Offre de travail des mères en France : l’effet causal du passage de deux à trois enfants - article ; n°1 ; vol.422, pg 51-78
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Economie et statistique - Année 2009 - Volume 422 - Numéro 1 - Pages 51-78
Zwischen 1962 und 2005 nahm die Erwerbsquote der Frauen in Frankreich (von 45,8 % auf 63,8 %) zu, steht aber weiterhin in negativem Verhältnis zur Anzahl der Kinder. Inwiefern schränkt die Geburt eines zusätzlichen Kinds die Teilnahme der Mütter am Arbeitsmarkt ein? Die Relation zwischen Kinderzahl und Erwerbstätigkeit ist komplex, da die Entscheidungen zugunsten einer Geburt und einer Erwerbstätigkeit gemeinsame Determinanten haben und sich gegenseitig beeinflussen. Somit ist es schwierig, a priori zu sagen, ob die Entscheidung, zu arbeiten oder nicht zu arbeiten, der Grund oder die Folge einer bestimmten Anzahl von Kindern ist. Um das Vorhandensein eines negativen kausalen Zusammenhangs zwischen Kinderzahl und Arbeitsangebot der Mütter zu testen, greifen wir auf instrumentale Variablen zurück, d. h. Variablen, die sich auf die Erwerbstätigkeit der Frauen nur indirekt, d. h. durch ihren Einfluss auf die Kinderzahl auswirken. Das Geschlecht der beiden älteren Kinder und die Tatsache, dass eine Frau bei der Erstgeburt Zwillinge bekommt, sind zwei aleatorische Quellen für die exogene Schwankung der Fruchtbarkeit. Zwei ältere Kinder gleichen Geschlechts oder Zwillinge bei der zweiten Geburt erhöhen die Wahrscheinlichkeit, mehr als zwei Kinder zu haben; in diesem Fall schränken die Mütter ihre Erwerbstätigkeit ein. Anhand dieser beiden Variablen lässt sich der kausale Einfluss des Vorhandenseins von mehr als zwei Kindern auf die Erwerbstätigkeit der Mütter schätzen. Die Ergebnisse zeigen, dass bei mehr als zwei Kindern die Wahrscheinlichkeit einer Erwerbstätigkeit der Mütter um ca. 20 Prozentpunkte und im Fall einer Erwerbstätigkeit die Anzahl der gearbeiteten Wochenstunden um zwei Stunden abnimmt. Die negative Auswirkung auf die Erwerbstätigkeit der Mütter könnte umso größer sein, je geringer die Beschäftigungs-und Entlohnungsperspektiven der Mütter am Arbeitsmarkt sind oder je mehr sie ihre Kinder betreuen lassen müssen. Dieser Effekt ist bei den gering qualifizierten Müttern besonders ausgeprägt; er dauert an, wenn die Kinder größer werden, und schwankt nicht entsprechend der Größe des Wohnorts.
Between 1962 and 2005, the rate of female participation in the French labour force rose from 45.8% to 63.8%, but remained negatively correlated with the number of children. To what extent does an additional child reduce mothers’ participation rate? The relationship between number of children and participation is complex, for fertility and work decisions have common determinants and influence each other. It is therefore hard to say a priori if the choice of working or not is a cause or consequence of the fact of having a certain number of children. To test the existence of a negative causal relationship between number of children and mothers’ labour supply, we use instrumental variables, i. e., variables that have only an indirect effect on women’s labour-force participation, via their influence on the number of children. More specifically, the gender distribution of the two eldest children and having twins at second birth are two random sources of exogenous variation in fertility. And having the two eldest children of the same gender or twins at second birth increases the probability of having more than two children— in which case, mothers’ participation rate is reduced. The two variables allow us to estimate the causal influence of having more than two children on mothers’ participation rate. The results show that having more than two children reduces the probability of mothers’ participation by about 20 points and, when they are in employment, it reduces weekly working time by two hours. The negative impact on mothers’ participation may be proportional to the weakness of the mothers’ job and earnings prospects in the labour market and to their need to arrange for child care. This effect is particularly significant for mothers with low educational attainment, but persists when the children grow up and does not vary by size of locality of residence.
Entre 1962 et 2005, le taux d’activité des femmes a augmenté en France (de 45,8 % à 63,8 %) mais reste corrélé négativement au nombre d’enfants. Dans quelle mesure l’arrivée d’un enfant supplémentaire réduit-elle la participation des mères au marché du travail? La relation entre nombre d’enfants et activité est complexe car les décisions de fécondité et d’activité ont des déterminants communs, et s’influencent mutuellement. Il est donc difficile de dire a priori si le choix de travailler ou non est une cause ou une conséquence du fait d’avoir un certain nombre d’enfants. Pour tester l’existence d’une relation causale négative entre nombre d’enfants et offre de travail des mères, nous utilisons des variables instrumentales, c’est-à-dire des variables qui n’affectent qu’indirectement l’activité des femmes, par l’intermédiaire de leur influence sur le nombre d’enfants. Plus précisément, la répartition par sexe des deux aînés et le fait d’avoir des jumeaux à la deuxième naissance, constituent deux sources aléatoires de variation exogène de la fécondité. Et avoir deux aînés du même sexe ou des jumeaux à la deuxième naissance accroît la probabilité d’avoir plus de deux enfants, et dans ce cas, l’activité des mères est réduite. Ces deux variables permettent d’estimer l’influence causale du fait d’avoir plus de deux enfants sur l’activité des mères. Les résultats indiquent qu’avoir plus de deux enfants diminue la probabilité d’activité des mères d’environ 20 points et, lorsqu’elles sont en emploi, le nombre d’heures travaillées par semaine de deux heures. L’impact négatif sur l’activité des mères pourrait être d’autant plus important que les perspectives d’emploi et de salaire des mères sur le marché du travail sont faibles ou qu’elles doivent faire garder leurs enfants. Cet effet est ainsi particulièrement marqué pour les mères peu diplômées, mais perdure lorsque les enfants grandissent et ne varie pas selon la taille de la ville de résidence.
