Parcours des jeunes à la sortie du système éducatif et déclassement salarial - article ; n°1 ; vol.388, pg 57-83
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Economie et statistique - Année 2005 - Volume 388 - Numéro 1 - Pages 57-83
den meisten Fallen sind dies junge Frauen, Kinder von Arbeitern und Angestellten, Abiturienten ohne ansehlieBendes Studium, aber auch um Jugendliche mit einem drei-bis vierjahrigen Studium. 7% der Abiturienten oder Hoehsehulabsolventen gingen einer unterbezahlten Beschaftigung naeh, bevor sie einen Arbeitsplatz mit angemessener Entlohnung fanden. Unter ihnen wurden diejenigen, die wahrend ihrer Ausbildung gearbeitet hatten, raseher hëher eingestuft. Zuweilen folgte eine Herabstufung aueh auf Arbeitslosigkeit oder Prekaritat. 3% dieser Jugendliehen akzeptierten eine unterbezahlte Besehaftigung naeh einer langeren Zeit der Arbeitslosigkeit und ziehen eine besonders bittere Bilanz ihres Berufsstarts, wahrend 5% naeh einer Besehaftigung ohne Herabstufung einen unterbezahlten Arbeitsplatz annahmen. Erklaren lasst sich dies dadureh, dass sie sieh um den Preis einer geringeren Entlohnung weniger Sorgen um die Dauer ihres Arbeitsvertrags maehen wollten, weshalb sie aueh eine eher positive Bilanz ziehen.
Au cours de l'année 1998, 742 000 jeunes ont quitté pour la première fois le système éducatif. Trois ans après, 82,4 % d'entre eux travaillent, 9,2 % sont au chômage et 8,4 % sont inactifs. Entre ces deux dates, toutefois, près de la moitié des jeunes ont expérimenté le chômage. Interrogés au printemps 2001, la grande majorité des jeunes (60 %) citent comme priorité de leurs trois premières années après l'école la recherche d'un emploi stable, bien avant celle de faire carrière (26 %), ou encore de ménager sa vie privée hors travail (14 %). Pour atteindre cet objectif de stabilité, certains ont transigé sur le salaire, acceptant des emplois faiblement rémunérés au regard de leur diplôme. Cependant, 42 % des bacheliers ou diplômés de l'enseignement supérieur ont connu un parcours stable en emploi sans jamais être « déclassés du point de vue du salaire ». Les plus diplômés, les jeunes hommes, les enfants de cadres y sont sur-représentés. Mais 14 % de ces jeunes ont connu un parcours stable en emploi en étant toujours déclassés. Ce sont plus fréquemment des jeunes femmes, des enfants d'ouvriers et d'employés, diplômés du seul baccalauréat, mais aussi des diplômés de niveau bac + 3/4. Par ailleurs, 7 % des bacheliers ou diplômés de l'enseignement supérieur ont occupé un emploi déclassé avant d'accéder à un emploi non déclassé. Parmi eux, ceux qui avaient travaillé pendant leurs études se sont reclassés plus rapidement. Le déclassement salarial constitue parfois aussi l'issue de parcours marqués par le chômage ou la précarité. Ainsi, si 3 % de ces jeunes ont accepté un emploi déclassé après une période significative de chômage et dressent un bilan particulièrement amer sur leur parcours, 5 % ont accepté un emploi déclassé après avoir occupé un emploi non déclassé. Leur situation semble s'expliquer par le souci de réduire, au prix d'un moindre salaire, les incertitudes sur la durée du contrat et ils dressent un bilan plutôt positif de leur parcours.
