Maul?n? Shaykh Mo?ammad, un maître de l école de Meshhed du XVIe siècle - article ; n°1 ; vol.30, pg 3-17
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Maul?n? Shaykh Mo?ammad, un maître de l'école de Meshhed du XVIe siècle - article ; n°1 ; vol.30, pg 3-17

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Description

Arts asiatiques - Année 1974 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 3-17
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ivan Stchoukine
Maulānā Shaykh Moammad, un maître de l'école de Meshhed
du XVIe siècle
In: Arts asiatiques. Tome 30, 1974. pp. 3-17.
Citer ce document / Cite this document :
Stchoukine Ivan. Maulānā Shaykh Moammad, un maître de l'école de Meshhed du XVIe siècle. In: Arts asiatiques. Tome 30,
1974. pp. 3-17.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1974_num_30_1_1084MAULANÂ SHAYKH MOHAMMAD,
UN MAÎTRE DE L'ÉCOLE DE MESHHED
DU XVIe SIÈCLE
par Ivan STCHOUKINE
Meshhecl apparaît au xvie siècle de notre ère, non seulement comme la ville
sainte de l'Iran qu'elle avait été par le passé, mais aussi comme un centre d'art figu
ratif important. En effet, l'école de peinture livresque qui s'y développe, produit des
œuvres qui peuvent être comparées aux meilleures créations de ce genre sorties des
ateliers royaux de Tabriz et de Qazvîn, ou de ceux de l'ancien centre culturel de
Shîrâz, toujours actif. Cette renaissance picturale au sein de la cité vouée au souvenir
des immaculés imâms, n'a rien à faire avec le sentiment religieux ou avec un renouveau
des croyances shî'ites.
Comme on peut l'observer dans la majorité des cas semblables en Iran, la floraison
des arts, en général, et de la peinture, en particulier, est étroitement liée au patronage
seigneurial. Que ce soient un roi, un prince ou un personnage de moindre dignité,
un ministre, par exemple, la présence et l'action protectrice d'un mécène est indi
spensable en Perse pour que les beaux-arts, de même d'ailleurs que les lettres et les
sciences, puissent se développer et prendre un nouvel essor au lieu de végéter.
Sans remonter plus haut, il en fut ainsi sous Tameilan, protecteur des arts en
même temps que destructeur de cités et massacreur de leur population. Il en fut de
même sous les princes de sa lignée. Déjà Iskandar Sultan, Ibrâhîm Sultan, Shah Rokh,
Sultan Mohammad et Ulug Beg, bientôt suivis par Hosayn Bayqarâ et son ministre
'Alî Shîr, furent des mécènes. Les dynasties turcomanes, rivales des Tîmûrides, eurent
également des potentats amis des arts, comme, par exemple, Jahânshâh (qui construis
it la Mosquée Bleue de Tabriz) et Pîr Budâq, des Qâra-Qoyûnlû, et Ozûn Hasan et
et Ya'qûb Beg, des Aq-Ooyûlû.
Une ambiance favorable à la lloraison de la peinture livresque se créa, au
xviie siècle, à Meshhed qui vit alors se développer dans son sein la production de IVAN STCHOUKINE 4
manuscrits illustrés. Nous devons à cette école de beaux volumes qui se rangent, par
la qualité de leurs images, à côté des meilleures œuvres des grands centres artistiques
de l'Iran safavi. Cette renaissance picturale que connaît la cité de l'imam Rezâ, est
entièrement due à la protection d'un mécène, Ibrahim Mîrzâ ibn Bahrâm Mîrzâ. Fils
du frère du souverain régnant, Shah Tahmasp, le jeune prince, à peine sorti de son
enfance (il n'avait que 12 ans), fut nommé gouverneur de Meshhed, poste qu'il
conserva au moins pendant une vingtaine d'années, avant de rentrer à Qazvîn, la
capitale du royaume. Il devait y périr bientôt, victime de la vindicte du nouveau
shah, Isma'îl II (le 23 février 1577).
Curieux personnage que cet Ibrâhîm Mîrzâ dont un de ses contemporains, Qazî
Ahmad ibn Mîr Munshî, nous a laissé un portrait littéraire aussi pittoresque qu'une
miniature persane, dans son Traité des Calligraphes et des Peintres. Le jeune prince
s'y présente devant nous comme un brillant dilettante, épris de poésie et d'art, mais
s'intéressant en même temps aux sciences et aux métiers. Par ces traits il ressemble,
mutatis mutandis, à un prince de la renaissance italienne. Le nom de plume qu'il
avait choisi pour signer ses vers, car il était aussi poète à ses heures, celui de Jâhî,
