Les pertes d’usage récréatif du patrimoine forestier après les tempêtes de 1999 : le cas de la forêt de Fontainebleau - article ; n°1 ; vol.357, pg 153-172
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Economie et statistique - Année 2002 - Volume 357 - Numéro 1 - Pages 153-172
Las pérdidas de uso recreativo del patrimonio forestal después de las tormentas de 1999: el caso del bosque de Fontainebleau
Nunca los bosques franceses habían sufrido tantos estragos como los que se debieron a las tormentas Lothar y Martin de diciembre de 1999: las tres cuartas partes de los departamentos fueron afectadas, unas 50 000 hectáreas fueron devastadas y el volumen de árboles derribados fue superior en más de doce veces que tras la tormenta de 1982 que afectó a unos 31 departamentos. Además de los perjuicios biológicos y de los daños comerciales, las tormentas de 1999 tuvieron también consecuencias sobre la frecuentación de los bosques. Es posible medir, en términos monetarios, las pérdidas de uso recreativo del patrimonio forestal debidas a esas tormentas al escoger unos métodos que permiten medir el valor de los bienes medioambientales, la mejora de su calidad mediante la instauración de medidas de restauración o de preservación, o su degradación debida a un daño (contaminación o acontecimiento climático). Entre esos métodos, el método de evaluación contingente (MEC) está supeditado a la realización de unas encuestas de terreno para medir el valor que visitantes y vecinos le otorgan a un sitio o a la variación de su calidad. Al coger como ejemplo el macizo forestal de Fontainebleau, las pérdidas de uso del patrimonio forestal se midieron básandose en el precio que los usuarios estarían dispuestos a pagar (el consentimiento a pagar) para contribuir a la restauración del bosque. La pérdida del uso recreativo del patrimonio forestal relacionada con los daños causados por las tormentas de diciembre de 1999 fue valorada en unos 200-240 francos (unos 30,50-36,6 euros) por persona y por año. Por visita, se valoraría entre unos 13 y 18 francos (2-2,75 euros).
Les pertes d’usage récréatif du patrimoine forestier après les tempêtes de 1999: le cas de la forêt de Fontainebleau
Jamais les forêts françaises n’avaient subi autant de destructions que celles provoquées par les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999: les trois quarts des départements ont été touchés, 500 000 hectares de forêt ont été dévastés et le volume des bois abattus a été 12 fois plus important qu’après la tempête de 1982, où 31 départements avaient été sinistrés. À côté des atteintes biologiques et des dommages marchands, les tempêtes de 1999 ont également eu des conséquences sur la fréquentation des forêts. Il est possible de mesurer, en termes monétaires, les pertes d’usage récréatif du patrimoine forestier consécutives à ces tempêtes grâce à la mise en oeuvre de méthodes permettant d’apprécier la valeur d’un bien environnemental, l’amélioration de sa qualité par la mise en place de mesures de restauration ou de préservation, ou sa dégradation à la suite d’un dommage (pollution ou événement climatique). Parmi elles, la méthode d’évaluation contingente (MEC) passe par la réalisation d’enquêtes de terrain pour évaluer la valeur que les visiteurs et les riverains accordent à un site ou à la variation de sa qualité. En choisissant pour exemple le massif forestier de Fontainebleau, les pertes d’usage du patrimoine forestier ont été mesurées à partir du prix que les usagers seraient prêts à payer (le consentement à payer) pour contribuer à la remise en état de la forêt. La perte d’usage récréatif du patrimoine forestier liée aux dommages causés par les tempêtes de décembre 1999 a ainsi été évaluée aux alentours de 200-240 francs (30,50-36,60 euros) par personne et par an. Par visite, elle s’inscrirait dans une fourchette allant de 13 à 18 francs (2-2,75 euros).
The Loss of Recreational Forest Use Following the 1999 Storms: The Case of Fontainebleau Forest
Never have the French forests suffered such destruction as that inflicted by the Lothar and Martin storms of December 1999. Three-quarters of France’s départements
were hit, 500 000 hectares of forest were devastated and the volume of felled wood was twelve times higher than after the 1982 storm, when 31 départements
were struck. In addition to the biological damage and market losses, the 1999 storms also affected forest frequentation. The loss of recreational forest use following these storms can be measured by methods that assess the value of an environmental good, the improvement in its quality due to rehabilitation or conservation measures, and its deterioration following damage (pollution or a climatic event). One of these methods, the contingent valuation method (CVM), conducts field surveys to evaluate the value that visitors and residents place on a site and on the variation in its quality. The loss of recreational forest use is measured for the example of Fontainebleau forest based on the price that users would be willing to pay (willingness to pay) to contribute to rehabilitating the forest. The loss of recreational forest use due to the damage caused by the December 1999 storms is hence valued at approximately 200 to 240 French francs (30.50 to 36.60 euros) per person per year. On a per visit basis, this would be a bracket of 13 to 18 French francs (2 to 2.75 euros).