The Career Paths of Young People on Leaving Education and Wage Downgrading
742,000 young people left education for the first time in 1998. Three years later, 82.4% were in employment, 9.2% were unemployed and 8.4% were inactive. Almost half had been unemployed at sorne point since leaving education. ln spring 2001, the majority of young people (60%) stated that finding a stable job was their main priority during the first three years after leaving education, weil ahead of pursuing a career (26%) or devoting time to their private Iife (14%). In order to attain this stability, sorne young people compromised on their wage, taking jobs which were low-paid with regard to their qualifications. 42% of baccalauréat or higher education diploma holders, however, have enjoyed stable employment without downgrading in terms of salary: here, those most qualified, young men, and children of managers are overrepresented. Yet 14% of young people have experienced downgrading whilst in stable employment: these tend to be young women, children of labourers or white-collar workers, and holders of the simple baccalauréat,
but also bac + 3/ 4 holders (3/ 4 year higher education diploma) 7% of baccalauréat or higher education diploma holders have held a downgraded job before moving to a higher level job in line with their qualifications: those
Recorrido de los jñvenes a la salida dei sistema educativo y recorte de los sueldos
Durante el ana 1998, 742 000 jévenes han salido dei sistema educativo por primera vez. Tres anos mas tarde, un 82,4 % de ellos trabajan, un 9,2 % estan en paro y un 8,4 % son inactivos. Sin embargo, entre estas dos fechas, cerca de la mitad de los jévenes han experimentado el desempleo. Por encuesta efectuada en la primavera de 2001, la gran mayorfa de los jévenes (el 60 %) mencionan como prioridad de sus tres primeros anos después dei colegio la busqueda de un empleo estable, mucha mas importante que la de hacer carrera (un 26 %), 0
componer su vida privada fuera dei trabajo (un 14 %). Para alcanzar este objetivo de estabilidad, algunos han cedido en el tema dei salario, aceptando empleos con poca remuneracién respecta a sus tftulos. Sin embargo, un 42 % de los bachilleres 0 diplomados de la ensenanza superior han seguido un recorrido estable en el empleo sin verse nunca perjudicados a escala dei sueldo. Los mas titulados, los jévenes varones y los hijos de ejecutivos estan mas representados
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Parcours des jeunes à la sortie du système éducatif et déclassement salarial Emmanuelle Nauze-Fichet et Magda Tomasini*
EMPLOI
Au cours de l’année 1998, 742 000 jeunes ont quitté pour la première fois le système éducatif. Trois ans après, 82,4 % d’entre eux travaillent, 9,2 % sont au chômage et 8,4 % sont inactifs. Entre ces deux dates, toutefois, près de la moitié des jeunes ont expéri-menté le chômage. Interrogés au printemps 2001, la grande majorité des jeunes (60 %) citent comme prio-rité de leurs trois premières années après l’école la recherche d’un emploi stable, bien avant celle de faire carrière (26 %), ou encore de ménager sa vie privée hors travail (14 %). Pour atteindre cet objectif de stabilité, certains ont transigé sur le salaire, accep-tant des emplois faiblement rémunérés au regard de leur diplôme. Cependant, 42 % des bacheliers ou diplômés de l’enseignement supérieur ont connu un parcours stable en emploi sans jamais être « déclassés du point de vue du salaire ». Les plus diplômés, les jeunes hommes, les enfants de cadres y sont sur-représentés. Mais 14 % de ces jeunes, également, ont connu un parcours stable en emploi en étant toujours déclassés. Ce sont plus fréquemment des jeunes femmes, des enfants d’ouvriers et d’em-ployés, diplômés du seul baccalauréat, mais aussi des diplômés de niveau bac 3/4. + Par ailleurs, 7 % des bacheliers ou diplômés de l’enseignement supérieur ont occupé un emploi déclassé avant d’accéder à un emploi non déclassé. Parmi eux, ceux qui avaient travaillé pendant leurs études se sont reclassés plus rapidement. Le déclassement salarial constitue parfois aussi l’issue de parcours marqués par le chômage ou la précarité. Ainsi, si 3 % de ces jeunes ont accepté un emploi déclassé après une période signifi cative de chômage et dressent un bilan particulièrement amer sur leur parcours, 5 % ont accepté un emploi déclassé après avoir occupé un emploi non déclassé. Leur situation semble s’expliquer par le souci de réduire, au prix d’un moindre salaire, les incertitudes sur la durée du contrat et ils dressent un bilan plutôt positif de leur parcours.