Entre 1962 y 2005, el índice de actividad de la mujer aumentó en Francia (del 45,8% al 63,8%), pero sigue estando correlacionado negativamente con el número de hijos. ¿ En qué medida la llegada de un hijo más reduce la participación de las madres en el mercado laboral? La relación entre el número de hijos y actividad es compleja, porque las decisiones de fecundidad y de actividad tienen determinantes comunes y se influyen mutuamente. Por consiguiente, es difícil decir a priori si la decisión de trabajar o no es una causa o una consecuencia del hecho de haber tenido un determinado número de hijos. Para probar la existencia de una relación causal negativa entre el número de hijos y la oferta de trabajo de las madres, se utilizan variables instrumentales, es decir variables que solo afectan indirectamente a la actividad de las mujeres, mediante su influencia sobre el número de hijos. Más concretamente, la distribución por sexo de los dos hijos mayores y el hecho de tener mellizos en el segundo nacimiento, constituyen dos fuentes aleatorias de variación exógena de la fecundidad. Y tener a dos hijos mayores del mismo sexo o mellizos en el segundo nacimiento incrementa la probabilidad de tener más de dos hijos, y en ese caso se reduce la actividad de las madres. Estas dos variables permiten estimar la influencia causal del hecho de tener más de dos hijos sobre la actividad de las madres. Los resultados indican que tener más de dos hijos disminuye la probabilidad de actividad de las madres en aproximadamente 20 puntos y, cuando tienen un empleo, el número de horas trabajadas por semana en dos horas. El impacto negativo sobre la actividad de las madres podría ser todavía más importante, si se tiene en cuenta que las perspectivas de empleo y salario de las madres en el mercado laboral son débiles o que tienen que buscar a alguien que se ocupe de sus hijos. Dicho efecto se ve particularmente marcado para las madres con pocos estudios, pero perdura cuando los niños crecen y no varía según el tamaño de la ciudad de residencia.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2009
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Langue Français
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TRAVAIL - EMPLOI
Offe de taval des mèes en Fance : leffet causal du assae de deux à tos enfants Jule Moscon*
Entre 1962 et 2005, le taux dactivité des femmes a augmenté en France (de 45,8 % à 63,8 %) mais reste corrélé négativement au nombre denfants. Dans quelle mesure larrivée dun enfant supplémentaire réduit-elle la participation des mères au marché du travail ? La relation entre nombre denfants et activité est complexe car les décisions de fécondité et d’activité ont des déterminants communs, et s’influencent mutuellement. Il est donc difficile de direa priorisi le choix de travailler ou non est une cause ou une conséquence du fait davoir un certain nombre denfants. Pour tester lexistence dune relation causale négative entre nombre denfants et offre de travail des mères, nous utilisons des variables instrumentales, cest-à-dire des varia-bles qui naffectent quindirectement lactivité des femmes, par lintermédiaire de leur influence sur le nombre d’enfants. Plus précisément, la répartition par sexe des deux aînés et le fait davoir des jumeaux à la deuxième naissance, constituent deux sources de variation exogène de la fécondité. Et avoir deux aînés du même sexe ou des jumeaux à la deuxième naissance accroît la probabilité davoir plus de deux enfants, et dans ce cas, l’activité des mères est réduite. Ces deux variables permettent d’estimer l’influence causale du fait davoir plus de deux enfants sur lactivité des mères. Les résultats indiquent quavoir plus de deux enfants diminue la probabilité dactivité des mères denviron 20 points et, lorsquelles sont en emploi, le nombre dheures tra-vaillées par semaine de deux heures. Limpact négatif sur lactivité des mères pourrait être dautant plus important que les perspectives demploi et de salaire des mères sur le marché du travail sont faibles ou quelles doivent faire garder leurs enfants. Cet effet est ainsi particulièrement marqué pour les mères peu diplômées, mais perdure lorsque les enfants grandissent et ne varie pas selon la taille de la ville de résidence.
