occupations accessoires,
elles sont capables de fournir.un appoint intéressant, du même or
dre que l'aviculture ou l'apiculture, et dans une période de temps
réduite2.
Avant 1800, la production française; n'a jamais alimenté qu'en £
' partie la fabrication nationale ?.- Dès le début du xixe siècle, elle
1. L'once de graines est de 25 grammes, qui ont rendu en moyenne, en 1927
50 kilogrammes 350 de cocons frais. De 1882 à 1922, l'importance moyenne des
éducations est tombée de 47 gr. 780 de graines à 29 gr. 268:,
2/ P. Vieil, Sériciculture, in-16, Paris,- J.-B.' Baillière, 1920.
3. D'après l'intendant d'Herbigny, en 1697, sur 6.000 balles de soie entrées
à Lyon, 1.200 seulement étaient d'origine française. , 4 P. CLERGET
prend un rapide essor qui continue régulièrement jusqu'en 1853r
pour atteindre 26 millions de kilogrammes. Les éducations étaient
alors pratiquées dans soixante-quatre départements. C'est à ce
moment qu'une maladie épidémique très grave, la pébrine, favorisée
par l'accumulation, pendant plusieurs années, d'énormes quantités
de vers dans les magnaneries, fut constatée dès 1849. Elle se déve
loppa rapidement, et ses ravages sont tels que la récolte de cocons
s'abaisse à 7 millions et demi de kilogrammes, en 1856, et à 5 mil
lions et demi en 1865.
Grâce à l'intervention de Pasteur et aux recherches qu'il pour»
suit, de 1865 à 1870, la production remonte, en 1877, à 11.400.000
kilogrammes. Depuis cette époque, la sériciculture n'a pas cessé de
péricliter pour atteindre son minimum pendant la guerre, avec INDUSTRIES DE LA SOIE 5
1.738.000 kilogrammes en 19.15. Les productions postérieures mar
quent des fluctuations de hausse et de baisse, sans que l'on ait pu
dépasser le chiffre de

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