Die Verluste an Erholungswert des Waldbestands nach den Stürmen von 1999 am Beispiel des Walds von Fontainebleau
Nie zuvor wurden in den französischen Wäldern derart viele Verwüstungen angerichtet wie durch die Stürme Lothar und Martin im Dezember 1999: drei Viertel der Departements waren davon betroffen; 500 000 Hektar Wald wurden verwüstet, und es musste 12-mal so viel Holz wie nach dem Sturm von 1982, der in 31 Departements Schäden verursacht hatte, gefällt werden. Die Stürme von 1999 hatten nicht nur biologische und wirtschaftliche Schäden, sondern wirkten sich auch auf die Anzahl der Waldbesucher aus. Finanziell beziffern lassen sich die durch diese Stürme verursachten Verluste an Erholungswert des Waldbestandes anhand von Methoden, mit denen der Wert eines Umweltguts, die Verbesserung seiner Qualität durch Aufforstungs– und Erhaltungsmaßnahmen oder seine Beschädigung (durch Verschmutzung oder klimatische Ereignisse) evaluiert werden können. Bei der so genannten Kontingenzmethode werden vor Ort Umfragen durchgeführt, um den Wert zu ermitteln, den die Besucher und Anrainer einem Wald oder seiner Qualität beimessen. Beispielsweise wurden im Wald von Fontainebleau die Verluste an Erholungswert anhand des Preises gemessen, den die Besucher zu zahlen bereit wären (Zahlungsbereitschaft), um zur Aufforstung des Waldes beizutragen. Die durch die Stürme von Dezember 1999 erlittenen Verluste an Erholungswert wurden somit auf 200-240 Franc (30,50-36,60 Euro) pro Person und pro Jahr geschätzt. Pro Besuch wäre dies ein Betrag zwischen 13 und 18 Franc (2-2,75 Euro).
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
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Langue Français

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ENVIRONNEMEN
Les pertes d’usage récréatif du patrimoine forestier après les tempêtes de 1999 : le cas de la forêt de Fontainebleau
Sylvie Scherrer*
Jamais les forêts françaises n’avaient subi autant de destructions que celles provoquées par les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 : les trois quarts des départements ont été touchés, 500 000 hectares de forêt ont été dévastés et le volume des bois abattus a été 12 fois plus important qu’après la tempête de 1982, où 31 départements avaient été sinistrés. À côté des atteintes biologiques et des dommages marchands, les tempêtes de 1999 ont également eu des conséquences sur la fréquentation des forêts. Il est possible de mesurer, en termes monétaires, les pertes d’usage récréatif du patrimoine forestier consécutives à ces tempêtes grâce à la mise en œuvre de méthodes permettant d’apprécier la valeur d’un bien environnemental, l’amélioration de sa qualité par la mise en place de mesures de restauration ou de préservation, ou sa dégradation à la suite d’un dommage (pollution ou événement climatique). Parmi elles, la méthode d’évaluation contingente (MEC) passe par la réalisation d’enquêtes de terrain pour évaluer la valeur que les visiteurs et les riverains accordent à un site ou à la variation de sa qualité. En choisissant pour exemple le massif forestier de Fontainebleau, les pertes d’usage du patrimoine forestier ont été mesurées à partir du prix que les usagers seraient prêts à payer (le consentement à payer) pour contribuer à la remise en état de la forêt. La perte d’usage récréatif du patrimoine forestier liée aux dommages causés par les tempêtes de décembre 1999 a ainsi été évaluée aux alentours de 200-240 francs (30,50-36,60 euros) par personne et par an. Par visite, elle s’inscrirait dans une fourchette allant de 13 à 18 francs (2-2,75 euros).