* Julie Moschion, CES-Université Paris 1, 106-112 Bd de lHôpital, 75013 Paris, France ; Direction de lanimation de la recherche, des études et des statistiques, 39-43 quai André Citroën, 75015 Paris, France, tel : 01 44 38 24 91, fax : 01 44 38 23 39, jmoschiong@mail. com. Lauteur remercie Pierre Cahuc, Dominique Goux, Marc Gurgand, Éric Maurin, Thomas Piketty et deux rapporteurs anonymes dont les conseils et remarques ont permis daméliorer ce travail.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 422, 2009
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Dgmena auepuité d s seluxtae  li-cta dsed étiv semmef opels,péyspaév d sna sel années 1960, alors que le taux dactivité mas-culin a diminué. En France, pour les 15-64 ans, alors que le taux dactivité masculin passait de 87,8 % en 1962 à 74,5 % en 2005, le taux dacti -vité des femmes augmentait de 45,8 % à 63,8 % sur la même période. Même si lécart des taux dactivité entre hommes et femmes tend à dimi-nuer, les femmes restent moins nombreuses à travailler que les hommes et surtout leur com-portement dactivité reste corrélé au nombre et à lâge de leurs enfants. La question posée dans cet article est de savoir si le fait davoir plus de deux enfants conduit certaines mères à ne pas travailler ou, lorsquelles travaillent, à réduire leurs heures de travail. Autrement dit, la fécon-dité a-t-elle un impact négatif sur lactivité des mères en France ? Cet article est motivé par le fait que depuis quelques années les recherches françaises sur le lien entre fécondité et activité des mères se sont développées (1). Ces études montrent clairement que le taux dactivité et le nombre dheures travaillées par les mères en emploi varient en fonction du nombre den -fants, mais ne permettent pas d’identifier si la relation entre fécondité et activité des mères est causale. Lobjectif est de voir si certaines mères sarrêtent de travailler ou réduisent leur acti -vité lorsquelles ont trois enfants alors quelles auraient travaillé ou travaillé davantage si elles n’en avaient eu que deux. Il est en effet pos-sible que les mères aient plus de mal à conci-lier leur vie familiale et leur vie professionnelle lorsquelles ont trois enfants plutôt que deux.
En Fance, le taux dactvté des mèes vae avec le nombe et lâe des enfants
Si les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail, leur taux dactivité varie tou-jours significativement en fonction de leur âge et lécart de taux dactivité entre hommes et fem-mes est le plus élevé précisément dans la tran-che dâge où les femmes sont le plus concernées par la maternité. Il s’élève ainsi à 12,5 points pour les 25-49 ans (cf. tableau 1). De plus, lactivité professionnelle des mères varie avec le nombre et lâge des enfants alors que ce nest pas le cas de lactivité des pères. En France, les mères dau moins trois enfants travaillent significativement moins que les mères dun ou deux enfants, cette différence étant encore plus nette lorsquun des enfants a moins de trois ans. En 2006, le taux dactivité
des femmes en couple ayant un ou deux enfants tous âgés de plus de trois ans est supérieur à 80 % alors quil est seulement de 72 % pour les mères de trois enfants ou plus (cf. tableau 2). Lorsquau moins un des enfants a moins de trois ans, les taux dactivité des mères dun, deux, ou trois enfants et plus sont respectivement de 81 %, 60 %, et 38 %. Il est intéressant de noter quen revanche aucune rupture aussi nette nap -paraît pour les pères dont le taux dactivité reste toujours assez proche de 95 % quelque soit le nombre et lâge des enfants.1 Le rapport du Conseil danalyse économique (Majnoni d’Intignano, 1999) confirme ce chan-gement de comportement des couples avec la présence denfants : alors que sans enfants, on note un effet dentraînement entre les durées de travail dans le couple, avec la présence denfants de moins de six ans, les comportements des parents sorientent plutôt vers une spécialisa-tion des rôles. Pailhé et Solaz (2006) soulignent que « 39 % des mères qui travaillent déclarent que leur activité a été modifiée par la naissance, quil sagisse dun changement de statut, dho-raires, dintensité du travail ou dun retrait du marché du travail [alors que] ce nest le cas que de 6 % des pères ». De plus, les adaptations pro-fessionnelles liées à la naissance croissent pour les mères avec le rang de naissance alors que celles des pères y sont insensibles. Par exemple, pour la troisième naissance plus de la moitié des mères déclarent avoir modifié leur activité alors que la proportion de pères reste autour de 5 %. Ce sont donc principalement les mères qui adaptent leur activité professionnelle à la nais-sance denfants, et particulièrement au moment du passage de deux à plus de deux enfants. Ceci justifie de s’intéresser plus particulièrement à leffet du troisième enfant sur loffre de tra-
1. Cf. par exemple le rapport du Conseil danalyse économique (1999), Pailhé et Solaz (2006), Méda, Simon et Wierink (2003).
Tableau 1 Ta dactté pa tanche dâe en 2006 En % Hommes Femmes Dffé-ence 15-24 ans38,0 30,7 7,3 25-49 ans94,8 82,3 12,5 50 ans et pls 7,862,7 54,9 Ensemble74,8 64,8 10,0 Lecture : taux dactivité moyens dans lannée. Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans. Source : Insee, Insee-Résultat Séries longues sur le marché du travail, enquêtesEmploi1975-2006.
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