le Magnifique, n'évoque-t-il pas le souvenir de son homologue de Florence ? A la
passion pour les arts, les lettres et les sciences, Ibrâhîm Mîrzâ ajoutait l'engouement
pour les petites choses de la vie, pour ce qu'on pourrait appeler de nos jours « les arts
ménagers », et, tout spécialement, pour l'art culinaire. Peintre en même temps que
poète, le jeune prince exécutait des esquisses à l'encre de Chine ainsi que des compos
itions en couleurs qui évoquaient dans la mémoire, écrit Qazî Ahmad, l'image de
Mânî (le légendaire Manès) ou de maître Behzâd.
En vrai mécène, Ibrâhîm vivait entouré d'artistes, de peintres de poètes, ainsi
que de derviches et d'un prolétariat d'intellectuels parasites. Il témoignait une
certaine passion pour « les éphèbes au visage de tulipe ». Ce goût pour les beaux
adolescents du prince était d'ailleurs dans l'ordre des choses de son milieu et ne
semble pas avoir nui à ses relations matrimoniales avec sa jeune épouse, Gauhar-
Shâd Begum, la fille du souverain.
Dans sa « maison du livre », ou kilâb-khâneh, Ibrâhîm avait réuni trois mille
manuscrits, nombre considérable pour l'époque, parmi lesquels se trouvaient les
volumes les plus précieux, et, parmi eux, un album d'images de l'illustre maître
Behzâd. Le père du prince, Bahrâm Mîrzâ, avait aussi possédé un recueil semblable.
De nombreux calligraphes et peintres renommés travaillaient, aidés de divers artisans,
tels doreurs, relieurs, préparateurs de couleurs et autres, à l'exécution de manuscrits
dans cette kilâb-khâneh qui était en même temps qu'une bibliothèque un atelier du
livre. De sa production qui devait être considérable peu de chose nous est parvenu,
mais suffisamment toutefois pour nous permettre de reconnaître dans les images que
nous possédons un style particulier, celui d'une école originale.
Le plus ancien de ces manuscrits qui nous soit actuellement connu, réunit les
sept poèmes (ou Sa'ba = le Sepléle) de Jâmî sous le titre de H aft Aurang (Sept MAULÂNÂ SHAYKH MOHAMMAD 3
Couronnes). L'exécution du texte et des illustrations de ce volume est due à toute une
équipe de peintres et de calligraphes renommés. Elle fut commencée à l'arrivée de
Tbrâhîm Mîrzâ à Meshhed, en 1556, et s'étendit sur une dizaine d'années, pour ne
<5e terminer qu'en 1565. Des peintures de style différent, achevées à un rythme irré
gulier, remplissent cet exemplaire de luxe. Nous les avons déjà examinées dans nos
Peintures des manuscrits safavis, Paris, 1959, n° 170, et il n'y a pas d'utilité d'y revenir
ici.
Ce sera un autre manuscrit qui retiendra maintenant notre attention et fera
l'objet de notre étude. Il est de la même origine que le précédent et lui est à peine
postérieur d'un lustre. Il a pour sujet les mêmes Sept Couronnes de Jâmî, et se présente
également comme un produit de l'atelier princier de Meshhed. Le volume en question,
conservé au Topkapi Sarayi Miïzesi d'Istanbul, H. 1483 (n° 360 du Catalogue de
Fehmi Karatay, avec fausse identification comme Shâh-nâmeh), est un magnifique
exemplaire de ce poème, constitué de 229 folios, mesurant chacun H. 0,353 (et non
0,345) X L. 0,235 m. Il est illustré de 32 peintures et paré de 8 en-têtes enluminés.
Son texte a été calligraphié par Muhibb 'Alî kateb, et daté trois fois de 978/1570-71
(aux folios 151, 170 v. et 229).
Les informations suivantes sont données sur ce calligraphe par Qazî Ahmad :
fils de Maulânâ Rustam 'Alî, il était le kilâbdâr ou le directeur de la « maison du
livre » ou bibliothèque de Ibrahim Mîrzâ. Il écrivait parfaitement, tant en gros carac
tères qu'en caractères menus, sous le nom de plume de Ibrâhîmî. Après être resté
vingt ans au service de ce prince (de 1556 à 1576 ?), il reçut l'ordre de se rendre à
Qazvîn où il mourut.
Les peintures du manuscrit de 978/1570-71 se distinguent par leur belle facture
qui allie la finesse et la sûreté du dessin à des couleurs chatoyantes, d'un vaste diapason
dans les nuances. Elles paraissent appartenir au pinceau d'un seul artiste dont nous
ignorons le nom. Parmi

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