Economie et statistique - Année 1975 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 63-69On peut lire dans la presse des évaluations assez divergentes du nombre de chômeurs qu'il' y aurait actuellement en France. La principale explication des ces divergences est simple les différents chiffres avancés ne recouvrent pas la même notion. Le chômage est en effet un phénomène multidimensionnel qui correspond à un grand nombre de situations concrètes différentes : salariés licenciés, jeunes recherchant un premier emploi, femmes disposées à reprendre une activité à temps plein ou à temps partiel, personnes âgées désirant effectuer de petits travaux en s complément de leur retraite, etc. C'est en fait par une suite de transitions insensibles que l'on parcourt l'ensemble des états qui séparent une situation de chômage caractérisée d'une situation d'inactivité : totale. Un chiffre de chômage n'a donc de sens que si l'on indique avec précision où a été placée la limite conventionnelle entre chômage et inactivité : c'est un problème de définition. Ainsi tout le monde s'accordera sans doute à classer comme chômeur le salarié licencié qui éprouve des difficultés à trouver un nouvel emploi. Mais le consensus sera-t-il aussi général s'il s'agit d'un étudiant ou d'un retraité qui recherche trois ou quatre heures de travail par semaine pour arrondir son budget ? Certes, on peut considérer que ces personnes, qui ne trouvent pas les quelques heures de travail qu'elles souhaiteraient accomplir, participent au sous-emploi de la main-d'œuvre et qu'elles doivent donc être comptées dans le chiffre de chômage. Encore faut-iI annoncer clairement que ce chiffre recouvre ce type de situations et publier une décomposition de celui-ci de façon à mettre en évidence l'importance respective des différentes catégories qui le constituent. 7 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.