* Au moment de la rédaction ce cet article, Emmanuelle Nauze-Fichet (DREES) et Magda Tomasini (CNAF) apparte-naient respectivement à la DEP et à la DARES. Les auteurs remercient les deux rapporteurs anonymes ainsi que Jean-François Giret et Alberto Lopez du Céreq.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 388-389, 2005
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Àflaa des mêmes atouts (diplôme, expériences d’em-plois parallèlement aux études, réseau relation-nel, soutien familial, etc.) et n’ont pas les mêmes priorités (ambitions de carrière, arbitrages entre vies privée et professionnelle, urgences fi nan-cières, etc.). Ils ne suivent pas ou n’accèdent pas aux mêmes parcours, aux mêmes successions de situations d’emploi, de chômage ou d’inacti-vité. Ils n’accèdent pas, non plus, à des emplois équivalents en terme de rémunération. Pour éclairer cette diversité de trajectoires, l’en-quêteGénération 98 du Céreq constitue une source précieuse puisque ses résultats permet-tent de suivre pendant environ trois ans l’évolu-tion mois après mois de la situation d’un échan-tillon représentatif de jeunes sortis de formation initiale la même année, soit en 1998 (cf. enca-dré 1 et Céreq, 2002). Au cours de l’année 1998, 742 000 jeunes ont quitté pour la première fois le système éduca-tif, une sortie largement concentrée sur le mois de juin (1). Brusquement confrontés aux diffi -cultés sur le marché du travail, ils commencent alors avec plus ou moins de succès leur quête de l’emploi idoine. En moyenne, au fi l des mois, cette recherche tend à aboutir : d’octobre 1998 (où 93 % des jeunes sont sortis de formation initiale) à avril 2001, la proportion de jeunes en emploi augmente progressivement, de 53 % à 82 % (cf. graphique I). Parallèlement, la pro-portion de chômeurs diminue fortement, de 23 % à 9 %. Les jeunes sortis de formation initiale en 1998 s’insèrent donc progressivement dans la vie pro-fessionnelle et bénéficient, pour ces premières années, d’une évolution conjoncturelle particu-lièrement favorable. En effet, dans un contexte de croissance économique soutenue et de poli-tique de l’emploi dynamique, les années 1998 à 2000 sont marquées par des records de créations d’emplois et de baisse du chômage : 1,7 million d’emplois supplémentaires et 700 000 chô-meurs en moins sur la période. Néanmoins, le chômage s’aggrave à nouveau à partir du mois de mai 2001 (Gonzalez-Demicheletal., 2002). Dans ce contexte, parmi les différents types de parcours, nombre d’entre eux sont marqués par des situations de « déclassement salarial », c’est-à-dire des situations où le jeune occupe un emploi « faiblement rémunéré au regard de son niveau de diplôme », situations de déclassement plus ou moins durables.
En avril 2001, le taux de chômage des jeunes sortis de formation initiale en 1998 s’est nette-ment rapproché de celui des plus anciens : 10 % selon l’enquêteGénération 98pour 9 %, toutes anciennetés confondues, selon les estimations de l’Insee. Ces chiffres suggèrent ainsi qu’au bout de trois ans ou presque, le marché du tra-vail a largement absorbé le nouveau fl ux d’en-trants.(1) Les données issues de l’enquêteEmploi de l’Insee de mars 2001 dessinent toutefois une tra-jectoire d’insertion plus lente (cf. graphique II). Transversales et moins fiables par année détaillée d’ancienneté, mais explicitement conçues pour estimer la répartition des situations d’emploi, de chômage et d’inactivité (Insee, 2003), elles conduisent à des chiffres du chômage sensible-ment plus élevés pour les jeunes sortants, plutôt de l’ordre de 15 % (2). Malgré tout, la pente de réduction du chômage, au fur et à mesure de l’éloignement de la forma-tion initiale, s’atténue fortement au bout des trois à cinq premières années. Chaque année d’ancien-neté supplémentaire, pour ceux qui ne se retirent pas de l’activité, se traduit par une diminution continue mais beaucoup plus progressive du ris -que de chômage. Avec le temps, il ne s’agit plus à proprement parler d’insertion, nombreux étant ceux qui ont déjà connu l’emploi, mais plutôt d’une valorisation de l’expérience croissante acquise au fil des ans. Les trois premières années après l’école sont donc particulières et évoluti-ves, marquées plus fréquemment par le chômage, certes, mais aussi par de nombreuses transitions entre chômage et emploi. Les trajectoires sont toutefois très diversifi ées. D’une part, elles ne se résument pas toutes à une insertion finale dans l’emploi au terme d’un temps plus ou moins long de recherche : elles se caractérisent éventuellement par un ou plusieurs allers-retours entre emploi et chômage, elles peuvent également inclure des passages plus ou 1. 62 % des sorties ont eu lieu en juin, 13 % se sont étalées de janvier à mai, avec un pic de 5 % en mai, et 25 % se sont étalées de juillet à décembre, avec deux pics de 7 % chacun en juillet et septembre. 2. Sur le champ ciblé des jeunes sortants de formation initiale, l’enquête du Céreq est plus précise que celle de l’Insee (dont la vocation est d’appréhender l’ensemble de la population). En ce qui concerne le repérage des situations d’emploi, de chômage ou d’inactivité, c’est le questionnement de l’enquête de l’Insee qui est le plus fin (c’est justement la finalité de l’enquête). D’autres raisons, en sus de celles évoquées, peuvent encore contribuer à expliquer les écarts d’évaluation, et notamment le questionne-ment différent pour repérer les sortants de formation initiale (plus précis, cette fois, dans l’enquête du Céreq).
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 388-389, 2005
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