* Sylvie Scherrer appartient à la Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale (D4E) du Ministère de l ’écologie et du développement durable (MEDD). Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 357-358, 2002
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L desévperléoopcpceumpaetnitondsuennevisroocniénteémdeenltaoliesisrsetolnet conduit à une diversification des fonctions attendues de la forêt. À côté des fonctions mar-chandes, se développent ainsi des fonctions non marchandes parmi lesquelles la protection des eaux et des sols, la préservation de la biodiver-sité et l’accueil du public (MEDD/D4E-IFEN, 2002). Ce dernier aspect, qui renvoie à la fonc-tion récréative de la forêt, regroupe des activités allant de la promenade à la découverte de la nature, en passant par la pratique de nombreux sports : randonnées pédestres, équestres ou à vélo, jogging, escalade, etc. Il revêt toute son importance quand on sait que les forêts françai-ses reçoivent plus de 200 millions de visiteurs par an, ce qui les place au premier rang des lieux de détente et de loisirs des Français. Lorsqu’un dommage est causé à la forêt, comme ce fut le cas lors des tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999, cela porte atteinte à la fonc-tion récréative de la forêt : baisse de la fréquen-tation et/ou diminution du bien-être procuré aux visiteurs. Dans un contexte global d’évaluation des dommages naturels, il est donc indispensa-ble, à côté des pertes directement marchandes comme celles de la filière bois et des atteintes à la fonction biologique, de prendre également en compte les pertes d’usage récréatif en matière de loisirs en forêt.
Mesurer la perte d’usage récréatif du patrimoine forestier La mesure des bénéfices récréatifs procurés par un bien naturel n’est pas aisée. Comme ces bénéfices concernent un bien qui ne fait pas l’objet d’échanges sur le marché, aucun indica-teur direct de valeur ne leur est associé. La dif-ficulté réside aussi dans le fait que la forêt publi-que est considérée comme un bien collectif, sans coût direct de production. Ce bien a pour caractéristique d’être indivisible (on ne peut pas se l’approprier individuellement) et de qualité imposée (on ne peut choisir sa qualité indivi-duellement). De plus, l’usage des uns influence la qualité des usages des autres (Desaigues et Point, 1993 ; Point, 1998). Un agent individuel est donc généralement peu incité à révéler la valeur qu’il attribue au service récréatif procuré par un bien environnemental, à l’amélioration de sa qualité à la suite de l’application d’une mesure de restauration ou de protection, ou à sa diminution après un dommage (pollution, évé-nement climatique, etc.).
Les méthodes utilisées ont pour but d’inciter les agents à révéler leurs préférences. Leur mise en œuvre repose sur la mesure de la variation du surplus économique qui résulterait pour un indi-vidu de la modification de la qualité des services rendus par cet actif. Trois grandes méthodes de valorisation des biens environnementaux ont été développées, qui reposent ainsi sur l’observation des services qu’ils rendent (Desaigues et Point, 1993 ; Scherrer, 2001). La méthode des « coûts de déplacement » repose sur l’idée que les dépen-ses de transport engagées par les individus pour se rendre dans un site constituent leur consente-ment à payer pour visiter ce site. La méthode des « prix hédoniques » part du constat que les dif-férences de prix observées entre des logements identiques, mais situés dans des environnements différents, fournissent une valorisation implicite de cet environnement. La méthode « d’évalua-tion contingente »  passe par la réalisation d’enquêtes destinées à faire révéler aux person-nes interrogées la valeur qu’elles-mêmes attri-buent aux services, ou à la variation de services, rendus par un actif naturel. Une approche par la méthode d’évaluation contingente Cette dernière méthode a été appliquée pour évaluer les pertes d’usage du patrimoine fores-tier à partir du prix que les gens seraient prêts à payer, c’est-à-dire leur consentement à payer (CAP), pour que la forêt retrouve son état d’avant les tempêtes (1). Au cours d’enquêtes de terrain, sur un site donné, un échantillon d’individus s’est ainsi vu proposer des scénarios fictifs (contingents), destinés à les aider à for-muler ce prix. Le choix du site d’enquête s’est porté sur le massif forestier de Fontainebleau. Deux enquê-tes ont été réalisées à l’automne 2001 auprès de personnes âgées de 18 ans et plus (2). Une enquête téléphonique auprès d’environ 2 000 1. Wibe (1994) a répertorié environ 200 études réalisées à cette date sur le thème de l’évaluation des usages récréatifs des forêts. Bishop (1999) présente l’ensemble des méthodes utilisées pour valoriser la forêt, au travers des différents services qu’elle fournit, qu’ils soient marchands ou non marchands. Les bénéfices récréatifs y sont notamment traités, illustrés par quelques réfé-rences récentes sur le sujet. Les résultats de ces études ne sont toutefois pas toujours comparables à ceux présentés ici puisque le but est de valoriser une perte d’usage et non un usage en tant que tel. 2. Les enquêtes ont été effectuées par l’IFOP et l’exploitation des données par le ministère de l’écologie et du développement durable (MEDD).
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 357-358, 2002
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